Miette Lubrique a écrit:
Soit tout est détérminé par les conditions initiales (elles-mêmes détérminées par les précédentes jusqu'au Big Bang) soit d'autres facteurs intérviennent dans le processus mais lesquels ?
Oui, je comprends bien ce que tu veux dire. Cela revient assez souvent dans les discussions, sur n'importe quel sujet en fait, puisque ce déterminisme physique est une pensée récurrente à l'humain. Pour ma part, je peux très bien envisager la possibilité que tout soit prédéterminé si rien dans la physique n'était fondamentalement imprévisible. Je suis ouvert d'esprit.
Mais là tu es à un niveau de discussion qui ne concerne pas la paléo ou la biologie en particulier, sinon plutôt la physique fondamentale à sa racine la plus profonde, et in fine toute chose, et qui empiète largement les limites de la métaphysique en l'état des connaissances. Dans le sens où cette hypothèse est assez stérile pour l'instant, bien que. Je ne tiens pas trop à me mêler encore de ce genre de discussions généralistes sur
"tout serait déterminé depuis le big bang" qui concerneraient en fait tout objet, y compris le texte que l'écris à l'instant et ce que tu répondras par la suite... On peut tomber dans des affirmations assez grotesques en fait, genre : depuis le big bang, le pouvoir du despote de Tunisie devait tomber à la date prévue en 2011,. etc.
Mais chacun ses dadas, aucun souci. Rien ne t'empêche de lancer un nouveau fil sur le déterminisme depuis le big bang. Peut-être que d'autres intervenants apporteront des éléments, ou pas, d'indéterminismes physiques.
Pour les approches évolutives, la contingence, l'aléatoire etc. sont des paramètres parmi les imprévisibles. Que ce soit par incapacité à tout mettre sur papier ou pour des raisons plus fondamentales - on en a déjà parlé sur d'autres fils -, et même les physiciens du quantique ont des éléments fondés pour parler d'imprédictibilité.
Bref, on peut se passer de ce qui précède pour bavarder et construire des schémas d'évolution avec des agents de variation pour certains très déterministes (la pression sélective), moins déterministes lorsque contextualisée, d'autres plus contingents, ou aléatoires, d'autres qui seront des pressions exercées par ceci et cela, sans entrer dans les discussions de métaphysique dérivées du big-bang et de consonance tout de même plato-aristotélicienne, sur des causalités intuitives mais tout de même (un peu, si si) métaphysiques.
Hans a écrit:
Soit un gène impliqué dans la capacité à voir plus ou moins loin ainsi que dans la longueur de la queue. Imaginons qu'une mutation particulière affecte ce gène, le gène modifier améliore la capacité visuelle de l'animal la nuit mais amène à une réduction massive de la queue. Si la meilleure vision est positivement sélectionner peu-à-peu cette nouvelle variation génétique se répendra et l'espèce aura donc développé une meilleure vision nocturne mais en même temps la longueur de la queue de cette espèce aura été considérablement réduite. La réduction de la queue n'aura pas été positivement sélectionné, peut-être même cela handicape-t-il légèrement les membres de cette espèce, néanmoins cette caractéristique phénotypique se serait répandu car structurellement associé à un phénotype avantageux qui à lui été positivement sélectionné.
Oui. Tu peux justifier cet exemple par pas mal de processus génétiques connus, dont des caractères génétiques donnés par des loci - non sélectionnés - mais proches d'un autre locus, exprimant un caractère qui, lui, est sélectionné : le premier caractère/gène ou séquence génétique est alors embarqué sélectivement par le second gène/locus vu sa situation géographique proche du second, sur le même tronçon de chromosome. En quelque sorte, il a pris un ascenseur (sélectif ou chromosomique). C'est le nom qui est parfois donné à ce schéma.
Tu peux aussi faire appel à la pléiotropie des gènes: qui embarquent avec eux pas mal de caractères/expressions sur le phénotype/gènes simultanément, certains sélectionnés et d'autres traînés par la cascade des conséquences. Ou même à certaines situations alléliques, récessives par ex. qui en combinaison avec d'autres allèles permettent la prévalence et survie de certains caractères, parfois handicapants, par un avantage adaptatif qu'ils procurent selon leur état. Etc.
Tout cela réfute l'ultra-adaptationnisme, comme tu le dis si bien. Ou complète la compréhension des divers processus amenant les variations à se fixer. Pour le dire plus joliment.