Citation:
Pas moyen d'interdire le truc sans provoquer l'hystérie générale, mais ne peut-on au moins, bien piètre compensation, imposer que celà soit pratiqué d'une façon non barbare ? quels seraient les ignominieux arguments de ceux qui s'opposeraient à cette minuscule concession ?
Ca me fait toujours aussi bizarre de lire "pratiquer une barbarie de façon non barbare..."
Si on peut imposer qu'une mutilation soit pratiquée de façon moins barbare, je ne vois pas ce qui empêcherait d'interdire cette barbarie (même de façon non barbare....
) aux enfants...
Cela prend du temps de faire entrer dans les moeurs qu'une pratique banalisée est en fait une barbarie, mais cela entrerait d'autant plus vite dans les esprits si on réfléchissait un peu plus aux conséquences, pratiques et symboliques, de banaliser une mutilation parce qu'elle serait exécutée par des toubibs.
C'est justement un des focus de la plupart des associations contre les mutilations génitales: ne pas les banaliser ni les tourner en "acceptables" lorsqu'elles sont exécutées par des toubibs. Condamner, dénoncer aussi les toubibs qui les pratiquent.... (les pratiquent parfois pour les mêmes réflexions que tu exposes).
Pourquoi ne pas aussi insérer dans les réflexions (et dans la communication), c'est déjà en cours par les adversaires de cette pratique, que l'interdire avant un certain âge (donc aux enfants) ne déroge pas vraiment à ces rituels religieux ?
Rappeler que les enfants ont des droits, dont celui à l'intégrité physique? Ajouter des éléments médicaux (à opposer à d'autres), comme "l'insensibilité, un rétrécissement de l'urètre et des vaisseaux sanguins plus courant chez les sujets circoncis, un risque accru de cancer du pénis sur la cicatrice, de rétention urinaire".
Que gagne-t-on à baisser les bras (mentalement) en acceptant, en communicant, que ce que l'on (pour autant qu'on le considère ainsi) considère comme une barbarie (= une mutilation irréversible, imposée à des enfants, est pour moi une barbarie) puisse passer par "bien piètre compensation, imposer au moins que cela soit pratiqué d'une façon non barbare ?"...
A mon avis, déjà symboliquement, c'est perdre la bataille de son intégrité :
Citation:
Quand on mutile le prépuce, on altère pas les fonctions des organes génitaux (le pipi et l'éjaculation se font toujours aussi facilement nonobstant* une moins grande sensibilité). Ca doit être pour ça que cela reste autorisé, en plus du fait de pas vouloir froisser la sensibilité des communautés concernées [...]
... car là tu es tout simplement en train de minimiser et de banaliser la mutilation en question. Par ailleurs, informe-toi car certains circoncis se plaignent de conséquences relativement graves de cette pratique sur eux.
Et c'est aussi cette même argumentation qui peut être invoquée pour l'excision des fillettes (cela ne les empêche ni de procréer, ni de pisser, ni de se faire baiser...). La même que l'on peut invoquer pour une narine: à quoi servent les narines, puisqu'on peut très bien respirer sans elles ?