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NOUVELOBS.COM | 12 juin 2005
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Référendum sur la bioéthique en Italie
Le référendum organisé aujourd'hui et demain propose notamment de faciliter ou non l'accès à la fécondation assistée. Pour que le scrutin soit validé, plus de 50% des électeurs devront se rendre aux urnes. L'Eglise catholique a appelé à l'abstention.
Quelque 50 millions d'Italiens sont appelés aux urnes dimanche 12 et lundi 13 juin pour un référendum proposant de faciliter l'accès à la fécondation assistée, après une campagne au cours de laquelle l'Eglise catholique a appelé à l'abstention pour faire échouer le scrutin.
La participation est en effet l'enjeu principal de ce vote qui débutera dimanche à 08h00 (06h00 GMT) et se terminera lundi à 15h00 (13h00 GMT). Pour que le scrutin soit validé, plus de 50% des électeurs devront se rendre aux urnes.
Le référendum d'initiative populaire propose aux Italiens d'abroger partiellement une loi adoptée par le Parlement en février 2004.
Les électeurs doivent dire oui ou non à quatre questions: autoriser la recherche scientifique sur les embryons, supprimer l'équivalence de droits entre l'embryon et l'être humain, accorder aux couples le droit de recourir à un donneur et, enfin, éliminer l'obligation de ne produire que trois embryons au maximum lors d'une tentative de fécondation in-vitro pour les implanter immédiatement dans l'utérus de la mère, sans rechercher d'éventuelles maladies génétiques.
La dernière question propose aussi d'autoriser les couples porteurs de maladies génétiques héréditaires à recourir à la fécondation assistée, la loi ne donnant actuellement ce droit qu'aux couples stériles.
Engagement du pape
"J'espère vraiment que les réponses seront positives, car cette loi est un mal pour l'Italie", a déclaré Carlo Flamigni, professeur de gynécologie à l'université de Bologne (centre) considéré comme un des pionniers de la fécondation assistée en Italie.
Les défenseurs de l'abstention estiment que la loi a mis fin à des pratiques qui avaient notamment permis ces dernières années au sulfureux gynécologue Severino Antinori de faire accoucher plusieurs femmes ayant dépassé 60 ans.
Au cours de la campagne, l'Eglise a publiquement appelé les électeurs à ne pas aller voter et le pape Benoît XVI a apporté son soutien aux évêques italiens, dans leur engagement à défendre le "caractère sacré de la vie dès la conception".
Le référendum propose d'amender une loi datant d'un an, très restrictive. Elle interdit la recherche sur les cellules souches embryonnaires, restreint l'usage des mères porteuses et des donneurs de sperme et limite le nombre d'embryons qui peuvent être utilisés pour obtenir une grossesse.
Selon la loi actuelle, les embryons ne peuvent être conservés pour de futurs essais d'implantation et seuls trois ovules fécondés peuvent être implantés à la fois. Devant ces restrictions et le coût des multiples procédures, 25% des patientes italiennes partent dans des cliniques à l'étranger.
Les sondages indiquent que, parmi les 40% d'Italiens qui ont l'intention de votre, la majorité des Italiens souhaitent changer la loi. 30% des électeurs ont répondu qu'ils n'ont pas décidé s'ils allaient voter.
SOURCE EN ANGLAIS (Bloomberg).