PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a déploré la polémique suscitée en France par la mise en berne des drapeaux sur les édifices publics après la mort du pape Jean Paul II.

Au nom de la laïcité, Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l'Essonne, a jugé cette décision "inopportune" et Yves Contassot, adjoint (Vert) à l'Environnement à la mairie de Paris, l'a qualifiée de "complètement déplacée".

Les deux élus de gauche ont tout deux dénoncé "un abus de pouvoir" du chef de l'Etat.

"Je regrette cette polémique. Je crois qu'elle n'a pas lieu d'être", a déclaré sur BFM Jean-François Copé. "C'est un hommage simple de la République et je crois qu'en la matière l'émotion est grande. Je trouve qu'il ne faut laisser la place qu'à l'émotion", a-t-il dit.

Jean-François Copé a souligné que le pape "était un homme exceptionnel, un homme de paix'. "Je crois que cela dépasse le débat que nous pouvons avoir par ailleurs."

Pour Yves Contassot, le chef de l'Etat engage "l'ensemble de la communauté française - tous les Français, quelle que soit leur religion". "Que les chrétiens rendent hommage au chef de leur église, c'est du domaine de la vie privée", a-t-il ajouté sur France Inter.

"Aujourd'hui, nous avons un gouvernement et un chef de l'Etat qui, manifestement avec des arrière-pensées politiciennes, essaient de récupérer une affaire d'ordre privé", a estimé l'élu écologiste pour qui cela est "totalement déplacé et à la limite de la légalité".

"INJONCTION INHABITUELLE"

A ses yeux, le chef de l'Etat est "aux abois" et "essaie de se faire une pseudo-virginité sur le dos d'un mort, ce n'est pas très correct".

Faisant observer que la France est "un Etat laïque", Yves Contassot a rappelé au gouvernement qu'il avait fait "voter une loi contre les signes (religieux) ostensibles portés à l'école".

Sur Europe 1, Jean-Luc Mélenchon a estimé que "la laïcité ne peut être découpée en petits morceaux". Il a critiqué un procédé "insidieux" et invité "les autorités de l'Etat" à appliquer "une laïcité absolument sans ombre, sans demi-teinte".

Le sénateur PS de l'Essonne s'est défendu de vouloir "choquer la douleur des croyants" mais voit dans la mise en berne des drapeaux "une sorte de faveur faite à une religion".

Côté syndical, l'Unsa Education a dénoncé une "laïcité sélective", recteurs et inspecteurs d'académie ayant demandé aux chefs d'établissements scolaires de mettre les drapeaux en berne. "Cette injonction des pouvoirs publics est inhabituelle pour marquer le décès d'un souverain étranger et constitutionnellement contraire à nos principes lorsqu'il s'agit du représentant d'une Eglise", ajoute-t-elle dans un communiqué.

Ca me semble une suggestion de Bernadette Chirac à son bénêt de mari. On sait Bernadette particulièrement papolâtre.