Moi, je suis non-fumeur de naissance ! Je n'aime pas l'odeur du tabac, quelle horreur, et je ne vois pas l'intérêt de fumer autre chose. Par contre, légère addiction à la caféine (thé et café).
Espace fumeur dans un restaurant = espace pipi dans une piscine.
Intégriste, moi ? Peut être…
A la question "
de quoi je me mêle" je répond : notamment dans la mesure où je subis cette odeur. Je la détecte de loin. Est-ce psychologique ou mes neurones y ont-ils été accoutumés à la nicotine après des années d'exposition à la fumée de seconde main, je n'en sais rien. Mais il est clair que j'évite d'y être exposé, autant que je le peux.
Si la nicotine était une substance que l'on s'injecte, cela me toucherait moins personnellement. Je me dirai sans doute "
c'est bien dommage pour eux" de temps en temps, et puis je penserai à autre chose. Mais cela ne changerait rien aux impacts nocifs sur la population : le tabac est un poison.
Cette substance est même un fléau mondial de santé publique. Qui plus est, c'est une dépense inutile qui touche proportionnellement plus ceux dont les revenus sont les plus bas.
Il y a des équivalents à cette addiction nocive, même s'ils sont de moindre ampleur internationale. Le qat au Yémen, par exemple – même les non-mâcheurs y subissent la perte de productivité nationale : ils sont donc concernés eux aussi.
La question est de savoir comment réduire drastiquement la consommation. Le marketing (i.e. les messages et les images choc) est un moyen courant, il faut en mesurer l'efficacité. La taxation en est un autre, mais il me semble qu'elle atteint une limite du fait de la contrebande qui prend le relais : c'est aussi une taxe sur l'honnêteté.
La prohibition fonctionne parfois, pas toujours. Est-il moralement acceptable de prohiber, c'est une autre affaire. Par exemple, l'absinthe fut
interdite en France avec succès en 1915. Mais il y avait alors des produits de substitution, par exemple le pastis, dans lequel s'est reconverti Pernod Fils, qui était à l'époque le producteur d'absinthe le plus connu ("
L'absinthe perd nos fils !")
Les gommes à la nicotine, produit de substitution acceptable ? Peut-être, avec de belles publicités à base de cow-boys mâcheurs, de soleils couchants, d'étalons aux sabots englués dans le chewing-gum... Peut-être pas en fait.
Sûryâ, sur le plan décoratif la cuillère à absinthe vaut bien ton chillum !
En toute honnêteté, si les lieux publics étaient exempts de fumée de tabac, je serais nettement moins remonté sur le sujet. Un peu comme pour l'abus d'alcool, dont j'ai moins à subir les effets personnellement au quotidien, même si c'est objectivement un fléau tout aussi grave.