Si si, tu as certainement compris, sinon tu vas percuter maintenant. Mon exposé, mes exemples donc, sont très simples mais un peu mal fichus. Je parle ci-dessous de reproductions homogènes, considérant uniquement que la tendance à différer le sexe ratio serait biologique/congénitale. Tu suis ? Pas de souci. Je développe ou plutôt j'expose un peu mieux mon exemple 1 afin de récuser ou avaliser l'universalité et efficacité du principe de Fisher... je développe à la fin plus explicitement en quoi il ne fonctionne que si la problématique est exposée conformément à l'esprit de
Hamilton.
Citation:
Exemple 1: au départ, 50 femmes et 50 hommes, dont 10 femmes portent la prédisposition hypothétique (p.e.allèle dominant homozyg. "pas d'hommes")
- première génération = 40 couples normaux => 40 m et 40 filles + 10 couples "anormaux" => 20 filles
=> ratio : 40 mâles/60 filles
si cette pop. de 1re génération se reproduit équitablement, cela donnerait (voir plus haut) :
- 40 hommes reproduits avec 40 femmes, soit une repopulation de 100% en seconde génération, qui conserve ce ratio différé de 40/60. Le sex ratio différé n'est pas compensé ici, il est conservé.
Je recommence le même, mais en mieux aux résultats plus précis.
Exemple 1: - au départ, population de 50 femmes et 50 hommes, dont 10 femmes portent la particularité suivante "pas d'hommes", c-à-dire que 20 % des femmes n'auront que des filles, ce qui est un sévère biais du sexe ratio. OK ?
Ils s'accouplent entre eux ensuite (ils baisent si tu préfères). Leurs enfants seront la 1re génération considérée... - 1re génération: 40 hommes fécondent 40 femmes normales => (en moyenne 2 enfants/couple) => 40 m et 40 f ; et 10 hommes épousaillent 10 femmes "anormales" => 2 enfants/couple: 20 filles, soit 40 m + 40 f + 20 f => résultat : sexe ratio de 40/60 en 1re génération... OK ?
On fait maintenant reproduire équitablement, (homogénéisation comme le lait pasteurisé) cette 1re génération entre eux: que se passe-t-il ? Et bien chaque mâle qui se reproduit (tous ou nettement moins, cela n'a pas d'incidence ici) aura pour partenaire une femme,
une femme triée aléatoirement parmi les 60 de la population, impliquant que l'homme a 1/3 de chances de tomber sur une femme ne donnant que des filles.
- Soit: pour chaque homme qui se reproduit, sa partenaire va à 66 % donner f ou m, et les 33 % restantes vont donner seulement des filles (ce sont les mères "anormales"). On reporte cela à une nlle génération (la seconde), son sexe ratio en 2me génération sera de : 33 m + 33 f issus de couples normaux + 33 f issues de couples anormaux => résultat : 33 m + 66 filles en 2me génération.
Nous avions un sexe ratio de 40/60 m/f en première...
Nous avons un sexe ratio de 33/66 m/filles en seconde...
Ce n'est pas un auto-équilibrage, c'est au contraire une accusation de l'effondrement des mâles. Le sexe ratio différé n'est pas compensé ici, il est (au mieux conservé) accusé. Mon exemple est extrême, où chaque femme mutante transmet sa prédisposition. Sous d'autres situations alléliques l'effet serait moins prononcé, mais pour récuser l'universalité et efficacité de effet Fisher/Hamilton il faut un exemple facile à poser sur papier.
Le principe de Fisher ne fonctionne toujours pas ici. Il fonctionnera difficilement sans la notion d'investissement (notion assez typique aux sociobiologistes, pas universelle du tout) ou mieux de sélection/diffusion de caractères privilégiant ceci ou cela. C'est plus clair ?
Jean Foutre Premier a écrit:
Nan, parce que c'est sur, si on pose les conditions hypothétiques favorables au fonctionnement du principe qu'on énonce, on n'explique rien d'autre que ce qu'on énonce en fait. Et cela dans un beau raisonnement circulaire auto référencé pour le coup. Mais quid du réel.
En fait, tu es pile dessus, tu es génial mec ! Ce principe d'auto-équilibrage de Fisher qui agit (très lentement) dès lors que les individus du sexe au ratio diminué sont plus préférentiellement moins porteurs (d'une hypothétique penchant à la diminution) augmentant leur nombre-allèles/population,
ne fonctionne - lentement - que si le sexe ratio est proche de 1:1 déjà biologiquement au départ, à la naissance. Et il est proche de 1:1 biologiquement (à la conception) peut-être car dans le cas contraire, on arriverait à un effondrement rapide (et non compensable par le dit principe) d'un des 2 sexes de l'espèce. De l'espèce par conséquent.
C'est effectivement circulaire, mais quoi qu'il en soit le dit principe est secondaire, ne pouvant pas compenser un sexe ratio changeant subitement, à l'effondrement brutal, tel l'exemple 1 ou 2.