OK, je reprends ma casquette d'avocat de la loi Gayssot (je ne me mêle pas du dernier ajout sur les arméniens...), un peu à contrecœur puisque je suis un pauvre indécis à ce sujet, mais il faut répondre à l'intervention de Sananda car c'est un concentré de démagogie et d'informations ingurgitées par l'anus.
Sananda a écrit:
Et Le Pen !! Il a bien été condamné pour avoir affirmé publiquement, que l'occupation allemande ne fut pas aussi barbare qu'on le prétend.
Et toc ! On demande de citer un quidam puni par la loi Gayssot pour ses travaux et/ou chiffrages d'historien (donc bien documentés), et voici Le Pen qui vient à la barre.. Le Pen qui n'a jamais effectué ni publié de travail sur la 2de guerre mondiale, qui n'a jamais fourni la moindre quantification ni à la hausse ni à la baisse...
Mais comment peut-on donner le pire exemple qui soit ? Celui qui, justement, plaide le mieux en faveur de cette loi et de son champ d'action: viser les idéologues sans aucun argument d'histoire. !!???
Faut trouver mieux l'ami, et surtout
sourcer précisément ton affirmation, car Le Pen a souvent été condamné pour divers délits, dont
- apologie de crimes de guerre
- antisémitisme
- incitation à la haine, à la discrimination, à la ségrégation, et par exemple aussi
-
banalisation d'actes jugés constitutifs de crimes contre l'humanité. etc.
Mais dont la plupart ne concernent même pas l'article 24 bis (9) sur la "contestation de l'existence des crimes contre l'humanité", sinon plutôt la loi générale du
1er juillet 1972, relative à la lutte contre le racisme.
Et même sa condamnation pour
"banalisation d'actes jugés constitutifs de crimes contre l'humanité" ne fait pas appel à la loi Gayssot au sens restreint (la loi de 1990 dont le célèbre art 24 bis), puisque JM Le Pen n'avait pas ici contesté l'existence des chambres à gaz de la 2de guerre mondiale mais proposé que
ce n'était qu'un détail de l'histoire.
Ce n'était donc pas une négation des chambres à gaz mais des propos jugés racistes, assimilables à :
"tuer des lapons ou des nègres, ce n'est qu'un détail". C-à-dire qu'il ne conteste point que p.e. des noirs ou des lapons aient été tués, il le confirme, mais qu'il banalise
ce fait (qu'il ne conteste point). Ce n'est pas pareil que ce que tu insinues.
Je ne prends pas position ici sur le bien-fondé ou pas de l'amener au tribunal pour son opinion merdique, mais je précise que tu racontes des approximations.
Ce ne serait pas étonnant en revanche que Le Pen ait
aussi été condamné pour des propos percutant directement l'article 24 bis de la loi Gayssot, mais ce qui arrive à Le Pen ne plaide en rien en faveur de l'argument
"cette loi empêche les historiens de faire leur travail".... Elle est justement faite pour inquiéter les gens dans le genre de Le Pen.
Je suis demandeur de bons arguments contre cet art. 24 bis m'aidant éventuellement à me positionner à ce sujet, mais pas des éléments mal régurgités comme tu le fais. Si toi pas comprendre ces nuances, moi y en a rien pouvoir faire pour toi.
Comme le rappellent souvent les pro-lois mémorielles :
« La loi ne fixe pas la réalité. Elle prend acte de la réalité ». Bon, disons que c'est la phrase-clé des pro-lois mémorielles. Après, si on prétend que cette phrase est toute théorique et que ces lois empêcheraient l'historien de faire son boulot, moi je veux bien mais il vaudrait mieux le démontrer par des faits que par des ragots ou approximations.
Citation:
La loi Gayssot interdit également de minimiser l'évènement, donc de réviser des chiffres...
Non, il n'y a pas de chiffres spécifiés par/dans dans la dite loi.
Quant à l'événement pénal en question, il se limite à ceci :
« Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l’article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l’article 23, l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. »S'ensuit une petite recherche sur le point souligné, c'est normal et je le fais pour toi puisqu'apparemment la vérification n'est pas ton dada :
Titre II, art. 6, al. c., Accord de Londres du 8 août 1945, Statut du Tribunal Militaire International - Crimes contre l’humanité «c'est-à-dire l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu'ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime. »Tu vois, il n'y a aucun chiffre déterminé. C'est la négation ou minoration outrancière, qui peut être susceptible de négation d'un crime contre l'humanité : (source wiki, concernant un jugement en cassation :
« si la contestation du nombre des victimes de la politique d'extermination dans un camp de concentration déterminé n'entre pas dans les prévisions de l'article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881, la minoration outrancière de ce nombre caractérise le délit de contestation de crimes contre l'humanité prévu et puni par ledit article, lorsqu'elle est faite de mauvaise foi ».
La "mauvaise foi" étant, par ex, une
minoration gratuite, amenée par une sélection partiale de doc ou sans aucune documentation la justifiant...
Citation:
Pour les historiens, la question ne se pose pas. C'est l'interdiction formelle de publier des éléments n'allant pas dans le même sens ! C'est ce que les historiens ont ouvertement reproché à cette loi Gayssot.
Non plus. C'est un mensonge. Ils ne sont pas tous d'accord avec tes dires ni à ce sujet. Et rien dans ces lois - que je ne suis pas ici en train de défendre - n'invite à penser qu'elles interdiraient de publier des éléments.