A vomir de rage !
Je vais passer quelques jours à Fukushima dans le cadre de l'aide humanitaire, ma belle-famille habite à 100 km au sud de Fukushima. Un truc ahurissant est de lire les discours bien dans leurs charentaises de certains sceptiques notoires à propos du principe de précaution. Alors que jusque-là l'argument était de prétendre à l'incroyable improbabilité d'une couille dans le potage, la nouvelle idée à la con est d'y aller franco:
Le risque 0 n'existe pas et donc le principe de précaution est absurde. Puisque ça va chier un moment ou un autre alors autant courrir le risque et profiter du progrès.
Ce genre de logique me fout les boules parce-que evidemment la sélection de ceux qui vont casquer n'est pas complètement aléatoire, encore une fois ceux qui ont plus de pognon ont moins de chance de pâtir que les autres.
Le champion de ce genre d'argument puant est Gerald Bronner, un exemple,
Citation:
Nos économies seraient «ralenties» par la peur des technologies, estiment nombre de responsables politiques. Vos recherches sur la «démocratie des crédules» confirment-elles cette idée ?
Gérald Bronner : Oui. Sans préjuger de l’intérêt des OGM ou des gaz de schiste, ces technologies ont effectivement trouvé, en Europe, des freins à leur déploiement liés aux craintes exprimées par les populations. Allant même jusqu’à la destruction d’expériences de la recherche publique pour les plantes transgéniques. Ces propositions technologiques font d’ailleurs parfois l’objet de débats publics au sens de la loi Barnier - mis en œuvre par la Commission nationale du débat public - dont la tenue même a été empêchée par des militants (sur les nanotechnologies ou, récemment, sur l’enfouissement des déchets nucléaires). On peut s’attendre à ce type de réaction sur la biologie de synthèse. Or, sur le plan économique, il y a là le risque d’une perte de compétitivité économique d’autant plus importante que notre atout majeur réside dans l’innovation. Cette perte se traduit par des drames humains, comme le chômage. Il existe une armée invisible de victimes de normes excessives qui freine l’innovation, et dont le coût détourne l’argent public, par exemple de politiques de santé plus rationnelles.
Vu que le risque 0 n'existe pas, autant profiter du progrès plutôt que pâtir du chômage, CQFD. Sauf que la redistribution des emmerdes quand ça foire ne se fait pas de manière équitable...Tiens, un quart de cancer pour toi, un autre pour bibi... Alors que la répartition du travail, c'est concevable.
J'aime beaucoup cette phrase,
Citation:
Cette perte se traduit par des drames humains, comme le chômage. Il existe une armée invisible de victimes de normes excessives qui freine l’innovation, et dont le coût détourne l’argent public, par exemple de politiques de santé plus rationnelles.
Le chômage est un drame, soit mais quel terme employer pour un cancer ? Ah oui, le premier freine l'innovation, pardon, où avais-je la tête !
J'aimerais bien l'avis de Bronner sur le nucléaire mais visiblement il a dû penser que c'était pas tout à fait la bonne saison pour servir d'exemple mais je ne vois pas la raison pour laquelle il devrait faire exception dans son argumentation...
Bon, lâchez-vous, bande de rats, et traitez-moi d'écolo primaire, je m'en tape les amygdales, je vous enverrai de la flotte de Fukushima dans des bouteilles de Badois pour me venger !