Bonsoir Grizzly,
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Grizzlyquebecois a écrit:Merci tout d'abord pour votre participation. Qu'entendez-vous par "vous avez travailé sur l'addiction" précisément? Vos propos m'étonnent quelque peu. Vous comprendrez par la suite pourquoi je vous pose cette question.
J'ai bossé en labo de recherche durant mon master en neurosciences.
Je ne pretend pas etre un spécialiste, je travaillait plutot sur l'amphétamine, mais j'ai quelques bonnes notions sur le sujet. Mes propos vous etonnent peut etre à cause de la vulgarisation simpliste que je fais.
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Grizzlyquebecois a écrit:C'est un peu léger! Vos parlez sans doute comme Hallucigenia de doses faibles, par une utilisation très légère comme celles fournies par les pétards de marijuana de sa région. Une dose élevée de THC peut induire de franches hallucinations, souvent visuelles, des illusions et des sentiments paranoïdes profonds. Une pensée confuse et désorganisée, une certaine dépersonnalisation et altération de l'émotion. A fort dosage, l'euphorie du début se transforme souvent en anxiété pouvant atteindre des proportions proches de la panique. A des doses très élevées, c'est le cas des joints trop forcés avec de l'huile, à la proportion de THC atteignant parfois les 70%, se produisent parfois des psychoses toxiques avec hallucinations, perte du jugement et des réalités. Ces réactions pouvant apparaître sous forme aiguë ou après des semaines d'usage intensif.
Je parlais ici de doses de THC "usuelles", pour lesquelles le THC est faiblement hallucinogène.
A forte dose, ben il se passe ce que vous dites. Sauf que je ne vois pas de quoi vous parlez quand vous dites "psychose toxiques". Psychose je pige, mais toxique ?? Une toxicité liée directement à l'action du THC ?
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Poulpeman a écrit: ll a été dit que la consommaton de cannabis était liée à la schizophrénie. C'est pas faux mais les données ne sont pas très claires à ce sujet. Il semblerait que le THC favoriserait l'apparition de la schizophrénie chez les personnes ayant des prédispositions (génétiques et/ou environnementales). Le problème c'est qu'on ne sait pas vraiment si les prédispositions génétiques prédisposent à la consommation de la drogue (et favorise le déclenchement de la schizophrénie). Les schizophrènes consomment bien plus de drogues que les personnes saines, et on ne sait pas trop si ce comportement existe deja avant l'apparition de la schizophrénie. En gros, il "semble que...", mais rien n'est certain.
Grizzlyquebecois a écrit: Là je suis assez d'accord mais très grossièrement. Sauf que les schizophrènes sous tratiement psychiatrique consomment par la force des choses plus d'antipsychotiques que les gens sans traitement. Ce qui me fait penser que vos informations sont plus copiées sur des documents que très réfléchies par vous-même. Vous allez peut-être ou sans doute le prendre mal, veuillez excuser ma sincérité.
Je suis moi meme assez grossierement d'accord avec mes propos. Et effectivement c'est l'avis general de la recherche actuellement, et non mon opnion personnelle.
Pour ma part, je pense que la consommation de cannabis precipite l'apparition de la schizophrénie si cette consommation se situe autour de l'adolescence, c-a-d autour de "l'age risque".
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Poulpeman a écrit: Pour le LSD, c'est un hallucnogène, c'est sur ! Par contre pas d'addiction avec ce type de drogue. Et pour l'alcool, on ne fait pas plus "sale" comme drogue. La dépendance est longue à s'installer, mais une fois qu'elle est là, elle est bien pire qu'une dépendance à l'héroïne.
Grizzlyquebecois a écrit: C'est pareil pour le THC. Il ne faut pas confondre les multiples manières de consommer le cannabis, dont la proportion de son principal principe actif le THC va de 5 à 70 % selon la préparation. C'est une erreur grave. Le cannabis contient plus de 400 agents chimiques. Dont le THC possédant un puissant pouvoir psychodysleptique. La concentration de Delta-9-THC pour le nommer plus peécisément varie énormément selon la préparation, comme déjà expliqué de multiples fois, et sa puissance psychoactive (l’effet hallucinogène notamment) n'a rien à envier au LSD. Les effets du THC se produisent peu après sa consommation en le fumant. Les concentrations plasmatiques maximum surviennent entre 7 et 10 minutes, et les effets physiologiques "psychotiques" subjectifs maximum, normalement entre 20 et 30 minutes. Toujours en tests cliniques. Le début de ses actions psychotropes variées se produisent le plus souvent à partir de 30 minutes à une heure après son ingestion par voie orale. Les métabolites du THC restent durant très longtemps dans l'organisme. C'est dû à ce qu'ils sont éliminés par les biles et sont réabsorbées par l'intestin. Les cannabioïdes sont solubles dans les graisses et lipophiles: ils pénètrent dans la circulation sanguine après avoir été fumés, et se mélangent aux lipoprotéines. Ils arrivent ainsi jusqu'aux gonades et le cerveau, et restent fixées durant très longtemps. On détecte cette rétention des différents produits du cannabis jusqu'à plus de 30 jours après leur absorption.
On dérive du sujet initial, mais j'y reviendrai.
Effectivement le THC reste longtemps dans l'organisme, meme longtemps après l'arret de la consommation. Il peut etre responsable de crise d'angoisses bien apres l'arret.
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Grizzlyquebecois a écrit: Ce genre d'hallucinations est peu susceptible d'être généré par aucun des produits actuellement considérés comme hallucinogènes. Si vous croyez que les consommateurs de LSD ou champignons se prennent facilement pour des oiseaux, permettez que je m'esclaffe.
Je ne me souviens pas avoir dit cela.
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Grizzlyquebecois a écrit:Une question ou deux: avez-vous de bonnes notions sur le mode d'action cérébral des hallucinations, du THC ou LSD, précisément sur la manière dont sont développées les hallucinations?
Oui.
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Grizzlyquebecois a écrit: Sinon, sur quoi ou quelle expérience vous basez-vous pour donner au THC de très faibles propriétés hallucinogènes?
Sur la documentation scientifique en général. Je parlais de doses usuelles de THC, pas des "maxi-shoot" de THC pur qu'on administre aux sujets dans les essais cliniques. Donc, à des doses standard (disons un ou deux pétards normaux), les effets hallucinogènes du THC sont très modérés.
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Grizzlyquebecois a écrit: Je vous recommande de vous renseigner sur la manière dont sont effectués les tests cliniques.
J'aime pas trop qu'on m'apprenne mon boulot... Mais passons.
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Grizzlyquebecois a écrit: Avec des substances les plus pures possibles, ce qui donne au THC un pouvoir hallucinogène équivalent au LSD.
Sic ! J'aimerai bien voir le papier en question !
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Grizzlyquebecois a écrit: Lorsque l'on consomme des pétards chargés au maximum, par les filtrages les plus puissants en THC, on arrive à 3/4 de la puissance du produit pur. Renseignez-vous aussi sur ces gens qui ont fait des expériences fortes en consommation de THC. Cela nous éviterait les quiproquos et cette minimisation de part et d'autres, assez ridicule, de la puissance du THC!
Je ne minimise pas les effets du THC. C'est sur que 20 mg de THC en intraventriculaire ca peut faire drole. Mais de votre coté vous semblez exagerer la puissance du THC en ne vous référant qu'à des essais cliniques portant sur de fortes doses.
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Grizzlyquebecois a écrit: Une dernière question pour terminer: il semble acquis pour tout le monde que les modes de consommation de l'alcool et du cannabis vont de très modérée ou épisodique à routinière et très forte consommation, avec des extrêmes et des combinaisons d'usage. Qu'en est-il pour vous au sujet du LSD? La question est: nuancez-vous aussi pour le LSD entre une consommation très modérée de LSD, et une consommation excessive? Auriez-vous l'amabilité de m'expliquer ces différences pour autant que vous les considériez? Et sinon, pourquoi ne considérez-vous pas? La question est importante. Les réponses aussi.
Le LSD est plutot d'usage festif. Il ne provoque pas de libération de dopamine, donc pas d'effet de "récompense" immédiat, ce qui n'incite pas à la consommation régulière, contrairement à l'alcool ou au THC. Je ne pense pas que les cas de consommation chronique soient courant (bien qu'au fond je ne sache pas vraiment), peut etre en partie pour les raisons evoquées ci-dessus.
De manière arbitraire, je dirai qu'une consommation modérée serait de l'ordre de quelques fois par an (disons dix fois). Une consommation excessive serait de l'ordre de plusieurs fois pas mois (minimum 5).
J'espère avoir eclairci mes propos précedents. Encore une fois je vulgarise. Vu le sujet, il est inutile de sombrer dans le hautement techniques.
Le but était simplement de répondre à l'interogation de base de Curieux. Je répondait en disant qu'une consommation standard de cannabis était très peu suceptible de pousser les gens à se jeter par la fenetre.
Après on peut prendre en compte la dose, les antécédents de consommations, etc... Mas c'était pour donner une réponse générale.