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MessagePosté: 18 Juil 2007, 07:08 
Défioliant
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J'en avais déjà la vague impresion, mais il semble se confirmer que les biocarburants ne règlent rien au niveau des gaz à effet de serre.

Juste un moyen de se donner une nouvelle source d'énergie sans avoir besoin de repenser notre système de consomation.

Aussi un moyen pour certain pays (et firmes)de se farcir une appréciable source de revenu au détriment de la population et des ressources naturelles.

Article paru sur "terre sacrée"

Les biocarburants ne réduisent pas les émissions en gaz à effet de serre

17/07/2007

Contrairement à une idée largement répandue, des scientifiques américains affirment que les biocarburants qui se substituent aux carburants classiques ne réduisent pas les émissions en gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Des chercheurs californiens du SRI Consulting – un institut international d'étude de marché pour l'industrie chimique – ont déterminé que l'utilisation de biocarburants n'introduirait aucun changement sur le réchauffement global et pourrait même avoir pour résultat une augmentation des émissions de gaz à effet de serre par rapport au carburant diesel conventionnel.

Ces chercheurs ont comparé les émissions de gaz à effet de serre du diesel et du biodiesel, tout le long de leur cycle de vie, depuis leur production jusqu'à leur combustion dans les moteurs (production, transport, transformation, distribution). Les résultats, publiés dans le journal "Chemistry & Industry", montrent que le biocarburant à base d'huile de colza cultivé dans des champs dédiés émet à peu près autant de gaz à effet de serre que le carburant diesel conventionnel (à base de pétrole, NDLR).

Or, selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) et le ministère de l'Industrie qui ont fait réaliser une étude de l'analyse du cycle de vie (ACV) des différents carburants en 2002, la filière EMVH/Diester produirait 3,5 fois moins de gaz à effet de serre avec un rendement énergétique 3,3 fois supérieur par rapport à la filière gazole.

L'étude américaine souligne que si le sol utilisé pour cultiver le colza servait à faire pousser des arbres, les émissions en GES calculées en équivalent CO2 seraient alors trois fois plus faibles pour le diesel pétrolier que pour le biodiesel : les arbres fixant le carbone le temps de leur croissance.

Le diesel d'origine pétrolière émet 85 pour cent de ses gaz à effet de serre au moment où il est consommé dans un moteur. Au contraire, les chercheurs constatent que les deux tiers des émissions de GES par le biocarburant au colza se produisent au cours de la pousse, le colza émettant de l'oxyde nitreux qui est environ 300 fois plus actif (du point de vue de l'effet de serre) que le CO2.

Pourtant, l'ADEME concluait il y a quelques mois que l'utilisation des biocarburants a des effets globalement positifs sur l'air et le climat tout en précisant qu'il fallait veiller à ce que le mode de production soit respectueux de l'environnement : mode de culture, usage de pesticide, irrigation, méthode de raffinage... Si le mode de production américain reste sans doute plus intensif que celui que l'on trouve en Europe, et donc plus polluant, force est de constater que le bilan relatif aux émissions en gaz à effet de serre n'est pas aussi clair qu'il n'y paraît.

Au final, avec la multiplication des études qui révèlent les maux engendrés par les biocarburants, ceux-ci apparaissent de moins en moins comme une solution écologique, mais plutôt purement énergétique...



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MessagePosté: 29 Juil 2007, 17:39 
Glorbs
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Localisation: par ci par là
Citation:
L'étude américaine souligne que si le sol utilisé pour cultiver le colza servait à faire pousser des arbres, les émissions en GES calculées en équivalent CO2 seraient alors trois fois plus faibles pour le diesel pétrolier que pour le biodiesel : les arbres fixant le carbone le temps de leur croissance.


il n'empêche qu'il faut bien que le colza fixe le co2 pour pousser
et que celui rejeté n'en sera pas moins celui existant déjà globalement dans l'atmosphére

l'étude parle-t-elle des rejets causé par la combustion du bois,par exemple, s'il est simplement utilisé comme source de chauffage ou .... pour faire du bio carburant ?
le bois aurait il la faculté de ne pas faire de rejets carbonés en se consumant ?


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MessagePosté: 29 Juil 2007, 21:39 
Défioliant
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Inscription: 24 Jan 2005, 14:00
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Localisation: Terre( troisième planète du système Sol)
Salut

Citation:
il n'empêche qu'il faut bien que le colza fixe le co2 pour pousser
et que celui rejeté n'en sera pas moins celui existant déjà globalement dans l'atmosphére


Je suppose que la quantité de CO2 fixée par la pousse du colza est inférieure à celle fixée par la croissance d'un arbre par unité de surface.

De plus,l'ensemble des arbres ne finissent pas dans des cheminées tandis que le colza finit, lui, dans son entièreté en bio-diesel.

La transformation du colza en carburant demande déjà une certaine quantité d'énergie qui s'ajoute dans la colonne des négatifs.

Le problème est le même avec les plantes servant à la fabrication de l'éthanol. Il faut bien les distiller et cela demande déjà un beau paquet d'énergie.

Couper et brûler un arbre est plus énergétiquement économique.


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MessagePosté: 31 Juil 2007, 14:52 
Glorbs
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Inscription: 02 Aoû 2005, 16:37
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Localisation: par ci par là
cher Dralnard, je me suis peut etre mal exprimé sur un sujet que ne maitrise pas bien
mais d'une façon ou d'une autre :

1_ que devient le Co2 capturé par les arbres ?
2 _ de quoi parle t on ?

1______________
Il ne serait pas question de trouver de l'énergie n'augmentant pas le niveau de Co2 ou bien cherchons nous un moyen de capture le co2 de l'atmosphére dans des forêts éternelles recouvrant un maximum de surface et dont l'utilisation en équivalent énergétique serait banni ?
(n'y a t'il pas mieux pour capturer le co2 sur le plus long terme
le fait certe d'améliorer l'utilisation de la filière bois dans la construction (par exemple)serait , j'en conviens, une mesure de capture du co2 sur moyen terme en rapport, de plus, au cout énergétique de la brique, du ciment(béton, parpaing, enduits de chaux).....
mais là ne me semble pas la question du sujet
2______________
Tu vois Dralnard, dans cet article, il y a comparaison entre des arbres et du colza en performance de capture du Co2, et toi tu me décline le fait que ce n'est pas pour la même utilisation :shock: Autant comparer le bateau et le train en compétence de transport rapport énergétique/personnes transportées et en vertu du fait que le train soit plus performant, nous décidions de lui faire traverser l'atlantique :D


sans vraiment contredire formellement, je trouvais simplement cela un peu tiré par les cheveux


nota : une forêt qui n'est pas laissée a l'abandon demande aussi de l'énergie pour l'exploiter
bruler un arbre revient a restituer quasi intégralement le co2 capturé


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MessagePosté: 01 Aoû 2007, 04:10 
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Bonsoir à tous,

Ageasse a écrit:
1_ que devient le Co2 capturé par les arbres ?

il est rejeté dans l'atmosphère en majorité d'une manière ou d'une autre (combustion, mais surtout décomposition).

Donc brûler une plante pour produire de l'énérgie a un bilan CO2 nul en moyenne : le CO2 rejeté lors de la combustion est celui capturé par la plante.

Comme le souligne Lord Dralnar, pour un biodiesel il faut bien sûr compter le CO2 émis lors du processus de fabrication : dans le cas du colza, comme toute les huiles obtenues per pression le processus est réduit à sa plus simple expression (pression + filtration) et il sera très difficile de faire mieux.

Quand à l'article de "terre sacrée" il me laisse perplexe :
Lord Dralnar a écrit:
Les biocarburants ne réduisent pas les émissions en gaz à effet de serre ....
bien sûr que oui et on le sait depuis toujours, par contre contrairement aux carburants fossiles, les biocarburants ne participent pas à l'augmentation du taux de CO2. Oser encore ce genre d'argument est du foutage de gueule ...

Lord Dralnar a écrit:
L'étude américaine souligne que si le sol utilisé pour cultiver le colza servait à faire pousser des arbres, les émissions en GES calculées en équivalent CO2 seraient alors trois fois plus faibles pour le diesel pétrolier que pour le biodiesel : les arbres fixant le carbone le temps de leur croissance.
Aucun sens !

Lord Dralnar a écrit:
Au contraire, les chercheurs constatent que les deux tiers des émissions de GES par le biocarburant au colza se produisent au cours de la pousse, le colza émettant de l'oxyde nitreux qui est environ 300 fois plus actif (du point de vue de l'effet de serre) que le CO2.
peût être mais il n'y a aucune référence au travaux de ces "chercheurs" et rien n'empêche d'utiliser une autre huile.

Lord Dralnar a écrit:
Or, selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) et le ministère de l'Industrie qui ont fait réaliser une étude de l'analyse du cycle de vie (ACV) des différents carburants en 2002, la filière EMVH/Diester produirait 3,5 fois moins de gaz à effet de serre avec un rendement énergétique 3,3 fois supérieur par rapport à la filière gazole.
voici quelques infos sur la filière Diester http://www.ifp.fr/IFP/fr/ifp/fb13_02.
La première partie de la page de l'ifp fait un rappel des filières classiques d'obtention des biocarburant en omettant evidemment la plus simple, l'utilisation directe de l'huile a 100% dans un moteur diésel. Ce n'est pas étonnant, l'huile utilisée directement comme carburant ce n'est pas bon du tout pour les affaires, pas de chimie, pas de processus de transformation complexe, on presse les graines, on filtre et direct dans le réservoir.
Le moteur diesel a été conçu pour fonctionner avec ces huiles végétales, les seules modifications à faire se situent au niveau de l'alimentation en carburant et de la pompe à injection, rien de bien méchant et de quoi donner du boulot au mécanos.

Le vrai problème des biocarburants n'est bien sûr pas évoqué dans cet article, mais l'a été par Lord Dralnar dans un autre post, il ne faut pas déplacer le problème et cultiver du carburant au détriment des denrées alimentaires.

Quoi qu'il arrive il n'y pas de solution miracle : aucun système respectueux de l'environnement ne peut suivre l'accroissement de la population et de ses besoins.

Si nous voulons durer nous devons limiter la population et stabiliser ses besoins en énergie (cela ne veut pas dire régresser, mais simplement être plus efficaces). Malheureusement le capitalisme pousse dans l'autre sens ...

Un exemple de non sens énergétique absolu, symbole du capitalisme est la voiture. Le bilan énergétique est catastrophique :
- poids moyen 1000kg
- rendement moteur 30%
- vitesse moyenne 30 km/h (en France)
- nb moyen de passagers : juste > 1
il n'y a pas besoins de "scientifiques américains" pour se rendre compte que l'on fait semblant de chercher l'efficacité.


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MessagePosté: 03 Aoû 2007, 06:38 
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Localisation: Terre( troisième planète du système Sol)
Bonjour

Intéressant, ta réponse, Karl.

L'article que je transcris vient du site "terre sacrée" et, même si je partage beaucoup de leurs idées, je ne le prends pas comme argent comptant. C'est juste une base de discussion qui sert à éventuellement ouvrir le débat et, surtout, à ouvrir l'esprit (critique si possible).

Un autre mail reçu hier de chez eux enfonce le clou. Je le livre à votre analyse et à votre sagacité.

[color=blue]Les cinq mythes de la transition vers les agrocarburants

par Eric Holtz-Giménez

Biocarburants... Le mot évoque l’image flatteuse d’une énergie renouvelable propre et inépuisable, une confiance dans la technologie et la puissance d’un progrès compatible avec la protection durable de l’environnement. Il permet à l’industrie, aux hommes et femmes politiques, à la Banque mondiale, aux Nations unies et même au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de présenter les carburants fabriqués à partir du maïs, de la canne à sucre, du soja et d’autres cultures comme la prochaine étape d’une transition douce, du pic de la production pétrolière à une économie énergétique issue de ressources renouvelables, qui reste encore à définir.

Les programmes sont d’ores et déjà ambitieux. En Europe, il est prévu que ces combustibles issus de la biomasse couvrent 5,75 % des besoins en carburants routiers en 2010 et 20 % en 2020. Les Etats-Unis visent trente-cinq milliards de gallons [1] par an. Ces objectifs dépassent de loin les capacités de production de l’agriculture des pays industrialisés de l’hémisphère Nord. L’Europe serait tenue de mobiliser 70 % de ses terres arables pour tenir son pari ; la totalité des récoltes de maïs et de soja des Etats-Unis devrait être transformée en éthanol et en biodiesel. Une telle conversion mettrait sens dessus dessous le système alimentaire des nations du Nord. Aussi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’intéressent-ils à l’hémisphère Sud pour couvrir leurs besoins.

L’Indonésie et la Malaisie accroissent rapidement leurs plantations de palmiers à huile pour être capables d’approvisionner le marché européen du biodiesel à hauteur de 20 %. Au Brésil - où la superficie de terres arables consacrées aux cultures pour les carburants occupe déjà une portion de territoire de la taille du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de la Belgique, et du Luxembourg réunis -, le gouvernement prévoit de multiplier par cinq la superficie consacrée à la canne à sucre. Son objectif est de remplacer 10 % de la consommation mondiale d’essence d’ici à 2025.

La rapidité à laquelle s’opèrent la mobilisation des capitaux et la concentration de pouvoir au sein de l’industrie des agrocarburants est stupéfiante. Sur les trois dernières années, les investissements de capital-risque y ont été multipliés par huit. Les financements privés inondent les institutions publiques de recherche, comme l’atteste le demi-milliard de dollars de subventions accordé par BP (ex-British Petroleum) à l’université de Californie. Les grands groupes pétroliers, céréaliers, automobiles et d’ingénierie génétique passent de puissants accords de partenariat : Archer Daniels Midland Company (ADM) et Monsanto, Chevron et Volkswagen, BP, DuPont et Toyota. Ces multinationales cherchent à concentrer leurs activités de recherche, de production, de transformation et de distribution relatives à nos systèmes alimentaires et d’approvisionnement en carburants.

Raison de plus pour que, avant de prendre le train en marche, les mythes sous-jacents à la transition vers les agrocarburants soient mis en pleine lumière.

1. Les agrocarburants sont propres et protègent l’environnement

Parce que la photosynthèse mise à contribution pour ces cultures soustrait des gaz à effet de serre de l’atmosphère et que les agrocarburants peuvent réduire la consommation d’énergie fossile, on prétend qu’ils protègent l’environnement. Lorsqu’on analyse leur impact « du berceau à la tombe » - du défrichage jusqu’à leur utilisation dans les transports routiers -, les réductions limitées d’émissions de gaz à effet de serre sont annulées par celles beaucoup plus importantes dues à la déforestation, aux incendies, au drainage des zones humides, aux pratiques culturales et aux perte de carbone du sol. Chaque tonne d’huile de palme émet autant, sinon plus, de gaz carbonique que le pétrole [2]. L’éthanol produit à partir de canne à sucre cultivée sur des forêts tropicales défrichées émet moitié plus de gaz à effet de serre que la production et l’utilisation de la quantité équivalente d’essence [3]. Lorsqu’il commente l’équilibre planétaire du carbone, Doug Parr, responsable scientifique en chef de Greenpeace, déclare catégoriquement : « Si l’on produisait seulement 5 % de biocarburants en anéantissant des forêts primaires encore existantes, on perdrait la totalité du gain sur le carbone. »

Les cultures industrielles destinées aux carburants nécessitent des épandages massifs d’engrais produits à partir du pétrole, dont la consommation mondiale - actuellement de 45 millions de tonnes par an - a fait plus que doubler le niveau d’azote biologiquement disponible sur la planète, contribuant ainsi fortement aux émissions d’oxyde nitreux, un gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement global est trois cents fois plus élevé que celui du CO2 [dioxyde de carbone]. Dans les régions tropicales - d’où la plus grande part des agrocarburants seront bientôt issus -, les engrais chimiques ont dix à cent fois plus d’effet sur le réchauffement planétaire que dans les régions tempérées [4].

Obtenir un litre d’éthanol requiert trois à cinq litres d’eau d’irrigation et produit jusqu’à treize litres d’eau usée. Il faut l’équivalent énergétique de cent treize litres de gaz naturel pour traiter ces eaux usées, ce qui augmente la probabilité qu’elles soient tout simplement relâchées dans l’environnement en polluant les rivières, les fleuves et les nappes phréatiques [5]. L’intensification des cultures énergétiques pour les carburants a aussi pour conséquences d’aggraver le rythme de l’érosion des sols, en particulier dans le cas de la production du soja - 6,5 tonnes par hectare et par an aux Etats Unis ; jusqu’à 12 tonnes au Brésil et en Argentine.

2. Les agrocarburants n’entraînent pas de déforestation

Les promoteurs des agrocarburants soutiennent que les cultures effectuées sur des terres écologiquement dégradées amélioreront l’environnement. Peut-être le gouvernement brésilien avait-il cela en tête quand il a requalifié quelque 200 millions d’hectares de forêts tropicales sèches, prairies et marais, en « terres dégradées » et aptes à la culture [6]. En réalité, il s’agissait d’écosystèmes d’une grande biodiversité dans les régions du Mata Atlántica, du Cerrado et du Pantanal, occupées par des populations indigènes, des paysans pauvres et de grandes exploitations d’élevage extensif de bovins.

L’introduction de cultures destinées aux agrocarburants aura tout simplement pour résultat de repousser ces communautés vers la « frontière agricole » de l’Amazonie, là où les modes dévastateurs de défrichement sont trop bien connus. Le soja fournit déjà 40 % des agrocarburants du Brésil. Selon la National Aeronautics and Space Administration (NASA), plus les prix du soja grimpent, plus s’accélère la destruction de la forêt humide de l’Amazonie - 325 000 hectares par an, au rythme actuel.

En Indonésie, les plantations de palmiers à huile destinés à la production de biodiesel - appelé « diesel de la déforestation » - sont la principale cause du recul de la forêt. Vers 2020, ces surfaces y auront triplé, pour atteindre 16,5 millions d’hectares - l’Angleterre et le Pays de Galle réunis -, avec comme résultat une perte de 98 % du couvert forestier [7]. La Malaisie voisine, premier producteur mondial d’huile de palme, a déjà perdu 87 % de ses forêts tropicales et continue à les défricher à un rythme de 7 % par an.

3. Les agrocarburants permettront le développement rural

Sous les tropiques, 100 hectares dédiés à l’agriculture familiale créent trente-cinq emplois ; les palmiers à huile et la canne à sucre dix, les eucalyptus deux, le soja à peine un demi. Jusqu’à récemment, les agrocarburants desservaient principalement des marchés locaux et sous-régionaux. Même aux Etats-Unis, la plupart des usines de production d’éthanol, de taille relativement modeste, appartenaient aux agriculteurs. Avec le boom actuel, la grande industrie entre dans le jeu, créant des économies d’échelles gigantesques et centralisant l’exploitation.

Les groupes pétroliers, céréaliers, et les producteurs de cultures transgéniques renforcent leur présence sur toute la chaîne de valeur ajoutée des agrocarburants. Cargill et ADM contrôlent 65 % du marché mondial des céréales ; Monsanto et Sygenta dominent le marché des produits génétiquement modifiés. Pour leurs semences, leurs intrants, les services, les transformations et la vente de leurs produits, les paysans cultivant pour les agrocarburants seront de plus en plus dépendants d’une alliance de sociétés fortement organisées. Il est peu probable qu’ils en tirent des bénéfices [8]. Plus vraisemblablement, les petits exploitants agricoles seront expulsés du marché et de leurs terres. Des centaines de milliers ont déjà été déplacés dans la « république du soja », une région de plus de 50 millions d’hectares couvrant le sud du Brésil, le nord de l’Argentine, le Paraguay et l’est de la Bolivie [9].

4. Les agrocarburants ne causeront pas la faim

Selon la Food and Agricultural Organization (FAO), il y a assez de nourriture dans le monde pour alimenter tous les habitants avec une ration journalière de 2 200 calories sous forme de fruits frais et secs, de légumes, de produits laitiers et de viande. Pourtant, parce qu’elles sont pauvres, 824 millions de personnes continuent à souffrir de la faim. Or, la transition qui s’annonce met en concurrence la production alimentaire et celle de carburants dans l’accès à la terre, à l’eau et aux ressources. Un exemple concret en est actuellement donné au Mexique. Ses barrières douanières ayant été démantelées dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) [10], le Mexique importe désormais 30 % de son maïs des Etats-Unis [11]. La croissante demande d’éthanol dans ce pays a provoqué une énorme pression sur le prix de cette céréale, qui est monté, en février 2007, à son plus haut niveau en dix ans, provoquant une augmentation dramatique du prix de la tortilla - plat de base de la population mexicaine. Confronté aux manifestations de mécontentement d’une population pauvre frappée à l’estomac, le gouvernement de M. Felipe Calderón, au terme d’une réunion avec les transnationales de l’industrialisation et de la distribution, a dû limiter l’augmentation du prix de la tortilla à 40 % jusqu’en août prochain.

Profitant de la conjoncture, le Centre d’études économiques du secteur privé (CEESP) a publié une série d’« études » affirmant que la sortie de crise, pour le Mexique, passe par la production de maïs pour agrocombustibles et que celui-ci « doit être transgénique [12] ».

A l’échelle de la planète, les personnes les plus pauvres dépensent déjà 50 à 80 % de leur revenu familial pour leur alimentation. Elles souffrent quand les prix élevés des cultures pour carburants font monter le prix des aliments. L’International Food Policy Research Institute (Ifpri, Institut international de recherche sur les politiques de l’alimentation) de Washington a estimé que le prix des aliments de base s’accroîtra de 20 % à 33 % en 2010 et de 26 % à 135 % en 2020. Or, chaque fois que le coût de la nourriture augmente de 1 %, 16 millions de personnes tombent dans l’insécurité alimentaire. Si la tendance actuelle continue, 1,2 milliard d’habitants pourraient souffrir chroniquement de la faim en 2025 [13]. Dans ce cas, l’aide alimentaire internationale ne sera probablement pas d’un grand secours, nos surplus agricoles allant... dans nos réservoirs d’essence.

5. Les agrocarburants de « deuxième génération » sont à portée de main

Les promoteurs des agrocarburants aiment à rassurer les sceptiques en affirmant que ces derniers, actuellement produits à partir de cultures vivrières, seront bientôt remplacés par d’autres plus compatibles avec l’environnement, comme des arbres à pousse rapide et le panicum virgatum (graminée dont la touffe de feuillage atteint 1,80 mètre de haut). Cela leur permet de rendre plus acceptables les agrocarburants de première génération.

Savoir quelles cultures seront transformées en carburant n’est pas pertinent. Les plantes sauvages n’auront pas une moindre « empreinte environnementale » car leur commercialisation transformera leur écologie. Cultivées de façon intensive, elles migreront rapidement des haies et des terrains boisés vers les terres arables - avec les conséquences environnementales associées.

L’industrie vise à produire des plantes cellulosiques, génétiquement modifiées - en particulier des arbres à croissance rapide -, qui se décomposeraient facilement pour libérer des sucres. Compte tenu de l’aptitude à la dissémination déjà démontrée des cultures génétiquement modifiées, on peut s’attendre à des contaminations massives.

Toute technologie dont le potentiel permet d’éviter les pires impacts du changement climatique doit être commercialisée à grande échelle dans les cinq à huit ans qui viennent. Perspective très peu probable dans le cas de l’éthanol issu de la cellulose, produit qui, jusqu’à présent, n’a démontré aucune réduction d’émission de carbone [14]. L’industrie des agrocarburants est en train de parier sur des miracles.

L’Agence internationale de l’énergie estime que, dans les vingt-trois ans à venir, le monde pourrait fabriquer jusqu’à 147 millions de tonnes d’agrocarburants [15]. Un tel volume produira beaucoup de carbone, d’oxyde nitreux, d’érosion, et plus de 2 milliards de tonnes d’eaux usées. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne compensera que l’accroissement annuel de la demande mondiale de pétrole, actuellement évaluée à 136 millions de tonnes par an. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Pour les grandes sociétés céréalières, certainement. Qu’elles s’appellent ADM, Cargill ou Bunge, elles sont les piliers de l’agroalimentaire. elles sont entourées d’une cohorte tout aussi puissante de transformateurs de matières premières et de distributeurs, eux-mêmes associés à des chaînes de supermarchés d’un côté et, de l’autre, aux sociétés de l’agrochimie, des semences et du machinisme agricole. Sur 5 dollars consommés pour la nourriture, 4 dollars correspondent à l’activité de l’ensemble de ces sociétés. Or, depuis un certain temps, la partie production a souffert d’une « involution » : des quantités croissantes d’investissements (intrants chimiques, ingénierie génétique et machinisme) n’ayant pas augmenté les taux de productivité de l’agriculture, le complexe agroalimentaire doit dépenser plus pour récolter moins.

Les agrocarburants sont la réponse parfaite à cette involution. Subventionnés et en phase de croissance alors que le pétrole recule, ils facilitent la concentration entre les mains des acteurs les plus puissants des industries de l’alimentation et de l’énergie.

Malheureusement, la transition vers les agrocarburants souffre d’une tare congénitale. Ceux-ci entrent en compétition avec la nourriture pour les terres, pour l’eau et pour les ressources. Développés à leur extrême, ils seront utilisés pour produire... des agrocarburants. Une proposition pathétique au point de vue thermodynamique. Ils nous obligent à vivre au-dessus de nos moyens. « Renouvelable » ne veut en effet pas dire « sans limites ». Même si les cultures peuvent être replantées, la terre, l’eau et les nutriments demeurent limités.

En fait, l’attractivité de ces biocombustibles réside dans le fait qu’ils pourraient prolonger l’économie fondée sur le pétrole. Avec une estimation de quelque 1 000 milliards de barils de réserves mondiales restantes de pétrole conventionnel, un baril de pétrole à 100 dollars n’est pas loin [16]. Et plus le prix du pétrole sera élevé, plus le prix de revient de l’éthanol pourra s’accroître tout en restant compétitif. C’est d’ailleurs là que réside la contradiction pour les agrocarburants de deuxième génération : au fur et à mesure que le coût des hydrocarbures augmente, les agrocarburants de première génération deviennent plus rentables, décourageant ainsi d’investir dans le développement de ceux qui pourraient leur succéder. Si le pétrole atteint 80 dollars par baril, les producteurs d’éthanol peuvent se permettre de payer au-delà de 5 dollars le boisseau (environ 127 kg) de maïs, le rendant ainsi compétitif y compris vis-à-vis de la canne à sucre. La crise énergétique mondiale est potentiellement un pactole de 80 000 milliards à 100 000 milliards de dollars pour les groupes alimentaires et pétroliers. Pas étonnant que nous ne soyons pas incités à déroger à nos habitudes de « surconsommation ».

La transition vers les agrocarburants n’a rien d’inévitable. Nombre de solutions de remplacement locales menées avec succès sur le terrain, tout en étant efficaces au niveau énergétique et en restant centrées sur les besoins des habitants, sont déjà opérationnelles pour produire de la nourriture et de l’énergie sans menacer l’environnement, ou les moyens d’existence.

Aux Etats-Unis, des dizaines de petites coopératives locales produisent du biodiesel - souvent à partir d’huile végétale recyclée. La majorité des coopératives d’éthanol du Middle West sont - pour le moment - entre les mains des agriculteurs locaux. De même, ceux-ci possèdent près des trois quarts des raffineries d’éthanol du Minnesota, et d’importantes subventions leur ont été attribuées.

Il serait inacceptable pour les pays du nord de déplacer le fardeau de leur surconsommation vers le sud de la planète tout simplement parce que les pays intertropicaux bénéficient de plus de soleil, de pluie et de terres arables.

NOTES:

[1] 1 gallon américain équivaut à 3,785 litres.

[2] George Monbiot, « If we want to save the planet, we need a five-year freeze on biofuels », The Guardian, Londres, 27 mars 2007.

[3] The Washington Post, 25 mars 2007.

[4] Miguel Altieri et Elizabeth Bravo, « The ecological and social tragedy of biofuels », 1er janvier 2007, Foodfirst.org.

[5] The Ecologist, Londres, mai 2007.

[6] « Plano Nacional de Agroenergia 2006-2011 », dans Camila Moreno, « Agroenergia X soberania alimentar : a questão agrária do século XXI », Brésil, 2006.

[7] The Ecologist, ibid.

[8] Annie Dufey, « International trade in biofuels : Good for development ? And good for environment ? », International Institute for Environment and Development, Londres, 2006.

[9] Elizabeth Bravo, « Biocombustibles, cutlivos energéticos y soberanía alimentaria en América Latina : encendiendo el debate sobre biocomustibles », Acción Ecólogica, Quito (Equateur), 2006.

[10] L’Alena regroupe le Canada, les Etats-Unis et le Mexique.

[11] Depuis l’entrée en vigueur de l’Alena, l’agriculture mexicaine, qui employait un cinquième de la population, a perdu 1,3 million d’emplois.

[12] Silvia Ribeiro, ALAI-Amlatina, Quito, 17 mai 2007, http://alainet.org

[13] C. Ford Runge et Benjamin Senauer, « How biofuels could starve the poor », Foreign Affairs, Londres, mai-juin 2007.

[14] En faire un produit vert et viable n’est pas simplement un problème d’extrapolation de technologies existantes, mais de percées fondamentales dans la physiologie des plantes qui permettraient d’aboutir de manière économique et efficace à décomposer la cellulose, l’hémicellulose et la lignine.

[15] http://www.iea.org/Textbase/subject...

[16] Caroline Lucas (sous la dir. de), « Fuelling a food crisis : The impact of peak oil on food security », groupe des Verts - Alliance libre européenne, Parlement européen, décembre 2006.


En cas de reproduction de cet article, veuillez indiquer les informations ci-dessous: RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine
URL: http://risal.collectifs.net/

Source : TOUS DROITS RÉSERVÉS © Le Monde diplomatique (http://www.monde-diplomatique.fr/), juin 2007.

http://risal.collectifs.net:80/spip.php?article2309
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Sans rentrer dans les détails de l'aspect "scientifique" de l'impact des biocarburants, il y a une notion qui me fait "tiquer" et qui est reprise tant par "terre sacrée" que par Karl, c'est celle de la réduction de la population.

En principe, pourquoi pas mais en pratique, les dérives de cette théorie risquent d'être parfaitement abjectes.

Il a déjà été proposé sur d'autre forums de payer les "Africains" pour se faire stériliser et ainsi réduire la population.

D'autres méthodes encore plus abjectes seront, n'en doutons pas, proposées dans le si noble but de sauver la planète.

Toutes impliqueront bien-sur préférentiellement les payes en voie de dévellopement et épargneront les pays occidentaux sous le principe (pas faux d'ailleurs) que ceux-ci ont déjà une démographie stable.

Ca me fout méchament la frousse!!


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MessagePosté: 03 Aoû 2007, 09:05 
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Inscription: 29 Juin 2006, 05:39
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Bon,
Eric Holtz-Giménez n'aime pas les biocarburants, c'est son droit. Il est certain que si on réquisitionne les terres disponibles et les rares forêts primaires qui restent pour en faire des champs d'essence, cultivés par des esclaves du tiers monde et qu'on arrose le tout d'engrais on ne va pas résoudre grand chose.

Cela me fait penser au gens qui prétendent, à grand renfort d'exemples terribles, que la science est dangereuse.

Lord Dralnar a écrit:
1. Les agrocarburants sont propres et protègent l’environnement
2. Les agrocarburants n’entraînent pas de déforestation
3. Les agrocarburants permettront le développement rural
4. Les agrocarburants ne causeront pas la faim

Tout d'abord, "Les agrocarburants"' cela n'existe pas, les différents moyens de production de biocarburants sont tellement divers qu'il est impossible de généraliser. Chacune des filières à des avantages et des inconvénients.
La réponse commune à ces questions est évidemment : cela dépend de ce que l'on fait et de comment on le fait !
Maintenant, doit-on s'inquiéter d'une éventuelle main mise des grands groupes agroalimantaires et pétroliers sur la production de biocarburant, bien sûr que oui. Ils n'ont aucune raison de changer la manière dont ils font du buisness, les tiers-mondeux vont morfler, mais ça c'est déjà en cours depuis bien longtemps et ce n'est pas lié spécifiquement aux biocarburants.
Lord Dralnar a écrit:
5. Les agrocarburants de « deuxième génération » sont à portée de main
...arbres à pousse rapide et le panicum virgatum (graminée dont la touffe de feuillage atteint 1,80 mètre de haut)

ça serait la panacée mais pas facile à brouter la touffe à 1,8m !
Lord Dralnar a écrit:
Savoir quelles cultures seront transformées en carburant n’est pas pertinent. Les plantes sauvages n’auront pas une moindre « empreinte environnementale » car leur commercialisation transformera leur écologie. Cultivées de façon intensive, elles migreront rapidement des haies et des terrains boisés vers les terres arables - avec les conséquences environnementales associées.

Argument béton d'une pertinence à toute épreuve ... Ces plantes sauvages n'auront pas grand chemin à faire pour migrer vers les terres arables vu qu'elles y sont "cultivée de façon intensive" !
Lord Dralnar a écrit:
La transition vers les agrocarburants n’a rien d’inévitable. Nombre de solutions de remplacement locales menées avec succès sur le terrain, tout en étant efficaces au niveau énergétique et en restant centrées sur les besoins des habitants, sont déjà opérationnelles pour produire de la nourriture et de l’énergie sans menacer l’environnement, ou les moyens d’existence.

Après avoir été très loquace sur les dangers des biocarburants, Gimenez ne cite aucune solution.
Lord Dralnar a écrit:
Aux Etats-Unis, des dizaines de petites coopératives locales produisent du biodiesel - souvent à partir d’huile végétale recyclée. La majorité des coopératives d’éthanol du Middle West sont - pour le moment - entre les mains des agriculteurs locaux. De même, ceux-ci possèdent près des trois quarts des raffineries d’éthanol du Minnesota, et d’importantes subventions leur ont été attribuées.

La je ne comprend plus rien, ce paragraphe est-il censé être l'exemple de "solution de remplacement" aux biocarburants ?

Et puis je commence à en avoir marre de tous ces discours sur "menacer l'environnement", comme si nous étions extérieurs à cet environnement, il faut juste trouver le bon équilibre et comprendre que l'on est, en partie, l'environnement. Les premiers organismes vivant ont irrémédiablement pollué avec de l'O2 le magnifique environnement minéral de le terre primitive !

Lord Dralnar a écrit:
Sans rentrer dans les détails de l'aspect "scientifique" de l'impact des biocarburants, il y a une notion qui me fait "tiquer" et qui est reprise tant par "terre sacrée" que par Karl, c'est celle de la réduction de la population.

Réduction de la population est très ambigu, cela peut sous entendre que l'on élimine des personnes, moi j'avais parlé de "limitation de la population" et en fait j'aurais du dire contrôle de la démographie. Ce n'est pas du tout une position idéologique c'est une nécessité absolue due à la physique de base : les ressources telles qu'elles soient (alimentaire ou énergétriqus) sont limitées donc nous ne pouvons pas continuer à croitre indéfiniment. Il y aura forcement un contrôle démographique, soit orchestré par nous mêmes, soit imposé par l'écosystème dans lequel nous vivons.
Asimov a écrit un petit texte à ce sujet, si je me souviens bien avec 5% d'augmentation annuelle de la population, une technologie capable de transformer toute matière organique en nourriture au bout de 1000 ans c'est fini on a tout transformé en hommes il n'y a plus de matière organique !

Lord Dralnar a écrit:
Toutes impliqueront bien-sur préférentiellement les payes en voie de dévellopement et épargneront les pays occidentaux sous le principe (pas faux d'ailleurs) que ceux-ci ont déjà une démographie stable.

Je ne vois pas en quoi une démographie stable est un drame, la aussi tout dépend de comment l'on s'y prend. L'exempel iranien est assez intéressant :
sous le shah, rien à foutre les femmes font des gosses (7 en moyenne) et ne sont pas scolarisées, sous les mollahs changement de cap, pub pour les préservatifs et la contraception. Pourquoi ? Il sont fous mais pas totalement stupides, ils ont bien vu que l'iran ne pourrait pas absober bien longtemps une telle croissance démographique. Conséquence interessante et contre-productive pour le régime : les femmes sont largement scolarisées, ont moins d'enfants (moins de 3) et sont devenues un des piliers de la contestation.


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MessagePosté: 03 Aoû 2007, 15:20 
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Salut,

Intéressant débat ! Biocarburants, agrocarburants, hmmm faut clarifier un peu sous peine de malcomprenotte.

karl nous dit :

Citation:
La première partie de la page de l'ifp fait un rappel des filières classiques d'obtention des biocarburant en omettant evidemment la plus simple, l'utilisation directe de l'huile a 100% dans un moteur diésel. Ce n'est pas étonnant, l'huile utilisée directement comme carburant ce n'est pas bon du tout pour les affaires, pas de chimie, pas de processus de transformation complexe, on presse les graines, on filtre et direct dans le réservoir.
Le moteur diesel a été conçu pour fonctionner avec ces huiles végétales, les seules modifications à faire se situent au niveau de l'alimentation en carburant et de la pompe à injection, rien de bien méchant et de quoi donner du boulot au mécanos.


Mais sur wiki (http://fr.ekopedia.org/Biocarburant) on trouve quand même quelques nuances :

"La filière courte
Après pressage simple dans une machine assez rudimentaire, l'huile est décantée puis filtrée pour être utilisée directement comme carburant. Le rendement de pressage est de 30% à 40% d'huile pour 60 à 70 % de tourteaux (résidu pâteux).

L'écobilan est très intéressant, mais l'utilisation de l'huile pose quelques problèmes:

L'huile peut s'oxyder, elle sèche et peut générer des problèmes dans les réservoirs, c'est pour cela qu'il vaut mieux les utiliser quand on roule souvent et de préférence l'été.
La température d'explosion plus élevée (de l'ordre de 450°C, soit une centaine de degrés de plus que le gazole ou les méthylesters) cause parfois des problèmes au démarrage des moteurs. D'autres sources indiquent une température d'explosion de 90° pour le gazole, et 300° pour l'huile. Dans tous les cas, c'est la pression qui fait exploser le carburant et non la chaleur. Donc cela ne change rien (sauf à froid).
La viscosité à froid est élevée ce qui pose des problèmes mécaniques aux moteurs qui ne sont pas actuellement conçus pour. C'est pourquoi on utilise généralement l'huile en mélange avec du gazole (10 à 30%). Pour une utilisation pure, l'huile doit être portée à des températures de 65-75 °C, températures auxquelles elle retrouve une viscosité équivalente au gazole.
La température de congélation est assez élevée (les huiles végétales figent entre -5°C et -15°C), ce qui est problématique dans les pays froids.
Il n'y pas actuellement de norme de qualité d'huile destinée à la carburation ce qui est un facteur limitant pour les constructeurs automobiles qui développent des moteurs selon des standards qualitatifs très précis.
Il existe cependant des solutions techniques à ces inconvénients (chauffage de l'huile grâce à des réservoirs ou injecteurs chauffants, démarrage avec du gazole ou des méthylesters). Les meilleurs résultats sont obtenus avec des systèmes capables de commuter entre l'huile et le gazole en fonction de la température des gaz d'échappement (sondes lambda), le circuit d'huile étant chauffé par l'eau du moteur.

Les huiles qui sont utilisées comme agrocarburants (du moins dans les pays tempérés) sont essentiellement de l'huile de colza et de tournesol. Pour des raisons de rendement de culture, l'huile de tournesol semble être la plus intéressante au niveau de l'écobilan. L'huile de tournesol étant plus énergétique que le gazole, son utilisation entraîne une diminution de la consommation. De plus, la combustion produit de l'acroléine, produit hautement cancérigène. On constate alors que bien que plus écologique que l'essence, l'huile végétale est aussi dangereuse (voir plus) que lui (les gaz lourds ou soufrés dégagés lors de la combustion de l'essence étant remplacés par une substance hautement cancérigène). Bien que légale dans certains pays l'huile brute végétale, en France est soumise à une lourde TIPP (Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers).
"


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MessagePosté: 03 Aoû 2007, 15:44 
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Inscription: 26 Jan 2005, 22:50
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Ah oui, j'oubliais !

J'ai été sensible à l'inquiétude de Lord Dralnar sur la tendance de fond de plus en plus visible mêlant démographie (réduction) et problème énergétique / Pollution.

Marrant quand même tout ça, encore une fois, à la place de remettre en cause le fonctionnement même et l'organisation de nos sociétés, parce que hein le bio ou agro carburant c'est encore une façon de continuer à foncer à fond les manettes, on entend encore la petite musique du surnuméraire qui viendrait manger trop vite ce petit gâteau, NOTRE petit gâteau, dont nos estomacs se gavent à délice voir à délire...

:dingue2: Saloperie de bio/Agrocarburant, p'tain de merde moi je voulais voir s'arrêter toute cette farce humaine de mes yeux, je voulais les voir se vider ces réserves de pétroles, voir ces bagnoles et ces camions s'arrêter sur le bord de la route, à sec, plus une goutte, je voulais le voir avant de clapser, les avions restant sur les pistes avec leurs touristes charterisés, ces tankers des mers à la dérive ! Nada quedale bezef ! Et pourquoi je voulais voir ça moi ? Ben pardis, pour pouvoir faire la sieste, tranquille sans bruit, juste farniente quoi ! Au lieu de ça, on me fourre à l'huile maintenant. Cruelle vie de frite !

A pluche et désolé pour le billet d'humeur :wink:


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MessagePosté: 06 Aoû 2007, 00:12 
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Idem. Sensible à tout cela, et partageant ce même rêve de voir un jour la planète complètement paralysée, des racines d'arbres géants traversant les autoroutes abandonnées, les faisans et autres volailles couvant dans les autos complètement oxydées.
On est pas mal sur terre à partager ce même rêve ou phantasme, je suppose.

Un autre cauchemar que j'ai c'est celui de milliers de femmes en bikini, débarquant sur la plage après que je me sois aspergé de parfum Axe... Je me demande si d'autres que moi ont eu fait ce même rêve bizarre, assez cauchemardesque car je me suis réveillé avant qu'elles ne me rejoignent en cercle. :( Si quelqu'un pouvait bien avoir l'amabilité de me raconter ce qu'il se passe après...

(un post de Karl Marx fut paraît-il shooté ici par la remise de la base de données. Désolé Karl, cela ne se reproduira plus - on fera gaffe à cela)


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MessagePosté: 06 Aoû 2007, 01:33 
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Inscription: 26 Jan 2005, 22:50
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Elles le bouffent.

Je sais certains pensent que le cauchemar c'est de se réveiller à ton stade. Ben non, c'est de finir bouffé. Des milliers de bouches qui te déchiquètent convulsivement, façon zombie et qui te pompent, façon sangsue. Le parfum ne suffit pas à les illusionner sur cette odeur de chair fraîche bien vivante. Donc jusque là tu fais plutôt un rêve. Quoique 8-)


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MessagePosté: 06 Aoû 2007, 18:46 
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Inscription: 29 Juin 2006, 05:39
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My_clone_is_rich a écrit:
(un post de Karl Marx fut paraît-il shooté ici par la remise de la base de données. Désolé Karl, cela ne se reproduira plus - on fera gaffe à cela)

effectivement, mais ce n'est pas bien grave.

En fait l'article d'ecopedia est une pompe assez mal faite de celui de wikipedia (tout à fait correct d'ailleurs).

Les fameux "problèmes mecaniques" sont des problèmes sur le circuit de carburant et d'injection dus à la viscosité de l'huile et ce n'est pas bien grave, il suffit de chauffer l'huile à la tempérture nécessaire pour qu'elle ait la même viscosité que le diesel.

Jean Foutre Premier a écrit:
Il n'y pas actuellement de norme de qualité d'huile destinée à la carburation ce qui est un facteur limitant pour les constructeurs automobiles qui développent des moteurs selon des standards qualitatifs très précis.

Ben voyons ! Si la qualité du carburant n'est pas constante la seule chose qui n'est pas garantie est la puissance. Les constructeurs sont tout à fait capables de faire un moteur tournant avec une vaste gamme de carburant. D'ailleurs c'est déjà fait dans le domaine militaire.


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MessagePosté: 09 Aoû 2007, 07:02 
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Messages: 1658
Localisation: Terre( troisième planète du système Sol)
Karl

Tu semble donc être moins opposé aux bio carburants que les gens de "terre sacrée". c'est ton droit mais, à la lumière des informations et sans même aborder le bilan écologique du remplacement des énergies fossiles par ce type de carburant, pense-tu vraiment que c'est une solution?

Si je lis bien, on pourrait remplacer une partie des combustibles fossiles par ces bio carburants mais dans quelle proportion?

La surface disponible sur cette planète est relativement faible et on ne peut faire l'impasse sur les dégats occasionés par le remplacement d'espace "sauvages" vitaux ainsi que celui des cultures vivrières tout aussi vitales par des cultures de colza, canne à sucre et autre palmiers à huile.

Est-ce vraiment une solution de remplacer 10 à 20% du pétrole par ces techniques?

N'est-ce pas reculer l'échéance de quelques années?

Cette solution est, à mon sens, déjà merdique à tous les points de vues et, de plus, n'est même pas une solution.

Pourquoi alors, si ce n'est évidement pour des raisons financières , poursuivre sur cette voie et bousiller encore plus notre planète pour ne faire que retarder l'inévitable?


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MessagePosté: 09 Aoû 2007, 16:32 
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Inscription: 26 Jan 2005, 22:50
Messages: 33
Nan, la solution c'est la téléportation, Scotty ! N'est ce pas cap'tain ?

Mauvaise nouvelle pour la planète, le pétrole n'a pas encore dépassé les 1.000 $ le baril. A 78 $ c'est donné !


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