Mmmh.
C'est pas seulement dans le flou entre variétés en voie de spéciation qu'il y a problème. Ca on pourrait l'appeler le
problème horizontal. Il peut être évacué en prenant une des différentes définitions rigoureuses du terme d'espèce (le fait qu'il y ait différentes définitions claires selon ce que l'on veut en faire, est déjà en soi le pieu qui fiche mal le concept d'espèce en tant qu'entité).
Et c'est pas seulement dans cet autre flou (on peut l'appeler
problème vertical) intrinsèque à la notion d'espèce dans le temps qui s'écoule, qu'il y a un second problème.
Ci-dessous, en fichier attaché, on comprend plus aisément ce second problème de la notion d'espèce, qui en fait une convention taxinomique. C'est un graphique de G. Lecointre, qui explique la non validité d'espèce pour la dynamique évolutive.
Pratique et opérationnelle pour diverses raisons taxinomiques, mais
évolutivement parlant on s'en passe très bien. Dans tout cela, on est en phase. On se satisfait de ce terme plutôt symbolique d'un ensemble de reproducteurs à un moment donné T.
On peut passer au grain directement. Hans a écrit:
En effet selon lui la stase (qui découlerait très probablement au moins en partie selon Gould, du fait que les individus d'une même espèces se mélangent voir notre échange dans l'autre topic) fait que l'espèce peut être identifié à un individu Darwinien sur le long terme et la spéciation correspondrait à la naissance de nouveau individus sur lesquels pourra s'exercer un tri, c'est même selon Gould à ce niveau qu'il faut chercher les causes des tendance évolutives!
A mon humble avis, Gould a un petit peu "raté" la révolution cladistique (qui est ici simplement la représentation graphique) très simple et universelle de l'évolution.
Si tu observes bien le graphique que tu as proposé, il ne s'agit que d'un cladogramme voulant être amplifié et voulant représenter l'évolution de lignées sous différents paramètrres
dont le temps + variations morphologiques, et où la spéciation est bien entendu au coeur de la biodiversité (1 taxon/clade divisé en 2, puis en 2, etc.).
Il y ajoute la composante d'équilibre des espèces, car le temps est inclus dans son cladogramme (verticalement). Son cladogramme est en fait représenté par des espèces en gras (en équilibre) et en pointillé (les passages de bouleversement).
Mais en fait, un cladogramme représente des taxons, pouvant être un ensemble d'espèces qui plus loin seront représentées elles aussi graphiquement, et même plus loin encore des variétés séparées de la même espèce, c à dire encore fécondes mais ne se produisant plus avec la souche. Elles seront alors aussi un taxon (en voie de spéciation si tu veux).
Mais dans tout cela, il reste que l'espèce stable (en gras) de Gould, est bien une entité en tant que taxon car conséquence de la spéciation, mais cela ne donne pas une entité biologique à l'espèce. Elle n'est que la résultante simulée (espèce stable
in fine en équilibre) de la spéciation, qui elle est bien la représentation graphique et aussi l'ensemble de possibles agents de barrière reproductrice/flux génétique.
La spéciation ou
taxonisation donne bien une séparation entre lignées, donc des INDIVIDUS isolés, que l'on peut considérer espèces, mais qui sont ORGANISMES et TAXONS.
Ce clade de Gould (celui que tu proposes) est un fait une représentation des équilibres ponctués, où artificiellement il tente de donner une entité d'espèce fixe à un équilibre apparent. Or un taxon/clade représente la réalité qui peut être une lignée évoluant très lentement à vite, en anagenèse, voire quasiment pas (considérée alors en équilibre), et lorsqu'apparaît un nouveau taxon, on parle alors de spéciation.
Dans ce cas ci-dessus, encore une fois, l'espèce n'est pas un moteur d'évolution ni de macro-évolution. Il n'est que la résultante des agents et procédés.
Cela se démontre lorsque tu remontes un taxon. L'espèce chez Gould n'est que vision partielle d'une lignée lorsqu'elle est +/- stabilisée à un état physique allélique donné, ou du moins en apparence. En prenant une plus grande tranche de temps graphique sur le cladogramme, la problématique se répète et anéantit la notion d'espèce en tant qu'entité évolutive.
Hans a écrit:
Donc en fait selon Gould c'est à court terme que c'est difficile d'identifier une espèce mais sur le long terme on peut les identifier et leur rôle serait fondamentale dans la Macro-Évolution!
Bon maintenant c'est vrai peut être avait-il tort (en plus il est mort) mais peut être avait-il aussi raison qui sait?! Personnellement je n'en sais foutrement rien!
Tort, pas tort, ça n'a aucun sens si on n'explique pas en quoi.
"
Le rôle des espèces serait fondamental en macro-évolution" : ce genre de propositions, je dois dire que je ne les capte vraiment pas.
Hans a écrit:
Mais c'est sûr qu'on remarque de nombreux problèmes en matière de définition d'espèce par exemple entre le loup et le coyote, mais là on peut aussi se demander s'agit-il déjà de deux taxons réellement séparés il y a-t-il eu taxonisation comme tu le dis puisque le terme spéciation serait alors inapproprié?!
Non Hans ! Ne te méprends pas sur mes remarques.
Le terme de
spéciation est très approprié dans tous les cas (de spéciation). Il est bien un ensemble de divers procédés ayant conduit à la séparation accomplie ou en voie d'accomplissement.
J'avais proposé
taxonisation (c'est une invention) en tant que terme de remplacement possible, mais pour le même objet, car ce nom de spéciation peut donner une valeur factice à la notion d'espèce du point de vue de dynamique évolutive. Mais je ne remets pas ici en cause ni la spéciation ni les stases ou plateaux des espèces (les équilibres de Gould).
La spéciation est notion fondamentale (et sans doute une des principales) en évolution, car c'est elle qui explique la biodiversité actuelle, alors que l'évolution par anagenèse (au sein de l'espèce ou groupe de reproducteurs) n'explique justement pas la biodiversité actuelle.