Archie Cash a écrit:
Je regrette, si pour avoir trop poileaucuté sur le dernier post de Pyne Duythr, cette discussion s'est arrêtée. Mea maxima culpa si j'ai trop évacué ici, avec une apparence de négation de la possibilité d'IA - c'était pas mon intention.
Arf! J'ai pas repondu parce que je ne me suis pas connecte au forum apres avoir pondu le post auquel t'as repondu et a propos duquel tu penses avoir poileaucuter (si, une fois, mais j'ai pas eu le temps de lire quoi que ce soit).
jojo a écrit:
Ce qui m'intéresse c'est connaitre si ce que je fais est utile ou non. Si étudier la philosophie à l'aube d'une révolution ontologique par la technique est utile.
La philosophie est un resto qui propose un menu de 50.000 pages mais rien a bouffer. Bon, soyons honnetes: y'a pas que du vent rectal et des branleurs en philosophie. Y'a aussi des gens qui ne se contentent pas d'aligner des commentaires a la mords-moi l'noeud sur des commentaires a la mords-moi l'noeud a propos de commentaires a la mords-moi l'noeud au sujet de textes a la mords-moi l'noeud souvent aussi superfetatoires que les commentaires a la mords-moi l'noeud qui les honorent. Y'a par exemple des Dennett, des Bouveresse, des Giorello, des Maudlin et ma concierge. Fort heureusement. Des individus qui, en general, savent de quoi y causent, qui ont quelque chose a dire et qui, contrairement a un nombre astronomique de leurs confreres, le font sans noyer la vacuite de leurs propos merdiques dans de la branlette aussi hermetique que verbeuse. Bref. Mais avec des expressions comme "revolution ontologique", t'es bien parti pour te fondre dans le moule dans lequel les clones-philosopheux ont ete chies a la chaine. Alors juste un conseil a deux balles: passe un BEP de coiffure, ce sera plus utile, surtout a l'aube d'une revolution ontologique par la technique.
Citation:
J'ai l'impression que la chose la plus importante est de sauvegarder l'écosystème en attendant cette révolution, qui rendra aussi saugrenue la philosophie que la théologie l'est pour moi.
La chose la plus importante, c'est la loi 3B+A: Boire, Bouffer, Baiser et Aimer.
Citation:
Et vous, que faites-vous?
J'applique la 3B+A.
Archie Cash a écrit:
Pyne Duythr a écrit:
Ta ta ta. Ta question etait differente. Tu parlais d'ordinateur et non de PC, et tu parlais d'interaction avec lui-meme et non de modifications de son hard- software. Pas grave.
Oui, j'aurais pu préciser "interactions avec lui-même,
modifiant sa structure et/ou
modulant les réponses** ultérieures face à un problème similaire". Voire un autre truc différemment formulé. Je suis navré mais tu ne peux pas me reprocher des métaphores sur le vivant qui ne s'appliquent pas exactement aux systèmes électroniques
J'te reproche que dalle. Je t'ai fait remarquer que t'as change de formulation apres que je t'aies repondu. C'est tout. J'ai ensuite repondu brievement a ta deuxieme formulation. C'est tout aussi.
Citation:
Je parlais donc indifféremment de PC, Mac ou autre système d'ordis dontj'ignore les différences.
Il ne s'agit pas de differences liees aux systemes d'exploitation les plus diffus, mais de differences 1) de type structurel (et, disons pour faire court, "syntaxique"), 2) de type architectural et/ou 3) de "support materiel". C'est pas pareil. J'veux bien qu'on en cause (aspect "abstrait" commun a tout type d'ordinateur, et aspect "concret" relatif aux realisations physiques de l'aspect abstrait), mais - au moins pour la partie que je connais un peu - c'est a tes risques et perils. ;-)
Citation:
Peu importent les détails de ce genre en l'état de la discussion qui démarrait. Dans mon dernier post j'ai pris PC comme j'aurais pu prendre autre chose. M'en fous complètement, ce n'était pas une dérobade. Et même si tu peux me rétorquer que leur structure est profondément différente, m'en fous totalement tant que quelques points ne sont pas précisés clairement.
T'as tort de t'en foutre. Mais on peut vivre sans. Donc, no problemo.
Citation:
Ce qui [m']importe dans cette discussion est l'analogie "computers, ou traitement informatique" comparé/assimilé à "intelligence neuronale" (humaine ou d'autres espèces). Que je récuse en l'état de mes connaissances, et rien d'autre.
C'est bien. Mais il est difficile de recuser ou de justifier des affirmations "fermees" sur des choses dont on ne sait presque rien. J'exagere a peine. Je prefere donc formuler, alimenter et, parfois, suivre des hypotheses temporaires testables (du moins en principe), potentiellement constructives donc plus "modestes". Chacun son truc. Les batailles rangees entre chapelles et "courants de pensee" - ou l'argumentation (?) ressemble a s'y meprendre a de l'exegese theologique ou a des echanges de slogans -, je les laissent a ceux qu'ont du temps a perdre et, bien sur, aux branleurs patentes. C'est pas c'qu'y manque. Bref. C'etait mon prolegomene a l'horticulture martienne.
Citation:
Bien évidemment, si c'est cette analogie que tu veux démontrer probante, c-à-dire proposer que les "ordis" au sens large sont "intelligents", moi je veux bien en discuter. Allons-y avec ce que tu proposes. Si c'est pinailler pour pinailler, vu les difficultés inféodées aux concepts que ce genre de discussions amènent, si tu veux. Mais alors propose-le clairement en prologue.
Prologue? Ca s'bouffe? J'ai pas exprime mon opinion sur le sujet, j'ai rien propose et il est peu probable que je le fasse. Quant au pinaillage, ben, en fonction de ce que l'on entend par ce terme (ici pejoratif), c'est parfois necessaire (par exemple: une simulation n'implique pas forcement un isomorphisme). Que cela te plaise ou non, poils au fion.
Citation:
Je commente les propositions que je capte sans problème, les autres je m'abstiens.
G: "echanges electroniques et thermiques entre composants avec alteration des processus "
Ca c'est [une partie du fonctionnement même d'] un système électronique que tu proposes, non ? Tu conviendras que, même si cela te paraît répondre à ma remarque rapidement formulée, il ne répond pas positivement à une analogie avec intelligence neuronale.
Je te rappelle qu'un caillou a aussi des échanges thermiques avec les cailloux juxtaposés. Un caillou altère aussi les autres cailloux par frottement, etc. Ce n'est pourtant pas assimilable à des traits d'intelligence.
C'est un chouilla different. Mais peu importent ici les details. Ce qui est important - et c'est justement ce que voulait souligner la phrase (ainsi que quelques autres) que tu viens de commenter -, c'est que parler d'"interactions avec soi-meme" n'est pas un critere de demarcation suffisant (il est necessaire, j'dis pas l'contraire) entre ce que t'appelles "intelligence neuronale" et ce que d'autres appellent "intelligence artificielle". Pas plus que l'"auto-reference simple" d'ailleurs. En passant, je n'utilise que rarement le terme "intelligence" parce que j'sais pas c'que c'est. Je prefere parler de "comportements intelligents", de "fonctions cognitives", etc., expressions qui sont un peu plus facilement definissables, sectorialisables et un peu moins ambigues. Et puis "intelligence neuronale", ca veut dire quoi? Ca veut dire "intelligence exudee par les neurones"? Soit. Mais c'est quoi cette "intelligence" exudee par ces neurones? Se gratter les couilles, est-ce une manifestation d'"intelligence"? Et un reseau de neurones (artificiels ou semi-artificiels) accomplissant une tache dite "de haut niveau" a peu pres comme le ferait un humain ou un animal exude-t-il egalement de l'"intelligence neuronale"? Si oui, l'expression "intelligence neuronale" est aussi utile qu'un tire-bouchon l'est pour faire la vaisselle. Si non, est-ce a dire que l'"intelligence" (peut importe ce que ce terme signifie) depend de son support materiel (ici biologique i.e, a fortiori, neurones "biologiques") et n'est donc pas simulable, voire reproductible, meme en principe, sur tout autre support? Si oui, ben, soit¹ l'"intelligence" est quelque chose qui met en jeu des processus non-calculables (c'est ce que soutiennent - pour l'instant de facon aussi peu convaincante que la prose d'un arracheur de dents avant son macabre rituel oral - des types comme Penrose), soit¹ l'"intelligence" est quelque chose qui a trait aux vitalismes tant cheris par nos amis creationnistes & co. Cool. Arf!
/¹: y'a d'autres options, bien sur, mais puisque l'honnetete intellectuelle n'est pas mon fort, je n'en dirai mot. Arf!Citation:
G: Un dernier exemple: un programme genetique est un programme capable de se modifier lui-meme disons en fonction de son histoire; un tel programme a l'etape t est different du meme programme a l'etape t + k.
Je ne vois pas trop ce que "programme génétique se modifiant lui-même" vient faire dans cette discussion
Putain, mais quel plouc ce Archie Cash! Tu piges vraiment que pouic, bordel! Toute une education a (re-)faire! J'sens qu'on est repartis pour un tour de "Apres les dimensions, la programmation evolutionnaire et les machines evolutives". Arf! Bref, un "programme genetique" est un programme informatique evolutif...
Note de la redaction: Archie Cash, ta remarque a-cote-de-la-plaquiste a lourdement remis en jeu l'evaluation initialement positive de ton test de Turing. Arf!Citation:
Ne le prends pas mal, mais je n'ai pas trop envie de découper les mots en quatre sur le fonctionnement des ordis, que je connais peu, et celui du cerveau, que je connais pas mieux, ni sur le fonctionnement du génome, que je ne connais guère mieux. Je je te laisse donc l'entière liberté de considérer que le "programme génétique" se modifie lui-même... Rien à redire (si, il y aurait bien à redire - ne serait-ce que sur le peu de pertinence du terme "programme" appliqué à génome) car c'est ton droit de formuler les choses à ta manière. Mais je ne considère pas intelligent le code ADN, ni sa manière de se modifier au cours du temps. Pas plus qu'une branche d'arbre, qui se modifie aussi elle-même selon son histoire et les saisons.
Arf! Ais-je parle d'intelligence? Non. J'ai juste fait remarquer - je me repete - qu'utiliser le critere "interactions avec soi-meme" est insuffisant, voire inoperant, lorsqu'il s'agit de demarquer un comportement cognitif humain ou animal d'un comportement cognitif artificiel. Quant aux modifications de la branche d'arbre, ben, ce que l'on peut en dire n'est pas completement disjoint de certains trucs en IA. Un peu d'imagination, bordel!
Citation:
Pyne Duythr a écrit:
il s'agit de machines (aujourd'hui equivalentes seulement en partie a des machines de Turing) qui font sur leur propre hardware ce que font les programmes genetiques avec leur propre code.
Que font les programmes génétiques sur leur propre code précisément ? Ce point m'intéresse particulièrement.
Il me semble que tu es en train d'extrapoler "code génétique" avec je ne sais trop quoi... Hardware, software, intellect ? Hum. Peut-être que nous ne partageons pas les mêmes compréhensions du point central de cette discussion. Il faudrait alors commencer par éclaircir cela, car je suis plus que perplexe par ton dernier post.
C'est toi qui extrapole, poils a la systole. En informatique (au sens large, donc en incluant l'IA), un "programme genetique" recouvre en gros deux acceptions. La premiere est {programme genetique} = {algorithme genetique} = {programme evolutionnaire ou evolutif} = {programme utilisant un schema de type neo-darwinien pour resoudre un probleme}. La deuxieme est {programme genetique} = {programme evolutionnaire ou evolutif} = {programme capable de modifier son propre code, donc, disons, sa propre structure syntaxique, selon un schema de type neo-darwinien}. Plus clair? Bon, a present, il existe egalement des machines (assimilables en grande partie a un ordinateur, voire completement dans un nombre pour l'instant assez restreint de cas) dites evolutionnaires ou evolutives qui font sur leur hardware ce que font les programmes genetiques sur leur code. En d'autres termes, une machine evolutionnaire est capable de modifier sa structure "hard" selon un schema de type neo-darwinien. Juste un tout petit exemple devenu aujourd'hui un classique:
The Golem Projet.
Citation:
Pyne Duythr a écrit:
Ici il n'est pas question d'associer "intelligence neuronale" a "puissance de calcul": y s'agit de dire que plus la puissance de calcul est elevee, plus les simulations, voire les reproductions, seront efficaces et indifferentiables par rapport a l'objet considere. En effet, le raisonnement est a peu pres le suivant: tout processus de traitement de l'information est un processus computationnel => puissance de calcul elevee => capacite de simulation reelle (= sur une machine de von Neumann ou connexes) elevee => difficile, voire impossible, de faire la difference entre l'objet simule et sa simulation.
M'excuse Pyne Duythr, m'excuse humblement, mais dans la discussion avec Jojo et Zartregu, il était manifestement, et plus qu'implicitement, question d'association et amalgame entre
"intelligence neuronale" et "puissance de calcul"... Peut-être n'avons-nous pas le même topic sous les yeux ? Ni les mêmes phrases écrites ? J'en doute.
As-tu lu le texte de Yudkowsky qui etait le sujet du topic? As-tu pige le post de Zartregu? A-t-on lu le meme thread? J'en doute, en effet. Suite a une remarque de jojo le surdoue, t'as parle d'"intelligence neuronale" versus "intelligence artificielle", c'est vrai, et jean_louis t'a suivi, c'est vrai aussi, et c'est votre droit le plus strict, mais est-ce une raison suffisante pour plier le sujet du topic - qui est, je le rappelle, "la singularite technologique": il inclut les questions relatives a ce qu'est l'"intelligence", mais ne se resume pas a ca, que non - a tes desirs, tes definitions persos et a ta grille de lecture? Non mon vieux, c'est pas une raison. Ou plutot: c'est pas une bonne raison, poils au fion. Viens ici qu'j'te file une bonne baffe. Viens. N'aies pas peur. Ca va te plaire. Tu verras. Arf!
Citation:
Si tu veux amener des éléments sur ce que tu redéfinis, ce sera un plus intéressant, bien entendu.
Pour l'instant, j'ai strictement rien "redefini". J'ai seulement expose (arf!) quelques points en reponse a d'autres points (arf!). De facon aussi legere que tous les autres intervenants de ce topic. Je n'ai d'ailleurs apporte aucune contribution personnelle argumentee (= mon avis) sur le sujet, quel qu'il soit, si ce n'est une tres breve appreciation negative de certaines theses "singularistes". D'ailleurs, pas trop le temps de faire plus. Pas vraiment envie non plus, poils au cul.
Citation:
Par ailleurs, dans ce que j'appelle intelligence (animale/neuronale), un des signaux les plus flagrants pour distinguer un intellect atomique (tel que celui de la fourmi), d'un autre plus élaboré (tel celui du chien), est précisément la variabilité des réponses comportementales du dernier. D'où je t'invite à te pencher sur les mots que j'ai soulignés en gras dans ton paragraphe.
Je t'invite a te mettre un peu au parfum de ce qui se dit, et se fait, en IA et connexes plutot qu'a souligner des mots en gras. Tu pourras alors constater 1) que le projet de
Dartmouth a en grande partie echoue (sans pour autant tarir le flux des idees et des solutions (meme partielles) en IA, au contraire, mais en freinant certains enthousiasmes quelque peu excessifs voire inconsideres) => l'IA d'aujourd'hui n'est plus celle de grand papa meme si la plupart des questions restent plus ou moins les memes² et 2) que ce que tu decris ci-dessus, tout comme ce que tu as decrit ici:
Citation:
L'intelligence neuronale permet, par exemple, d'élaborer des stratégies simples ou complexes, de feinte ou de bluff (c-à-dire une sorte de comportement/information mensongers) dans le but de tromper un poursuivant. Stratégie/réponse variable à une stimulation variée, directement relative à l'émotion procurée par l'environnement.
existe deja en IA, meme si de facon encore tres insatisfaisante. Mais bon, on en n'est qu'au debut de l'IA, poils au bras. Ainsi, la reponse (que j'avais deja donnee de facon tres concise a ta deuxieme formulation) a:
Citation:
Qu'en est-il des machines de Neumann en ce domaine bien précis et particulier de l'intelligence animale : les stratégies/réponses modulées, le bluff - le mensonge, et l'objectif/but ?
est "les machines de von Neumann, et un tas d'autres machines virtuelles ou non, ne s'en sortent parfois pas trop mal; mais peuvent mieux faire, beaucoup mieux". (Si tu veux te tenir au courant de l'actualite de l'IA, tu peux consulter par exemple la section "
Du cote des labos" du site "Automates Intelligents". C'est en francais et ca bouffe pas d'pain... mais evite les articles de fond: certains sont a chier et truffes de charabia des plus douteux.) En passant, une machine de von Neumann est l'architecture standard des ordinateurs courants. En deux temps et trois mouvements (= en tres gros), c'est un bidule consitue de deux trucs: une memoire et un processeur (un executeur). C'est une instance reelle - = une realisation reelle, donc inevitablement restreinte - de machine de Turing (une machine de Turing est un modele abstrait de calcul (calcul pris au sens le plus large possible)). Mais ce n'est pas la seule instance possible - j'ai du, je crois, en parler un peu quelque part dans ce forum, mais j'sais pu ou -, loin de la, meme si, deja telle quelle, elle est beaucoup plus riche qu'on ne l'imagine.
/²: independemment des questions que se pose l'IA (simulation ?= reproduction, simulation ?=> isomorphisme, penser ?= calculer, etc.), faut aussi peut-etre preciser que l'ordinateur dit numerique (bref un truc plus ou moins comme ton PC) est aujourd'hui un outil d'une puissance experimentale sans precedent: si t'estimes qu'un reseau de neurones (biologiques) ne repond qu'a des stimuli par paires, tu peux programmer ton ordinateur pour le verifier; si l'acquisition du langage suppose une certaine representation des symboles dans le cerveau, tu pourras programmer ton ordinateur (ou du moins, essayer) et tester ton hypothese; etc., etc., etc.. Plutot sympa. Meme si faut evidemment le faire avec precaution (jusqu'a preuve du contraire (au cas par cas), un modele - version alternative ici- n'est pas (forcement) le phenomene qu'il est cense capturer).KarlMarx0 a écrit:
Quand à l'IA en pratique, telle qu'elle existe en 2007, dans la vie de tous les jours, il me semble qu'il n'y a pas grand chose à dire.
Disons plutot que, cote utilisateur, elle est presque partout (de facon assez discrete), mais que ses realisations "pratiques" - souvent des systemes experts ou connexes qui, au mieux, ne capturent qu'une fonction cognitive, voire, le plus souvent d'ailleurs, un seul aspect de cette fonction cognitive - sont aujourd'hui encore assez eloignees des buts que l'IA s'est fixes. Mais comme tu dis ensuite, y'a des trucs tres tres interessants dans les labos, mais pas que depuis hier. Disons qu'y'a deux IA, bien qu'elles soient loin d'etre disjointes: y'a celle qui vise a simplifier la vie des utilisateurs dans leurs taches quotidiennes (creation de bidules specifiques dits intelligents), et y'a celle dont le but est de creer un truc qu'on appelle penser sans vraiment savoir ce que c'est. La seconde nourrit la premiere. Parfois, c'est l'inverse.
Citation:
Certes, on a fait beaucoup de progrès il commence à y avoir des trucs intéressant dans les labos, mais en pratique pour les utilisateurs que nous sommes quasiment rien :
- traduction automatique, rien
La tache s'est revelee beaucoup plus ardue que prevu, c'est vrai, mais y'a pas "rien": y'a ce qu'on appelle la "traduction assistee", cad l'antichambre d'une authentique traduction automatique.
Citation:
- transcription voix texte, rien
Le "speech2text" est lui aussi un truc tres ardu, mais y'a pas "rien". Juste un exemple commercial:
SpinVox. Assez bien foutu, meme si pas toujours satisfaisant.
Citation:
- reconnaissance automatique d'écriture manuscrite, rien
Ici aussi, y'a pas "rien" (puisqu'on cause utilisateurs, cf. p.e.
UniPen).
Citation:
Il me semble que pour le moment nos progrès en IA, ne suivent pas l'évolution de la puissance de calcul.
C'est vrai. Mais cela n'est qu'une coincidence. En fait, ce sont les problemes rencontres qui sont conceptuellement beaucoup plus compliques que ce qu'esperaient les grands-peres de l'IA. Le traitement du langage naturel - problemes de traduction, de speech2text et de reconnaissance que tu viens d'exposer - en est un excellent exemple (c'est peut-etre meme l'archetype de l'exemple loin d'etre simple a resoudre). Croiser des dictionnaires dont les tokens peuplent les sommets de graphes reprsentant des regles de grammaires - j'exagere un peu - s'est revele insuffisant: le langage naturel est par exemple a l'aise dans la polysemie (parfois bordelique) et fait allegrement du saute mouton dans ce que les logiciens et les linguistes appellent les "mondes possibles". La "raison" est beaucoup plus facile d'acces, entre autres grace aux consequences des theoremes de completude (en particulier celui de Goedel-Herbrand qui dit en tres gros que tout raisonnement mathematique est "mecanisable"). Le langage naturel, ben, in fine, on sait pas encore exactement c'que c'est et comment qu'ca marche dans tous ses details. Bref, chi va piano, va sano e va lontano.
Archie Cash a écrit:
Pyne Duythr a écrit:
tout processus de traitement de l'information est un processus computationnel => puissance de calcul elevee => capacite de simulation reelle (= sur une machine de von Neumann ou connexes) elevee => difficile, voire impossible, de faire la difference entre l'objet simule et sa simulation.
C'est peut-être ta vision de ce qui est en question ici, peut-être même est-ce ta vision de ce qu'est l'intelligence. Ce n'est pas la mienne.
Ce n'est pas exactement la mienne pour plusieurs raisons. Juste trois. Une minimaliste (ou honnetete-intellectualiste, je pouffe!), une disons semantique, et une autre factuelle. (i) La "minimaliste": j'evite d'utiliser les termes et les concepts que je ne sais pas definir; l'"intelligence" en est un. (ii) La "semantique": je ne superpose pas forcement le sens de ton commentaire au contenu de la phrase auquel il se refere; la phrase quotee expliquait non pas ce qu'est ou n'est pas l'intelligence, mais le raisonnement qui conduit les acteurs d'une certaine forme d'IA forte - dont quelques "singularistes" - a penser qu'une puissance de calcul suffisamment elevee permettra de simuler un cerveau, puis plusieurs en meme temps. J'adhere en grande partie a ce raisonnement (sans forcement penser que "simulation" soit equivalente a "reproduction"... simplement parce que pour l'instant, dans ce cas precis, j'en sais rien). (iii) La "factuelle": je pense qu'un cerveau (excroissances sensorielles comprises) est une machine a traiter de l'information (comme tout et n'importe quoi d'ailleurs); bien que la puissance de calcul ait un role tout sauf negligeable dans ce traitement de l'information, un cerveau semble se differencier d'un calculateur traditionnel (une machine de von Neumann standard) principalement par son architecture et/ou par la facon de gerer l'information qu'il est cense traiter... meme s'il y aurait beaucoup de choses a dire. Il existe toutefois des approches moins "rigides", comme l'approche connexionniste (ce n'est evidemment qu'un exemple parmi beaucoup d'autres), qui tentent, justement, d'imiter les structures cerebrales (et neuronales) des animaux, humains compris, par exemple par des reseaux de neurones dynamiquement configurables, et de parcourir d'autres chemins que ceux qui ont mene a l'elaboration de ton joli PC. Etonnant, non? Arf!
Bref, la seule chose qui me semble digne d'interet, c'est l'expression "laisser de marbre". En effet, peut-on parler de "pensee" (en se referent evidemment de facon tres vague - et tres anthropocentrique faute de mieux - a cette activite encore tres mysterieuse et difficilement definissable) sans tenir compte par exemple des
emotions (cf p.e. aussi les choses - parfois discutables - proposees par
Minsky)? Si l'on veut simuler, voire reproduire, ce qui se passe chez l'homme et bon nombre d'animaux, ma reponse est plutot non. "Penser", chez l'homme et les autres animaux, n'est pas equivalent a naviguer de facon "traditionnelle" dans la realisation d'un systeme formel, meme extremement complexe et enchevetre: nos emotions - et d'autres bidules-processus - participent a l'elaboration de la (de notre) pensee. Les neurosciences, la psychologie cognitive, l'"economie cognitive" - et tout un tas d'autres trucs - l'indiquent tres clairement. Algorithmiser des emotions - et ces autres bidules-processus - permettra sans doute de mieux approcher la "pensee" telle que nous la cernons intuitivement aujourd'hui. Si, par contre, il s'agit de creer des formes de pensee disons non-anthropomorphes (en supposant que l'on reussisse a definir de facon la moins ambigue possible ce que pourrait recouvrir cette expression et en supposant que l'on soit alors capable de reconnaitre ce que cette meme expression est censee definir) ou des morceaux (plus ou moins gros) de pensee, alors non, pas necessaire de recourir aux emotions. C'est en grande partie de qui se fait deja dans certains secteurs de l'IA (qui vont des systemes experts aux systemes de reconnaissance (des formes, du langage naturel, etc.), en passant par le diagnostique medical et des experiences disons "plus abstraites", j'en passe et des meilleures). Bref. Je crois que la substance de cette deuxieme reponse est intimement liee a la definition de la vie (pas moins ambigue que la definition de "pensee", c'est vrai), donc a ce qui se fait deja, et a ce qui se fera, en VA (vie artificielle) et en {VA} ∩ {IA}. Evidemment, tout, ou presque, est encore a faire, bien qu'il y ait deja pas mal de resultats aussi forts et encourageants que, parfois, suprenants. Bref, nous n'en sommes qu'au debut. Continuons le combat. "
I'm [...] a pocket calculator." (
Kraftwerk) Arf!
Bon, recentrons le debat qui, comme trop souvent, est parti en couilles (ce long post pour ne rien dire en est une preuve eclatante). Or donc: manger du poisson et des crustaces rend-il plus intelligent?