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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 17 Jan 2012, 18:48 
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C'est marrant, il y a très peu d'artistes, musiciens ou autres, dans ce topic.

Tsss tsss, très incomplète cette liste. :D

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 17 Jan 2012, 19:35 
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Citation:
C'est marrant, il y a très peu d'artistes, musiciens ou autres, dans ce topic.

Tsss tsss, très incomplète cette liste. :D


C'est vrai.

J'inaugure avec un peintre que j'aime particulièrement : Francisco Goya

Le "Tres de mayo" :

Image

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Paul Valéry


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 17 Jan 2012, 20:36 
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Tu as des origines espagnoles/hispaniques, Marcel ?

Moi aussi, j'aime énormément Goya (ainsi que quelques autres peintres espagnols, entre autres).
Bizarrement, ou peut-être pas tant que ça, je n'aurais pas choisi cette peinture pour le représenter. Je la trouve très expressive, une peinture qui fait partie de l'histoire de l'art, néanmoins je ne comprends pas bien que ce soit toujours celle-ci qui est proposée pour représenter Goya.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 17 Jan 2012, 20:40 
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Peut-être que tu préfères celle là ?

http://static1.purepeople.com/articles/ ... 37x0-1.jpg
Belle peinture de Goya bien réaliste non ? :fr:


Je te demande pardon de mettre l'image affichée seulement en lien, Paul Jorion, mais je suis un peu mélomane et j'aime pas mal l'art en général - celui destiné aux enfants aussi - et le respect du public. Pas envie qu'un gamin tombant dans ce topic voie cet organisme en si grandes dimensions. Brrr... Ça pourrait lui filer des cauchemars, lui rappeler sa terrible jeunesse, tout ça.
La modération


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 17 Jan 2012, 21:34 
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Citation:
Tu as des origines espagnoles/hispaniques, Marcel ?


Helas oui... Par mon vieux. Et Françaises par ma maman... Tu vois le tableau ? digne de Picasso.

Ce n'est pas non plus mon préféré ( tres de mayo) . Perso j'ai un faible pour Saturne dévorant ses enfants...

J'aime bien aussi Magritte,Miro et (j'allais écrire bien sûr ) Van gogh.

Image

A propos de Van gogh Kurozawa lui fait un magnifique hommage dans 'Dreams'.
J'aime Kurozawa et ce film, dreams, est un pur joyau.

Salut mon Zapa,
T'es content de toi ?
Gamin, va !
Elle a pris un coup de vieux la miss. Comme dit l'autre en vieillissant on prend de l'age.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 17 Jan 2012, 21:45 
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Pardon, pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon, pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,pardon, pardon,
Paul Jorion !
Je t'ai pris pour Zapa.
M'en veux pas trop : il se fait tard et d'habitude je suis déjà au lit.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 18 Jan 2012, 05:41 
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Marcellin a écrit:
J'aime bien aussi Magritte, Miro et (j'allais écrire bien sûr ) Van gogh.

Et v'là-t'y pas que tu le représentes par "la nuit étoilée"...

Ce comportement est-t-il impulsif ou compulsif ?

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 18 Jan 2012, 09:21 
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Citation:
Instinctif ou compulsif ?

Salut Archie Cash ,

D'ordinaire je ne me pose pas trop de questions sur ce que j'aime ou pas.
Instinctif donc.
Paresseux aussi.

Mais je me soigne.
J'ai cité Goya, Miro, Magritte. Je pourrais rajouter Picasso et Dali ( beaucoup d'espagnols en effet)
Ces peintres sont difficilement accessible sans un minimum de réflexion. Si j'étais pédant je dirais qu'ils sont intellos. Ca doit m'impressionner !
Ca tient au jeu pour moi. Surtout avec Magritte et Dali.
Bizarrement je ne m'étais pas posé de questions avec Van Gogh. Ca aura été avec lui comme une sorte d'élan...instinctif.
Ta question m'a un peu troublé. J'ai re-regardé cette foutue nuit étoilée.
Une toile d'insomniaque d'une nuit pire que le jour. Ou plus belle ?
Une nuit déchirée sur quelque chose de presque serein.
Peut être que Vincent déchirait les sept voies de Dieu....
Moi je ne peux pas. Mais je devine une aspiration cosmique dans ces puits de lumières.
Bravo ! Tu as agrandi ma cour de récré.
Me voilà derviche cosmique.

Image

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 19 Jan 2012, 19:13 
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Archie Cash a écrit:
J'ai cité Goya, Miro, Magritte. Je pourrais rajouter Picasso et Dali ( beaucoup d'espagnols en effet). Ces peintres sont difficilement accessible sans un minimum de réflexion. Si j'étais pédant je dirais qu'ils sont intellos. Ca doit m'impressionner !

Chais pas, possible.

Je n'ai pas la sensation que ni Salvador Dali ni Picasso aient été de grands intellectuels. Surtout pas Picasso qui fut plutôt rustre et brutal. Même s'il était fréquenté par les intellos branchés de son époque - en France surtout - c'était plus pour son talent indéniable, son magnétisme, etc. que par goût des intellectuels. "Ces gens-là" cherchaient en fait à fréquenter Picasso.
Dali ? Peut-être fut-il un intello, avec ses simulacres de folie décadente bien assumés. :D Leur oeuvre l'est peut-être, ou accessible seulement après mûre réflexion... mais pas eux.
Je dirais plutôt que les peintures de Picasso sont pleines de codes qui, s'ils sont un peu connus ou décryptés (faut alors s'informer un minima), permettent de les apprécier encore plus.
Or je ne connais pas du tout pour ce qui concerne Dali. Il me semble que ses peintures sont plutôt pleines de références et de symboles assez faciles à dénicher si on prend son temps. Pas certain que ce soit très cohérent par contre. Dali avait plus de technique que de fond, à mon avis.
Ceci dit, elle est bien jolie et impressionnante cette toile de Dali que tu proposes. Tu pourrais la décrypter un peu ? Ces 2 tigres p.e., sortant de la bouche d'un poisson sortant d'une grenade. Ce serait quoi ?

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 19 Jan 2012, 21:55 
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Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade une seconde avant l’éveil, 1944

La jeune femme nue est Gala, la femme de Dali, elle est assoupie à côté d'une grenade (en bas à gauche de la peinture). A côté de cette grenade, vole une guêpe.
Le bas du tableau représente la partie "Réelle" du sujet de Dali.

La guêpe qui vole à côté de Gala semble être un danger minime dans la réalité, mais dans son rêve, il est amplifié. De la grenade jaillit un poisson, du poisson sort un tigre, et du tigre sort un autre tigre, qui pointe, de très près le bras de la jeune femme, un fusil-baillonette.
L'image du pic de la baillonette semble représenter inconsciemment le dard de la guêpe.
Il en est de même pour les deux tigres : leurs couleurs (jaune et blanc) et leur pelage parsemé de rayures noires, sont assimilables à celles de la guêpe.
L'empilement des animaux, qui semblent de plus en plus agressifs, montrent qu'il y a sur la jeune femme une menace très forte.

:beer: Merci Google !

http://www.salvador-dali.org/media/upload/pdf/TigresFR16Feb2010_noticies_fr_home_117.pdf


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 20 Jan 2012, 00:33 
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... Et la menace devait être la mort ou la bite acérée de Salvador Dali (qui disait lui-même être quasiment impuissant). :wink: Merci à Dr Jung !

Elle est sympa cette page, très. On voit au milieu l'affiche d'un cirque américain représentant un tigre, avec ce texte :
Citation:
Dans la partie centrale du rêve, deux tigres belliqueux sont sur le point d’attaquer Gala. Ces animaux sauvages ressemblent fort aux tigres présents sur les affiches publicitaires de la troupe de cirque américaine Ringling Barnum Bailey Circus. Si l’on considère qu’en 1940, au moment où Dalí arrive aux Etats-Unis, il existe déjà une forte tradition liée au spectacle de cirque, il n’est pas illégitime d’affirmer que l’artiste a sans doute pu voir cette image sur les affiches diffusées dans tout le pays pour annoncer les prochaines représentations. Dans ce sens, Dalí s’inspire de l’imagerie populaire du cirque pour réveiller Gala et la tirer hors de son rêve.


Image
Quand même, ils auraient pu écrire que Salvador Dali avait probablement dessiné le tigre des affiches du cirque... Y a pas de mal à ça. Ce n'est pas la première ni dernière fois qu'un peintre pompe sur une image ou une photo (il faut bien qu'il y ait un modèle) et surtout Dali, le peintre marketing, qui était un peu beaucoup bidon.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 20 Jan 2012, 11:35 
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Je ne sais pas trop ce qu'est un intellectuel. Si je me regarde comme étalon (! ) je pourrais (devrait) bien être généreux avec la distribution de ce label !
Intello...On pourrait le dire de Guernica ? Et par là de son auteur. Enfin si tu le veux bien ! Sinon pas grave : Le terme , de toutes façons , m'agace.
Sartre disait que l'intellectuel était celui qui réfléchissait ses actes...
Bref tout le monde l'est un peu et personne ne l'est vraiment.

Citation:
Tu pourrais la décrypter un peu ? Ces 2 tigres p.e., sortant de la bouche d'un poisson sortant d'une grenade. Ce serait quoi ?



Concernant la grenade, le poisson, j'y vois une métaphore de l'utérus, du vagin. Le poisson=la mer=la mère etc. Mais ca n'engage que moi là.
Bon, Dali était un peu astiqué (comme Picasso du reste ) même s'il entretenait – je suis ok avec toi- sa réputation.
Il était passionné de psychanalyse et ses toiles sont souvent remplies de symboles freudiens.

Un truc que je pige pas ( si tant est que j'aie compris le reste ) c'est ses éléphants aériens.
Selon les exégètes il s'agit de la compromissions entre la terre et l'air ( en très gros)
Ca me laisse comme deux ronds de flanc.

Mais , je me répète, j'ai par rapport à la peinture ( ca vaut un peu pour tout le reste ) un abord d'abord « instinctif ». Et Dali m'amuse bien.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 20 Jan 2012, 13:17 
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Marcel a écrit:
Sartre disait que l'intellectuel était celui qui réfléchissait ses actes...
Il ne s'était pas luxé les méninges le jour où il avait dit ça, dis donc ! C'est le genre de phrase qu'aurait pu sortir Mireille Mathieu ou Britney Spears. Il avait dit ça où ?

Néanmoins, c'est toi qui avais parlé de "réflexion / intello" , et maintenant tu dis que tu ne sais pas ce qu'est un intellectuel, que tout le monde l'est un peu, tout ça (obscure référence à Sartre à l'appui...) ?
Citation:
Ces peintres sont difficilement accessibles sans un minimum de réflexion. Si j'étais pédant je dirais qu'ils sont intellos. Ca doit m'impressionner !
Puis
Citation:
Je ne sais pas trop ce qu'est un intellectuel.
... Vi : tout est flou, relatif, on est tous un peu tout et un peu rien, et patata. Bref, tu ne sais plus trop, comme d'hab.

Citation:
Intello...On pourrait le dire de Guernica ? Et par là de son auteur. Enfin si tu le veux bien ! Sinon pas grave : Le terme , de toutes façons , m'agace.

:D C'est une question que tu me demandes d'arbitrer ou d'y répondre à ta place ? Pour moi, tu peux dire ce que tu veux. Mais je pense que si tu disais ça à Picasso entre deux yeux, il te foutrait son pinceau bien profond dans le cul.

En quoi le Guernica
Image
serait-il plus intellectuel que, disons celui-ci du même Picasso
Image

Citation:
Mais , je me répète, j'ai par rapport à la peinture ( ca vaut un peu pour tout le reste ) un abord d'abord « instinctif ».

Instinctif, c-à-dire pas intellectuel ? Ben voilà... tu l'as ta définition d'intellectuel : qui n'est pas instinctif. Tu as même une définition de l'instinctif : qui n'est pas intellectuel.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 23 Jan 2012, 18:19 
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(Marcel ?)

Bon ben, poursuivons cet intéressant topic sur les créatures qu'on admire.

J'admire ce machin-là, moi, chais pas trop pourquoi. C'est peut-être pas une créature, mais c'est quand même un coup de génie.
Image

Un autre génie - le plus grand génie de la musique de ces... bah, mettons ces 40 dernières années : la merveille :
Image
:oops: Et puis non, la merveille mérite carrément le titre de Dieu. Allez, Dieu Stevie Wonder.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 24 Jan 2012, 11:02 
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Citation:
(Marcel ?)


J'avais pris un peu de large....
Tu commençais à me gonfler sévère. Ras le bol de servir de punching ball. :chaise:

Enfin...Un pote, voulant me rassurer, m'a dit que je ne serais pas ce que je suis si j'étais autrement C'est bien dommage : je suis d'accord! Des fois je me dis que ça serait mieux si j'étais quelqu'un d'autre, ailleurs et à une autre époque . Bah ! Je peux bien t'accorder ce même droit d'être ...agaçant. :chaise:

Je ne te répondrai que pour « Guernica ». Parce que.
J'ai cité ce tableau pour sa prise de position contre le crime perpétré contre le peuple espagnol par les franquistes/nazis/fascistes. Cette oeuvre plus qu'une autre me semblait définir « l'intellectuel en action »*. Elle est, de par l'inspiration, assez proche du « Tres de mayo ». Je trouve.
Je veux pas revenir sur la définition ( pour laquelle -COMME DAB - je me suis emmiellé les pinceaux) de l'intello qui du choix de la fourchette lors d'un repas à l'élaboration d'une théorie mathématique s'est un peu...éparpillée. La pauvre !


J'ai regardé de nouveau Guernica.
Ces chevaux qui hurlent dans cette lumière artificielle j'y voyais un cri muet face à l'horreur de la guerre. De la mort.
M'est revenu le comportement – comment dire..."Tiède" ? - des nations de l'époque face à ce crime.
Du coup je vois dans cette toile- en plus - une sorte de reproche désespérant, désespéré.

Mais, one more time, c'est que moi qui cause. Je ne parle pas au nom de Picasso. Manquerait plus que ça. Je dis assez de conneries tout seul.

Bon... Je vais m'écouter un peu de Steevy.


*Si on pouvait foutre la marseillaise quand j'écris des trucs comme ça ? Ca serait bien.
Ou l'hymne à la joie ?

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 24 Jan 2012, 19:28 
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@ l'intello,
Vi. En plus de l'indignation exprimée dans le Guernica, les tableaux de Picasso ont ce truc plutôt rare qui fait que, où qu'ils soient accrochés, ma salle de bains, un couloir d'hôtel, aéroport, un musée, paroi troglodyte, mon salon, le garage de ma Jaguar, ce sera beau. L'endroit sera embelli. Des tableaux qui vont avec tout, même dans une chambre d'enfants. :D Pour moi, c'est là tout l'art de Picasso: des peintures qui ont de la gueule. une "gueule pas possible", c'est fou, qui arrachent beauté et émotions dans mon logis.

Citation:
Tu commençais à me gonfler sévère. Ras le bol de servir de punching ball.
Quel menteur. Allez, admets que tu aimes bien les guiliguilis.

Image
Offre-moi un Picasso (un petit ça m'ira très bien aussi), je te pondrai 10 pages intellectuelles sur comment je me sens bien avec un Picasso accroché dans mon salon.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 25 Jan 2012, 11:47 
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Citation:
Vi. En plus de l'indignation exprimée dans le Guernica, les tableaux de Picasso ont ce truc plutôt rare qui fait que, où qu'ils soient accrochés, ma salle de bains, un couloir d'hôtel, aéroport, un musée, paroi troglodyte, mon salon, le garage de ma Jaguar, ce sera beau. L'endroit sera embelli. Des tableaux qui vont avec tout, même dans une chambre d'enfants. Pour moi, c'est là tout l'art de Picasso: des peintures qui ont de la gueule. une "gueule pas possible", c'est fou, qui arrachent beauté et émotions dans mon logis.


« ce sera beau »
Oui. Ca résumerait assez bien. C'est vrai qu'il a cette grâce.
Je t'envoie Guernica par la poste.

Un autre cri muet :

Image

Celui ( un de ceux ) d'Edvard Munch.


Un peu de « légèreté » :

Image

Picasso – Les baigneuses

Et, pour ceux qui imagineraient (?) que Pablo n'était qu'un frénétique barbouilleur :

Image


Il n'avait que 16 ans quand il a peint cette toile. « Science et charité ».

Tu abordais les « codes » « chers » à Picasso qu'on retrouve souvent dans ses toiles ( dans ses dessins ). Tu faisais allusion aux boucs, taureau et autres « trahisons » de la virilité un peu exacerbée du guguss ?
Vrai que son pinceau le démangeait.


Voilà, voilà, voilà....
Je devine comme une lassitude dans l'assemblée (!). Non ?
Si on passait à autre chose ? Les grands philosophes présocratiques par exemple ? Y'en a des marrants. Je crois.


Hmmm.... Les menottes ? C'était indispensable ?

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 26 Jan 2012, 06:37 
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Punching ball a écrit:
Voilà, voilà, voilà....
Je devine comme une lassitude dans l'assemblée (!). Non ?
Si on passait à autre chose ? Les grands philosophes présocratiques par exemple ? Y'en a des marrants. Je crois.

NON. TU ne crois rien en fait. Tu demandes simplement à être (un peu) apprécié. Et tous les moyens sont bons pour toi, même de te dévaloriser dans ce pitoyable forum.

Laisse tomber ces philosophes présocratriques et arrête de faire caca, stp. Fais-moi plaisir et place la barre plus haut, très haut, au risque de ne pas faire l'unanimité. Dans un autre topic, il y a du L. Ferré, de l'Aznavour ; dans un autre il y a Ella Fitzgerald, dans un autre il y a du Stevie Wonder... Place la barre aussi haut que ces 4 là stp, la vie est trop courte pour respirer de la merde.
Souviens-toi, c'est le topic "Exercices d'admiration", initié par toi-même...

Voilà un peu comment parlent les vrais montagnards-hommes-humains, mon grand, surtout dans ce topic : sans peur du qu'en pensera-t-on et sans crainte de s'affirmer en tant qu'humains libres d'exprimer leurs choix, goûts et décisions. "Yo soy un hombre sincero, de donde crece la palma. Y antes de morirme quiero, echar mis versos del alma.... "
Comment placer la barre plus haut ? En affirmant, même si je le fais ici en tant que fan (y a pas de souci) : L'album est sorti en 2005, après de longues années de préparation et écriture. J'ai attendu 2010 pour l'écouter, craignant la déception: que Stevie ne puisse mieux faire que son précédent album "Conversation peace", ou de l'époque "Free". J'ai eu tort, car ce type a encore monté d'un cran beauté et qualité musicales, inégalables par personne d'autre que lui-même, tout en restant Stevie faisant du Stevie et non Stevie faisant de la Soul music.
Cet extrait n'est pas live, c'est encore trop tôt pour avoir des enregistrements vidéo officiels. Un duo avec India Arie - déjà présentée dans ce même forum. Résultat : le dernier album de Stevie Wonder, A time to love, est actuellement la plus grande merveille et réussite artistique du XXIe s., carrément, ainsi que le summum de sa carrière musicale. Ce gars est un phénomène.

http://www.youtube.com/watch?v=NCGNg5qeP9M

A time to love

Le morceau dure 9 minutes. Avec Stevie au chant et aux drums. Un pur joyau, sans doute la plus belle mélodie écrite ces dernières années. Et les 14 autres morceaux de l'album A time 2 love sont tous des merveilles.
:D Si un fumeux publicitaire avait un jour dit qu'un homme de 40 ans qui n'a pas encore sa Rolex a raté sa vie, moi je dis qu'un homme qui n'a pas encore écouté le dernier album de Stevie Wonder a raté sa vie musicale. Voilà voilà voilà.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 26 Jan 2012, 08:02 
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et place la barre plus haut, très haut, au risque de ne pas faire l'unanimité.


Eh ! Je l'avais fait avec Benabar. :chaise:

Ah ! ?
Monsieur n'aime pas le limbo peut être ? :roll:
:chef: Il a tort : C'est bon pour les vertèbres un peu raides.


http://www.koreus.com/video/limbo.html
:beer:

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 26 Jan 2012, 12:20 
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Tu demandes simplement à être (un peu) apprécié.


Ouais.... :cry:

Mais, mon chéri, on a tous besoin d'être aimés !

Par son papa, sa maman, sa femme, son chef et – surtout – l'administrateur du forum !

Aime moi, nom de dieu !

http://www.youtube.com/watch?v=m30O27UBRiM

_________________
« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »
Paul Valéry


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 26 Jan 2012, 16:02 
Défioliant
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Punching-ball a écrit:
Mais, mon chéri, on a tous besoin d'être aimés !

Peut-être bien. Mais avoir besoin [ou vouloir] d'être aimé de tous, c'est un vrai malheur. Pffff, quel malheur ! Je plains celui qui aspire à ça. Quelle vanité, aussi.

Citation:
Hmmm.... Les menottes ? C'était indispensable ?

Les clés sont cachées dans le trou. Encore quelques cm et tu seras enfin libéré. Ce sera alors le temps de l'amour. :D Je t'aime aussi mon Marcel ! Mais je ne désire pas être aimé de tout le monde.

"A time to love" (Stevie Wonder)

We have time for racism
We have time for criticism
Held bondage by our -ism's
When will there be a time to love

We make time to debate religion
Passing bills and building prisons
For building fortunes and passing judgements
When will there be a time to love

At this point in history we have a choice to make
To either walk a path of love
Or be crippled by our hate

We have time to cause pollution
We have time to cause confusion
All wrapped up in our own illusions
When will there be a time to love

We make time to conquer nations
Time for oil exploration
Hatred, violence and terrorism
When will there be a time to love

At this moment in time
We have a choice to make
Father God is watching
While we cause mother earth so much pain
It's such a shame

Not enough money for
The young, the old and the poor
But for war there is always more
When will there be a time to love

We make time for paying taxes
Or paying bills and buying status
But we will pay the consequences
If we don't make the time to love

Now's the time to pay attention
Yes now is the time - to love
A time love - love
A time to love
Please please won't you tell me
When will there be a time to love

_________________
"Je veux qu'on me prenne pour un con car j'en suis un, qu'on me parle simplement pour que je capte bien car je suis idiot: si on me regarde et qu'on me parle sans égards, c'est déjà me considérer à peu près normal et pas uniquement comme un handicapé physique ou un déficient mental."


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 26 Jan 2012, 16:22 
Dressé
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Archie Cash a écrit:
Les clés sont cachées dans le trou. Encore quelques cm et tu seras enfin libéré.


Ah vouiii !!! c'est dans Saw :razz: , me rappelle plus quel épisode...fais gaffe Marcel, juste à côté de la clé y a une bombe, il faut couper le fil bleu ! (pour t'aider, au même endroit tu trouveras un miroir et une lampe torche, cherche bien)

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 26 Jan 2012, 16:31 
Glorbs
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Zapa, Zapa ! (salut!)
Archie Cash aussi avait vu l' épisode....
Tu penses bien que c'était plus le fil bleu (C'est un malin) .

On s'éclate sur ce fil. Y'en a pour tout l'égout.

Au temps pour l'amour....

Bizatous

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 06 Fév 2012, 16:15 
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Pouet ?

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Déclaration finale de Nelson Mandela lors du procès de Rivonia en 1964 où il risquait la peine de mort et fut condamné à la prison à vie. Il avait assuré lui-même sa défense, expliquant longuement les raisons de son engagement :
"Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez longtemps pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir".


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En novembre 2000 le ministre de l'Éducation Cristovao Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie. Le jeune étudiant écologiste américain commença sa question en affirmant qu'il espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien. Réponse de Cristovao Buarque :
« En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.
De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays.
Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles œuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays.
Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.
Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des Etats-Unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde entier.
Si les Etats-Unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des Etats-Unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes. Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la dette.
Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie.
Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.
En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous ! »

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 06 Fév 2012, 16:27 
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DISCOURS DE THOMAS SANKARA DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES le 4 octobre 1984 (texte intégral). Le 4 octobre 1984, Sankara s’adresse à la Trente-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. La source de son discours ci-après est une brochure distribuée par la représentation du Burkina Faso auprès des Nations Unies.

La Liberté se conquiert

"Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire Général, Honorables représentants de la Communauté internationale

Je viens en ces lieux vous apporter le salut fraternel d’un pays de 274000 km², où sept millions d’enfants, de femmes et d’hommes, refusent désormais de mourir d’ignorance, de faim, de soif, tout en n’arrivant pas à vivre véritablement depuis un quart de siècle d’existence comme Etat souverain, siégeant à l’ONU.
Je viens à cette Trente-neuvième session vous parler au nom d’un peuple qui, sur la terre de ses ancêtres, a choisi, dorénavant de s’affirmer et d’assumer son histoire, dans ses aspects positifs, comme dans ses aspects négatifs, sans complexe aucun.
Je viens enfin, mandaté par le Conseil National de la Révolution (CNR) du Burkina Faso, pour exprimer les vues de mon peuple concernant les problèmes inscrits à l’ordre du jour, et qui constituent la trame tragique des évènements qui fissurent douloureusement les fondements du monde en cette fin du vingtième siècle. Un monde où l’humanité est transformée en cirque, déchirée par les luttes entre les grands et les semi-grands, battue par les bandes armées, soumise aux violences et aux pillages. Un monde où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors-la-loi, vivant de rapines, et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main.

Monsieur le Président
Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité. Ma seule ambition est une double aspiration : premièrement, pouvoir, en langage simple, celui de l’évidence et de la clarté, parler au nom de mon peuple, le peuple du Burkina Faso ; deuxièmement, parvenir à exprimer aussi, à ma manière, la parole du "Grand peuple des déshérités", ceux qui appartiennent à ce monde qu’on a malicieusement baptisé Tiers Monde. Et dire, même si je n’arrive pas à les faire comprendre, les raisons que nous avons de nous révolter.
Tout cela dénote de l’intérêt que nous portons à l’ONU, les exigences de nos droits y prenant une vigueur et la rigueur de la claire conscience de nos devoirs.
Nul ne s’étonnera de nous voir associer l’ex Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, à ce fourre-tout méprisé, le Tiers Monde, que les autres mondes ont inventé au moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour accepter d’être "l’arrière monde d’un Occident repu". Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tricontinental et admettre, en tant que non-alignés, et avec la densité de nos convictions, qu’une solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique dans un même combat contre les mêmes trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs économiques.

Reconnaître donc notre présence au sein du Tiers Monde c’est, pour paraphraser José Marti, "affirmer que nous sentons sur notre joue tout coup donné à n’importe quel homme du monde". Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont redoublées. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en massue. Et après qu’ils se soient revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes. Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous le recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles.

Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture.
Du reste, tous les nouveaux "maîtres-à-penser" sortant de leur sommeil, réveillés par la montée vertigineuse de milliards d’hommes en haillons, effrayés par la menace que fait peser sur leur digestion cette multitude traquée par la faim, commencent à remodeler leurs discours et, dans une quête anxieuse, recherchent une fois de plus en nos lieu et place, des concepts-miracles, de nouvelles formes de développement pour nos pays. Il suffit pour s’en convaincre de lire les nombreux actes des innombrables colloques et séminaires.

Loin de moi l’idée de tourner en ridicule les efforts patients de ces intellectuels honnêtes qui, parce qu’ils ont des yeux pour voir, découvrent les terribles conséquences des ravages imposés par lesdits "spécialistes" en développement dans le Tiers Monde. La crainte qui m’habite c’est de voir les résultats de tant d’énergies confisquées par les Prospéro de tout genre pour en faire la baguette magique destinée à nous renvoyer à un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps.

Cette crainte se justifie d’autant plus que la petite bourgeoisie africaine diplômée, sinon celle du Tiers Monde, soit par paresse intellectuelle, soit plus simplement parce qu’ayant goûté au mode de vie occidental, n’est pas prête à renoncer à ses privilèges. De ce fait, elle oublie que toute vraie lutte politique postule un débat théorique rigoureux et elle refuse l’effort de réflexion qui nous attend. Consommatrice passive et lamentable, elle se regorge de vocables fétichisés par l’Occident comme elle le fait de son whisky et de son champagne, dans ses salons à l’harmonie douteuse.

On recherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’"African Personality" marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de nos "grands" intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos professeurs, nos ingénieurs et nos économistes se contentent d’y adjoindre des colorants parce que, des universités européennes dont ils sont les produits, ils n’ont ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs ou des superlatifs.

Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Il faut, avant qu’il ne soit trop tard, car il est déjà trop tard, que ces élites, ces hommes de l’Afrique, du Tiers Monde, reviennent à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur société, à la misère dont nous avons hérité pour comprendre non seulement que la bataille pour une pensée au service des masses déshéritées n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent devenir crédibles sur le plan international, qu’en inventant réellement, c’est-à-dire, en donnant de leurs peuples une image fidèle. Une image qui leur permette de réaliser des changements profonds de la situation sociale et politique, susceptibles de nous arracher à la domination et à l’exploitation étrangères qui livrent nos Etats à la seule perspective de la faillite.

C’est ce que nous avons perçu, nous, peuple burkinabè, au cours de cette nuit du 4 août 1983, aux premiers scintillements des étoiles dans le ciel de notre Patrie. Il nous fallait prendre la tête des jacqueries qui s’annonçaient dans les campagnes affolées par l’avancée du désert, épuisées par la faim et la soif et délaissées. Il nous fallait donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désoeuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succédaient à la tête de l’Etat et qui ne leur offraient rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous fallait donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux. A la révolte passagère, simple feu de paille, devait se substituer pour toujours la révolution, lutte éternelle contre la domination.

D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point " le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche".

Dans le cas de l’ex Haute Volta, le processus était encore plus exemplaire. Nous étions la condensation magique, le raccourci de toutes les calamités qui ont fondu sur les pays dits "en voie de développement". Le témoignage de l’aide présentée comme la panacée et souvent trompetée, sans rime ni raison, est ici éloquent. Très peu sont les pays qui ont été comme le mien inondés d’aides de toutes sortes. Cette aide est en principe censée œuvrer au développement. On cherchera en vain dans ce qui fut autrefois la Haute-Volta, les singes de ce qui peut relever d’un développement. Les hommes en place, soit par naïveté, soit par égoïsme de classe, n’ont pas pu on n’ont pas voulu maîtriser cet afflux extérieur, en saisir la portée et exprimer des exigences dans l’intérêt de notre peuple.

Analysant un tableau publié en 1983 par le Club du Sahel, Jacques Giri dans son ouvrage "Le Sahel Demain", conclut avec beaucoup de bon sens que l’aide au Sahel, à cause de son contenu et des mécanismes en place, n’est qu’une aide à la survie. Seuls, souligne-t-il, 30 pour cent de cette aide permet simplement au Sahel de vivre. Selon Jacques Giri, cette aide extérieure n’aurait d’autres buts que de continuer à développer les secteurs improductifs, imposant des charges intolérables à nos petits budgets, désorganisant nos campagnes, creusant les déficits de notre balance commerciale, accélérant notre endettement.

Juste quelques clichés pour présenter l’ex Haute-Volta :
- 7 millions d’habitants, avec plus de 6 millions de paysannes et de paysans
- Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille
- Une espérance de vie se limitant à 40 ans
- Un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent, si nous concevons l’alphabétisé comme celui qui sait lire, écrire et parler une langue.
- Un médecin pour 50000 habitants
- Un taux de scolarisation de 16 pour cent
- et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars.

Le diagnostic à l’évidence, était sombre. La source du mal était politique. Le traitement ne pouvait qu’être politique.
Certes nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général, la politique d’assistance et d’aide n’a abouti qu’à nous désorganiser, à nous asservir, à nous déresponsabiliser dans notre espace économique, politique et culturel.

Nous avons choisi de risquer de nouvelles voies pour être plus heureux. Nous avons choisi de mettre en place de nouvelles techniques.
Nous avons choisi de rechercher des formes d’organisation mieux adaptées à notre civilisation, rejetant de manière abrupte et définitive toutes sortes de diktats extérieurs, pour créer ainsi les conditions d’une dignité à la hauteur de nos ambitions. Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance. Tel est notre programme politique.

Au plan de la gestion économique, nous apprenons à vivre simplement, à accepter et à nous imposer l’austérité afin d’être à même de réaliser de grands desseins.
Déjà, grâce à l’exemple de la Caisse de solidarité nationale, alimentée par des contributions volontaires, nous commençons à répondre aux cruelles questions posées par la sécheresse. Nous avons soutenu et appliqué les principes d’Alma-Ata en élargissant le champ des soins de santé primaires. Nous avons fait nôtre, comme politique d’Etat, la stratégie du GOBI FFF, préconisée par l’UNICEF.

Par l’intermédiaire de l’Office du Sahel des Nations Unies (OSNU), nous pensons que les Nations unies devraient permettre aux pays touchés par la sécheresse la mise sur pied d’un plan moyen et long termes afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Pour préparer le vingt et unième siècle, nous avons, par la création d’une tranche spéciale de la Tombola, "Instruisons nos enfants", lancé une campagne immense pour l’éducation et la formation de nos enfants dans une école nouvelle. Nous avons lancé à travers l’action salvatrice des Comités de Défense de la Révolution un vaste programme de construction de logements sociaux, 500 en trois mois, de routes, de petites retenues d’eau etc… Notre ambition économique est d’œuvrer pour que le cerveau et les bras de chaque burkinabè puissent au moins lui servir à inventer et à créer de quoi s’assurer deux repas par jour et de l’eau potable.

Nous jurons, nous proclamons, que désormais au Burkina Faso, plus rien ne se fera sans la participation des burkinabè. Rien qui n’ait été au préalable décidé par nous, élaboré par nous. Il n’y aura plus d’attentat à notre pudeur et à notre dignité.
Forts de cette certitude, nous voudrions que notre parole s’élargisse à tous ceux qui souffrent dans leur chair, tous ceux qui sont bafoués dans leur dignité d’homme par un minorité d’hommes ou par un système qui les écrase.
Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom du Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.
Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire ou qu’ils sont de culture différente et bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.

Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.
Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.
Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits.
Je parle au nom des mères de nos pays démunis, qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.
Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre, qui a faim et qui louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une vitre épaisse. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier, placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que représentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.
Je parle au nom des artistes (poètes, peintres, sculpteur, musiciens, acteurs), hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations de show-business.
Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois du chômage.
Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage modernes.

Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim.

Militaire, je ne peux oublier ce soldat obéissant aux ordres, le doigt sur la détente, et qui sait que la balle qui va partir ne porte que le message de la mort.
Enfin, je veux m’indigner en pensant aux Palestiniens qu’une humanité inhumaine a choisi de substituer à un autre peuple, hier encore martyrisé. Je pense à ce vaillant peuple palestinien, c’est-à-dire à ces familles atomisées errant de par le monde en quête d’un asile. Courageux, déterminés, stoïques et infatigables, les Palestiniens rappellent à chaque conscience humaine la nécessité et l’obligation morale de respecter les droits d’un peuple : avec leurs frères juifs, ils sont antisionistes.

Aux côtés de mes frères soldats de l’Iran et de l’Irak, qui meurent dans une guerre fratricide et suicidaire, je veux également me sentir proche des camarades du Nicaragua dont les ports sont minés, les villes bombardées et qui, malgré tout, affrontent avec courage et lucidité leur destin. Je souffre avec tous ceux qui, en Amérique latine, souffrent de la mainmise impérialiste.

Je veux être aux côtés des peuples afghan et irlandais, aux côtés des peuples de Grenade et de Timor Oriental, chacun à la recherche d’un bonheur dicté par la dignité et les lois de sa culture.

Je m’élève ici au nom des tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre. Oui je veux donc parler au nom de tous les "laissés pour compte" parce que "je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger".

Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples. Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de l’Humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de toutes les luttes de libération des peuples du Tiers Monde. Nous sommes à l’écoute des grands bouleversements qui ont transformé le monde. Nous tirons des leçons de la révolution américaine, les leçons de sa victoire contre la domination coloniale et les conséquences de cette victoire. Nous faisons nôtre l’affirmation de la doctrine de la non-ingérence des Européens dans les affaires américaines et des Américains dans les affaires européennes. Ce que Monroe clamait en 1823, « L’Amérique aux Américains », nous le reprenons en disant « l’Afrique aux Africains », « Le Burkina aux Burkinabè ». La Révolution française de 1789, bouleversant les fondements de l’absolutisme, nous a enseigné les droits de l’homme alliés aux droits des peuples à la liberté. La grande révolution d’octobre 1917 a transformé le monde, permis la victoire du prolétariat, ébranlé les assises du capitalisme et rendu possible les rêves de justice de la Commune française.

Ouverts à tous les vents de la volonté des peuples et de leurs révolutions, nous instruisant aussi de certains terribles échecs qui ont conduits à de tragiques manquements aux droits de l’homme, nous ne voulons conserver de chaque révolution, que le noyau de pureté qui nous interdit de nous inféoder aux réalités des autres, même si par la pensée, nous nous retrouvons dans une communauté d’intérêts.

Monsieur les Président,
Il n’y a plus de duperie possible. Le Nouvel Ordre Economique Mondial pour lequel nous luttons et continuerons à lutter, ne peut se réaliser que :
- si nous parvenons à ruiner l’ancien ordre qui nous ignore,
- si nous imposons la place qui nous revient dans l’organisation politique du monde,
- si, prenant conscience de notre importance dans le monde, nous obtenons un droit de regard et de décision sur les mécanismes qui régissent le commerce, l’économie et la monnaie à l’échelle planétaire.
Le Nouvel Ordre Economique international s’inscrit tout simplement, à côté de tous les autres droits des peuples, droit à l’indépendance, au libre choix des formes et de structures de gouvernement, comme le droit au développement. Et comme tous les droits des peuples, il s’arrache dans la lutte et par la lutte des peuples. Il ne sera jamais le résultat d’un acte de la générosité d’une puissance quelconque.

Je conserve en moi la confiance inébranlable, confiance partagée avec l’immense communauté des pays non-alignés, que sous les coups de boutoir de la détresse hurlante de nos peuples, notre groupe va maintenir sa cohésion, renforcer son pouvoir de négociation collective, se trouver des alliés parmi les nations et commencer, de concert avec ceux qu peuvent encore nous entendrez, l’organisation d’un système de relations économiques internationales véritablement nouveau.

Monsieur le Président,
Si j’ai accepté de me présenter devant cette illustre assemblée pour y prendre la parole, c’est parce que malgré les critiques qui lui sont adressées par certains grands contributeurs, les Nations Unies demeurent la tribune idéale pour nos revendications, le lieu obligé de la légitimité des pays sans voix.
C’est cela qu’exprime avec beaucoup de justesse notre Secrétaire général lorsqu’il écrit :
"L’organisation des Nations Unies est unique en ce qu’elle reflète les aspirations et les frustrations de nombreux pays et gouvernements du monde entier. Un de ses grands mérites est que toutes les Nations, y compris celles qui sont faibles, opprimées ou victimes de l’injustice, (il s’agit de nous), peuvent, même lorsqu’elles sont confrontées aux dures réalités du pouvoir, y trouver une tribune et s’y faire entendre. Une cause juste, même si elle ne rencontre que revers ou indifférence, peut trouver un écho à l’Organisation des Nations Unies ; cet attribut de l’Organisation n’est pas toujours prisé, mais il n’en est pas moins essentiel".

On ne peut mieux définir le sens et la portée de l’Organisation.
Aussi est-il, pour chacun de nous, un impératif catégorique de consolider les assises de notre Organisation, de lui donner les moyens de son action. Nous adoptons en conséquence, les propositions faîtes à cette fin par le Secrétaire Général, pour sortir l’Organisation des nombreuses impasses, soigneusement entretenues par le jeu des grandes puissances afin de la discréditer aux yeux de l’opinion publique.

Monsieur le Président,
Reconnaissant les mérites mêmes limités de notre Organisation, je ne peux que me réjouir de la voir compter de nouveaux adhérents. C’est pourquoi la délégation burkinabè salue l’entrée du 159ème membre de notre Organisation : l’Etat du Brunei Darussalam.

C’est la déraison de ceux entre les mains desquelles la direction du monde es tombée par le hasard des choses qui fait l’obligation au Mouvement des pays non alignés, auquel je l’espère, se joindra bientôt l’Etat du Brunei Darussalam, de considérer comme un des objectifs permanents de sa lutte, le combat pour le désarmement qui est un des aspects essentiels et une condition première de notre droit au développement.

Il faut, à notre avis des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. A ce titre, le Président Fidel Castro en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des Pays non alignés lorsqu’il déclarait :

"Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats pourraient alimenter un milliard de personnes…"

En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’Humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.

On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine "aide", assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix.

Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister passifs, au trafic des concepts.

Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable _ oui, le plus lamentable_ est détenu au Moyen Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les Etats-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui hier encore, désignait chaque Juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune, notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin.

Monsieur, le Président,
Analysant la situation qui prévaut en Afrique sur les plans économique et politique, nous ne pouvons pas ne pas souligner les graves préoccupations qui sont les nôtres, face aux dangereux défis lancés aux droits des peuples par certaines nations qui, sûres de leurs alliances, bafouent ouvertement la morale internationale.
Certes, nous avons le droit de nous réjouir de la décision de retrait des troupes étrangères au Tchad, afin que le Tchadiens entre eux, sans intermédiaire, cherchent les moyens de mettre fin à cette guerre fratricide, et donner enfin à ce peuple qui n’en finit pas de pleurer depuis de nombreux hivernages, les moyens de sécher ses larmes. Mais, malgré les progrès enregistrés çà et là par les peuples africains dans leur lutte pour l’émancipation économique, notre continent continue de refléter la réalité essentielle des contradictions entre les grandes puissances, de charrier les insupportables apories du monde contemporain.
C’est pourquoi nous tenons pour inadmissible et condamnons sans recours, le sort fait au peuple du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc qui se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté du peuple sahraoui. Pour avoir visité personnellement les régions libérées par le peuple sahraoui, j’ai acquis la confirmation que plus rien désormais ne saurait entraver sa marche vers la libération totale de son pays, sous la conduite et éclairée du Front Polisario.

Monsieur le Président,
Je ne voudrais pas trop m’étendre sur la question de Mayotte et des îles de l’Archipel malgache. Lorsque les choses sont claires, lorsque les principes sont évidents, point n’est besoin d’élaborer. Mayotte appartient aux Comores. Les îles de l’archipel sont malgaches.

En Amérique Latine, nous saluons l’initiative du Groupe de Contadora, qui constitue une étape positive dans la recherche d’une solution juste à la situation explosive qui y prévaut. Le commandant Daniel Ortega, au nom du peuple révolutionnaire du Nicaragua a fait ici des propositions concrètes et posé des questions de fond à qui de droit. Nous attendons de voir la paix s’installer dans son pays et en Amérique Centrale, le 15 octobre prochain et après le 15 octobre et nous prenons à témoin l’opinion publique mondiale.

De même que nous avons condamné l’agression étrangère de l’île de Grenade, de même nous fustigeons toutes les interventions étrangères. C’est ainsi que nous ne pouvons pas nous taire face à l’intervention militaire en Afghanistan.

Il est cependant un point, mais dont la gravité exige de chacun de nous une explication franche et décisive. Cette question, vous vous en doutez, ne peut qu’être celle de l’Afrique du Sud. L’incroyable insolence de ce pays à l’égard de toutes les nations du monde, même vis-à-vis de celles qui soutiennent le terrorisme qu’il érige en système pour liquider physiquement la majorité noire de ce pays, le mépris qu’il adopte à l’égard de toutes nos résolutions, constituent l’une des préoccupations les plus oppressantes du monde contemporain.

Mais le plus tragique, n’est pas que l’Afrique du Sud se soit elle-même mise au banc de la communauté internationale à cause de l’abjection des lois de l’apartheid, encore moins qu’elle continue de maintenir illégalement la Namibie sous la botte colonialiste et raciste, ou de soumettre impunément ses voisins aux lois du banditisme. Non, le plus abject, le plus humiliant pour la conscience humaine, c’est qu’elle soit parvenue à "banaliser" le malheur de millions d’êtres humains qui n’ont pour se défendre que leur poitrine et l’héroïsme de leurs mains nues. Sûre de la complicité des grandes puissances et de l’engagement actif de certaines d’entre elles à ses côtés, ainsi que de la criminelle collaboration de quelques tristes dirigeants de pays africains, la minorité blanche ne se gêne pas pour ridiculiser les états d’âme de tous les peuples, qui, partout à travers le monde, trouvent intolérable la sauvagerie des méthodes en usage dans ce pays.

Il fut un temps où les brigades internationales se constituaient pour aller défendre l’honneur des nations agressées dans leur dignité. Aujourd’hui, malgré la purulence des plaies que nous portons tous à nos flancs, nous allons voter des résolutions dont les seules vertus, nous dira-t-on, seraient de conduire à résipiscence une Nation de corsaires qui "détruit le sourire comme le grêle due le fleurs".

Monsieur le Président,
Nous allons bientôt fêter le cent cinquantième anniversaire de l’émancipation des esclaves de l’Empire britannique. Ma délégation souscrit à la proposition des pays d’Antigua et de la Barbade de commémorer avec éclat cet événement qui revêt, pour les pays africains et le monde noir, une signification d’une très grande importance. Pour nous, tout ce qui pourra être fait, dit ou organisé à travers le monde au cours des cérémonies commémoratives devra mettre l’accent sur le terrible écot payé par l’Afrique et le monde noir, au développement de la civilisation humaine. Ecot payé sans retour et qui explique, sans aucun doute, les raisons de la tragédie d’aujourd’hui sur notre continent.

C’est notre sang qui a nourri l’essor du capitalisme, rendu possible notre dépendance présente et consolidé notre sous-développement. On ne peut plus escamoter la vérité, trafiquer les chiffres. Pour chaque Nègre parvenu dans les plantations, cinq au moins connurent la mort ou la mutilation. Et j’omets à dessein, la désorganisation du continent et les séquelles qui s’en sont suivies.

Monsieur le Président,
Si la terre entière, grâce à vous, avec l’aide du Secrétaire Général, parvient à l’occasion de cet anniversaire à se convaincre de cette vérité-là, elle comprendra pourquoi, avec toute la tension de notre être, nous voulons la paix entre les nations, pourquoi nous exigeons et réclamons notre droit au développement dans l’égalité absolue, par une organisation et une répartition des ressources humaines.

C’est parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, que nous nous sommes jurés, nous burkinabè, de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre, le moindre déni de justice. C’est le souvenir de la souffrance qui nous place aux côtés de l’OLP contre les bandes armées d’Israël. C’est le souvenir de cette souffrance qui, d’une part, nous fait soutenir l’ANC et la SWAPO, et d’autre part, nous rend intolérable la présence en Afrique du Sud des hommes qui se disent blancs et qui brûlent le monde à ce titre. C’est enfin ce même souvenir qui nous fait placer l’Organisation des Nations Unies toute notre foi dans un devoir commun, dans un tâche commune pour un espoir commun.

Nous réclamons :
- Que s’intensifie à travers le monde la campagne pour la libération de Nelson Mandela et sa présence effective à la prochaine Assemblée générale de l’ONU comme une victoire de fierté collective.
- Que soit créé en souvenir de nos souffrances et au titre de pardon collectif un Prix international de l’Humanité réconciliée, décerné à tous ceux qui par leur recherche auraient contribué à la défense des droits de l’homme.
- Que touts les budgets de recherches spatiales soient amputés de 1/10000e et consacrés à des recherches dans le domaine de la santé et visant à la reconstitution de l’environnement humain perturbé par tous ces feux d’artifices nuisibles à l’écosystème
Nous proposons également que les structures des Nations Unies soient repensées et que soit mis fin à ce scandale que constitue le droit de veto. Bien sûr, les effets pervers de son usage abusif sont atténués par la vigilance de certains de ses détenteurs. Cependant, rien ne justifie ce droit : ni la taille des pays qui le détiennent ni les richesses de ces derniers.

Si l’argument développé pour justifier une telle iniquité est le prix payé au cours de la guerre mondiale, que ces nations, qui se sont arrogé ces droits, sachent que nous aussi nous avons chacun un oncle ou un père qui, à l’instar de milliers d’autres innocents arrachés au Tiers Monde pour défendre les droits bafoués par les hordes hitlériennes, porte lui aussi dans sa chair les meurtrissures des balles nazies. Que cesse donc l’arrogance des grands qui ne perdent aucune occasion pour remettre en cause le droit des peuples. L’absence de l’Afrique du Club de ceux qui détiennent le droit de veto est une injustice qui doit cesser.

Enfin ma délégation n’aurait pas accompli tous ses devoirs si elle n’exigeait pas la suspension d’Israël et le dégagement pur et simple de l’Afrique du Sud de notre organisation. Lorsque, à la faveur du temps, ces pays auront opéré la mutation qui les introduira dans la Communauté internationale, chacun de nous nous, et mon pays en tête, devra les accueillir avec bonté, guider leur premier pas.

Nous tenons à réaffirmer notre confiance en l’Organisation des Nations Unies. Nous lui sommes redevables du travail fourni par ses agences au Burkina Faso et de la présence de ces dernières à nos côtés dans les durs moments que nous t traversons.

Nous sommes reconnaissants aux membres du Conseil de Sécurité de nous avoir permis de présider deux fois cette année les travaux du Conseil. Souhaitons seulement voir le Conseil admettre et appliquer le principe de la lutte contre l’extermination de 30 millions d’êtres humains chaque année, par l’arme de la faim qui, de nos jours, fait plus de ravages que l’arme nucléaire.

Cette confiance et cette foi en l’Organisation me fait obligation de remercier le Secrétaire général, M. Xavier Pérez de Cuellar, de la visite tant appréciée qu’il nous a faite pour constater, sur le terrain, les dures réalités de notre existence et se donner une image fidèle de l’aridité du Sahel et la tragédie du désert conquérant.

Je ne saurai terminer sans rendre hommage aux éminentes qualités de notre Président (Paul Lusaka de Zambie) qui saura, avec la clairvoyance que nous lui connaissons, diriger les travaux de cette Trente-neuvième session.

Monsieur le Président,
J’ai parcouru des milliers de kilomètres. Je suis venu pour demander à chacun de vous que nous puissions mettre ensemble nos efforts pour que cesse la morgue des gens qui n’ont pas raison, pour que s’efface le triste spectacle des enfants mourant de faim, pour que disparaisse l’ignorance, pour que triomphe la rébellion légitime des peuples, pour que se taise le bruit des armes et qu’enfin, avec une seule et même volonté, luttant pour la survie de l’Humanité, nous parvenions à chanter en chœur avec le grand poète Novalis :
"Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs ; le soleil déposera son spectre sévère, redeviendra étoile parmi les étoiles, toutes les races du monde se rassembleront à nouveau, après une longue séparation, les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles, de nouveaux embrassement ; alors les habitants du temps jadis reviendront vers la terre, en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte, partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, le vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie". La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Je vous remercie."

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"Je veux qu'on me prenne pour un con car j'en suis un, qu'on me parle simplement pour que je capte bien car je suis idiot: si on me regarde et qu'on me parle sans égards, c'est déjà me considérer à peu près normal et pas uniquement comme un handicapé physique ou un déficient mental."


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 06 Fév 2012, 16:40 
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Discours de Charlie Chaplin dans "Le Dictateur"
"...Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n'est pas mon affaire.
Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne.
Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits.

Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur.
Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne.

Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains.
Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l'avons oublié.

L'envie a empoisonné l'esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang.

Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l'abondance nous laissent dans l'insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques.
Nous sommes inhumains à force d'intelligence, nous pensons beaucoup trop et nous ne ressentons pas assez.
Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d'humanité.
Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse.
Sans ces qualités humaines, la vie n'est plus que violence et tout est perdu.

Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l'être humain, que dans la fraternité, l'amitié et l'unité de tous les hommes.

En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d'hommes, de femmes, d'enfants désespérés, victimes d'un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Je dis à tous ceux qui m'entendent: Ne désespérez pas !
Le malheur qui est sur nous n'est que le produit éphémère de l'habilité,de l'amertume de ceux qui ont peur
des progrès qu'accomplit l'Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu'ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples.

Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr.

Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu'il faut faire et ce qu'il faut penser, qui vous dirige, vous manoeuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.

Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec une machine à la place de la tête
et une machine dans le coeur.

Vous n'êtes pas des machines ! Vous n'êtes pas des esclaves ! Vous êtes des hommes ! des hommes avec tout l'amour du monde dans le coeur. Vous n'avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n'est pas fait d'amour.

Soldats ne vous battez pas pour l'esclavage mais pour la liberté.

Il est écrit dans l'Evangile selon Saint Luc "Le Royaume de Dieu est dans l'être humain", pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir.
Le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur.
Vous, le peuple, vous avez le pouvoir.
Le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.

Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l'occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n'ont pas tenu leurs merveilleuses promesses ; jamais ils ne le feront. Les dictateurs s'affranchissent en prenant le pouvoir
mais ils font un esclave du peuple.

Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde,
pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l'avidité, avec la haine et l'intolérance.
Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !

Hannah, est-ce que tu m'entends ?
Où que tu sois, lève les yeux !
Lève les yeux, Hannah !
Les nuages se dissipent ! Le soleil perce !
Nous émergeons des ténèbres pour trouver la lumière !
Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur,
où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité.
Lève les yeux, Hannah !
L'âme de l'homme a reçu des ailes
et enfin elle commence à voler.
Elle vole vers l'arc-en-ciel, vers la lumière de l'espoir.
Lève les yeux, Hannah !
Lève les yeux !...."

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 07 Fév 2012, 09:28 
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Je me souviens qu'  « on » avait été scotché par cet homme la première fois que tu nous l'avais présenté.
Je suis tombé « amoureux » de ce type. Il avait des couilles comme un éléphant et le cœur plus gros encore.

Une pétition existe sur le net qu'on peut signer. Elle réclame que cette enquête abandonnée par l'ONU soit reprise qui permettrait de faire la lumière sur les conditions troubles de l'assassinat de Thomas Sankara.
Ca a l'air un peu dérisoire... Mais ?

Au fait 'Burkina Fasso' signifie 'Pays des hommes intègres'
Nous devrions tous être des Burkinabés.
Pas facile.

http://thomassankara.net/spip.php?article866

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« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »
Paul Valéry


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 18 Fév 2012, 00:57 
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Louis Farrakhan est un personnage politique controversé - tu m'étonnes - avec des hauts et des bas, des positions que l'on peut partager ou parfois pas du tout, mais j'admire réellement sa manière de parler et, souvent, les opinions qu'il exprime. Avec une force de conviction et franchise qui font la différence entre un mec sincère et une feuille tordue.

Louis Farrakhan cloue le bec à son interviewer : http://www.youtube.com/watch?v=T2X9iMU4 ... re=related

Louis Farrakhan parle de la Libye. Cette interview a eu lieu juste avant la "révolution", lorsqu'elle était déjà envisagée et imminente :


(Ca vaut le coup d'oreilles, c'est un très beau sermon. Son anglais américain est très facile à comprendre, de plus les 2 vidéos sont traduites au français. J'ajoute que le talent d'orateur et franc-parler de ce type sont une des raisons pour lesquelles autant d'affreux américains se convertissent à l'islam. :D )

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 18 Fév 2012, 17:24 
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Inscription: 08 Aoû 2008, 20:07
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J'ai pas trop suivi le fil au debut, j'y connais rien en peinture. Mais je dois avouer que le discours du Ministre que Archie Cash a poste m'a laisse sans voix.

Y'a t'il un site qui compile les discours les plus poignants de tous les temps (Hommes politiques, humanistes, celebrite, films, etc.)??? :hein2: :hein:

Pour ce qui est de Sankara, c'est (en grande partie) a cause de lui que je suis rentre en Afrique...

_________________
«C'est con un humain» Fernan, de la bêtise humaine, Éditions Nouveau Monde méta-matière


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 04 Juin 2012, 16:16 
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Les vieux radotent
Publié par Marc Lafontan | Libellés : Chroniques

A la caisse d'un supermarché, une vieille dame choisit un sac en plastique pour ranger ses achats. La caissière lui reproche de ne pas se mettre à l'écologie et lui dit:
- Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique. Seuls les jeunes vont payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources !

La vieille femme s'excuse auprès de la caissière et explique :
- Je suis désolée, il n’y avait pas de mouvement écologiste de mon temps.

Alors qu'elle quitte la caisse, la mine déconfite, la caissière ajoute :
- Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à nos dépens. C'est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l'environnement dans votre temps !

Alors, un peu énervée, la vieille dame fait observer qu'à l'époque on retournait les bouteilles de verre consignées au magasin. Le magasin les renvoyait à l'usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau : Les bouteilles étaient recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.

Elle ajoute :
- De mon temps, on montait l'escalier à pied: on n'avait pas d'escaliers roulants et peu d’ascenseurs. On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu'il fallait se déplacer de deux rues : On marchait jusqu'à l'épicerie du coin.
Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.

On ne connaissait pas les couches jetables : On lavait les couches des bébés. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge, pas dans un machine de 3 000 watts. On utilisait l'énergie éolienne et solaire pour sécher les vêtements. On ravaudait systématiquement les vêtements qui passaient d'un frère ou d'une sœur à l'autre.

Mais, vous avez raison, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
On n'avait qu'une TV (quand on en avait…) ou une radio dans la maison ; pas une dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d'une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l'État du Texas. On avait un réveil qu’on remontait le soir. Dans la cuisine, on s'activait pour préparer les repas ; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts et qui bouffent des watts autant qu'EDF en produit.

Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boîtes ayant déjà servi, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.

On n'avait pas de tondeuses à essence autopropulsées ou autoportées : On utilisait l'huile de coude pour tondre le gazon. On travaillait physiquement; on n'avait pas besoin d'aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l'électricité.>

Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
On buvait de l'eau à la fontaine quand on avait soif. On n'utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter. On remplissait les stylos dans une bouteille d'encre au lieu d'acheter un nouveau stylo. On remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir entier après quelques utilisations.

Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
Les gens prenaient le bus, le métro, le train et les enfants se rendaient à l'école à vélo ou à pied au lieu d'utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi 24 heures sur 24.

Les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d'une année sur l'autre, les crayons de couleurs, gommes, taille- crayon et autres accessoires duraient tant qu'ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jetés fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rentrée.

Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste. On n’avait qu’une prise de courant par pièce, et pas de bande multiprises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d'aujourd'hui.

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 04 Juin 2012, 20:18 
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Vas y mamy fout leur dans le cul à ces cons de djeunes !

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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 12 Aoû 2012, 02:00 
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Tiens pour rebondir avec un certain retard sur le discours de Charlot collé par Archie Cash.

Voilà la vidéo :

http://www.youtube.com/watch?v=9nw1YR36NQw

Question, comment faut-il comprendre le regard et la main au front de Charlot à la fin de son discours lorsque la foule de soldats l'acclame ?


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 12 Aoû 2012, 05:40 
Glorbs
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Inscription: 03 Oct 2010, 06:03
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Je pige pas trop ?

Tu fais allusion à cette ébauche de salut nazi qu'il transforme en "recoiffage" ? ?
Ca me semble assez évident ?


J'ai reécouté ce magnifique discours.
Il est trop beau Charlot.
Si on pouvait être dirigé par des charlots...
L'ennui c'est que les charlots ( les vrais ) ne veulent pas du pouvoir : Ca les barbe.

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« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »
Paul Valéry


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 12 Aoû 2012, 13:18 
Défioliant
Défioliant
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Inscription: 26 Jan 2005, 22:50
Messages: 33
Nein mein großer Teddybär !

En visionnant la scène, donc plus que le texte, je me suis demandé : Est-ce le sens initial de son discours, ou bien la lecture avec cette intonation de la fougue, cet appel au combat avec les dents serrées, cette identification de l'ennemi, comme il le fait sur la fin qui déclenche les ovations ?

On peut identifier la surprise voir la peur dans ses yeux lorsqu'il "redescend" sous cette clameur juste ensuite.

Qu'est ce qui semble alors l'étonner ? Que vient-il de faire d'autre que d'enclencher les mêmes mécanismes, les mêmes ressorts de masse que ce qu'il dénonce en fait, et n'est ce pas ce doute inquiet qui le transperce subitement ?

Même si l'appel à Hanna ramène, in fine, la douceur d'un espoir simplement humain et proche ancré dans la campagne familiale loin de la foule hurlante, une invitation a écouter en soi en silence les effets de ce texte, au lieu de s'agiter en beuglant.

Listen !

"Nous ne sommes pas une foule, ici, ce soir réunie, mais une assemblée" comme le disait Jean Luc qui n'est pas prophète mais politicien ! :wink:


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 Sujet du message: Re: Exercices d'admiration
MessagePosté: 12 Aoû 2012, 13:46 
Glorbs
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Inscription: 03 Oct 2010, 06:03
Messages: 778
Citation:
Que vient-il de faire d'autre que d'enclencher les mêmes mécanismes, les mêmes ressorts de masse que ce qu'il dénonce en fait, et n'est ce pas ce doute inquiet qui le transperce subitement ?


Ach... Je me disais aussi.
Bien joué Callaghan !
En effet... La même ferveur...Au fond le discours ils s'en foutent.
Ca me fait penser à ce qu' il avait dit à Einstein alors que la foule les acclamait tous deux :
"Ils m'applaudissent parce qu'il me comprenne et ils vous applaudissent parce qu'il ne vous comprenne pas" En gros.
Terrible.
Ca me fait penser aussi à ces discours de politiciens dont on viré la parole. Effrayant !

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Paul Valéry


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