20 février 2005 (Reuters) –
SOURCESEME, Nigeria – Trois états d'Afrique de l'Ouest au centre d'une épidémie de polio ont lancé une campagne d'immunisation dimanche pour aider à stopper la diffusion de cette maladie incapacitante d'ici la fin de l'année.
Un boycott du vaccin par des dirigeants musulmans au nord du Nigeria a causé un doublement du nombre d'enfants nigériens paralysés par la polio, soit 788 en 2004, et facilité la diffusion du virus dans 12 pays africains où la polio avait été auparavant déclarée éradiquée.
Des dirigeants musulmans appuyés par des politiciens avaient rejeté le vaccin anti-polio à la fin 2003, en disant qu'ils le suspectaient d'être contaminé par le SIDA et des agents d'infertilité, par la main des puissances occidentales cherchant à dépeupler le monde musulman.Les vaccinations avaient repris huit mois plus tard après que les dirigeants politiques du nord, sous une intense pression internationale et domestique, ont accepté de réexaminer les données scientifiques. Le vaccin fonctionne en infectant les personnes avec un virus de la polio bénin, apportant ainsi une immunité contre la souche néfaste.
"
Si l'on veut gagner la guerre globale contre la poliomyélite, la bataille pour mettre fin à la transmission de la poliomyélite doit être menée et gagnée au Nigeria en 2005," a dit le ministre nigérien de la santé Eyitayo Lambo lors du lancement sur la frontière entre le Nigeria et le Bénin.
Les présidents du Nigeria, du Bénin et du Niger ont lancé la nouvelle initiative, qui couvrira 23 pays africains.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, a représenté les deux tiers des nouveaux cas de poliomyélite dans le monde l'année dernière ; il projette une campagne intensive d'immunisation cette année comportant de cinq efforts séparés visant 40 millions d'enfants.
"
Tant qu'il reste un enfant non immunisé quelque part, il y a un risque pour tous les enfants," a dit Mohammed Belhocine, représentant de l'organisation mondiale de la santé (OMS) au Nigeria.
Le boycott nigérien avait présenté un obstacle important à une tentative globale, dirigée par l'OMS et l'UNICEF, visant à l'élimination définitive de la poliomyélite d'ici 2005. Des experts internationaux en matière de santé affirment que le but d'arrêter la transmission cette année est encore possible si les campagnes d'immunisation prévues atteignent un pourcentage élevé des enfants.