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MessagePosté: 24 Juin 2013, 12:19 
Défioliant
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A propos de l’avortement post-natal
27 mars 2013

«Les parents devraient avoir le droit de tuer leurs nouveaux-nés». C’est le pavé jeté il y a quelques temps dans la mare de l’éthique médicale par deux chercheurs, Alberto Giubilini de l’Université de Milan, et Francesca Minerva de l’Université de Melbourne, et publiée dans le «Journal d’éthique médicale».

Les chercheurs comparent l’avortement pré-natal et l’avortement post-natal. Ils refusent d’utiliser le terme «infanticide». L’argumentaire est proposé avec sérieux. L’idée est de savoir où poser la limite qui différencie l’acte médical ou social admis du meurtre. L’avortement est un acte médical et social admis dans de nombreux pays. Les milieux religieux affirment qu’il s’agit de meurtres de foetus, les milieux libéraux disent le contraire et que seule la naissance physique donne au foetus une valeur morale interdisant qu’on le tue.

La question de la limite qui sépare l’acte médico-social du meurtre n’est pas tranchée. Le débat revient régulièrement.

Ces deux chercheurs poussent le raisonnement plus loin en parlant d’avortement post-natal. Ils tentent de donner une définition de ce qu’est moralement une personne et de ce qui, à ce titre, lui garantirait le droit à la vie. Leur proposition est la suivante:

«We take ‘person’ to mean an individual who is capable of attributing to her own existence some (at least) basic value such that being deprived of this existence represents a loss to her.»

«Nous prenons le terme de «personne» pour signifier un individu capable d’attribuer à sa propre existence une valeur fondamentale de telle manière que la privation de son existence signifierait une perte de cette valeur.»

C’est ici la conscience individuelle de son existence qui est invoquée pour prétendre à exister en tant que personne individuelle et avoir à ce titre un droit garanti à la vie. Or un nouveau-né, pas plus que le foetus, ne présente les signes d’une telle conscience. Sa mort ne serait donc pas «moralement» un infanticide, ce serait un avortement post-natal. Et les mères qui tuent leur nouveau-né parce qu’il n’est pas désiré, ou qu’il est atteint d’une maladie qui n’a pas pu être dépistée avant sa naissance, ne devraient pas être poursuivies puisqu’elles ne font pas autre chose que celles qui choisissent l’avortement légal.

Cette position a provoqué des réaction violentes, les chercheurs ayant même été menacés de morts. Je me suis demandé quelle était la part de provocation. Apparemment ils ne se satisfont pas d’un débat éthique incomplet sur le sujet. Le cadre légal de l’avortement protège la mère et le monde médical de toute poursuite pénale mais il ne donne aucune indication morale sur l’intervention. Les deux chercheurs veulent aller plus loin pour que l’on pose un jour une limite éthique claire et acceptée globalement.

La question se pose, et de manière aiguë, aussi parce que les tribunaux ont de plus en plus tendance à dépénaliser l’infanticide. La pathologie du «déni de grossesse» a été inventée pour cela. Des jurés belges ont acquitté une mère infanticide en 2011.

Par ailleurs une journaliste nord-américaine, Barbara Kay, a publié dans le National Post un article sur la mansuétude dont sont l’objet des mères infanticides ou qui abandonnent leur enfant. Elle cite deux cas qui provoquent la réflexion: un enfant abandonné, et un autre étranglé à sa naissance. Dans le premier cas le juge a estimé que la mère était dans la confusion et que son acte n’était pas criminel; elle a été acquittée. Dans le second cas la cour a suspendu la sentence d’infanticide en le comparant à l’avortement. On est clairement dans la logique de victimisation des femmes telle que revendiquée par le féminisme, et dans l’instauration d’une puissance maternelle de vie et de mort sur les nouveaux-nés.

La prise de position des chercheurs date déjà d’un an mais les décisions judiciaires à venir vont s’inspirer de nouvelles jurisprudences. Le problème éthique est donc actuel et le sera pendant longtemps. Les mères peuvent-elles tuer impunément leur bébé (les pères étant absent de ce débat et des décisions judiciaires)? La réaction émotionnelle primera comme souvent sur la raison. Pourtant il faudra un jour répondre par l’argument et non par l’émotion. Car aujourd’hui ce n’est que l’usage et le souci porté aux mères enceintes sans désir qui fait accepter l’avortement (raisons médicales, sociales ou de confort). Je passe sur l’argument féministe selon lequel le corps appartient aux femmes et elles font ce qu’elles veulent du foetus, car ce n’est pas un argument moral. Or sans fondement moral la loi n’est qu’un mode d’emploi dépendant d’opportunismes divers, pas un élément de construction d’une civilisation.

L’inviolabilité de la vie humaine pourrait être un principe susceptible d’interdire le meurtre de nouveaux-nés. Mais alors la question se repose aussi pour l’avortement. Où est la limite?

Ce débat sur la limite est loin d’être terminé.

Image
Francesca Minerva.
Image
Alberto Giubilini


http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2 ... .html#more

Intéressant article et sujet, pas tout neuf... qu'on peut lire à différents niveaux.

_________________
"Je veux qu'on me prenne pour un con car j'en suis un, qu'on me parle simplement pour que je capte bien car je suis idiot: si on me regarde et qu'on me parle sans égards, c'est déjà me considérer à peu près normal et pas uniquement comme un handicapé physique ou un déficient mental."


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MessagePosté: 25 Juin 2013, 18:42 
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Inscription: 26 Jan 2005, 22:50
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Je lui péterais bien le fion à Francesca !

J'ai lu rapidement l'article que tu as collé ci-dessus ce matin. Autant te dire que tu as donné une coloration grisâtre à ma journée. Je ne te remercie pas.

J'ai même eu la gerbe, comme un trop plein, un raz le bol, du dégoût diffus. Primo, que vient foutre leur qualité de chercheur universitaire sur le sujet ? Faut être chercheur pour avoir un avis bioéthique ? Ben voyons. Deuxio, j'ai cru lire qu'ils ne décidaient pas du délais jusqu'où on pourrait aller, cela serait à préciser par des neurologues et autres crâneux de la conscience de soi. Je crois qu'on délire là. Ces personnes sont à la masse.

Déjà l'avortement, c'est tellement difficile de fixer un délai, mais un nourrisson de 6 semaines, pan un coup sur le cou et hop dans un sac au fond du fleuve. Ouais, ouais, y a pas dire les comités de bioéthique c'est un vrai nid à couillons. Avec leur "définition", je n'ai pas pu m'empêcher de penser à tous les cramés du ciboulot, tous les vieux déjantés, tous les Alzheimerisés de la vie, tous ceux qui en fait finissent un jour ou l'autre par devenir une charge pour leur entourage, bah quoi vous savez mon bon monsieur en toute rigueur, il n'a plus toute ça tête, autant lui la couper définitivement de 7 à 77 ans hein. Beurk. Puis je ne capte pas trop le lien avec l'avortement en fait. Quel est le rapport entre avorter jusqu'à un certain seuil et tuer un nourrisson naît ? Y en a aucun. Dans le premier cas, sauf erreur y a un arrangement/base/raisonnement avec le droit à la femme de disposer de son corps (quelque en soit la raison) mais dans le deuxième cas, sur quelle base à part la connerie humaine ? C'est quoi ce raisonnement de taré, en plus à croire ce que je lis sur internet ces gens sont invités à pas mal d'endroit pour faire des conférences. Non mais allo quoi ? T'as pas de cerveau ?

Ca ne serait pas un coup tordu pour en fait dégommer le droit à l'avortement ? Les exemples sur les dénis de grossesses avec acquittement de la mère sont des cas très particuliers il me semble. M'étonnerait que le père qui effectuerait le même acte passe à travers les barreaux de la tôle.

Mais y a un truc qui me chagrine en plus de ça... Quand tu colles les noms des 2 zigotos sus nommés, on n'a pas les mêmes photos pour Analberto ! :mrgreen:

Démonstration :

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http ... CDQQrQMwBA

En tout cas alberto, j'ai pas tout lu, mais y pense beaucoup à la mort :

http://www.oxfordmartin.ox.ac.uk/event/1167


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MessagePosté: 25 Juin 2013, 21:48 
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Inscription: 12 Juil 2008, 20:44
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Ils sont timbrés ! :berk:
Il y a la solution de le faire adopter, le nouveau-né non désiré, bordel de merde !

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Coucher avec un vieux, quelle horreur ! Mais avec un jeune, quel travail !
Alice Sapritch


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MessagePosté: 26 Juin 2013, 12:13 
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Inscription: 25 Jan 2005, 00:24
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Oui, je lui péterais bien le fion aussi, elle est assez bonasse.

Si un jour la société allait dans leur sens à la lettre, j'espère que cette bonne viande de bébé ne serait pas gaspillée, jetée dans les poubelles. Je ne vois pas pour quelle raison la viande toute fraîche de "non personnes" ne serait pas consommée par des humains. Au moins par nos amis les toutous. Des boîtes de conserve de viande pour chiens, 100 % viande de bébé d'un mois, ça devrait être un bon apport alimentaire pour toutous.
Le mot "hommes" avait été changé en "sous-hommes" par les nazis pour les juifs et tziganes, ça faisait mieux passer la pilule.
Ici, avec ces bébés, on continue la logique philosophique des concepts, et ce qui "empêchait" de manger la chair humaine disparaît: les bébés ne sont plus des humains, ni des gens, ni des personnes. Ils deviennent chair. Chair = viande. On peut donc la bouffer.
Qu'est-ce qui nous en empêcherait éthiquement parlant ? Miam !

Ces philosophes sont les disciples de Singer, qui réfléchissait avant tout aux droits des autres animaux, sous des propositions par l'absurde du même genre, comme on le fait tous pour faire réfléchir à certaines absurdités sans bases solides, lorsque l'on discute dans les forums (avortement, végétarisme, ou autres sujets éthiques compliqués).

Ceux-ci semblent promouvoir le distinguo entre "humains" et "personne", pour in fine, c'est possible, faire réfléchir soit à l'avortement en général soit - possible aussi - au droit à la vie d'une "non personne". Une non personne ou "pas encore une personne" (sans projets) que l'on aurait donc le droit de supprimer... car elle n'a pas un "droit garanti à la vie". Bref, divers concepts philosopheux en série, des mots différents, pour aboutir à réfléchir sur quoi ? C'est ce point qui fait débat, on a tous comme un doute sur les motivations de ces deux éthiciens. Il est possible que les deux ne soient pas au clair eux non plus.

A noter que les plus critiques contre ces médecins philosophes, ou les seuls reportés dans l'article, sont des personnalités impliquées contre l'avortement et/ou catholiques.
"Trevor Stammers, a lecturer in medical ethics and former chairman of the Christian Medical Fellowship, described the viewpoint as ‘chilling’.
Gill Duval, of the ProLife Alliance, said every life is precious and added: ‘Everybody talks about what women want but women wouldn’t want this.’
Lord Alton, chairman of the All Party Parliamentary Group on Pro-Life, told the Catholic Herald: ‘It is profoundly disturbing, indeed shocking, to see the way in which opinion-formers within the medical profession have ditched the professional belief of the healer to uphold the sanctity of human life for this impoverished and inhumane defence of child destruction.’
Julian Savulescu, the journal’s editor, said that the article’s argument has been made before by eminent figures.
He added: ‘I’m not defending practising infanticide. I’m defending academic and intellectual freedom.’
He said that Dr Minerva has a ‘loose relationship’ with Oxford and her main position is at the University of Melbourne.

http://www.dailymail.co.uk/news/article ... demic.html


Bizarrement, il y a peu d'autres personnalités (ni anti-IVG ni non croyants...). Serions-nous des personnalités ? :D

Ca me fait songer que les prédateurs ne sont pas forcément comme dans cette image:
Image
En tous les cas pas pour les bébés. Mais sans doute les pro-choix non croyants de tous bords sont-ils de grands timides. Je ne sais pas, je n'ai pas fouiné dans les réactions de toutes les langues du web. :oops:

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