Jean Foutre Premier a écrit:
Et que les francophones aillent se faire enculer ! Qu'on se le dise !
T'as raison Jean Foutre Premier: c'est un forum francophone => les infos/liens non-francophones devraient etre au moins accompagnes par un petit commentaire en francais dans le texte. C'est ce que je vais m'astreindre a faire dorenavant. Promis, jure, si j'mens, j'vais en enfer. Et si j'oublie, tape-moi sur les doigts avec un knout.
Or donc: de quoi qu'y parle, l'article? De simulation, de reproduction informatique d'une entite biologique dans son entier. En quelques mots: les
simulations numeriques (ou informatiques) - cad les experiences "
in silico" - ayant pignon sur rue dans le domaine de la biologie capturent certains processus cellulaires et certains objets (proteines, etc.), mais pas un systeme biologique dans son entier. La simulation dont il est question ici est donc une premiere: elle a trait a la simulation complete d'un systeme biologique caracterise par sa simplicite structurelle et par sa petite dimension: le
virus satellite de la mosaique du tabac, une particule subvirale d'ARN spherique (cf. image ci-dessus). La technique utilisee pour capturer et reconstruire la dynamique du million d'atomes qui constituent le virus satellite (emprisonne dans une gouttelette d'eau salee) est ladite
reverse engineering (ou
retro-ingenierie pour les toubonistes): en gros, il s'agit en quelque sorte de scanner la goutelette contenant le virus satellite puis de repliquer chacun de ses atomes - et a fortiori toutes les dynamiques a quelque echelle que ce soit (de l'atome a la structure virale en soi) - dans un ordinateur, i.e. dans un environnement numerique, et de "laisser faire". Vu la complexite de la simulation, cad la capacite de calcul requise, il a fallut recourir a un des plus
puissants calculateurs de la planete (celui du
NCSA). Cette simulation a reproduit le virus satellite en live pendant 50 nanosecondes seulement, mais ce court laps de temps a toutefois permis de stocker suffisamment de donnees dynamiques et structurelles pour eclaircir certaines proprietes biophysiques fondamentales dudit virus. Pour ne citer qu'un exemple, l'organisation de l'ARN au cours du temps:
L'article original a ete publie dans la revue "
Structure" . Voila.
Independemment de l'exploit computationnel, cette simulation est interessante a plusieurs niveaux. Un de ces niveaux est de nature
biophysique: faire "tourner" en temps reel une replique "parfaite" d'un systeme biologique de facon a pouvoir l'observer dans ses moindres details (tout en collectant ces memes details) puis a mieux cerner quelques une de ses proprietes. Un des autres niveaux est un peu moins disons terre-a-terre: il s'agit d'un pas dans la direction (foisonnante) de ladite
vie artificielle (un autre apercu
ici, plus leger et "presse people"), bref, dans la direction de la simulation et de la creation d'organismes numeriques - de formes de vie (?) - mimant ou reinventant ce que l'on a coutume d'appeler
vie sans vraiment savoir de quoi il s'agit.
Pyne Duythr