Ce qu'a soulevé Jean Foutre Premier est important à plus d'un titre : prévention, réhabilitation, etc. Dieu sait si ce sont des problèmes complexes. Il faudrait que la société s'y attèle plus sérieusement, mais de là à déjà proposer des solutions clefs en mains, par la désignation de problèmes ou de méthodes d'éducation, il y a un pas à ne pas franchir Agayon.
Crois-moi bien que je n'ai nulle envie de t'empêcher de t'exprimer en long et en large à ce sujet, mais ne va pas trop vite en conclusions hâtives, c'est perte de temps et d'une vide prétention. A moins que tu n'aies des éléments forts pour étayer tes affirmations.
Je m'arrête ici si tu veux bien, le reste me semble moins équivoque :
Agayon a écrit:
Il faut donc travailler très largement en amont, avant la sixième année de l'enfance (après c'est presqu'irrémédiablement trop tard) pour inculquer des valeurs de respect de l'autre.
Oui, c'est super. Mais pourquoi avant 6 ans ? As-tu des éléments pour cette zone critique ? Admettons.
Si tu veux tenter dès la sixième année le modelage d'enfant par cartoons de Donald Duck et Mickey Mouse, et pour les plus récalcitrants, par des journées d'imposition du respect de l'autre par la visualisation en boucle de "La belle et le clochard" ou "Cendrillon".
Ce sera sans moi, bien que je ne doute pas du résultat !
Tu fabriqueras de parfaits imbéciles d'enfants, très respectueux et tout et tout.
Agayon a écrit:
Quand je vois les valeurs néolibérales, qui privilégient la consommation immédiate, l'individualisme, le chacun pour soi et qui sous-tendent de plus en plus notre fonctionnement sociétal, je pense qu'il ne sera même plus question de soins dans quelques années.
Je ne sais pas, je ne connais pas l'avenir et l'individualisme ne me fait pas plus peur que le communautarisme.
Les sociétés modernes tendent toutes vers encore plus de regroupement et d'organisation sociale, et simultanément vers plus de libertés individuelles. Du moins c'est ce que je souhaite. Les deux peuvent aller de pair, tu ne crois pas ?
L'imposition de valeurs à un âge critique n'a jamais garanti quoi que ce soit non plus, et je trouve même que c'est fort de café que de vouloir imposer ou éduquer des "valeurs de respect".
Et encore plus grave, de montrer du doigt l'individualisme comme facteur criminogène. C'est un peu ce que tu fais...
Je ne pense pas une seconde que les inividualistes soient plus criminels que les communautaristes. Ni l'un ni l'autre.
Le sens social et la cohabitation, la coopération, cela ne s'impose pas, cela s'adopte ou pas.
Les pédagogues tentent de mettre en avant et de développer autant le travail de coopération entre élèves que celui, et simultanément, de réflexion et effort mental individuel. Le sens critique est un effort individuel. Ne tombons pas dans le piège de cibler un coupable de manière simpliste, c'est idiot.
Citation:
Mais la personnalité est construite et on fait comment pour la "dé " et "re" construire ?
Or, Il faut toutefois préciser qu'on ne peut soigner que quelqu'un qui le souhaite. Et c'est là que le raisonnement de certains bloque.
Bon écoute. C'est toi qui bloques sur une petite haie. L'inefficacité de la médecine et des autres disciplines, pour un sujet avec un trouble quelconque, n'a jamais été un argument valable en quoi que ce soit. On fait avec les méthodes et connaissances à disposition. Il en a toujours été ainsi.
Si tu permets, on peut imposer une thérapie à quelqu'un du moment qu'il a été déclaré irresponsable. Je n'ai pas envie de discuter du bien fondé psychothérapies ou thérapies médicamenteuses. Les deux ne sont pas inconciliables et le propos de ce topic est la peine de mort, perpétuité, ou autres alternatives au châtiment, ok ? On parlera efficacité des psychothérapies une autre fois.
Certaines thérapies donc, je ne t'apprends rien, passent par voie orale ou rectale par exemple. On fait ainsi avec les bébés : on leur impose des soins et on ne leur demande pas leur opinion.
Il est vrai que c'est différent pour les cas dont tu parles, et qu'avec leur consentement ce serait sans doute moins inefficace. C'est un problème négligeable pour l'instant.
Dans le cas des psychopathes au sens restreint, ce n'est pas leur personnalité qu'il s'agit de dé-construire (que vas-tu chercher là ?)mais "seulement" certains de leurs troubles pouvant causer du mal à eux-mêmes ou à leur entourage lorsqu'ils s'expriment. Des pulsions très agressives par exemple.
Tu l'as dit toi-même : les malades mentaux (appelle-les comme tu veux, car finalement il n'existe aucune maladie mentale qui n'affecte aussi la personnalité) qui ont commis des forfaits graves, il faut avant tout en protéger la société et les protéger contre eux-mêmes. Simultanément à cette protection légitime, contre d'éventuelles récidives, les thérapies sont possibles. Inefficaces pour bien des cas, je n'en disconviens pas, mais il faut que cette tryptique soit envisagée comme possible et non comme irréaliste.
C'est avec cette mentalité de progresser que les sociétés avancent, de pair avec la recherche et les techniques.