J'ai envie de pinailler un petit peu, question de ne pas laisser cet article sans aucun commentaire.
L'article dit : Citation:
Le chromosome Y est également prédisposé aux changements car la plupart de ses gènes sont impliqués dans la production du sperme, cheval de bataille de l’adaptation reproductive, en particulier chez les chimpanzés. Les femelles réceptives s’accouplent souvent avec plusieurs mâles au cours d’un même cycle, aussi le plus viril, qui a le sperme le plus compétitif, a-t-il le plus de chances de succès.
«Ce chromosome Y est plein de surprises», dit Page, «quand nous avons séquencé le génome du chimpanzé, les gens pensaient que l’on allait enfin comprendre pourquoi nous, les humains, avons le langage articulé, l’écriture et la poésie. En fait, la différence la plus flagrante tient à la production de sperme!».
Les humaines aussi, mais bon. Pas ma maman en tous les cas, c'était une sainte.
Comme souvent, dès qu'un commentaire ajouté sur une découverte biologique, porte sur des raisonnements évolutifs ou écologiques, on entre dans le sereinement discutable, et dans le détail plutôt maladroit : ici, la petite partie en gras.
Ce qu'ils appellent ici
l'individu le plus viril, est une appréciation de valeur qu'ils auraient pu éviter de laisser passer ; et qu'ils auraient mieux fait de remplacer p.e. par
l'individu dont les sperrmatozoïdes sont les plus moyennement efficaces ou dynamiques pour féconder l'ovocyte, ou du moins pour atteindre les premiers leur objectif.
Je ne connais aucune liaison entre cette plus/moins grande efficacité de certains spermes, moyennement interindividus, et une quelconque donnée sur l'anatomie ou typage plus caractérisé viril, mâle, masculinisé, etc. Il y a des liaisons avec des pathologies, infections, p.e., mais pas avec une caractérisation de la morphologie d'un mâle en bonne santé.
C à dire que certains gringalets très efféminés -. en bonne santé générale - peuvent avoir un excellent sperme, alors que des lutteurs de catch hyper-poilus et couillus comme moi, ont des spermatos qui n'arrivent pas à nager la brasse indienne et se noient dans le jus en milieu de route, ce quand leurs spermatos ont encore une tête digne de ce nom...
Lord Dralnar est souvent confronté à l'examen de ces spermes récalcitrants et/ou asthéniques, et pourrait confirmer qu'aucun lien entre l'apparente virilité subjective du patient et l'état de ses spermes, n'a été notée. Ou infirmer le cas échéant, mais ca m'étonnerait, autrement que par les classiques anomalies ou facteurs médicaux influant sur la qualité et production du sperme.
En revanche, chez des souris notamment, en excellente santé, une mutation particulière sur le chromosome 17 a été observée, et transmise à 99/100 par le mâle hétérozygote : mutation portant sur l'aptitude des spermatozoïdes de ce mutant à féconder, car bien plus efficaces.
Résultat des courses : des souris mâles au phénotype pouvant être aussi freluquet que celui de Mickey Mouse, se répandent plus que d'autres dans les populations.
C'est une sorte de pression sélective et compétition classique, mais avant fécondation, et qui par conséquent met à mal, ou du moins amène un agent d'évolution qui module, les classiques explications par sélection des phénotypes les mieux adaptés à leur environnement. L'environnement est ici l'intérieur de la souris femelle avant fécondation, et pas les conditions naturelles exerçant une pression sur la survie physique de la souris après la naissance. Advienne que pourra à ces souris, qui ont déjà été des élus avant leur naissance.
Ces éléments et procédés ne sont pas nouveaux en évolution, mais leur importance capitale lors de cas de femelles polyandres ou multi-partenaires, ce qui est assez fréquent chez les organismes vertébrés ou pas, est souvent oubliée. Cet article le rappelle donc, à sa manière un peu cavalière. C'est pourquoi je le complète un petit peu.