Salut, dans le désordre si tu permets car j'ai une chronologie à suivre.
ageasse a écrit:
comprends toi même qu'on puisse voir qu'un seul objet, le racisme, avec des sources différentes, des faits différents, des conséquences différentes et tout cela quelque soient les victimes et quelque soient les bourreaux
Oh mais j'ai parfaitement compris. En fait, depuis le début tu es bien conscient que les racismes sont différents mais tu n'arrives pas à évacuer ces deux idées :
- d'une part, que le traitement et réponse légale n'a pas à privilégier ni discriminer entre les différents racismes
- et d'autre part, mais là c'est assez cocasse, le singulier à Racisme te procure quelques court-circuits avec le pluriel.
Pourtant, on peut passer de l'un à l'autre sans problème et jongler avec. C'est à dire passer du langage symbolique (*) au langage plus pragmatique (*). L'un est un langage symbolique, le racisme singulier, l'autre plus concret, les racismes pluriels.
Pour prendre un exemple similaire : Assez bizarrement, avec la montagne tu passes du symbolique au pragmatique sans problème : tu aimes LA montagne, tu fais des randonnées en montagne, - singulier à montagne -, mais tu sais parfaitement que des centaines de montagnes différentes existent. Toutes différentes entre elles d'ailleurs. Il n'y en a pas deux pareilles. Idem avec la musique, etc. Et jamais tu n'aurais l'idée de dire que tu ne vois pas de différences entre les montagnes ni entre les musiques. Ce que tu fais pourtant avec les racismes.
Aimes-tu
LA musique, LA mélodie, LA montagne ? Moi aussi.
Vois-tu ou pas des différences entre
les musiques et les mélodies ? Entre les montagnes ? Moi aussi, comme c'est étrange !
Ces différences entre les musiques et les montagnes, sont-elles utiles ou pas ? A mon avis, oui. Sinon, on s'emmerderait un peu à écouter le même air ou à gravir la même montagne...
Ces différences sont-elles une raison pour que les lois sur LA musique ou sur LE divertissement, ou sur LA randonnée, soient différentes selon
LE genre musical, la sonate ou LA montagne ? Non ? A mon avis, non plus.
Mais ne pas noter ces différences, c'est soit être sourd, aveugle, soit un parfait imbécile... D'autant plus si on écrit :
"je ne vois pas de différence entre les musiques, entre les montagnes".
(*) un spécialiste en sémantique poserait sans doute des termes plus précis et techniques sur ces deux langages, mais je ne suis pas sémanticien ni linguiste. Grosso modo, l'idée est tout de même là.
ageasse a écrit:
bordel mais je n'ai pas a rougir : on essayes de distinguer l'antisémitisme du racisme en général, il y a un pluriel qui n'est pas de mon opinion ni de mon ressort. Il existe une opinion qui veut faire des distinguos que je ne fais pas, c'est tout. (voilà pour le pluriel)
Pourquoi diable je devrais rougir de ne pas faire de différence ?
Non, je disais rougir non pas de ton opinion mais en référence au fait que tu écris toi-même
"je ne vois pas de différence entre les racismes", mais que tu écris plusieurs fois les racismes au pluriel...
ageasse a écrit:
le racisme c'est faire des particularismes et distinction "morales" (degré d'intelligence, cruauté, insociabilité ....) sur des ethnies, cela me convient autant comme définition du racisme, que la supériorité d'une race sur une autre
Rougir aussi car ta compréhension du racisme donne un sorte d'équivalence entre races et ethnies, que rien ne justifie. Actuellement, la notion de racismes, ou plutôt de discriminations raciales, a dépassé et le concept de races, et pour cause... et même celui d'ethnies. Normal, puisque celui d'ethnies est intimement lié à des paramètres sociaux, pouvant eux aussi être susceptibles de discrimination : Les lois contre les racismes portent sur ce qui peut être pénalisé - telles les discriminations - et la plupart d'entre elles stipulent les critères de distinction selon appartenance réelle ou supposée à une race, ethnie, à une religion, selon les idées, politiques ou pas - d'où le racisme anti-coco dans un de me sposts... -, selon l'orientation sexuelle, etc. etc.
Tous ces critères font partie des lois anti-racisme. L'anti-racisme a été étendu, le racisme aussi. Certaines ont même ajouté l'était de santé et la nationalité, d'autres pas encore. In fine, c'est l'amalgame entre individu et groupe qui est philosophiquement combattu.
Tu as donc déjà ici différents racismes, combattus par les mêmes articles de lois anti-racisme.
ageasse a écrit:
Si tu prends l'homophobie, là j'y vois une expression différente qui n'est pas du racisme, car pas du tout particulière à une "race" (pas de caractère de descendance ou d' ethnie particulière). Mais , je conviens bien, là aussi que les vecteurs sont comparables au racisme (plus religieux parfois)et les actes homophobes ont aussi différent niveau de gravité : du verbe à violence extrême)
L'homophobie est pour moi une attitude raciste, un racisme à part entière.
Déjà il n'y a pas d'appartenance à des races humaines, comme tu le sais, et par conséquent pas de descendance non plus délimitant le concept d'ethnie. On n'appartient à une ethnie
que si l'on s'en revendique. On n'appartient pas à une ethnie, ou on n'en fait plus partie si l'on ne s'en revendique pas. Si tu n'arrives pas à piger ce que je t'explique ici, c'est que la notion d'héritage génétique est trop incrustée chez toi, similaire à la notion d'appartenance raciale, par le sang, et dans ce cas je t'invite à réfléchir très intensément à cette idée d'appartenance obligée à un groupe d'humains particulier, qui à mes yeux est le propre même de l'idée raciale au sens large, où l'individu est au rang de succube d'une appartenance obligée. C'est un concept limitatif que j'ai dépassé depuis longtemps.
Pour moi, il y aurait ici aussi de quoi rougir par tes idées où finalement le terme races tu l'a remplacé par ethnies, mais le fond est le même : héritage biologique, par le sang, et irrémédiabilité d'appartenance. Oui, pour moi il y a de quoi rougir.
ageasse a écrit:
pour en revenir au racisme, je pense et c'est mon opinion, c'est que vouloir faire des différences, permet des traitement différent et peut mener a faire des cas d'espèce très paradoxaux, j'en prendrais pour exemple le cas Phinéas
Il ne s'agit pas de vouloir faire des différences., mais de constater des différences. Elles sont à tous les niveaux. Ce qui est toujours mauvais, dans tous les cas, est de se mentir : autant les individus sont tous différents entre eux, autant ils doivent être égaux devant la loi. Nier les différences entre individus est aussi inepte que de nier les différences entre leurs productions cérébrales et culturelles. Le racisme est une de ces productions : On n'a nulle obligation de traiter différemment une femme d'un homme, un homme d'un autre homme, même s'ils sont différents ; ni un frisé d'un rouquin, même si leurs cheveux sont différents... C'est pareil pour les racismes et ses différentes formes : la réponse légale-juridique doit être égalitaire et non discriminante, basée sur des degrés de gravité et non de cible ethnique, mais cela n'empêche pas d'observer et d'analyser différents racismes, non seulement versus les cibles mais à tous points de vue, individuel et socioculturel y compris, selon les époques : les idées et arguments des racistes et des racismes, leur communication, leur mode de fonctionnement, changent même en cours de siècle et selon les événements.
Tu confonds apparemment traitement et réponse de la loi avec observation et analyse de différences inter attitude ou idéologie raciste ; tout comme d'autres confondent égalité de droits avec égalité biologique....
L'égalité n'existe pas, chéri., pas plus sous le cuir chevelu que dessus ni que par leurs productions et facultés émergentes. Le nier est absurde.
Ce qui doit être promu, et qui se doit d'être établi par des lois, des traités, et toute forme d'organisation sociale, etc. est l'égalité de droits, l'égalité de traitement et d'accès à l'éducation, l'égalité de moyens et toutes les autres égalités sociales, indépendamment de nos différences individuelles quelles qu'elles soient, biologiques ou autres. Bref, ici aussi, à mon sens tu aurais un peu de quoi rougir...
ageasse a écrit:
le perturbé du cibouleau savait bien lui même qu'une profanation de cimetière juif lui ferait plus d'audience que le massacre d'un "arabe" à la hache. les média oui, mais aussi la justice, les élus, les politiques ...tout le monde fait des cas d'espèce selon l'ethnie des victimes et non plus la gravité des actes. cela ne m'importe pas beaucoup que tu veuilles faire plein de sorte de racisme , mais pour la séparation légale entre antisémitisme et autres racisme, quel est ton point de vue clairement ? c'est cela l'important et le sujet.
Pas besoin de rougir ici, uniquement de lire les autres. J'ai déjà répondu à cela en prélude de cette discussion :
"Je suis en phase avec Lord Dralnar à ce sujet, en désaccord avec toi : chaque racisme est un cas particulier, tous graves et à traiter légalement sans accorder de privilèges à une population, mais tous sont particuliers et différents." Pour moi donc, les lois n'ont pas à accorder un traitement différent ni de privilège à l'antisémitisme versus une autre forme raciale. Mais sociologiquement et historiquement, et sous tous les angles, les racismes sont tous des cas particuliers. De même que les humains le sont tous... des cas particuliers. Sans pour autant que des lois spécifiques pour chaque individu ne soient désirées ni justifiables.
Voilà, j'en reste là. Tout ceci n'a finalement pas une grande importance. L'important est qu'on ait pu tenter de se faire comprendre mutuellement, à défaut d'adhérer à nos divergences réciproques.