Salut,
excepté la délimitation de mon anus, que je connais très bien, j'ai pas de connaissances particulières non plus. Je relève quelques détails qui peuvent aider à s'imaginer un scénario évolutif sur ce qui aurait pu se produire. Finalement, les réponses sont en partie dans les questions, il suffit de bien les lire.
Shakti demande :
<< Pourquoi un mécanisme fondamental de deux gamètes a disparu pour donner un mâle avec un seul gamète, une reine fertile et des ouvrières ? >>
En fait la question est mal posée : ce mécanisme de diploïdie n'a pas disparu, et l'haploïdie n'est pas apparue chez les abeilles.
L'haploïdie des hyménoptères (et d'autres taxons) pourrait être considéré comme un "atavisme" modifié de la mitose fondamentale, ou rep. sans gamètes.
Ce serait alors plutôt la diploïdie (sexualité) qui serait une innovation apparue bien longtemps après la reproduction agame (peut-être bien par une tendance au cannibalisme cellulaire, comme avancé par Margulis-Sagan-Groucho).
Il reste pas mal de créatures qui se reproduisent par fissiparité, scissipiraité, bourgeonnement, schizogamie, ou même combinaison/alternance entre rep. sexuéee (2gamètes) ou rep. agame. Les plantes par exemple.
Ageasse a écrit:
la question aurait pu etre : pourquoi chez les hyménoptéres, la reproduction sexuée ne donne que des femelles ?
Voilà une bonne question, c'est précisément ça la parthénogenèse. Une forme de reproduction donnant des "clones". Dans le cas des hyménoptères, cette parthénogenèse (gamophasique) sert également de détermination sexuelle, ce qui la rend remarquable par rapport aux autres processus parthénogénétiques. Ils sont haplo-diploïdes.
Il faut peut-être concevoir les hyménoptères de cette manière : il y a des femelles (reine et ouvrières) et des fausses femelles (faux-bourdons) mais il n'existe pas de "vrais" mâles. (1)
C'est une pas trop mauvaise/bonne réponse partielle, ou manière de percevoir ce taxon où les castes (2) ont remplacé les sexes.
Le déterminisme sexuel ne se fait pas toujours par le X/Y comme chez nous, mais la tendance est la même que chez les autres espèces sexuées : le mâle n'est qu'une forme secondaire (très simplifiée parfois) de l'original, qui est l'individu complet, la "femelle" - seule capable, théoriquement, de reproduction autonome. Femelle entre guillemets, car ce nom n'a de sens que dans le cas où il y a deux sexes.
Le mâle de certains vers n'est qu'un bout de tissu avec une bite. C'est la même "logique" que les hyménoptères, mais poussée au maximum.
Nous ne sommes rien d'autre, finalement, qu'une femelle qui s'est développée dans un autre sens hormonal, avec des organes incomplets (mais mère nature a un peu compensé les bouts manquants en les plaçant ailleurs).
Par ailleurs, puisque j'en sais foutre rien du pourquoi du comment moi non plus, et que je ne cause que philo appliquée ici pour remplir de l'espace html, les espèces à repr. sexuée ne sont qu'une variation de la reproduction par spores, bien connue chez les plantes.
Chez les organismes qui présentent les deux formes de reproduction - par spores et par gamètes - la similitude de morphologie entre les deux est frappante. Parfois c'est identique.
Voilà, ça répond à aucune question, mais ça ouvre des perspectives pour réfléchir sur des sujets annexes et prendre le problème par un autre bout de la queue, et arriver finalement à ne pas répondre non plus correctement à quoi que ce soit.
(1) Là je m'avance dans une hypothèse un peu gratuite, mais pourquoi pas à envisager : le mâle aurait disparu de cette lignée.
(2) Chez les fourmis, les castes sont encore plus variées - avec des soldats et d'autres formes, ainsi que chez les termites. Mais les termites ont une reproduction normale, diploïde, avec de
vrais mâles bien fournis : poilus, couillus, une glotte et une moustache.