mariebernard a écrit:
On y trouve des prises de vue qui font penser aux toiles de Brueghel en particulier Les Jeux d'enfants - Childrens games 1560 Peut-être s'en sont-ils inspirés ...
Certes, mais j'ai quand même un peu de mal avec ces clips où l'on accompagne la musique avec de l'image (Pour Animal on est mal, j'ai cherché sans succès un clip où il n'y aurai qu'une photo à la place d'une vidéo). Why ? Because d'une manière générale, si j'écoute de la musique, principalement de la musique qui accompagne du texte, je n'ai pas particulièrement envie que quelqu'un (qui n'est pas l'auteur de la musique et/ou du texte) me prenne par la main pour me focaliser sur son interprétation du contenu musique+texte, qui est de base un contenu qui tient debout tout seul, sans béquilles. Une oeuvre d'art donc. Si par bonheur les images, la vidéo, correspondent parfaitement à mon interprétation, j'ai presque envie de dire tant mieux, presque seulement, car comment être sûr que mon interprétation est la plus juste ? Peut-être y a t-il des dimensions qui me restent inconnues, que d'autres perçoivent ?
En l’occurrence, je ne suis pas en phase avec ta vidéo liée à Comme un légo. Elle est bien trop anthropomorphique à mes yeux. Sans en faire une analyse complète, voici juste 2 points principaux qui me font faire la grimace :
"C'est un grand terrain de nulle part"
"Avec de belles poignées d'argent"
Le terme "poignées" est évidement, volontairement, sujet à réflexion : si pour certains il s'agit de ce que l'on peut saisir pour soulever, pour arracher à la gravité, pour d'autres, c'est plutôt la poignée du semeur, celle que l'on répand, celle qui utilise au contraire la gravité.
Hors dans le clip, on me propose une ceinture de Van Allen... sous prétexte que cela ressemble à une poignée. Donc beaucoup plus de paréidolie que de symbolisme dans cette association. C'est à mon avis très réducteur, voir même à contre sens du texte dans lequel il n'est jamais fais mention d'une quelconque protection à aucun moment (ce qu'est la ceinture de Van Hallen par rapport à notre étoile, image reprise plus clairement dans le clip, rendant visible les "méchantes" radiations solaires repoussées par la "bienfaitrice" ceinture).
Mais comme dirait l'autre borgne, ceci n'est qu'un point de détail...
Le deuxième point qui m'outrage plus que me chagrine, c'est cet anthropomorphisme Roi qui suinte à chaque image et qui dénature complètement le texte à mes yeux.
"Voyez vous ces êtres vivants ?" (répété 3 fois) ponctue un début où le seul terme
égyptien fait un parallèle avec l'humain.
Puis vient la suite, dédiée précisément aux humains, commençant par "Voyez-vous tous ces humains ?".
Hors dans le clip, il n'est nulle part fait référence à autre chose que l'humain pour incarner la vie. Pourtant tous ces êtres vivants, charriant mille fois leurs poids sur eux, "péniblement", "dans la chaleur (sans habitat, sans protection) et dans le vent (pour du vent, pour rien)", sont bien clairement le sujet de base, non ? Quand bien même le sujet se recentre ensuite sur notre espèce, le texte débute et fini par le couplet sur le "grand terrain de nulle part", englobant par là tout ce qu'il contient et qui vient d'être scruté au microscope, avec un focus particulier sur l'espèce qui nous concerne le plus, celle avec des chemises, la notre. Mais la vie, ce radeau imputrescible, c'est pas QUE l'être humain. Rien de tout cela dans ce clip. Z'avait pas non plus d'insecte à filmer sur le dos, sans doute pas assez sexy ou mélancolique pour symboliser la vie. Trop terrible.
Ne t'offusque pas mariebernard, ne prend pas cette analyse d'une vidéo associée à un texte pour une pique personnelle, ce n'est pas du tout le cas. Je te remercie d'ailleurs au passage de m'avoir fais connaître ce texte :-)