Etude PISA: les élèves Français n'améliorent pas leur scoreNOUVELOBS.COM | 04.12.2007 | 18:44Le niveau d'éducation des élèves français de quinze ans est en baisse selon la dernière étude PISA, même s’il reste dans la moyenne des pays de l’OCDE. La culture scientifique est l’un des points faibles des élèves de l’Hexagone. Comment y remédier ? Il n’y a pas de recette miracle, selon cette vaste enquête.Que sait un élève français de 15 ans comparé à un Canadien, un Belge, un Finlandais ou un Coréen du même âge ? La dernière étude PISA montre que la France se situe dans la moyenne des 30 pays de l'OCDE pour le niveau d’éducation de ses élèves de 15 ans, en légère baisse par rapport aux résultats précédents, passant sous la barre des 500 points sur 1000.
Tous les trois ans depuis 2000, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l'OCDE évalue la compréhension de l'écrit, la culture mathématique et la culture scientifique des élèves des pays membres de l'OCDE ou non (57 pays et 400.000 adolescents au total pour PISA 2006).
La Finlande et le Canada sont parmi les cinq meilleurs pour chacune des trois disciplines testées avec des scores nettement supérieurs à la France, sans toutefois être excellents (l'équivalent d'un 11.5 sur 20). La Corée et la Nouvelle-Zélande se distinguent également. Les Etats-Unis sont en queue de peloton.
Focus sur les sciencesL'étude publiée aujourd'hui met l'accent sur la culture scientifique. La France y obtient son moins bon rang par discipline, 19ème (contre 17ème en maths et en "français"). L'étude révèle aussi des caractères originaux de notre système scolaire. Il existe une forte proportion de "mauvais" élèves: 22% n'atteignent pas le second niveau de compétence sur une échelle en comptant 6 (la proportion est de 4% en Finlande). Les bons élèves (atteignant les niveaux 5 et 6) ne sont pas si nombreux que le discours élitiste le laisserait penser : 8% seulement, ce qui est dans la moyenne. Les efforts devraient donc porter sur les élèves en difficulté pour améliorer notre rang.
Le particularisme françaisLa variété des questions posées) permet aussi de voir que les élèves français savent mieux «utiliser» un outil qu’«expliquer » (1. «Aurait-on une méthode pédagogique spécifique ?», s'est interrogé Eric Charbonnier, faussement naïf, membre de la direction de l'Education de l'OCDE, lors de la présentation de ces résultats à la presse. Pire, les connaissances spécifiques en physique, vivant ou Terre sont assez médiocres avec jusqu'à trente points de moins en physique par rapport à la note globale.
Autre trait français, déterminé par un questionnaire supplémentaire, le plaisir apporté par les sciences est supérieur à la moyenne. Mais cela ne se traduit pas en motivation au cours des apprentissages, où nos scores sont en deçà de la moyenne des pays de l'OCDE. Les Français ont des a priori positifs pour la science mais ne l'aiment pas à l'école...
Garçons et filles : les différences demeurentL'étude confirme que les garçons sont meilleurs en maths et les filles meilleures dans la compréhension de l'écrit dans les pays de l'OCDE (comme en France). Pour la culture scientifique, la supériorité des garçons est moindre. Les filles sont même meilleures dans l'identification des faits scientifiques, mais moins bonnes dans l'explication des phénomènes. Elles connaissent aussi plus de généralités sur les sciences que les garçons.
Pas de recettes miraclesAu final, l’étude PISA ne dégage aucune recette miracle. Aucune corrélation n'a été montrée entre les performances du système éducatif et les choix politiques (dépenser plus, augmenter les heures de cours...). L'étude pointe aussi que les résultats sont assez stables depuis six ans alors que les investissements dans l'éducation ont augmenté de 40% sur cette période. L'impressionnante quantité de chiffres tirées de l'étude laisse de côté des paramètres aussi importants que la pédagogie, la formation des enseignants, le soutien scolaire... Autant de paramètres qui distinguent par exemple nettement la Finlande et la Corée, qui ont pourtant des performances identiques.
Les spécialistes de l'OCDE notent tout de même qu'il y aurait tout avantage à être équilibré dans les matières (maths, science, lettres), éviter les orientations précoces et surtout à assurer la réussite scolaire quelque soit le milieu socio-économique d'origine des élèves.
David Larousserie
Sciences et Avenir.com
(04/12/07)(1) Cinq types de connaissances (démarche scientifique, physique, Vivant, technologies, Terre/Univers) et trois compétences (identifier les questions scientifiques, expliquer des phénomènes et utiliser des faits scientifiques) ont été mesurés.