Salut.
Oui, les romains étaient de grands constructeurs en effet... Constructeurs et urbanistes, d'égouts entre autres : Evacuation et apport d'eau. Des egouts existant dans les grandes villes sous domination romaine, qui ont souvent été abandonnés après la chute de l'empire. Et ont été comblés de merde.
Pour le rat et les épidémies de peste, celles-ci sont plus dues à la colonisation (de l'Europe) par le rat, apporté d'Orient sans doute par les croisés, plutôt qu'au manque d'hygiène citadin. Le rat noir (
Rattus rattus ) et proche parents, ** est originaire d'Asie. Il existait déjà en petites colonies dans les environs de l'homme européen, apporté par des commerçants au préalable, mais depuis peu avant les croisades. Les épidémies de peste auraient tout aussi bien pu survenir avant qu'après... Car le rat, justement, apprécie les endroits bien propres, près de l'approvisionnement humain, pourquoi pas des egouts, pour y passer l'hiver au chaud. Le rat noir n'apprécie pas plus la saleté, humidité, ni les denrées avariées que moi. Et comme moi, il préfère la campagne à la ville, mais contraint par la force des choses à se cacher où il peut.
C'est en fait le climat relativement froid de l'Europe sous les climats d'Europe centrale ou du Nord, trop froid pour le rat du moins, qui l'a contraint à côtoyer l'homme au plus près lorsqu'on l'a débarqué. Sinon, le rat est naturellement un habitant des campagnes, pas du tout un animal en voie de domestication. Il côtoie l'homme par nécessité, mais évite normalement toute relation amicale. Les épidémies sont plus une conséquence de ce fricottement "contre nature", et des qualités adaptatives du (comportement du) rat, sa large variabilité comportementale-adaptative.
** Tout comme la souris domestique: ce sont des seuls rongeurs qui n'hibernent pas, au contraire des rongeurs locaux comme les loirs, lérots, écureuils, etc. qui tous hibernent. Ce qui dénote chez rats et souris de leur origine asiatique sous des climats chauds/tropicaux. Conséquence de cette
pré-inadaptation biologique : => adaptation rapide par le comportement, se rapprochant de l'homme et de ses denrées alimentaires, qu'ils apprécient aussi. La peste qui sévit encore de nos jours dans les zones d'endémie, et notamment en Asie, c'est surtout dans les campagnes. Bref.
Juste un apparté sur l'image d'épinal du Moyen-âge européen, aux habitants souvent présentés comme
"des gens pouilleux qui ne se lavaient pratiquement jamais" ... : d'apres certains auteurs, cela relèverait plus du mythe qu'autre chose. L'hygiène corporelle est une quasi constante dans l'humanité, chez toutes les populations et ethnies connues**. Les paysans européens se lavaient notamment avec de l'eau et des cendres, ou autres produits abrasifs.
Je dirais plutôt que, - je ne m'avance pas trop je pense -, que les plus sales gens à cette époque étaient les nobles - ce par une sorte de snobisme aristocratique marqueur d'une distinction avec les "basses couches". Une sorte de singularité, un déclin comportemental social de la noblesse, qui avait remplacé l'ablution par des dosages de parfum. Ces derniers se "lavaient" rarement, et parfois même habillés.
Mais la nudité et le bain public, la promiscuité du bain, en ruisseau ou à la source, dérangeait sans doute moins le bon peuple et les campagnards. Eux ils bossaient durement, ils transpiraient, et par conséquent éprouvaient le besoin quotidien de se rafraîchir. Les nobles ne bossaient pas, ça ne se faisait pas. On disait alors, si un noble sans fortune travaillait, qu'il "dérogait" (c'est le terme approprié je crois).
** A priori, il n'y a quère que dans les contrées très froides que, certaines populations se lavaient très peu jusqu'il y a peu - notamment au Tibet. Là on peut encore rencontrer des gens, en assez forte proportion je suppose encore de nos jours, dont le dernier bain remonte à quelques mois... Merdum ! Ils ont un problème avec l'eau chaude, et les hivers très très rigoureux qu'ils passent cloîtrés à la maison. Il fait plus froid en hiver dans les hauts plateaux tibétains qu'en Norvège au niveau de la mer. Ca rigole pas.