Voilà ce type est un genre de militant d'ultragauche, mais au lieu de faire du prosélitisme bête et méchant, il fait des spectacles sérieux où on se marre. Le fond est sérieux et la forme est dans la poilade. C'est un monsieur qui a bossé au ministère de la culture pendant des années, et qui a finit par ne plus y croire. Il est devenu "athée de la culture". Ou plutôt athée de l'idée que la culture pouvait se démocratiser et qu'on réduirait les inégalités en balancant de l'engrais culturel aux pauvres.
Un court extrait, décryptage de langue de bois :
http://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8Le spectacle entier qui est à la fois très drôle et très instructif, s'appelle :
"inculture(s), L'éducation populaire Monsieur, ils n'en n'ont pas voulu ; petits contes politiques et autres récits non autorisés " :http://www.youtube.com/watch?v=96-8F7CZ_AU=> citation :
Citation:
"Quand un spectacle dure 4 heures ce n'est plus du theÂtre c'est de l'AAArt. Le théatre c'est quand on fait semblant de faire pipi sur scène. Quand on fait vraiment pipi sur scène, on fait de l'AAArt. Et si vous critiquez l'AAArt, vous êtes un fachÔÔÔ"
La suite :
Inculture(s) 2 - L'éducation : « Et si on empêchait les riches de s'instruire plus vite que les pauvres ? » ou « Comment j'ai raté mon ascension sociale » :http://www.youtube.com/watch?v=ACxRSSkYR_kCitation:
« Un peu d'histoire... En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l'instruction publique. Qui se souvient des autres projets d'éducation dont celui de Mirabeau, de Talleyrand, ou de Louis-Michel Lepeletier de St Fargeau. Le plan d'éducation élaboré par Michel Lepeletier, présenté par Robespierre le 13 juillet 1793 fut voté le 13 aout 1793 par les députés de la Convention, mais ne fut pas exécuté. Nombre de ses idées se retrouveront bien plus tard, au XIXe siècle, dans la pensée de Jules Ferry. A la différence de Lepeletier qui tentait d'organiser vraiment les conditions d'une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d'élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté habilement contournée par le recours ambigu au concept de "méritocratie". Peu importe au fond que cette école fabrique une "élite" si cette "élite" se met au service de la république... Certes, mais si elle ne s'y met pas ? »
=> citation :
Citation:
L'école de Condorcet expliquée par Condorcet : "ça va créer une élite, mais c'est pas grave si cette élite se met au service de la Nation."
"Ah oui mais si elle s'y met pas par exemple ? pure supposition... si elle bosse pour Bouygues ?"
Condorcet : "ah oui bah écoutez vous verrez, moi j'ai pas le temps faut que j'aille me faire guillotiner"
Une autre conférence :
Inculture(s) 5 : « Travailler moins pour Gagner plus » ou l'impensé inouï du salaire :http://www.youtube.com/watch?v=cqIcOaKAX4kCitation:
« Cette conférence évoque le potentiel d'action collective que recèle le "droit du travail" : processus d'avancée historique continue de la propriété collective des travailleurs contre la propriété lucrative du capital, symbolisé dans la protection sociale, que l'on veut nous faire passer pour des "charges" !!! Le salaire n'est pas le "prix" d'un travail (version de droite), mais un "barème" imposé par la lutte, (version de gauche) c'est-à-dire un rapport de forces par lequel nous obligeons un propriétaire à payer aussi pour du travail libre à d'autres que nous (retraite, chômage, maladie... et bientôt pourquoi pas la jeunesse via un salaire universel qui nous délivrerait de l'emploi subordonné) ? L'enjeu des retraites n'est pas financier (il n'y a aucun problème de financement des retraites) mais idéologique car ce sont les retraites qui sont en train de rendre visible que le salaire peut payer aussi du temps libre sans aucun danger pour l'économie. Il s'agit donc pour le capital de détruire toutes les formes de protection sociale issues de 1945 (sécurité sociale, retraite, conventions collectives, etc.). Pour y résister il faut des syndicats, c'est-à-dire d'abord et avant tout des syndiqués ! Réinventer le syndicalisme est le seul moyen. »
Sur son site (SCOP le pavé, coopérative d'éducation populaire) on trouve par exemple un marrant dictionnaire de désintoxication du langage : comment on remplace des mots par d'autres pour nous formater à l'idéologie dominante (manageriale et libérale) :
http://www.scoplepave.org/archives/ledi ... e_dico.htm=> Par exemple, on a remplacé "travailleur" par "salarié" : pas anodin. Le travailleur produit de la richesse. Le salarié coûte un salaire, il est un poid pour l'entreprise. On remplace donc "travailleur" par "salarié" pour nous culpabiliser et nous faire accepter plus facilement ce que l'on refuserait si on avait un peu plus conscience d'être les producteurs de richesse. Ainsi :
* travailleur = personne qui produit de la richesse par ses efforts.
* salarié = personne qui profite d'un salaire nuisant à la compétitivité de son entreprise.
=> vous voyez le glissement sémentique qui conduit à l'enculade au verre pilé ?
Autres exemples de novlangue :
Balayeur => technicien de surface => opérateur de propreté
Gel des salaires => désinflation compétitive
Syndicat => partenaire social
Travailleur => salarié
Clochard => sans domicile fixe
Echec scolaire => réussite différée
Chef du personnel => directeur des ressources humaines
Récession => croissance négative
Subordonnés => collaborateurs
Réunion => rencontring
Simplifier => décomplexifier
Cotisations patronales => charges sociales
Langue de bois => pédagogie
"tri sélectif" => et c'est quoi le tri non sélectif ?
"auto-entrepreneur" => le "auto" est déjà inclu dans "entrepreneur". Je vais m'auto-reposer après avoir auto-entreprit de monter ma société toute la journée. Mais je vais d'abord m'auto-sustenter après avoir auto-chié un coup.
Je me suis instruis en rigolant, et j'ai rigolé en m'instruisant