Régulièrement, des associations religieuses poussent des cris pour dénoncer telle ou telle "insulte contre la religion". Le fautif dénoncé peut être un artiste, une agence de publicité, une cinéaste ou autres. La presse s'en fait l'écho, et la justice peut être saisie. Et souvent, tout rentre dans l'ordre d'une manière ou d'une autre, le scénario ayant satisfait toutes les parties en présence :
- La religion concernée motive ses ouailles, et leur procure un délicieux complexe de persécution
- L'artiste fait parler de lui à peu de frais, même s'il est peu talentueux
- De même, ces religieux sont mentionnés dans des articles, ce qui ne leur arrive généralement jamais.
- Et la presse vend du papier, accompagné de commentaires moralisateurs
Le risque pour le "fautif" n'est pas grand si son œuvre vise des religions qui pratiquent plus rarement le meurtre que par le passé. Bien sûr, cela peut aussi tourner mal.
Je ne prétends pas que les religions soient motivées uniquement par la couverture médiatique (pas plus que les artistes). La pratique d’une religion impose de contempler longuement des objets, symboles et concepts et d’en retirer une émotion « spirituelle ». En 1997, le cardinal Ratzinger a qualifié cet exercice de « masturbation spirituelle ». Bien sûr, il parlait du bouddhisme et non du catholicisme, mais la remarque reste pertinente.
Dans cette vision des choses, la motivation de ces attaques est donc égoïste et narcissique. Si, après exposition à une image « blasphématoire », l’objet de cette méditation suscite involontairement la répulsion et non la révérence dans l’esprit du croyant, cet exercice de contemplation lui est plus difficile. Mais cela est, et doit rester leur problème.
Je propose de mentionner dans ce fil des exemples de plaintes contre des objets, films et autres oeuvres "blasphématoires". De préférence si l'objet de ces plaintes a un intérêt artistique.
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Délicieuse peinture !
