Tout à fait, et il n'y a aucune intention de nous faire la morale sur notre inaction dans mes propos. Pas mon truc les jugements, chacun fait ou ne fait pas selon ses modalités, et je ne suis pas un va-t-en guerre ; mais notre tolérance à tous envers les enculades, injustices et inégalités, surtout envers autrui, est bien trop grande. D'où l'idée de soutenir ce Vénézuela de Maduro, démocratiquement élu par un peuple qui avait réagi et tenté autre chose, une plus juste société avec Chavez; et qu'une très grande partie du peuple soutient toujours. Même si c'est le foutoir ou la ruine à l'heure actuelle - car les idéaux ça compte. Je prends position ici, quitte à me tromper et l'admettre, si ce que prétendent les contras est avéré.
Pour l'instant, la récente arrestation/remise derrière les barreaux de Leopoldo López, l'opposant principal à la politique vénézuélienne (un des éléments qui font écrire Maduro = dictateur), ça me fait franchement hausser les épaules d’indifférence. Ce gars est une crapule avérée qui, s'il n'avait pas été amnistié par Chávez lui-même, serait en taule pour divers autres délits; c'est un ultradroite qui ferait passer Marine le Pen pour une trotskyste; leader condamné ensuite pour divers délits. Mais le total serait proche de : incitation à la violence et au lynchage ayant entraîné > 50 morts, incendie criminel, corruption et détournement de fonds publics (sa mère,complice, pour alimenter le parti de son fiston), tentatives de coup d'état (2X en fait !) et séquestration/"kidnappings" divers... ce sont des faits avérés - certains ont été filmés en place publique.
Mais bizarrement, les ultrafascistes violents récidivistes comme López, sis dans un pays plutôt très à gauche/socialiste, sont facilement dépeints comme des "Mandela" ou des justiciers... par toutes les presses soumises à la facilité, à l'envie de trucider toute expérience socialiste en Amérique centrale/Sud. Dans un autre contexte, cette récente nouvelle "arrestation" de L. Lopez, serait considérée tout à fait normale pour un pays démocratique, et non pas comme
la preuve d'une dictature. Un court résumé de sa vie depuis 2002, ici:
https://www.youtube.com/watch?v=72rqGo--3lY::::::::::::::::::::::::
Je réfléchis ainsi aussi pour d'autres sujets parallèles. Par exemple, l'industrie du cinéma en France est une des moins rentables du monde: des films pour la plupart nuls, comédies pas marrantes, mi-débiles, un cinéma subventionné qui perd de l'argent tous les ans : 20 à 30 % seulement des films français sont rentables. Une véritable catastrophe. Pourtant, je soutiens l'idée de maintenir la création - réduire la paupérisation de la culture/arts, donc de la société -, même si c'est à perte financière ici, même si je regarde très rarement les films frenchouilles (ça fout un peu la honte de terminer certains films, où on se dit "P'tain, quelle vie de merde je mène ! Rien de mieux à foutre que de regarder ça jusqu'à la fin ?").
Donc je soutiens le principe, mais je serais évidemment ravi si la qualité et l'intérêt suivaient. Ce n'est pas le cas, mais pas question d'éliminer le cinoche ni toute forme d'art subventionné. Problème tout de même, le cinoche est vraiment un gouffre à fric; et si en voulant mieux redistribuer les subventions - en mettre par exemple un peu plus sur l'industrie de la musique et moins pour le cinoche, ce serait alors sans doute la cata pour nos oreilles. Le rapport entre le cinoche français et le Venezuela de Maduro est direct.