Bon il y avait l'épisode "prier pour quelqu'un nuit", maintenant la suite dans laquelle notre héros constate que la messe est bonne pour sa santé
Les voies du Seigneur, sont, dit-on, impénétrables. Nos camarades anglo-saxons sont en train de les rendre carrément imbitables avec deux études tout ce qu'il y a de plus contradictoires sur les bienfaits mais aussi les méfaits de la pratique religieuse, messe, prière et toutes ces choses. D'un côté (à Pittsburgh), c'est bon pour la santé ; de l'autre (une revue de cardiologie), les résultats ne sont pas très encourageants.
Commençons par la bonne nouvelle: la messe prolongerait la durée de vie. Autrement dit, la pratique religieuse accorde un rab de deux ou trois ans, selon les scientifiques de l'université de Pittsburgh, qui publient un article dans le numéro de mars/avril du Journal du collège américain de la médecine familiale. Bon, force leur est de reconnaître qu'il n'y a pas que la messe, il y aussi la pratique d'un sport et l'absorption régulière de cachets anticholestérol. Le sport, c'est de trois à cinq ans d'espérance de vie gagnée, les pilules anticholestérol, de deux ans et demi à trois ans et demi, et la pratique religieuse, répétons-le, de deux à trois ans. Imaginons donc faire du sport dans une église en bouffant de l'anticholestérol, voilà qu'on a gagné, estimation basse, 7,5 ans.
Réduction de stress. En fait, ça n'a pas grand-chose à voir avec le Très-Haut, mais plutôt, avance le directeur de l'étude, Daniel Hall, chirurgien, avec le fait d'appartenir à une communauté. Ce bon docteur ne craint pas de dire que la religion joue un rôle dans la réduction de stress, ou en tout cas, booste la capacité de chacun à faire face (aux aléas de la vie, etc.). «Etre dans un groupe religieux donne un sens à ta vie», dit le chirurgien. Bonne nouvelle.
Mais on comprend mieux le but ultime de cette importante étude dans l'estimation finale du coût de tous ces petits trucs pour prolonger son calvaire terrestre. 2 000 à 6 000 dollars pour de l'exercice régulier (inscription au Pétasse club, achats de matériel), 3 000 à 10 000 dollars pour la pratique religieuse (dons à l'église, achats de cierges) et de 4 000 à 14 000 dollars pour les anticholestérol (visite chez le médecin, achats des cachets souvent chers et à vie, qu'ils prolongent, donc on n'en sort pas).
On regrette un peu que ces bons médecins de Pittsburgh ne donnent pas d'autres trucs (gratuits) pour allonger son espérance de vie.
Enfin, on ne va pas bouder son plaisir, pour une fois qu'il n'est pas question de nous enjoindre d'arrêter la clope et la vinasse, on veut bien aller à l'église.
Mais d'un autre côté, et toujours aux Etats-Unis, qui n'en sont plus à une contradiction près, on publie une (autre) fort sérieuse étude sur les risques et les bénéfices de la prière collective, quand elle est destinée à une tierce personne.
Et à en croire l'article publié le mois dernier dans la revue américaine de cardiologie The American Heart Journal, le résultat n'est, il faut bien le dire, pas enthousiasmant.
Pontage artéro-coronarien. Pratique assez répandue dans ces terres farouchement croyantes que sont les Etats-Unis, la prière collective a donc intéressé un groupe de cardiologues, histoire de se demander si, à tout hasard, ils ne travaillaient pas pour rien. Ils ont donc mené une enquête auprès de 1 800 personnes sur le point de subir un pontage artéro-coronarien, en demandant à deux congrégations religieuses de prier avant l'opération. Les malades étaient divisés en trois groupes. Certains savaient qu'on allait prier pour eux, d'autres n'étaient pas au courant, et d'autres encore n'ont fait l'objet des prières de personne.
Résultat : ceux qui savaient que des inconnus allaient prier pour eux furent beaucoup plus inquiets avant l'opération, ils ont subi plus de complications et de nouveaux infarctus que la moyenne après. Bref, ce fut une catastrophe. Alors que, pour ceux à qui on n'avait rien dit, c'était kif-kif que des groupes de fidèles aient prié pour eux ou non. Ils étaient dans les pourcentages ordinaires des complications postopératoires.
Conclusion des cardiologues : quand on sait qu'on est si mal en point qu'il faut que des inconnus complets prient pour votre santé, forcément, le niveau de stress explose.
Note aux plus fervents de nos lecteurs, donc : quitte à prier pour quelqu'un, autant prier en silence. Faut-il le souligner, en ces temps tournés à l'extrême vers le religieux, on ne sait plus à quel saint se vouer.
Source
Mon conseil : détournez-vous des religions qui disent tout et son contraire, c'est mauvais pour votre santé mentale