Frère Marcel a écrit:
Le père Noël me semble un bon exemple ?
Ce dieu dont nous parlent les livres « révélés », et tel que « défini » dans ces livres , en est un autre.
Les deux exemples sont similaires. On peut prouver que l'Homme a inventé, imaginé, défini le concept de dieu et de père noël.
Mais pour le concept de dieu, de par sa nature métaphysique (ce qui n'est pas le cas du père noël), on ne peut pas prouver qu'il n'existe pas (ni non plus qu'il existe).
L'univers, c'est tout ce qui existe. Le problème est qu'on ne peut pas connaitre tout ce qui existe simplement parce que nous sommes limités à l'univers observé.
L'univers observé, c'est le domaine de la science: là ou tout peut être démontré (en dehors de tout doute raisonnable).
L'univers observable, lui, va prendre en compte tout ce qui est observable (mais pas forcément observé): on ne peut pas tout démontrer.
Entre l'univers observé et l'univers observable se situe le champ de recherche de la science. Les limites de l'univers observable sont difficilement définissables: on se trouve à la frontière de la science et de la métaphysique. C'est le champ de l'inconnu qui peut devenir connu.
Entre l'univers et l'univers observable se situe l'univers métaphysique, l'infini des possibles qui n'a pas de réalité concrète et n'est rien d'autre que notre ignorance.
La confusion est souvent faite entre l'univers (tout ce qui existe) et l'univers métaphysique (tout ce qui peut exister).
C'est évidemment une erreur: tout ce qui peut exister n'existe pas forcément.
Mais dans l'univers métaphysique, on ne peut
rien démontrer. La réponse scientifique unique à toute question métaphysique est: "je ne sais pas".
On est dans le domaine de la croyance et le seul choix qu'il nous est proposé est de croire ou de ne pas croire. La réponse à ce choix est un positionnement philosophique (croyant, incroyant et agnostique).
Sur la question de dieu:
L'agnostique va refuser de se positionner puisqu'on ne sait pas.
L'athée sait qu'on ne sait pas, mais que puisque l'existence de dieu n'est pas nécessaire, on peut considérer que dieu n'existe pas. Ce n'est pas un savoir mais une posture philosophique.
Le théiste croit que dieu existe. C'est aussi une posture philosophique mais souvent (quasiment toujours) confondue avec un savoir par les croyants.
L'apathéiste s'en fout.
La grande critique de l'athéisme revient à dire que la non-croyance est une croyance négative et ne vaut donc pas mieux que la croyance.
Je suis assez d'accord avec cette critique à la nuance que ce sont souvent les croyants qui pensent que leur croyance est un savoir et vaut donc mieux que la non-croyance.
Personnellement, je suis athée et je navigue entre croyance, incroyance et agnosticisme selon les sujets. Lorsque je parviens à identifier une croyance dans mon discours, ma réflexion, je l'élimine et me repositionne (parfois dans l'incroyance, souvent dans l'agnosticisme).