Non, ton exemple d'aileron d'avion n'est pas une connerie. Il est bien des similitudes entre un design intelligent (l'aileron vertical de l'avion) et un design façonné par "mère nature", mas filtré par la pression sélective (l'aileron dorsal des cétacés).
Citation:
variations au sein de la même espèce ? Bin faut bien qu'a un moment des individu divergent non, une protubérance lui pousse sur le dos et ça suffi à lui donner un avantage sur ses collègues, c'est pas comme ça que ça se passe d'après la théorie ?
Oui, c'est ainsi que le crédo de la ToE explique +/- les choses. Mais je ne comprenais pas pourquoi tu sembles étonné de ne pas retrouver de variables ("intermédiaires", si j'ai bien compris) au sein de chaque espèce. Puisque la théorie l'explique de la même manière : s'ils ont eu existé, ils ne sont plus de ce monde. Idem pour les (
intermédiaires structuraux de) narines déplacées vers le front.
Idem pour les variables qui apparaîtraient (et peuvent apparaître) dans une lignée actuelle: si un aileron est [mal] situé sur le côté p.e., il serait trop handicapant pour le cétacé... Le défavorisant pour la nage.
Il n'est donc que des ailerons allant d'assez grands chez les espèces de petite à moyenne talle, à assez riquiqui chez le plus grands cétacés, en passant par certaines espèces au corps très souple, qui n'en ont point.
Et ces ailerons, lorsqu'ils existent et sont développés, seront toujours dans l'axe vertical du corps, positionnés entre le milieu ou très vers l'arrière. Mais toujours calés quelque part sur le dos, dans l'axe dorso/ventral. Cet axe qui correspond aux mouvements ondulatoires verticaux de leur nage.
Citation:
mais oui les events c'est une sacré migration des narines et ça aussi c'est balèze
Oui, une modification balèze en effet.
Par contre on peut ici plus facilement satisfaire cette envie, ce "besoin" de trouver des traces du passé évolutif : chez l'embryon de cétacé, les narines sont positionnées comme d'hab au bout du museau puis se déplaceront progressivement à leur position terminale, plus haut sur le crâne, pour former le simple ou double évent.
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Pour moduler/relativiser l'importance dynamique de cet aileron de cétacé :
Si l'aileron bien développé des petits/moyens cétacés chasseurs leur est favorable sous des raisonnements hydrodynamiques de stabilité, mobilité, etc. qui restent très valables ; en revanche un aileron semblerait avoir moins d'intérêt physique (= hydrodynamique & Co) pour les espèces plus massives, qui sont moins susceptibles de subir les mouvements relatifs de l'eau et des vagues, de par leur masse plus imposante proportionnellement. Leur caudale et les pectorales, parfois très développées, semblent suffire à leurs besoins de nage efficace.
Cela relativise l'importance hydrodynamique d'un aileron de cétacé. Du moins l'importance pour toute la lignée cétacé, qui n'est pas si capitale (*) vu les variables existantes (ailerons petits, inexistants, ou différemment positionnés mais dans le même axe) selon les espèces.
Autre élément qui relativise : les orques mâles p.e, ont un aileron extrêmement développé, bien plus que celui des femelles, et pourtant les critères/exigences hydrodynamiques sont les mêmes pour les 2 sexes. Son développement et fixation au sein de l'espèce, ses variables intersexes, semblent donc le résultat d'autres raisonnements que la seule fonctionnalité hydrodynamique. A fortiori, le rôle et impact de la seule pression sélective est ci aussi relativisé. Cela pourrait aussi être une pression sélective sexuelle: influence de l'aileron d'orque mâle trônant fièrement comme la crête des coqs...
Autres indices qui relativisent l'importance de la
"pression sélective, exercée sur le seul critère hydrodynamique": les phoques et otaries n'ont pas d'aileron, les
siréniens non plus. Seuls une bonne partie des cétacés actuels en ont parmi les mammifères aquatiques. Cet aileron +/- développé est donc plus un héritage des ancêtres cétacés qu'un "organe" à l'importance dynamique capitale (*) pour la nage.
Lamantin. Ce sirénien nage lui aussi comme les cétacés par des ondulations vertébrales verticales.
(*) ps : je ne prétends pas que cet aileron cétacé ne serve en rien à leur nage. Je pense même qu'un Tursiops sans aileron sera emmerdé pour faire de bonnes cabrioles aquatiques et pour garder le cap. Je propose simplement que l'utilité de l'aileron cétacé en général, rigide mais aux formes/tailles variables, est/ou a pu être, moyennement importante pour la nage du mammifère, plutôt qu'indispensable ou capitale, d'autant selon les lignées de cétacés. Et par conséquent, il a pu ou peut servir encore d'autres fonctions, voire ne plus être qu'un bout de peau et graisse +/- résiduels pour les très grosses espèces de baleines, témoin de leur passé et filiation.