Mister Hans,
avant mes vacances, je reviens sur mes remarques précédentes avec un peu plus de circonspection. Tu vas voir comme je suis chiant comme mec. T'as pas idée.
A mon avis, le problème est que d'une part pour résumer les réflexions évolutives gouldiennes en une page, on ne peut que tomber dans des raccourcis qui font un peu "crisser" comme disent les québécois (je ne te reproche pas, c'est très courageux et louable), voire se rapprocher de simplifications qui font ressembler les explications à des théories créationnistes sur la fixité de l'espèce. Et d'autre part, comme en début et milieu de fil, car les réflexions de Gould sur dynamique évolutive pure sont parfois pour le moins... (là je ne trouve pas le mot adéquat), indigestes, riches, mais susceptibles de "Holà" un peu partout. C'est normal puisque ce sont des réflexions, et pas des dogmes.
Je reprends l'explication déjà quotée de Gould (elle n'est pas référée mais on suppose qu'elle vient de lui ?)
Citation:
Illustrons cela de façon plus claire, prenons une espèce répandue sur de vastes étendues géographiques, les populations de cette espèces, situées au Sud subissent des pressions environnementales leur valant des pattes plus longues, inversement celles au nord des pattes plus courtes! Nous pourrions voir là une accélération de l’évolution, mais S.J. Gould nous dit alors que temps que ces populations ne subissent pas de spéciations et peuvent géographiquement se rencontrer sur le moyen terme, ces adaptations locales sont voué à être limité dans l’espace et le temps voir même pour certaines à disparaître, ainsi les flux de gènes répétés au sein de l’espèce maintiendront celle-ci dans une stase car la vaste étendu géographique occupé par l’espèce et les flux de gènes ne permettent pas à celle-ci l’existence d’une sélection orienté pouvant modifier l’espèce de façon appréciable! Cependant cela ne signifie naturellement pas que le patrimoine génétique de l’espèce ne change pas au court du temps par accumulation de mutations neutres mais simplement que les dites mutations ne sont jamais sélectionné sur le long terme dans une « direction donnée »!
Ce paragraphe m'avait étonné parce qu'il est plein de "oui ça a évolué" mais "non car Gould considérait l'évolution d'un point de vue macro", donc "il y a évolutions locales", mais "stases quand même vis-à-vis de ". Là je peux un peu développer ce qui m'a un peu, comment dire, troublé. Je découpe ton texte en morceaux si tu permets.
Citation:
1, Illustrons cela de façon plus claire, prenons une espèce répandue sur de vastes étendues géographiques, les populations de cette espèces, situées au Sud subissent des pressions environnementales leur valant des pattes plus longues, inversement celles au nord des pattes plus courtes!
C'en est bien une ! Si l'on considère le pool génétique de l'espèce. La fixation de longues pattes dans une population, même restreinte et localisée, est bien un apport de nouveauté dans l'espèce, prise dans sa globalité, qui modifie la fréquence des allèles de la totalité de l'espèce. Ce caractère est ici localisé à une zone de répartition, il pourrait être répandu et homogène dans la population, mais dans un sens strict, il s'agit bien d'une variation de la fréquence des allèles = (micro)évolution.
Citation:
2. Nous pourrions voir là une accélération de l’évolution, mais S.J. Gould nous dit alors que temps que ces populations ne subissent pas de spéciations et peuvent géographiquement se rencontrer sur le moyen terme, ces adaptations locales sont voué à être limité dans l’espace et le temps voir même pour certaines à disparaître, ainsi les flux de gènes répétés au sein de l’espèce maintiendront celle-ci dans une stase car la vaste étendu géographique occupé par l’espèce et les flux de gènes ne permettent pas à celle-ci l’existence d’une sélection orienté pouvant modifier l’espèce de façon appréciable!
Pas de spéciation ici en effet, mais l'évolution par spéciation (avec son corrélé la stase évolutive) est justement l'alternative plus prolifique à cette autre variante d'évolution disons plus allopatrique/graduelle...
Or ce que l'on peut déduire par cette explication pleine de "un peu mais tout de même" est que, justement, en fait de stases on dirait plutôt la description de l'évolution linéaire, un peu démodée. Faut croire alors soit que les stases évolutives incluent (et à mon avis elles doivent !) inclure une légère variation de l'espèce dans le temps, ou alors encore mieux que tous ces différents schémas sont très imbriqués. Dont seule une approximation peut donner le qualificatif de stase ou équilibre, mais dans le détail il n'en est rien.
Justement, dans le détail, on ne peut même pas envisager une espèce totalement en stase évolutive, car ce n'est théoriquement possible que pour les populations de clones, ou alors des populations réunissant tous les énoncés garantissant qu'aucune dérive génétique n'aura lieu ni aucune pression influant sur la fréquence des reproducteurs, dont un nombre d'individus illimité et aucune mutation. C'est simplement une situation impossible. On en est donc réduits à devoir considérer une espèce en stase évolutive durant x millions d'années, comme une espèce qui a très peu varié... Méritant donc le terme "en équilibre". Elles sont nombreuses dans le registre fossile.
Citation:
3. ces adaptations locales sont voué à être limité dans l’espace et le temps voir même pour certaines à disparaître, ainsi les flux de gènes répétés au sein de l’espèce maintiendront celle-ci dans une stase car la vaste étendu géographique occupé par l’espèce et les flux de gènes ne permettent pas à celle-ci l’existence d’une sélection orienté pouvant modifier l’espèce de façon appréciable!
Cet énoncé est assez erroné. Ces caractères localisés (adaptations) géographiquement, si rien ne vient les perturber, vont idéalement conserver leur fréquence allélique dans la population locale. Mais l'idéal théorique n'existant pas, ils vont soit se généraliser (si favorables) soit disparaître au pro rata de la taille de la population/dérive génique.
Or si dans ton énoncé, tu les proposes comme des adaptations locales, mais qui par le flux génétique se sont insérées dans le pool génétique de l'espèce hors de leur souche géographique, il n'y a aucune raison pour que hors de leur territoire ces caractères soient absorbés. Ils resteront à l'étant endémique si aucune pression sélective ne vient influer favorablement ou défavorablement leur fréquence. Sinon, ils peuvent très bien se répandre ! Et là on tombe dans le scénario plausible et possible d'évolution graduelle (je n'aime pas ce terme) de l'espèce dans sa globalité.
Citation:
4. Cependant cela ne signifie naturellement pas que le patrimoine génétique de l’espèce ne change pas au court du temps par accumulation de mutations neutres mais simplement que les dites mutations ne sont jamais sélectionné sur le long terme dans une « direction donnée »
C'est donc que la stase [de l'homme] est une considération par son relatif peu d'évolution/temps apparent, mais pas un arrêt (car arrêt signifierait stabilité stricte des fréquences alléliques, (or celles-ci ne sont même pas conservées d'une génération à l'autre) ou stase totale de son évolution.
Une remarque: << accumulation de mutations neutres car non sélectionnées >> est un pléonasme qui a peu de sens. Je m'étonne que Gould ait laissé échapper cela.
Les mutations (celles des gènes codant quelque chose sur le soma, pour simplifier) sont soit un changement d'acide aminé dans le site actif d'une enzyme qu'ils codent, elles sont alors dites létales car l'enzyme verra ses fonctions détériorées (même si l'organisme ne meurt pas forcément). Soit elles modifient la partie structurelle de l'enzyme, dans ce cas elles seront le plus souvent neutres car sans effet sur la fonction de l'enzyme.
Je suppose donc qu'il voulait parler de mutations ou nouveaux caractères
adaptativemnet neutres. Mais dans ce cas, aucune raison que le patrimoine génétique ne les conserve pas ! C'est justement lorsque des mutations expriment un caractère qu'elles entrent dans la course : pression sélective augmentant leur présence ou la diminuant.
Là, avec ces quelques apartés que j'ajoute, j'aurais été en phase avec le texte. Quoique. Quoique, car finalement, je suis chiant et j'aime moins la philo de dynamique évolutive que les raisonnements très clairs et pragmatiques, agents matériels d'évolution à l'appui.
Le premier texte donnait toute l'apparence de justification des stases évolutives par les lois de H/W alors que ces principes justement sont relatifs à la "population idéale" et énoncent donc, par défaut - que la stabilité totale ne peut PAS être.