Toutes ces données en pourcentages sur les croyances et/ou appartenances religieuses comparées comportent de faibles à très graves biais qui les rendent tout au plus vaguement indicatives, mais guère plus.
Par exemple, dans les pays à fort pourcentage de cathos selon ces sondages, comme la Pologne, l'Italie, l'Espagne, ou l'Autriche, il ne serait pas étonnant que le nombre d'incroyants ou athées soit aussi très élevé voire même parmi les plus élevés. Ce n'est pas contradictoire.
Se dire catho lorsque la question est posée sur un sondage, ou être enregistré comme baptisé catholique dans les registes ou pour la simple raison d'avoir un jour coché et rempli la case "confession/religion" lors du remplissage d'un document officiel, et voilà : vous êtes catholique quand bien même vous ne croyez plus une seconde en tout cela et n'avez pas mis un pied dans une église depuis l'enterrement de votre arrière grand-père. Un petit texte complémentaire, par un autre sondage avec d'autres critères :
Seul un catholique sur deux croit en Dieu
D’après un sondage CSA-«Le Monde des religions» publié mardi 9 janvier, seul un catholique sur deux (52 % exactement) croit en Dieu. Quant aux autres catholiques, 31 % disent « ne pas savoir » (si Dieu existe) et 17 % « ne pas croire » (en Dieu).
51 % de Français répondent « catholique » quand on leur pose la question : « Quelle est votre religion si vous en avez une ? »
Le sondage montre une dissociation entre le fait de s’affirmer catholique et le fait d’aller à la messe : 52 % parmi ceux qui se disent catholiques ne mettent jamais les pieds dans une église ou seulement pour des cérémonies familiales ; 31 % sont des pratiquants occasionnels (pour les grandes fêtes) et 17 % des pratiquants réguliers (dont 8 % qui vont à la messe une ou plusieurs fois par semaine).
25 % parmi les Français qui se déclarent catholiques prient au moins une fois par semaine, et 28 % de temps en temps. La pratique habituelle de la prière serait donc supérieure de cinq points à la fréquentation habituelle de la messe.
À la question :
« Si Dieu existe, comment le voyez-vous ? », 79 % des catholiques répondent :« Comme une force, une énergie, un esprit », et 18 % seulement : « Comme un Dieu avec qui je peux être en relation personnelle. »
à la question :
« Selon vous, qu’y a-t-il après la mort ? », seuls 10 % des catholiques affirment croire à la résurrection des morts, tandis que 8 % croient à « la réincarnation sur terre dans une autre vie », et 53 % répondent qu’« il y a quelque chose mais je ne sais pas quoi ». Il y a même 26 % des catholiques qui affirment qu’« il n’y a rien ».
58 % seulement de ceux qui se disent catholiques croient à la résurrection du Christ – certitude pourtant fondatrice du christianisme –, 39 % à la virginité de Marie, et 37 % en la Trinité. La croyance aux miracles remporte le plus large suffrage : 64 %.
À la question : « Est-il important que les (vos) enfants reçoivent une formation religieuse ? », 65 % pensent que c’est important et 33 % seulement que ça ne l’est pas.
88 % des Français qui se disent catholiques affirment connaître par cœur et en entier le Notre Père et 81 % le Je vous salue Marie.
33 % seulement des catholiques savent que « la fête (qui) correspond à la descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres » est la Pentecôte (16 % pensent qu’il s’agit de l’Ascension et 14 % de l’Assomption).
les Français qui se déclarent catholiques sont respectivement 8 % et 7 % à avoir une « très bonne » image de l’Église catholique et du pape Benoît XVI. Et ils sont respectivement 68 % et 64 % à avoir une « plutôt bonne » image de l’Église et de Benoît XVI. Ils sont cependant respectivement 21 % et 18 % à avoir une « plutôt mauvaise » image de l’Église et de Benoît XVI.Le meilleur instrument de mesure du
croyantisme est encore le pifomètre sur un échantillonnage de quidams bavardant au bistrot. Là on peut se faire une meilleure idée de l'esprit de la populace, ce que ne permettent pas ces sondages.
Etre chrétien ? Etre croyant ? Se dire "Ma confession c'est catholique"... c'est quoi finalement ?
Un type qui dit
"Mouais, je suis catho mais crois en une sorte d'énergie ou force universelle... euh.. ouais, bon je me comprends" lorsqu'on lui pose la question, n'est pas un croyant. Pas pour moi. Ca c'est la situation mentale d'une très forte proportion de français et belges, d'italiens. Ni chrétiens ni quoi que ce soit.
Pour moi, le
je m'en foutisme mêlé aux scandales de ces satanées religions et de leurs fidèles trouducs, est en train de gagner la bataille contre le croyantisme. Le je m'en foutisme n'est pas l'agnosticisme. Le "je m'en foutisme" est un des meilleurs aliés contre l'obscurantisme (la pornographie aussi
). Les sociétés modernes deviennent, doucement mais sûrement, de plus en plus incroyantes et les églises continuent à se vider malgré ce que peuvent indiquer les sondages des conversions.
Les z'incroyants et je m'en foutistes sommes bien plus nombreux que ce que ces sondages, tous différents, peuvent bien indiquer.
On en a déjà parlé dans ce topic à maintes reprises par l'exemple de pays que pous connaissons assez bien : si au Japon *, en Italie, en Espagne, les sondages peuvent - pourquoi pas - donner un taux officiel assez élevé de "croyants" en le bouddhisme/shinto pour le premier, et catholicisme pour les deux autres, c'est vraiment loin de l'esprit (mentalité & culture) et réalité actuelle dans ces pays - pour une très grosse tranche de la population, notamment mais pas nécessairement parmi la jeunesse seule.
Autant le bouddhisme et shinto chez les nippons est une douce rigolade (tradition aussi, c'est sûr) que ne pratique sérieusement plus personne ou presque. Autant la situation est similaire dans pas mal de pays à majorité catholique, où des gens plus anticléricaux que Voltaire himself continuent malgré tout à se dire cathos, leur religion officielle, voire même à aller à la messe les dimanches de canicule vu la fraîcheur des lieux. Mais lorsque la question leur est posée : croyez-vous aux dogmes du catholicisme, là les réponses changent... et les stats le feraient aussi.
Situation un peu similaire en Inde et Sri Lanka, au Népal, où une grosse tranche population moderne et laïcisée, rationnelle, de je m'en foutistes, côtoie une tranche de population dont l'obscurantisme religieux les étonne et les effraie autant que nous. Une majorité silencieuse en quelque sorte.
* Idem en Corée sud et Taïwan je suppose, où les gens de religion bouddhiste ne sauraient même plus épeler le prénom du Gautama.
Bien entendu, simultanément communautarisme et radicalisation par réactivité changent les donnes localement sur d'autres populations. Souvent sur des populations politiquement humiliées.