Drôle de topic que voilà!
Il part un peu dans toutes les directions mais essayons de recentrer la ou les qustions;
Si je ne m'abuse, d'un coté nous avons: "était-ce mieux avant?" et d'un autre: "si c'est mieux, est-ce le fait des progrès technologiques?"
A lapremière question, c'est bien-sur oui! D'un point de vue matériel et global, un "Oui" sans hésitation mais qui fait encore plus ressortir les disparités...parcequ'il est global (ou plutôt, "moyen").
La durée de vie a augmenté de 30 ans en 1 siècle
dans nos contrés mais seulement de quelques années dans certains pays d'Afrique.
Au moyen age, les famines étaient courantes, locales ou plus étendues et ne dépendaient que d'une seule mauvaise saison ou du seul passage d'une armée. Une épidémie comme celle de la peste noire de 1347-1352 a butté
50% de la population européenne mais aussi nord-africaine, moyen-orientale et byzantine en seulement 5 ans!! (30% de la population chinoise 15 ans avant!!)
L'Homme était plus près de la nature...mais aussi plus dépendant de ses caprices.
L'information était loin d'être ce qu'elle est aujourd'huy. elle était même plus qu'embryonaire et d'une lenteur d'escargot. Une famine en Bretagne était parfaitement inconnue du paysan Lorrain moyen... et d'ailleurs, il s'en foutait comme de sa première dent. Il avait ses problèmes à lui (et notament celui d'éviter lui-même la famine) et l'idée d'une solidarité du type de celles qu'on voit aujourd'huy lui aurait paru plus qu'incongru!
Les gens ne râlaient que contre ce qui les touchaient personnellement (ou leur village ; à la limite leur région) et les « jacqueries » n’étaient jamais que des manifestations de foules « locales » contre la faim et, d’ailleurs, toujours réprimée par la violence et, au final, écrasée sans jamais avoir réellement permis le moindre changement bénéfique pour la paysannerie.
A l’heure ou les communications et l’information ont transformé notre monde en village, la moindre catastrophe du bout du monde arrive sur nos écrans au « 20heures » suivant. La capacité de réaction est beaucoup plus importante qu’avant mais c’est justement parcequ’on peut améliorer une situation (même à l’autre bout du monde) et qu’on ne le fait pas que ça devient intolérable.
Au moyen âge, la solidarité était énorme, mais locale. On ne laissait pas une personne du village mourir de faim si les autres vivaient dans la relative opulence. La terre étant devenue un grand village, laisser le malheur s’installer dans les confins de ce « village » planétaire est donc devenu indécent. Sans compter qu’en plus, le malheur, la guère, la catastrophe naturelle est devenue une denrée commerciale comme une autre. « L’information » se nourrit principalement de ça, le pré-digère pour nous et nous le vend.
L’injustice, elle, était partout mais institutionnalisée. Il n’y avait, toujours voici quelques siècles pas l’ombre du début d’une prise de conscience de notions comme l’égalité de droits. Certaines catégories de personnes avaient plus de droits que d’autres (nobles vs paysans par exemple) mais personne n’aurait eu l’idée de remettre en cause cet état de fait (merci l’église !!)
A l’heure actuelle, où la notion d’égalité des droits est devenue la norme
occidentale (oui parce que l’égalité homme/femme n’est pas encore une chose acquise dans les principes de bien des pays ; merci la religion !!!), les injustices (rendues plus criantes par les facilités de communications) devient intolérables. En fait, elles étaient déjà intolérables avant mais les gens de l’époque s’en rendaient nettement moins compte.
Quand à la participation des « progrès technologiques » à l’amélioration de la qualité de la vie ; c’est « oui » aussi, bien sur et indéniablement même si c’est fichus « progrès » permettent aussi désormais de détruire toute vie sur notre planète en moins de 5 minutes. Il est évident que des techniques comme le moulin à vent (13 eme siècle) ou encore la charrue à « soc » associée au collier d’épaule (pour la tirer) et à l’assolement triennal ont permit une augmentation des rendement des terres mais, sans aller jusqu’au extrêmes de la bombe H, la « simple » invention de la machine à vapeur a permit l’accélération de l’industrialisation et ainsi, a permit les horreurs de l’exploitation industrielle de l’Homme au XIX eme siècle (avec ces cohortes d’enfants travaillant 14-16 heures par jour)
Paradoxalement, cette misère (concentrée en quelques lieux, cette fois) a permit aussi un éveil des consciences et l’éclosion des idées permettant de se rebeller efficacement contre les injustices. Comme quoi : « il y a pas de grand mal qui ne cache un petit bien » (comme disait ma grand-mère).
Comme quoi, c’est souvent beaucoup moins simple que prévu !
Encore une chose (et je finirai par là), on ne parle bien-sur que des aspects matériels des situations. Quand je dis que la situation est meilleure qu’avant, c’est d’un simple point de vue matériel (sante, nourriture, espérance de vie…). Le « bonheur » (encore un terme fourre-tout) n’est pas là ou en tout cas, pas « que » là !
Il suffit de voir le nombre de personnes dépressives (et son augmentation) dans notre société pourtant si opulente pour s’apercevoir qu’on rate, à l’évidence, quelque-chose !
Bah, il faudrait une bonne guerre, tiens !