Hans a écrit:
je n'ai pas encore tout compris
Normal: le charabia concis de mon post n'a presqu'aucun support intuitif. J'aurais pu l'ecrire en arameen transcode en notation polonaise inverse que c'eut ete kif kif. Bref, on oublie tout et on recommence, mais en trichant beaucoup. Very beaucoup. On va donc se satisfaire d'une allegorie geometrique qui simplifie au maximum les idees qui menent au modele de Hartle-Hawking.
La sphere usuelle, qu'on note S² et qu'on appelle 2-sphere, est un bidule de dimension 2 plonge dans l'espace euclidien de dimension 3, qu'on note
R³. Plus precisement, dans
R³, S² est l'ensemble des points equidistants d'un point O qu'on appelle centre. Pour simplifier l'ecriture de l'equation de S², on suppose que la distance entre un point de S² et O est egale a 1 (cette distance est le rayon de S²) et que O = (0, 0, 0). Ainsi, S²: x² + y² + z² = 1.

Ca c'est pour la sphere usuelle, cad la sphere a laquelle nous sommes habitues. En fait, dans un espace euclidien de dimension n + 1, ou un point P est localisable par n + 1 parametres x_i, i qui va de 1 a n + 1 (dans
R³ ces parametres etaient x, y et z), l'objet qui verifie l'equation (x_1)² + (x_2)² + ... + (x_n)² + (x_n+1)² = 1 est une n-sphere. Lorsque n > 2, on ne peut pas visualiser une n-sphere (pour cela, il faudrait que l'on puisse "voir" dans un espace de dimension > 3). Par contre, on voit tres bien ce qui est plonge dans un espace de dimension = 3. A moins d'etre borgne. Dans
R², cad dans un espace euclidien de dimension 2 - aka le plan usuel -, le cercle est une 1-sphere. Le passage de S² a S¹ peut par exemple s'effectuer en voyant ce que donne l'intersection d'un plan de
R³, disons z = 0, avec S². C'est facile: il suffit d'introduire z = 0 dans l'equation de S² pour obtenir l'equation de S¹: x² + y² = 1. En fait, on a sectionne, ou feuillete, S² avec un plan, et le resultat est le cercle sur le plan (ici z = 0). Le plan n'est ici rien d'autre que
R². Bref. D'une certaine facon, pour passer de S² a S¹, on a "elimine" un parametre pour "voir plus bas": on reduit le nombre de dimensions. Putain, j'ai mal aux roubignoles tellement c'est mal dit. Bref. Tout ce blabla introductif est plus long que l'allegorie geometrique que je vais te proposer, mais sans lui celle-ci risque d'etre mal comprise.
Tout d'abord, on est (probablement) dans un univers a 4 dimensions, trois d'espace, x, y, z, et une de temps, t (meme si elles peuvent se melanger). Ca veut dire qu'un evenement E peut etre localise dans l'univers au travers des quattre coordonnees (x, y, z, t). Puisqu'on ne peut pas se representer un bidule a 4 dimensions - voir blabla introductif -, pour les besoins de la cause, on va eliminer une dimension de notre univers - comme dans l'intro -, disons z = 0, et se concentrer sur ce qu'il reste. Et ben ce qu'il reste, c'est un cone, dont l'axe de symetrie est la droite temporelle t (la fleche temporelle). Chaque tranche de cone - cad chaque section du cone selon un plan orthogonal a la droite t - est l'univers tel qu'il est a un instant donne: un instantane de l'univers au temps t, en quelque sorte. Le sommet du cone est une singularite: le big bang (ou presque) Saloperie!

Et bien, lorsqu'on fait "remonter le temps" aux equations d'Einstein - ce qu'on fait grosso modo en remontant la fleche du cone -, on aboutit inexorablement a une singularite (le theoreme de Penrose-Hawking montre meme qu'en relativite generale il en sera toujours ainsi): la, tout foire (ca foire un peu "avant": zone ou limites de Planck). Pour y voir clair, y faudrait une theorie qui etende la relativite generale tout en y incluant la quantique. Cette theorie est la
gravite quantique (la
cosmologie quantique est serait la partie qui traite de problemes cosmologiques). Mais voila, cette theorie n'existe pas encore. Damned! Y'a cependant plusieurs voies en cours de defrichement. Bref. C'est la que se pointe Hartle et Hawking (y'a pas qu'eux, mais ici on cause de leur modele). L'idee de base est, par une sorte d'analogie avec ce que l'on sait des trous noirs (qu'Hawking connait tres bien... c'est meme en se basant sur ses propres travaux sur les trous noirs qu'Hawking a puise une amorce de solution dans le style de ce que pourrait etre la cosmologie quantique), de tripatouiller les equations et la topologie qui modelent l'univers de facon a eliminer la singularite qui nous casse tant les couilles (au passage, ils "quantifient" - au sens de quantique - l'univers afin de contourner le theoreme de Penrose-Hawking). Ici, t'inseres le charabia de mon precedent post. Bref. Et sur notre cone, ca donne quoi? Ben, tout c'bazar revient en quelque sorte a couper la zone ou se trouve la singularite et a la remplacer par un morceau "spherique":
V →
UEn d'autres termes, on passe du cone de l'image ci-dessus a ceci:

Ce morceau "spherique" est fini et sans bord (y'a quand meme un bord "superieur" - le cercle qui le joint a la partie conique - mais y'a pas de bord "inferieur"). Sans singularite(s). Par effet tunnel - phase de transition sur la partie "spherique" -, l'univers emerge du
vide quantique, du (presque) rien. C'est le modele d'Hartle-Hawking, poils a Stephen King.
Hans, 90% de ce que j'ai ecrit est tellement approximatif et grossier que c'en est (presque) faux. Ca me fout la honte.* Y'a meme des passages qu'il vaut mieux survoler aussi rapidement qu'ils ont ete ecrits (pour qu'ils soient corrects, il faudrait preciser, donc allonger la sauce jusqu'a la rendre completement imbitable) pour pas devenir chauve illico. Bref. In fine, l'idee etait de stimuler les neurones en utilisant un modele jouet hypersimplifie et le plus visuel possible du modele d'Hartle-Hawking, histoire de le "voir", meme de tres tres loin.
*: si je tombais sur un post comme celui-ci, je gerberais sur l'auteur tout en epouillant les approximations que je n'hesiterais pas a qualifier de ce qu'elles sont: au mieux honteusement grossieres, voire merdiques, au pire fausses, voire meme pas fausses. Arf!Citation:
Faut dire que ce sont là des choses très difficiles à comprendre pour le quidam moyen tant elles sont conceptuelles dans leur explications
Ce sont des bidules hypermathematises. Et les maths ne se racontent pas (ou tres mal). Elles se font.
Citation:

Zartregu a écrit:
Le fait de faire appel au multivers rend l'explication du principe anthropique faible plus intuitive, mais ne me semble pas nécessaire.
Au bas mot.
Citation:
Lorsque je lis "univers à partir de rien" je pense plutôt à l'hypothèse de l'univers plat, dont le contenu en énergie nul serait compatible avec une apparition spontanée sans apport d'énergie.
Y'a de ca (la "platitude" est effectivement un des ingredients de la recette). Mais les modeles d'univers spontane - par effet tunnel ou non, et qui ne datent pas d'hier - sont un chouilla differents du modele propose par Hartle-Hawking, ne serait-ce que par le traitement du temps (et par quelques autres bidules qui sont peut-etre des prototypes d'outils de la future gravite quantique).
Citation:
Une conférence distrayante de Lawrence Krauss sur le sujet :
http://www.youtube.com/watch?v=7ImvlS8PLIoMerci. La visionnerai tantot. J'aime bien Krauss et ses prises de position. J'avais egalement trouve tres chouette son bouquin sur la physique de Star Trek.