Je suis bien content qu'il y ait des procès contre ci et ça en fait. Ca peut être utile pour améliorer le futur.
Mais je ne pense pas, vraiment pas, que ce soit aussi simple et dichotomique que tu ne le proposes ou que ne l'indiquent les sites "sceptiques" spécialisés anti-charlatanisme. Je pense aussi comme toi que l'ensemble de techniques portant sur le système squeletto-musculaire, aux différents noms et spécificités, nagent dans un nuage indescriptible - pour un béotien comme moi - de similitudes et de différences.
Mais au contraire, je pense que ce qui est médical versus charlatanisme, n'est pas aussi flagrant que tu ne sembles le croire (à en lire ton dernier pos), ni aussi dichotomique et simple à juger.
Si je m'en tiens à ce que TU définis comme "
discipline médicale officielle", la
kinésithérapie, je t'informe de suite, et encore une fois, que ce n'est pas un argument, encore moins un argument universel : la chiropratique, en Suisse, est elle aussi (source wiki) une
<< formation universitaire de type médical. Les chiropraticiens sont désormais officiellement reconnus comme une profession de type médical universitaire équivalent français du « livre I du code de la santé publique » au même titre que les médecins, dentistes et sage femmes. >>Ca répond à ta première question sur ma fille (=> juste pour être clair) : j'avais consulté un
pédiatre. C'est ce qu'on fait généralement avec les enfants de quelques semaines. Qui m'a envoyé chez une chiropraticienne, dans un cabinet médical, assez spécialiste des pépins de ce genre chez les tout petits.
En Suisse c'est remboursé par les assurances-maladie. Et les patients de cette dame sont tous envoyés par des toubibs...
Quant à l'ostéopathie, je ne sais même pas ce que c'est. Inconnue au bataillon de ma région mentale et géographique. Apparemment, c'est une particularité quasi exclusivement frenchie.
Comme quoi, l'officialisation de ci et pas de ça, influe sur notre cogito d'une manière pour le moins oppressante. Est-ce à dire que les chiropraticiens en Suisse sont plus sérieux qu'en France ? Ou que les responsables de santé publique suisses soient plus stupides que les français, plus enclins à intégrer le charlatanisme dans la santé publique et la médecine ? Bé... Peut-être la meilleure réponse n'est ni l'une ni l'autre. Mais la question de pourquoi cela a été intégré parmi les autres techniques paramédicales officielles ici, et pas (encore) là, se pose. Les suisses sont-ils moins bien soignés qu'en France ? Difficile à dire. Pourtant, en Suisse, ostéopathie, homéopathie et psychanalyse p.e. ont semblerait-il nettement moins le vent en poupe qu'en France. Comme quoi, le charlatanisme n'est pas moins dynamique ni agressif en francitude. Ou plutôt dit certains pays ont un passif culturel qui a fait s'immiscer peu ou prou la psychanalyse par pas mal de psychiatres... et l'homéopathie par d'autres toubibs, etc. Des micro-phénomènes locaux.
Ce que je retiens ici est que la scientificité d'un ensemble de techniques ou pas, ne tient pas dans ton discours à ce qui se pratique mais plutôt à des procès en G-B, à une légitimation officielle de ci ou ça selon ton environnement culturel (ce qui se fait en France), mais pas nécessairement ailleurs. Ailleurs, mais pas partout, la chiropratique est en voie d'intégration médicale, ou même déjà assez accomplie, et j'espère que les trucs dogmatiques de la discipline sont mieux évacués qu'ailleurs.
A titre personnel, je m'en tape le coquillard que les bonnes manipulations sur la colonne vertébrale de ma fille se revendiquent de kiné de chiro, de physio ou d'ostéo. Pourquoi ?
Parce le plus important, quand tu as une épaule déboitée pour prendre un autre exemple, est que la personne pratique le bon mouvement adéquat, rude, sec mais précis = efficace. Car il sait quoi faire, qu'il a palpé ton épaule et s'est fait une bonne image mentale du problème... ce car il avait une très bonne connaissance anatomique. Qu'elle vienne d'expérience de toubib ou d'ailleurs, est finalement secondaire.
Pour aborder l'aspect de la considération, et relever la subjectivité de scientificité (culturelle !) de ci ou ça, par un autre exemple, prenons l'ergothérapie : est-ce un ensemble de méthodes qui ont fait leurs preuves scientifiquement parlant ?
Bé, je n'en sais foutre rien - je doute qu'on puisse l'établir scientifiquement. Mais si on ne se guidait que par des procès ou des docs démontrant son inefficacité et ses racines merdico-psychanalytiques, ou son statut dans certains pays, on pourrait la mettre dans le tiroir du charlatanisme ici, et pas là-bas, dans ces autres régions où elle fait partie du paysage "para-psychiatrique".
Citation:
Oui, il importe peu que le fondateur de la chiropratique soit un ahuri illuminé à condition que les traitements qu'il a "découverts" soient validé par des tests médicaux. Si des tests montrent régulièrement leur inefficacité, cela est à mettre au panier - c’est le lot de toute innovation scientifique et médicale. Et si le monde était bien fait, ce devrait être le destin de la chiropratique pour les pathologies citées par Simon Singh.
Si on faisait de même avec la psychiatrie, on devrait la mettre de suite dans le même panier. Et presto ! En psychiatrie (et dans bien d'autres domaines de la médecine) toute pratique médicale ne repose pas forcément sur une base théorique bien solide. En tous les cas, en psychiatrie c'est flagrant.
Un parallèle: des tests démontrant l'inefficacité d'un bonne ou mauvaise manipulation des vertèbres, je doute fort que ce soit plus percutant que les exemples de patients malmenés dans
toutes ces professions de manipulateurs de colonne vertébrale.
Citation:
C’est sans doute l’argument qu’un chiropraticien emploierait face à un tribunal : ‘Je n’ai jamais rien prescrit à feu madame Martin, je lui ai seulement donné des conseils !’ Ergotage... Pour une personne normale – et je me range dans cette catégorie – un ‘conseil’ donné par un individu d’autorité en environnement ostensiblement médical a valeur de prescription.
Voyons Zartregu. Tu racontes des réflexions un peu bizarres : "Prescrire", normalement c'est établir une ordonnance médicale. Si un non médecin ou non habilité "prescrit", c à dire
rédige une fausse ordonnance médicale, il pourra dire ce qu'il veut au tribunal il ne s'en tirera pas - car il est dans le délit... Si au contraire un type te prescrit un "
médicament disponible seulement sous ordonnance", tu auras beau taper des pieds chez le pharmacien, tu n'auras théoriquement rien sans le papier magique... Le gars ne t'a rien prescrit en réalité.
Ca a l'air d'un sophisme ? En fait non. Le sophisme serait de dire que le gars t'a prescrit un traitement que tu peux toi-même te procurer.
Bref, je ne capte pas bien ce que signifie ta réponse ici. Il me semble plus simple, mais un cas précis me permettrait de comprendre mon erreur, d'interpréter que le rédacteur de charlatans.info s'est un peu emballé avec son texte et ses reproches sur la "prescription" de je ne sais trop quoi... Notamment de pilules homéopathiques, qui normalement sont toutes disponibles sans ordonnance médicale. Normal.
Citation:
De même, de nombreux astrologues et prêtres catholiques ont acquis une véritable connaissance pratique de la psychologie humaine par leur profession. Faut-il pour autant les autoriser à visser la plaque ‘psychothérapeute’ sur leur porte ? C’est risquer que, face à des troubles réels de l’humeur et du comportement, un malade se fasse prescrire (pardon, ‘conseiller’) un jeûne prolongé, réajustement des chakras et autres exorcismes ou auto-flagellation. D’ailleurs, tu l’évoques toi-même. Comme ton expérience s’est déroulée dans un cabinet médical, je suppose que la personne qui a traité ta fille avait une formation médicale réelle et officielle, pas seulement une étiquette de chiropraticien.
Ta comparaison n'est pas bien judicieuse. Déjà car les psychothérapeutes ça peut être tout et n'importe quoi. Ce titre n'étant pas (rarement ?) protégé. Ensuite et surtout parce que la psychologie elle-même, bien que protégée - et qui parfois est dite
"psychologie médicale" - est tout sauf une science à mes yeux ni une discipline médicale (cf : ensemble de techniques de la santé). Tu devrais t'intéresser de près au contenu de la formation de psychologue en francitude : Tu y trouveras plus de dogmes et de Freud-Jungo-Lacanoconneries au cm3 de formation que dans n'importe quelle autre discipline bien considérée... Un truc assez strange que la situation française, et ses particularités si orientées versus les dogmes. Aussi strange que le chauvinisme frenchouille, où Paris est si souvent la capitale de l'Europe ou des 6 continents.
Bah, si j'étais militant pour quoi que ce soit dans ces domaines, ma position serait au minimum, que toutes les formations (de chiropratique entre autres), comme c'est le cas de bien d'autres formations paramédicales, aient une formation commune aux toubibs - similaire ou identique au premier cycle de médecine (généralement 2 ans) et de faire quelques années de plus avec une formation commune. Mais c'est déjà le cas dans certains pays, ou
en voie de.
Sinon, pour terminer prov. : Cette chiropraticienne désormais célèbre dans ce forum, est docteur en chiropratique, titulaire d'un D.U. de 3ème cycle en épidémiologie et d'un master en échographie de l'appareil locomoteur.