Salut Arnold Layne.
Ton nom me dit vaguement quelque chose, mais c'est flou. M'en souviens plus...
Arnold L a écrit:
Il existe effectivement d'autres possibilités, mais il semble que cette combinaison soit une des seules utilisées par ces shamans. Ta remarque n'en perd pas sa pertinence, bien que je reste sceptique quand aux "centaines" de combinaisons disponibles dans la région.
En fait, j'ai sans doute projeté bien en dessous de la réalité. J'ai écrit
des centaines au pif, mais il est probable que les combinaisons puissent être des milliers. Pourquoi ?
- Parce que "la région" ce n'est pas le potager du coin, mais l'Amazonie toute entière. C à dire la plus vaste région forestière au monde. Celle dont encore des régions entières n'ont pas été explorées, mais uniquement survolées, etc. Amazonie comprenant, soyons minimaliste, la moitié de la biodiversité de la planète.
- Parce que s'il y a probablement au moins 3 à 10 fois plus d'espèces animales à découvrir que les 2 millions déjà connues, c'est sans doute de même pour les 300 000 espèces de "plantes", voire encore pire. Pourquoi ?
- Parce que pour 100 bio/zoo/logistes, il n'y a (au pif) que 5 à 10 botanistes. +/- idem proportionnellement pour l'investissement humain, etc. Logique.
Arnold L a écrit:
De plus, sachant qu'il ya des dizaines de communautés indigènes différentes en Amazonie de l'Ouest, il paraît étrange qu'elles utilisent les mêmes combinaisons (surtout s'il en éxiste des centaines). Tu parles de cette "recette" comme si c'etait un cas particulier, mais il ya a des centaines (et cette fois c'est vrai) d'exemples de ce type, comme le curare. Je me rappelle avoir marché dans la jungle avec un guide qui s'arrêtait toutes les trente secondes pour nous montrer une plante aux propriétés curatives spécifiques.
Cela me semble naturel. Les amérindiens amazoniens communiquent entre eux, et se transmettent leur culture aussi bien verticalement intratribus qu'horizontalement intertribus. Si une plante particulière est privilégiée pour X raisons ou facilités, cela implique autant des facteurs pratiques que culturels. Les instruments à cordes comme la guitare et ses variantes se sont particulièrement échangés entre cultures, plus que la cornemuse, mais cela aurait pu en être autrement, si l'histoire avait eu d'autres contingences culturelles. Rien de mystérieux ni de quoi faire appel à une illumination par l'ADN, pour justifier qu'une plante soit privilégiée- choisie.
Pas plus que pour expliquer la cornemuse aux highlands ou la guitare un peu partout.
Arnold L a écrit:
Ils ne l'insufflent pas dans les narines
mais sur le corps. Ils prétendent que cette fumée constitue une sorte de nourriture pour les esprits. D'ailleurs même s'ils l'insufflaient par les narines, ces quelques bouffées n'auraient aucune influence sur l'organisme du patient (qu'il ai 5 mois ou 50 ans). De plus, le tabac utilisé n'a rien, mais alors rien a voir avec ce que l'on nous vends ici.
Sans doute as-tu visité chaque village et chaque sorcier d'Amazonie, et détiens-tu un rapport officiel et assermenté qu'ils ne pratiquent plus l'enfumage depuis janvier 2009 ?
Insuffler de la fumée de produits divers, ou de la vapeur, se pratiquait et se pratique encore dans quasiment toutes les cultures et civilisations
à fumette - elles sont nombreuses. Et les amérindiens n'y ont pas échappé. Cristobal Colón lui-même fut surpris de découvrir que les indiens
crachaient de la fumée par les narines... Apparemment, ça fumait pas en Espagne à cette époque..
J'ai non seulement vu un guérisseur du Pérou insuffler de la fumée dans les narines d'un jeune enfant très malade, mais
le monde entier ou presque a vu une scène similaire, car un des célèbres épisodes (et largement diffusé de part le monde) de la série
"Cousteau en Amazonie" (de son fils en fait, car le Cdt était déjà mort) comporte une scène similaire, de guérisseur insufflant la fumée dans la gueule et les narines d'un enfant malade (de je ne sais plus trop quoi...), mais en plus l'enfant est malheureusement clapsé quelques jours après. Pas de bol pour la science des chamanes, et surtout pour l'enfant (cette fois-ci disons, sans généraliser).
Aux Antilles en face, à un bras de mer, les sorciers vaudou et surtout les prêtresses de santería, continuent à insuffler la fumée dans les narines de leurs patients, que ce soit pour chasser X démons, souffrance, ou autre raison obscure.
A toutes fins utiles,
Nicotiana tabacum, nom scientifique du tabac le plus commun et produit, est originaire d'Amérique du Sud - dont le Brésil est un des plus gros producteurs mondiaux. Ce que "
l'on nous vend ici", c'est du tabac pas d'ici, traité et dénaturé, mais dont le filtrage et conditionnement ne rendent certainement pas plus nocive une cigarette que la quantité équivalente de tabac séché, non traité et
non filtré.
Il faudrait voir à ne pas avancer ni abuser du phantasme de "
ce qui est naturel ne peut être que bon"... pas à moi por favor, car ce n'est pas un argument.
Arnold L a écrit:
En ce qui concerne la critique initiale du livre de Narby (que j'ai lu), je trouve que le mot "satyrique" relève de l'euphémisme... Froide et incendiaire me paraîtraient plus adaptés. En effet, insinuer (même de manière humoristique) que Narby est une sorte d'alcoolique baba-cool mystique n'apporte rien à la critique. Or, cette insinuation y tient une place importante...
Les serpents enroulés sur eux-mêmes ne sont pas présents uniquement dans les visions d'indiens, mais aussi d'occidentaux (scientifiques, patients et simples touristes). Or, l'accouplement de serpents géants ne fait pas partie de l'"imagerie" occidentale.
L'accouplement de serpents se fait par des entrelacements dans toutes les zones de la planète, car les serpents n'ayant pas de mains, s'enroulent autour de leur partenaire pour l'immobiliser. Les régions circumpolaires et quelques îles exceptées, il est des serpents partout dans le monde.
Mais nul besoin de serpents pour qu'un enfant
réinvente les motifs à entrelacements !
Déjà que Narby prend les amérindiens pour des demeurés, leur niant la faculté de découvrir des recettes, toi tu prends aussi le reste de l'humanité pour des abrutis incapables de découvrir/réinventer les motifs de serpents/cordes entrelacés. La connerie à ce point, ça va 15 minutes.
En effet, les serpents enroulés ne sont pas présents seulement dans les visions des chamanes... arf arf arf. Ma fille de 3 ans et demi dessine spontanément des motifs en lianes/serpents entrelacés, comme n'importe quel enfant. Elle reproduit spontanément la tournure de ses nattes ! A 2 à 3, ou à 4 fils selon son inspiration !
Des motifs de cordes/serpents entrelacés, comme le serpent cosmique, on en voit aussi dans chaque épisode de l'inspecteur Derrick, dans les papiers peints des gens chez lesquels il enquête.
Est-ce la vision de l'ADN par l'Ayahuasca qui expliquerait les affreux papiers-peints des épisodes de Derrick ?
http://www.ducotedechezvous.com/multime ... nt-pp1.jpgArnold L a écrit:
Effectivement, c'est horrible. Ce sale hippie dégénéré doit avoir volé son diplôme. Quand à l'organisation "Nouvelle Planète", ce doit être une couverture pour un réseau de trafiquants de drogue.
Une chose est la critique cynique et moqueuse, une autre sont les caricatures imbéciles. Les hippies se lavent, de nos jours ils sont grand-pères, et moi j'aime bien la mentalité "Peace & love", qui manque beaucoup en ces temps de démocratie par les missiles...
Ce qui est inquiétant est qu'un gars se spécialise dans l'appel à la magie de l'ADN pour expliquer des avancées par méthodes empiriques, comme chaque peuplade fait. Peut-être Narby ne juge-t-il pas ces amérindiens assez intelligents pour découvrir des choses par eux-mêmes, hum ?
Bé, sacré Narby... Sacré fan-club.
J'avais oublié ta touche d'humour, très sympatique. :
Arnold Layne a écrit:
Ceci dit, je partage un certain scepticisme concernant l'hypothèse de Narby, notamment concernant le "rayonnement" de l'ADN. Il implique que l'ADN emetterai d'infimes particules lumineuses au contact de la molécule de DMT. Or, le sujet qui l'ingèrerai et ainsi visualiserait l'information est supposé être le récepteur, et non l'emetteur. Il me semble donc qu'ici, Narby applique le raisonnement l'envers.
Cocasse, très.
Il parlait peut-être de l'ADN de l'ayahuasca ou du joint. Dans ce cas, le récepteur serait bien lui. Va savoir avec Narby... Peut-être est-ce toi le récepteur universel du savoir par l'ADN ?
Ce n'est pas vraiment fondamental de savoir qui émet et qui reçoit chez Narby. Plus important pour Narby est qu'il retrouve ses clés d'appartement et le chemin de sa cuisine lorsqu'il reçoit des invités à dîner dans sa coquette maison. Ca la fout mal de dîner des yaourts sous la pluie, dans une tente de camping, même si joliment décorée de motifs entrelacés.