Pour inaugurer ce nouveau topic, je propose un thème qui a déjà été esquissé dans ce forum, mais jamais approfondi. Enfin, approfondir approfondir... on est bénévoles tout de même ! Pourtant, c'est un parmi ces pieux mensonges qui parasitent et esquintent les sciences sans jamais être remis en question par les "spécialistes".
Avez-vous vu le film "4 mariages et un enterrement" à la téloche ? Un film british, très british et amusant, qui a passé au minimum 400 000 fois à la TV ces 2 dernières années. Tout le monde l'a vu. Dans ce film, la scène de l'enterrement est une des plus émouvantes, avec l'hommage rendu par le concubin gay à son amour clapsé (durant le dernier mariage de leurs amis). Un hommage non religieux au mort et à son amour pour le décédé, par un areligieux (ou athée) à son amant lui aussi de même. Visiblement car d'autres scènes le confirment.
Une cérémonie à un mort, qui comme toute cérémonie aux morts fait penser aux traces d'enterrement des morts par les "hommes préhistoriques", mais que TOUT anthropologue propose comme la trace du sentiment religieux.
C'est cela le pieux mensonge en question - un abus aggravé de par l'acception sans résistance de cette interprétation gratuite "premiers enterrements + cérémonial... en sentiment religieux". Tout bouquin socio-anthropologique donne la même interprétation, et surenchérit, comme s'il s'agissait d'une flagrante et évidente vérité. Rien n'est plus dogmatique et tendancieux que de présenter les traces d'enterrement en égard à [la mort] d'un proche; et cette dernière, l'amour ou l'amitié, comme un "sentiment religieux"
sine qua non. Double faute commise par tout anthropologue, qui tous sont ciselés à la même enseigne*, et dont j'attends encore qu'elle soit dénoncée par un courageux anthropologue réputé. Ce sera alors non pas le Nobel, mais le prix du premier anthropologue méritant et méritoire.
*
"à la même enseigne" = les mêmes énoncés, mêmes interprétations, mêmes archives et références pour tous... Ce qui donne des gaudrioles dignes d'un feuilleton lorsqu'un squelette comme celui de Florès apparaît, qui ne cadre pas avec le schéma établi. Une pièce de plus à ajouter ? Mais on ne sait pas où ! Or ce premier squelette avec son crâne fut découvert sans son étiquette épinglée dessus, ça patauge et ça patauge... C'est fort heureux une pataugeoire faisant le tour des hypothèses, mais elle démontre aussi à quel point les anthropologues sont dans un désarroi scientifique encore plus total face à un nouvel objet. Ils manquent des outils sérieux que d'autres disciplines doivent leur fournir, et comblent ce manque par du remplissage de vide ou spéculations préécrites par d'autres.
Rien de nouveau ici, mais j'aime bien le rappeler. Y a pas de bobo. J'ai seulement une dent contre les dogmaticiens.
Le poème des funérailles, récité par Gareth dans le film, est
Funeral blues . Poème assez sublime.
Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.
The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.(traduction)
Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Pour qu'il n'aboie point, jetez un os au chien
Etouffez les pianos et qu'un tambour voilé
Au sortir du cercueil, accompagne le deuil.
Que les avions décrivent des cercles en gémissant
Et tracent dans le ciel ces trois mots : il est mort
Nouez un crêpe au cou des oiseaux blancs
Ajoutez des gants noirs aux tenues des agents
Cétait mon nord, mon sud, l'orient et l'occident
Mon travail en semaine, mon repos du dimanche
Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant
Je pensais que jamais l'amour ne finirait ; j'avais tort
Etoiles, disparaissez, qu'il n'en reste plus une
Démontez le soleil et remballez la lune
Asséchez l'océan, balayez les forêts
Car rien de bon ne peut advenir désormais.