Citation:
[...] et donc également en matière d'évolution, je pense notamment a un exemple évolutif à priori bêbête que j'ai mentionné dans un autre topic, à savoir ici la perte de la majeur partie de notre pilosité corporelle! Je sais pas si je m'égare mais peut être mais n'est-il pas possible justement que la modification de l'expression de certains gènes au sein de notre lignée, ont par un effet de cascade similaire modifié l'expression de gènes impliqués dans notre pilosité?!
Ce n'est pas bébête du tout. La répartition de la pilosité, comme bien d'autres caractères, peut très bien n'être qu'une conséquence secondaire de modifications plus importantes portant sur un tout autre objet, et transportées évolutivement avec "LUI" et "sa" nécessité. Ensuite, notre espèce peut y trouver ou pas, un élément de pression sélective, sexuelle par ex., minime (*)...
Puis, plus tard, les anthropologues chercheront à justifier notre pilosité par un scénario darwinien plus loufoque et suspect que factuel, indépendant du reste - sans vision d'ensemble evo devo. Chacun son dada, mais ces scénarios ultradaptatifs portant sur un caractère isolé, n'effleurent souvent même pas la surface de la "réalité".
La robe des mammifères est justement un excellent exemple de ce qui précédait : le processus "matheux" de << réaction-diffusion >> est le principal agent de ces taches ou rayures, ces motifs parfois si bien dessinés et complexes, dont la formation n'est que très partiellement contrôlée par les gènes. Gènes qui ne servent, pour ces caractères, qu'à initier un processus non programmé génétiquement (expliqué par Murray et Turing : [
Voir ici, on en avait déjà parlé.)
Le rapport entre ces deux trucs, est que l'un comme l'autre déchargent fortement les gènes, qui ne servent ici qu'à lancer des processus aléatoires/matheux, sans que l'information des taches/robe/pelage ne soit programmée sous forme "d'information génétique". Ca rappelle un peu l'idée de "processus émergents". Et cela peut s'appliquer à quasiment tout l'organisme, dont le phénotype est moins le résultat "d'ordres déterministes modulaires", que "d'interactivité entre génétique, épigénétique, cellulaire, physique, etc.
Cindy, le fameux chimpanzé atteint de cavitie totale (alopecia areata)
(*) modulo que, même si la pilosité (sa répartition, croissance, etc.) n'est pas (ou n'est plus) un truc fondamental et encore moins vital chez nous, pouvant n'être qu'un ensemble de caractères liés à la pléiotropie des gènes ; comme c'est souvent le cas un simple bug génétique (ou autre) peut (dé)programmer son absence ou présence. Mais ici encore, il s'agit non pas "
du gène contrôlant la pilosité" (ça n'EXISTE PAS) mais la conséquence indirecte p.e. d'une affection auto-immune, qui agit sur la pilosité mais ne contrôle pas la disposition de celle-ci. Tout ceci révèle la complexité de l'expression phénotypique, où plusieurs agents indépendants connus peuvent influer sur les mêmes caractères, dont la "formalisation" (la situation totale) n'est que partiellement connue, voire pas du tout. Simplement par quelques minimes agents.
Citation:
[...] c'est tellement intéressant que je trouve bizarre qu'on n'en parle pas d'avantage dans les milieux évolutionnistes quand bien même on n'en serait qu'au début des recherches en la matière enfin bon encore une fois c'est mon impression (impression que je nuance vu que Stephen Jay Gould avait déjà des idées allant dans cette direction en revanche en dehors de lui pas grand chose pire encore l'ultra-adaptationnisme persiste le livre de Jean-Jacques Hublin «Quand d’autres hommes peuplaient la terre» je n'avais que cela l'auteur cherchait à expliqué chaque caractéristiques y compris la faible pilosité humaine, par la seule sélection naturelle)!
On ne parle plus que de ça dans les revues de bio-médico-évolution, EVO-DEVO (Evolutionary developmental biology), depuis une bonne dizaine d'années. Ca foisonne dans le publications ! Simplement, il y a sans doute un gros décalage entre les bouquins d'évolution vulgarisée, voire même appliquée à la paléo ou paléoanthropologie, et les très récentes découvertes, pas encore bien digérées. Même par leurs découvreurs ! Qui eux aussi, comme nous tous, avons une certaine inertie à nous détacher de nos automatismes.
Aussi, car ces nouvelles découvertes et expériences sont faites principalement sur des bactéries. Difficile de faire autrement.