Ce sera 2 couilles et 1 doigt.
Citation:
Pour être honnête non et j'aurais sans doute dû davantage nuancé mon article.....Mais bon en cherchant bien on doit bien trouvé d'autres exemples aussi illustratifs je me souviens d'un reportage dans une autre région d'Amérique du Sud où la population avait un taux anormalement élevé de maladie d'Alzheimer lié à un ancêtre basque ayant jadis migré là-bas et porteur d'un allèle prédisposant fortement à cette maladie! Mais bon je sais ça ne justifie pas ma légéreté pour l'exemple précédemment mentionnée!
Probable que tu trouveras des exemples, tel celui-ci. Mais est-ce bien dû à l'effet de la dérive génétique seule ?
Celle-ci a un effet prépondérant chez les petites populations. Au-delà, ce sont les pressions sélectives diverses qui prendront le dessus. La dérive génétique continuera son effet récurrent, mais plus négligeable par rapport au reste, si reste il y a, et de l'augmentation des effectifs.
Si on revient au dernier exemple de ta page, pareil: il est possible, pourquoi pas si on est large d'esprit, qu'un ancêtre récent ait donné 18'000 descendants porteurs de l'allèle.... en 201 ans et 3 mois.

mais il est très difficile de croire que ce soit dû principalement à la dérive génétique (seule). D'autant plus que j'ignore la prévalence de cette maladie dans la région en question (pas lu le %).
C-à-dire qu'il est plausible qu'une femme (ou un mâle, c'est plus simple) ait filé sa maladie à tous ses descendants (ce n'est même pas de la dérive si elle était homozygote), et et que sa tribu soit ensuite devenue la population entière de la région...
car ils auraient massacré tous les habitants ou presque. C'est un scénario, hein, mais un scénario de pression sélective draconienne (en souligné).
Ici par ex, Larry Moran d'après ton texte, se mord fortement les doigts:
"À ce titre John Hawks semble également avoir ignoré le fait que Larry Moran avait déjà enfoncé le clou dans son article, en rappelant comment une mutation sans aucune valeur sélective voir même faiblement délétère, peut rapidement augmenter en fréquence en quelque 200 ans seulement. L’exemple de Laurence A. Moran étant celui d’un allèle particulier favorisant l’apparition de la Maladie de Huntington, une maladie dégénérative apparaissant également en moyenne entre 40 et 50 ans et dont l’allèle mentionné ici échappe donc en bonne partie à la sélection naturelle car ne se manifestant qu’après que les individus aient pu se reproduire (au-delà de 30 ans). Et donc malgré le caractère délétère de cet l’allèle celui-ci est aujourd’hui portée par 18'000 individus dans la région du Lac Maracaibo au Venezuela (je sais c’est impressionnant mais donc néanmoins tout à fait possible). Or cet allèle s’est répandu dans cette région via une femme unique ayant vécu il y environ 200 ans. Bien qu’en réalité l’origine et la dispersion de cette maladie est un peu plus complexe mais donc il semble tout du moins bel et bien que 96% des personnes affectées dans la région ait hérité de cet allèle via cet ancêtre commun récent! Si Larry Moran a bien écrit cela :
rappelant comment une mutation sans aucune valeur sélective voir même faiblement délétère, peut rapidement augmenter en fréquence en quelque 200 ans seulement.... il a néanmoins oublié d'expliquer comment.

Tu dis qu'il "rappelle comment", mais ce n'est pas le cas du tout. Il n'y a pas de réponse à "comment" dans ton texte ! D'où ma question deux posts plus haut.
De plus, dès que je lis Moran kekepart, je cligne des yeux pour lire attentivement et y chercher la couille absente ou présente: Généralement, il vaut mieux user de pincettes lorsqu'on traite de la
valeur sélective d'un caractère ou allèle. C'est pareil pour le terme fitness. Ils sont utilisés très souvent à tort et à travers, or tous les 2 sont quasiment synonymes. L'un est généralement utilisé pour les allèles, sous forme mathématisée et utilitaire ; et l'autre, le fitness, la plupart du temps n'importe comment, pour des individus ou populations, mais c'est kif-kif.
Mais tous 2
ne se vérifient que par le nombre de descendants utiles/génération. C-à-dire que
le fitness d'Amadeus Mozart = 0, (ainsi que sa valeur sélective). Puisque ses 2 ou 3 enfants n'ont pas eu de descendance. Fitness et valeur sélective sont des termes très équivoques. Le premier encore plus. C'est te dire si je souris en lisant Larry Moran parler de "sans valeur sélective" pour un allèle qui s'est répandu sur 18 000 descendants en soi-disant 2 siècles, à partir d'un soi-disant ancêtre unique...
A moins que je ne manque d'imagination, un allèle de ce genre peut fortement se répandre si le nombre de ses descendants utiles, porteurs, augmente par rapport au reste de la population, etc. (une tautologie de base, en effet !), exemple: les dynasties de princes qui se permettaient des harems personnels de 2000 concubines, voire qui empêchaient la population d'avoir une descendance en les maintenant affamés, ou que sais-je comme raison
tordant les probabilités... ou un allèle lié et transporté à un autre clairement favorable, mais ces cas ne sont pas de la dérive génétique - ce sont au contraire de fortes pressions sélectives sociales ou culturelles, ou génétiques.
Je répète le crédo que tu connais déjà : pour des populations déjà non négligeables, si la valeur sélective du gène est nulle, celui-ci ne peut se répandre "en dépassant fortement les probas" que si une valeur sélective est ailleurs (social, culturel, ascenseur, etc.). Mais il y a bien - généralement - un processus ou un autre, sélectif au sens large, pas nécessairement lié à l'allèle, ayant fait augmenter le nbre de descendants. Ce processus sélectif peut être tout bêtement une mare asséchée ayant fait claquer tous les têtards costauds d'une espèce, laissant survivre les plus malingres de la mare d'à côté.
Et quand on ne trouve pas le(s) processus ayant donné une forte augmentation d'un tel allèle, on ne devrait pas faire appel à "la dérive génétique", comme explication incantatoire, ni faire appel à sa magie. C'est de la flemmardise. Vaut mieux dire qu'on ne sait pas ce qui a pu se passer.
Quand on lit ta page - je ne te le reproche pas puisque je suis d'accord sur le non-sens de chercher une valeur évolutive/adaptative à tout état ou caractère - on a tout de même la sensation dans les paragraphes quotés - qu'une valeur magique est accordée à la dérive génétique... Or c'est dangereux car celle-ci est quasiment la seule à pouvoir être éprouvée sous équations probabilistes.
La sensation s'accentue lors du passage "Moran", où
valeur sélective (d'un allèle) et dérive génétique (du même) semblent opposés/accolés comme les 2 seules options. Or c'est plutôt
pressions sélectives (l'ensemble des processus non aléatoires, y compris flux migratoires) qu'il faudrait accoler à dérive génétique, formant le couple faisant infléchir le nbre de descendants porteurs.
Il est par ailleurs une raison (non invoquée dans ton texte) pour ne pas reléguer cet allèle (je parle de l'allèle
merdicon Huttington) dans le panier des allèles sélectivement neutres, même si la maladie se déclare généralement après l'âge de reproduction habituel: la détérioration physique de papa/maman, même après enfantement, n'est pas une donnée négligeable sur les chances de survie/confort des enfants, surtout dans les temps anciens, pour une descendance prolifique.
Le premier raisonnement invoqué dans la page à Moran, que tu reportes sur la tienne - les différents groupes isolés les uns des autres + effet fondateur -, ne tient pas vraiment la route non plus statistiquement, car divers groupes fondateurs peuvent "fonder" aussi bien A que "non A". Or des dizaines/centaines/milliers (?) de groupes fondateurs plaidés comme "agent de variance de taux" d'un même allèle, c'est une manière polie de
déporter le problème de probas sur plusieurs groupes. Plus il y en aura, plus ce sera improbable, s'approchant de l'improbabilité d'une seule population homogène (je n'ai pas dit impossible).
Moran écrit:
The fact that the allele frequency varies within India suggests that there are many subpopulations. Some of them might have been as small as 1000 individuals at vary time over the course of the last 30,000 years. As I'm sure John knows, the populations dynamics of human groups is extremely complex. We only have to think about the allele frequency differences in the Pennsylvania Amish communities or French Canadians to recognize this fact.Oui, la dynamique des populations est complexe, mais ce n'est pas une explication des taux observés. Encore moins par la dérive génétique.
Moran ajoute:
And let's not forget that the frequency of Huntington's disease is high around Lake Maracaibo in Venezuela. Over a period of 200 years a single individual with the Huntington's disease allele has left 18,000 descendants.Pareil: il n'explique rien, il se sert d'un autre exemple remarquable pour ("justifier") l'existence de ce premier exemple remarquable, en Inde, mais il n'explique ni l'un ni l'autre. L'un n'explique pas non plus l'autre. Moran fait du vent avec sa plume, insinuant que les sciences auraient expliqué le second (par la dérive génétique ?) alors que ce n'est pas le cas. Elle est où l'explication du second, autour du lac Macaraibo ?
Nulle part, même pas dans l'étude qui est citée dans ta page. Ce sont 3 observations de phénomènes de taux inexistants ailleurs, prétendant rendre le 4me, celui en Inde, expliqué par la dérive génétique.
Elles sont où les équations et les stats ? Nulle part... En tous les cas pas dans la courte page à L. Moran. Ce n'est pas ça les sciences, si ?
Hans: Et donc que retenir de tout cela ? Simplement qu’il faut se méfier des conclusions hâtives! Et dans ce cas-ci j’ajouterai simplement que John Hawks est simplement partial dans le sens qu’il privilégie la «sélection naturelle» sur l’évolution neutre via notamment la dérive génétique. Et vous l’avez compris Laurence A. Moran comme beaucoup d’autres (dont ma petite personne) privilégient plutôt l’évolution neutre! À ce titre il semble bel et bien que la majeure partie de la «divergence génétiques» entre les populations humaines actuelle soit le fruit de l’évolution neutre. [5] Même si donc John Hawks continue de soutenir que cela serait compatible avec sa théorie tandis que d'autres tels que Dienekes ou Daniel MacArthur y voient potentiellement un problème pour la dite théorie. Car voilà encore une fois je le précise, le but du présent billet n’est pas de dire «John Hawks se plante complètement» mais simplement comme l’avait déjà soulevé Laurence A. Moran, que l’hypothèse de John Hawks et al est bel et bien une hypothèse qui n’est pas prouvée, peut-être le sera-t-elle un jour mais peut-être ne le sera-t-elle jamais (et donc je m’abstiens de tout pari là-dessus)! Dès lors vous l’avez tous compris je pense qu’il faut toujours prendre avec des pincettes certaines hypothèses et cela même si elles sont le fait de scientifiques honnêtes, compétents et ayant eu raison sur d’autres points.Et l'hypothèse dérive génétique est prouvée ? J'ai dû rater la preuve en question alors.
J'ai aussi noté ton addendum, Hans :
"Vous noterez que dans le présent message je ne suis pas revenu sur certains détails, notamment sur ce en quoi consisterait concrètement la très forte évolution adaptative qui aurait récemment affecté les populations humaines. John Hawks et al ne donnent que bien peu d’exemples, certes ils mentionnent la pigmentation, la capacité de digéré le lactose à l’âge adulte et la résistance à certaines maladies, le truc étant que personne ne nie l'existence d'adaptations durant l'histoire évolutive récente de notre espèce. Mais donc les exemples précédemment mentionnés même si très intéressants, ne constituent pas en eux-mêmes une démonstration de la thèse défendue par John Hawks et al. Je ne mentionne même pas certaines hypothèses particulièrement grotesques qu'ont formulé certains des collègues de John Hawk"Oui, ils ne donnent que bien peu d'exemples.
Mais moi ce que j'aimerais lire c'est la démonstration, par une 1/2 page ou plus de calculs statistiques, la démonstration que la dérive génétique - qui est aléatoire mais aux modèles/simulations testables - est bien la responsable et du taux de 4 % de "cardiaques" en Inde et des "huttintontoqués" autour du lac Macaraibo. Je ne les ai pas vues... J'ai bien lu ceci (linké dans ta page) :
http://www.nature.com/jhg/journal/v53/n ... 8215a.html(J'ai lu l'article
complet... mais il n'explique pas non plus ce phénomène par la dérive génétique. Pour le dire franchement, les auteurs n'ont pas d'explication.)
Je suis actuellement en train de lire l'article "A common MYBPC3 (cardiac myosin binding protein C) variant associated with cardiomyopathies in South Asia" que tu peux lire complet,
cic... on verra bien si la preuve est explicitement fournie.
Donc, pour pas trop me faire chier, je copie-colle l'article sur word, puis je mets sur "recherche/remplacer" le mot "drift", comme genetic drift.
Résultat: aïeuhhh... il n'y a pas non plus de justification à ce genetic drift. Le passage incriminé par john hawks weblog ne donne aucune justification raisonnée. En fait, la dérive génétique est suggérée sans même utiliser ce terme.
Hans:
À cela (à Nedim ndlr) j’ajouterais que la population dans laquelle une mutation atteint une forte fréquence par simple dérive génétique, peut ensuite connaître une très forte expansion pour de nombreuses raisons (culturelles, sociales, économiques et militaires) et donc diffuser certains de ces allèles de manière importante à d’autres populations. D’ailleurs combien de descendants a eu Gengis Khan?Oui, mais à ce moment ce n'est plus la dérive génétique qui a provoqué l'expansion de l'allèle... En somme, par manque de justification probabiliste, tu ne fais que reporter le schéma suivant : un noyau populationnel localisé où cet allèle existe, puis expansion de celui-ci dans le subcontinent indien en invoquant un quelconque
processus sélectif social ou culturel. Mais alors pourquoi intituler ta page "dérive génétique" ? Puisque selon ton scénario elle n'est pas la responsable de ce taux augmenté à 4 % en 30 à 50 000 ans ?
Hans:
"Vous l’avez compris Laurence A. Moran comme beaucoup d’autres (dont ma petite personne) privilégient plutôt l’évolution neutre! À ce titre il semble bel et bien que la majeure partie de la «divergence génétiques» entre les populations humaines actuelle soit le fruit de l’évolution neutre."Oui Hans, mais on ne parle ni de cheveux bouclés ou raides, ni de narines épatées ou fines, ni de présence ou absence de lobes d'oreilles, ni de la présence de bois chez les rennes femelles, ni des coloris du bec des toucans, mâles comme femelles, que le darwinisme n'explique pas...
On parle ici principalement d'une forme de cardiomyopathie, un trouble complexe du muscle cardiaque autosomique dominant provoquant des morts par millions, à la prévalence de 4 % en Inde, qui affaiblit l'organisme dès l'adolescence.
4 %, tu me diras que ce n'est pas la moitié de la population. Ces 4 % peuvent très bien se maintenir, endémiques, comme d'autres caractères. Mais la problématique qui étonne et que relève John Hawks, n'est pas qu'un caractère sélectivement neutre ou même délétère se maintienne dans une population; mais plutôt qu'
un caractère aussi délétère, daté d'il y a 30 000 ans, se soit répandu autant dans un subcontinent par le passé... par dérive génétique... et sans aucune explication autre que cette invocation.
T'as quand même pas oublié que la dérive génétique n'est pas un processus téléonomique, mais un nouveau jet de dés à chaque nlle génération ?
Moran semble l'avoir oublié. Oublié aussi de dire que l'effet de cette dérive génétique a dû dépasser en chiffrage une vectorielle permettant d'atteindre les 4 % actuels, puisqu'elle a dû nécessairement compenser la pression sélective dans l'autre sens (réduction du nombre de cardiaques...).
Évidemment, si les sciences de l'évolution avancent par des invocations de termes (même de termes valables, scientifiques), libre à lui. Je ne suis pas Larry Moran ni un de ses disciples, mais un simple observateur de l'abus d'autorité.
Bizarrement, seuls Hawks et Moran s'impliquent fortement dans la dérive génétique, l'un résolument contre - l'autre pour... alors que les auteurs de l'étude en question ne s'impliquent même pas. C'est étrange, non ?
Bref, l'équipe de Larry Moran, "la dérive génétique", dans ton texte, a-t-elle raison de l'invoquer pour les 2 cas en question ?
Pas sûr du tout. Disons que c'est une manière de se débarrasser d'un problème, mais sans l'expliquer, par la manière la plus parcimonieuse: deux mots. Larry Moran, plus
zététicien que scientifique ici, n'enfonce aucun clou dans le texte que tu reprends, il fait au contraire preuve d'un remarquable esprit de dilettante avec plein de petites ficelles - dont des exemples (de taux remarquables) justifiant d'autres exemples (de taux remarquables), en guise d'explication (= de non explication par excellence).
Sans faire appel à des adaptations sans fondement concret, je serais tout de même plutôt en phase avec
celui qui grince des dents (John hawks) lorsqu'elle est proposée à la place de "comment" et sans aucun modèle probabiliste. Et je pense que pas mal d'épidémiologistes le seraient aussi: eux ils sont sur des tableaux de stats superposées toute la putain de journée, et ne se satisfont pas de "because dérive génétique" sous forme incantatoire, pour expliquer les phénomènes populationnels remarquables. Sinon, ils feraient mieux de changer de job car ils jouent avec la santé publique. Il est vrai que Larry Moran ne joue que sur la crédibilité de son blog.
Allez, @+.