Baba, ce à quoi tu te réfères plus haut n'est pas l'évolution biologique, mais l'adaptabilité [variable interespèces] des organismes. Comme tu le sais, adaptabilité (par une certaine latitude comportementale/environnementale) n'est pas préadaptation [bio-génétique].
Citation:
Dans la frange trop chaude, certains coraux ne vont pas se développer, mais leur larves planctoniques iront coloniser d'autre secteurs qui n'étaient pas assez chaud à l'époque. Comme la réplique de Grand Absent, l'établissement des communautés c'est dynamiques, elles sont toutes reliées étroitement au conditions de vie. Le moindre changement remet en cause l'équillibre.
Il faut du temps pour cela, et les opportunités contextuelles.
Un corail ne s'installe pas au gré des courants n'importe comment, en s'accrochant quelque part... "Un corail" ne signifie pas grand chose en soi, et n'est rien d'autre qu'une colonie de cnidaires anthozoaires en
symbiose sine qua non avec d'autres organismes: une colonie qui formera ou pas selon l'espèce des récifs +/- grands selon leur réussite et le temps qui passe. Récifs qui, lorsqu'ils sont aussi énormes que ceux du Honduras ou Australie, abritent quantité d'autres organismes interférant les uns les autres, dépendants les uns des autres, nourrissant ces mêmes coraux qui vivent sur le squelette-récif, etc. Cet écosystème complexe et fragile ne se déplace pas comme tu veux, ni aussi facilement que tu veux. Et une bonne partie des espèces inféodées ne survivront pas ailleurs. Je ne parierais pas une cacahuète, si les températures continuent d'augmenter, sur la survie de toute une série de créatures dépendantes du si complexe écosystème "récifs coralliens".
Bien évidemment, "le vivant" ne va pas disparaître; mais réduction de biodiversité n'a jamais signifié disparition totale de la vie sur terre. Avec les modifications du climat, de nouveaux (ou autres) systèmes se mettront en place, normalement (sauf si la zone est engluée de sachets plastique ou autres produits sympa) mais après X*Y années, mais là n'est pas la question. Les mécanismes d'évolution des espèces ne sont pas du tout une garantie à leur adaptation avant extinction, pas du tout ! Et notamment si les bouleversements sont trop brusques.
Bref, tu déconnes un peu baba-yaga. Ou plutôt tu minimises un peu trop à mon avis la brutalité déjà en cours de ces changements annoncés mais aussi observés, éléments (mort de centaines d'hectares de coraux) en mains. Ces annonces sont moins fatalistes que tu n'es optimiste.
Lors des grandes vagues d'extinction, "la vie" n'est bien entendu pas disparue puisque nous sommes toujours là, mais de grands pourcentages d'espèces ont disparu. Cette réduction de biodiversité est ce que l'on vit actuellement, en grande partie par faute d'homme *.
Après ces données brutes, bien entendu on en fait ce qu'on en veut mentalement: On peut se dire que disparaître fait partie de la vie, se dire que ces disparitions d'espèces sont une perte autant biologique que culturelle, se dire qu'on n'en a rien à battre, etc. Mais évitons de minimiser - sous des raisonnements fallacieux - ce qu'on peut appeler la dernière vague d'extinctions en cours , et peut-être la plus brutale qui ait jamais eu lieu, et qui s'emballe...
* ps: le changement climatique, là je serais assez en phase avec toi (même si tu ne l'as pas écrit), est moins aggravant pour la biodiversité terrestre que la pollution et destruction, disparition définitive des espaces naturels (donc d'écosytèmes complexes avec toute la biodiversité qu'ils contiennent) par main d'homme. Mais encore une fois, un iguane disparu le sera à jamais, de même qu'un orang outan et une morue. Ni évolution biologique ni adaptabilité des espèces (à d'autres environnements) n'ont jamais ramené une espèce disparue.
Grand absent a écrit:
Le principe même de l'évolution est qu'une certaine proportion des individus survit toujours à un changement d'environnement. Donc, il peut y avoir un survivant sur 10.000 dans les eaux chaudes du nord de la Grande Barrière et un sur 1.000 à son extremité sud, par exemple. Et alors la colonie s'étendra de pus en pllus vers le sud tout en s'amenuisant au nord.
Non. Tu déconnes ici tel le déconneur professionnel que tu es.
Suite à un "grand" changement** d'environnement, une partie des individus d'une
espèce survivra alors que d'autres clapseront... pour les espèces peu spécialisées. Simultanément que d'autres
espèces spécialisées, inféodées au système, vont disparaître totalement. Et que que d'autres
espèces opportunistes vont éventuellement en profiter pour se répandre encore plus qu'avant - c'est variable selon le contexte du changement, de l'environnement et des
espèces en question. Mais toujours il y aura une drastique chute de biodiversité après un "grand changement d'environnement" **.
** "Bio-écologiquement" parlant, si un rat change d'environnement, ça signifie que le rat s'est déplacé.
Si tu changes d'environnement, pareil : c'est le déplacement d'un neurasténique sur sa trottinette.
"Changement d'environnement" est un euphémisme ne signifiant que
disparition d'un écosystème, et rien d'autre... Faut tout de même en prendre conscience.