Bonjour, et salut à toutes.
On a un peu déconné avec les photos, pas grave on segmentera le topic en deux si nécessaire.
Très intéressante cette discussion, j'aime bien les dauphins moi aussi.
Tous les cétacés ont en commun le comportement suivant :
assister la maman à mettre bas. La maman, ou une assistante sage-femme cétacé, remontera et maintiendra à la surface, durant des heures et se relayant avec d'autres si nécessaire, le nouveau-né afin qu'il puisse respirer. Ils font de même avec leurs blessés.
Ces comportements d'assistance sont indispensables à la survie de l'espèce, et explique avec facilité les (NOMBREUX) exemples de sauvetages d'humains par des dauphins de diverses espèces. Ce n'est pas plus mystérieux que cela. C'est pareil pour nous.
Pour l'histoire des requins c'est à peu près pareil : il est leur ennemi numéro un. Dès qu'un requin est aperçu dans les parages d'une troupe de dauphins, c'est la mise à mort du pauvre poisson cartilagineux.
Il ne fera pas long feu : les dauphins ont une maîtrise des mouvements et une vitesse d'exécution, endurance, une intelligence stratégique qui finiront par mettre fin à la vie du requin : de violents coups de becs répétés sur ses flancs, mort par éclatement des organes vitaux s'ensuivra.
Cependant, en conclure que les dauphins n'agiraient que par instinct dans ces comportements, alors que l'homme seul serait conscient de son entraide et altruisme, lorsqu'il s'engage pour terre des hommes ou médecins sans frontières, serait tout simplement gratuit.
Ce genre de comportements innés sont précisément ce que nous appelons chez l'homme l'amour maternel, l'amitié, le copinage, l'amour du prochain, etc.
Ils les partagent avec nous, très fortement, peut-être encore plus imprégnés que nous d'affection pressante entre famille.
Je ne blague pas.
Le comportement social humain est l'homologue du comportement chez le dauphin ou le chimpanzé, ou le chien, ou le rat.
Ces divers comportements sociaux je les définirais comme un nuage d'incertitude où s'entremêlent conscient et inné dans un fourmillement indescriptible de faux semblants, et la certitude
gratuite que nous les maîtriserions.
"Certitude de notre maîtrise" est une autre gratuité : la conscience est peut-être précisément ce processus si étrange et mystérieux qui nous incite à penser (croire) que nos sentiments conscients seraient si différents de ceux des autres espèces animales.
Après que, durant un plus d'un demi-siècle, nous ayons été formatés à nous méfier de l’anthropomorphisme excessif, la tendance actuelle serait plutôt un virage à 180°, et de considérer que RIEN ne nous permet de décréter qu’une quelconque différence fondamentale existe entre nous et les autres créatures intelligentes (=> se servant de leur intellect).
Pareil pour la conscience : rien ne nous permet d'affirmer qu'une souris serait moins "consciente" que nous... Si la conscience est quelque peu un "écho" entre nos différentes couches de mémoire, l'homologie entre mammifères est la règle à appliquer.
Pour ce qui est de cette(s) intelligence(s), on ne va tomber dans le piège des définitions, - c’est pas le propos du topic et ce serait bien problématique – mais la réduire à « faculté d’adaptation + variabilité de réponses aux contextes » permet au contraire d’élargir son domaine de compétence et de passer à autre chose, de l'insérer dans des réflexions et observations.
Dauphin = animal très intelligent ? Mais bien entendu !
Affirmatif. Avec son intelligence propre, son propre chemin évolutif, mais résolument extrêmement intelligent.
Peu importe comment on considère cet aspect de l’intellect, ni comment on aborde le problème en fait. Si l’on décide que l’ Homo est actuellement la créature la plus intelligente sur terre selon notre concept d’intelligence, dans tous les cas le dauphin (les cétacés en général) sont par conséquent, sous tous les aspects, à leur tour parmi les deux taxons les plus intelligents connus.
Il n’y a aucun anthropomorphisme dans cette affirmation : Ca fout des frissons d’observer un bon quart d’heure le comportement des dauphins en aquarium, tellement leur intelligence est visible à l'oeil nu ; rien que dans leurs mouvements et leur manière de se déplacer et éviter les objets dans l’eau, ou de les déplacer.
Baba_yaga a écrit:
Je pense que tu ne t'avances pas de trop dans ce sens, c'était un point que je voulais toucher vu le titre du topic. En fait, quand il est question de qualifier d'intelligence d'un autre organisme que l'homme ou les hominidés, on a souvent une sorte de "comparatif" avec l'intelligence humaine.
Petit exemple : ce chien XY est intelligent, il ramène la baballe à son maitre. Ce poulpe WZ est intelligent, il ouvre un flacon pour manger une langouste. Ce chimps KS est intelligent, il peint de l'art abstrait (exemple à Gino) ect ect.
Oui, je le pense aussi.
On compare à notre intelligence à nous car on n’a pas trop le choix. Nous sommes un peu les victimes de nous-mêmes.
Les exemples que tu donnes, c’est pas pour pinailler car je suis bien en phase avec vos réflexions, me semblent tout de même un mélange de différents comportements que l’on pourrait analyser, ils sont bien choisis.
Baba_yaga a écrit:
C'est clair que dans l'esprit des gens de tous les jours, ces actions sont qualifiable d'intelligence puisque il est facile de faire une relation entre "ce que fait l'humain" et "ce que cet organisme fait" de cette façon. Bah honnêtement, c'est tout à fait insuffisant de rester à ce stade de la réflexion et de cataloguer de cette façon. L'amalgame entre "mimer une action humaine" et observer l'intelligence d'un organisme n'est pas très heureux.
Je fais partie des gens de tous les jours moi ! Mes oreilles sont de mon père, mes yeux de ma mère, mais tu peux disposer et jouir du reste.
Je qualifie à mon tour toutes ces actions
d’intelligentes, pour une simple raison : le fait de pouvoir être dressé est une caractéristique de l’animal usant de son intellect, avec faculté de modelage de celui-ci. De même que "l’imitation" [de l’action de l’autre].
Le penchant pour imiter est précisément un des moteurs du développement intellectuel/appris du primate. Opposé à nos comportements plus fortement hérités, réflexes, ou même réflexes conditionnels.
Je ne sais pas si tu te sens comme faisant partie des gens de tous les jours ou de toutes mes nuits, mais pour la pieuvre je pense pareil qu’eux : il est indéniable que la pieuvre réfléchit, se sert de son intellect, pour ouvrir le flacon. Tu proposes la même expérience à un enfant de 3 mois et il n’y arrive pas. Il y arrivera vers 6 ou 7 mois, lui aussi la première fois après environ 1/2 heure d’essais et de réflexion sur ses échecs/tentatives.
La seconde fois il le fera plus vite, la pieuvre aussi, la troisième fois encore plus vite… et la pieuvre aussi.
Je doute cependant fortement qu’un lézard arrive à faire cela pour attraper un insecte enfermé dans un bocal à son échelle. Il n'y arrivera pas avant la Saint-glinglin.
Ce genre de comparaisons permettent d’affirmer qu’en effet, la pieuvre (et les autres céphalopodes par déduction grossière) sont exceptionnellement intelligents, non seulement par rapport aux autres invertébrés mais aussi par rapport aux mollusques en général.
Les seiches que l’on rencontre parfois dans les plages, quelques secondes avant qu’elles filent comme l'éclair, ont elles aussi des facultés intellectuelles du même ordre, - mais sont très difficiles à garder en captivité et à observer.
Certains reportages sur ces seiches sont spectaculaires, ils font frissonner lorsqu’on observe comment la seiche se déplace au rythme de sa proie, en changeant constamment de couleurs, puis va derrière un rocher, calcule à quel moment sa proie ira passer derrière (projection spatiale, anticipation, abstraction entre présent et futur tenant compte de la vitesse de déplacement de sa proie) et se lance sur elle au moment précis où elle émerge de l’autre côté du rocher.
C’est plus que surprenant d'ailleurs, ça fait même dresser les cheveux sur la tête.