J'avais pas eu le temps de lire la publication.
J'ai retenu ceci actuellement, au sujet de l'analyse génétique de la population introduite de
P. sicula qui aurait remplacé l'espèce endémique
P. melisellensis :
Citation:
Fig. 5. Neighbor-Joining tree of Jukes-Cantor distances derived from a concatenated alignment of partial mitochondrial 12S rDNA and 16S rDNA sequences, showing phylogenetic relationships among a selected number of populations of P. sicula and P. melisellensis including individuals from the two populations studied here. The tree includes previously published data (13, 14) retrieved from genbank. Lizards cluster according to species and the populations from Pod Kopi[icirc]ste and Pod Mr[icirc]caru are identical and P. sicula. This suggests that the original species inhabiting Pod Mr[icirc]caru (P. melisellensis) has gone extinct on this island. Newly sequenced P. melisellensis specimens were from Pasadur on Lastovo Island. Only bootstrap values [mt]70% are shown. Populations sampled in this study are indicated in bold.
Bé, comme ça à première vue, le passage en rouge n'est pas pertinent : que l'ADN mitochondrial identique entre la population introduite dans une île, et celui d'une population mère dans l'île d'à côté (3,5 km de distance) soient +/- identiques, est tout à fait compréhensible étant donné que l'ADN mitochondrial se transmet chez la plupart des animaux uniquement par la mère - à l'identique - modulo les variations moléculaires possibles mais qui ne surviennent pas significativement en 30 générations. C'est justement entre autres par ces variations que peuvent s'évaluer des distances de séparation entre espèces, sur une échelle de temps géologique.
Pour ce qui concerne l'extrait en bleu, idem que précédemment : si l'espèce endémique
P. melisellensis a disparu (ce qui est possible ! Surtout si aucun lézard de cette espèce n'a été retrouvé... ) , cela n'exclut pas une hybridation entre
P. Sicula et
P. melisellensis par une copulation d'une des 5 femelles P.sicula avec un mâle P. mellisellensis autochtone, ce qui a pu donner toute une nlle génération d'hybrides à ADN mitochondrial de P. Sicula, mais ayant hérité (pourquoi pas ?) des valves digestives (en a-t-il d'ailleurs ?) de son papounet
melisellensís .
Bref... Faut encore approfondir.
Me semble que toutes les hypothèses n'ont pas été écartées par ces chercheurs. D'autant moins que des cas d'hybridation naturelle au sein du genre
Podarcis ont été étudiées et documentées, dont notamment et justement entre
P. sicula*P. melisellensís (Gorman et al. 1975) qui sont des espèces très très apparentées.
http://webpages.icav.up.pt/PTDC/BIA-BEC ... amprep.pdfextrait :
"Within the genus Podarcis, only three cases of natural hybridization, documented by allozyme data, are known. The first is a population of P. melisellensís from the Adriatic island of Pod MrÏcaru (Dalmatia) (Gorman et al., 1975). In this case hybridization and introgression were strongly suspected, as this population is characterized by two alleles electrophoretically identical to alleles found in P. sicula. The second case is that of some populations of P. sicula and P. raffonei from the Aeolian Islands (off NE Sicily)... [,...] Nous avons donc :
- 5 couples de lézards P. sicula issus d'une île à 3,5 kilomètres de distance introduits dans une île Pod Mrčaru où la seule espèce endémique est Podarcis melisellensís .
- Puis des chercheurs qui découvrent, en 2004, que (voir l'article de 2008 pour les détails anatomiques)... car entre temps guerre des balkans, etc. etc.
-
MAIS, en 1975, déjà une équipe dirigée par Gorman, décrit l'hybridation entre P. sicula et melisellensís dans la même île...
Mais dans l'article d'Anthony Herrel, AUCUNE référence à Gorman, ni même aux cas d'hybridation de P. sicula et particulièrement avec
mellisensis qui sont documentés, dont celui avec
mellisensis justement dans la même île ??
Tout ceci ressemble soit à une farce bien gambergée, soit plus probablement à une publication scientifique de merde de plus, par une équipe qui en publie 8 par année, dont seule la conclusion extrêmement sensationnaliste l'a fait sortir de l'anonymat. Je lance le pari que cette valve dans l'estomac du lézard n'est pas plus un nouvel organe d'herbivore, apparu en moins de 35 générations, que la démonstration de la tendance des auteurs de l'article à publier industriellement.