En fait ça répond partiellement à la question: malgré l'opulence passée de la nature, l'espèce humaine déclinait pour diverses raisons hypothétiques. Déclinait ou se maintenait avec peu d'effectifs. Si on considère l'homme comme un super-prédateur, c'est plutôt la règle. Soit le ratio proies-prédateurs s’équilibre (par dérégulations), soit c'est le bordel ou on se tire ailleurs quand y a plus à becqueter. Comme tu le dis si bien, la nature opulente ne se laisse pas chasser facilement... En Afrique centrale les savanes et prairies c'étaient des mégatonnes de (protéines) animales qui déambulaient à 4 pattes dans une haute végétation luxuriante, des troupeaux de toutes sortes et beaucoup de prédateurs proportionnellement, lions, panthères, chacals, servals, etc. Chacun sa spécialité. Mais l'homme, primate généraliste assez récemment mal fichu, devait bouffer des miettes: il n'était pas foutu de les attraper - rarement - il bouffait alors toutes les cochonneries qu'il trouvait au sol quand il pouvait: voir le peu d'efficacité des flèches et leurs petits arcs pour chasser la gazelle chez les bushmen: quand ils en attrapent une (minuscule), c'est la fête au village... pareil en Australie: avec leurs boomerangs et leurs flèches, les aborigènes n'attrapaient pas tant les kangourous et encore plus rarement des oiseaux, c'étaient des bouffeurs de varans et d'agames, de serpents, de larves d'insectes. Et eux sont des civilisations modernes. Imagine les ancêtres il y a 100'000 ans, avec des outils moins efficaces...
En Amazonie moderne ou Afrique équatoriale, Asie chez les papous, cela semble légèrement différent: la nature dans les jungles est tellement opulente que quelques heures suffisent aux spécialistes pour ramener du ravitaillement pour la semaine... Mais là ce sont les conditions extrêmement sévères qui s'occupaient de la régulation des effectifs humains: une ponte de mouche près de ton oeil pouvait mettre ta vie en péril, etc.
Je voulais pas trop entrer dans les détails spéculatifs, mais la "nature opulente" de l'article (de l'extrait), n'implique effectivement pas qu'elle soit généreuse pour notre espèce - tu l'as très bien écrit : les oiseaux c'est du délicieux miam miam... mais ils détalent en un coup d'ailes, à la course tu ne les attraperas jamais... Les poissons sont glissants et pas faciles du tout à attraper... la plupart des plantes de la nature sont toxiques, une bonne partie inbouffables même après cuisson, une autre partie d'un goût atroce, les gros mammifères sont dangereux, ou très rapides et éveillés, les plus petits sont nocturnes et vifs, se cachent si bien qu'on ne les voit pas - une bonne partie roupillent en hiver, les champignons comestibles et les racines crues c'est dégueux, les larves d'insectes et les grenouilles, souvent toxiques aussi. Restent les oeufs d'oiseaux, la plupart minuscules ou souvent inaccessibles.
Bah, restent le phoques... mais les phoques de France ne sont pas ceux de l'Arctique: là-bas ils se laissent massacrer mais pas dans les régions où l'homme venait les chasser.
La question que tu poses amène une foule de questions sans aucune réponse formelle, qu'on ne se pose souvent pas ou auxquelles les paléos répondent par des propositions standard. Peu convaincantes. Tout ce que ton cerveau peut imaginer est plausible, mais demander aux ancêtres de réfléchir à un équilibre alors que nous en sommes incapables... là je pense que tu abuses !
Citation:
Simplement c'est à une forme d'équilibre qu'il aurait fallu réfléchir, mais comme je ne me prétend pas plus malin que mes ancêtres, si ils ne l'ont pas atteint c'est que par construction déterministe cela n'était pas possible à leur époque.
Je comprends mais pour ta suggestion d'équilibre je n'ai pas de réponse optimiste. L'équilibre naturel cela n'existe pas, comme tu le sais c'est une apparence: la nature fonctionne par auto-régulations (qui entraînent pertes et surplus alternatifs) dans les meilleurs des cas.
Citation:
Peut-on envisager la question du futur et d'un rétablissement d'un équilibre de coexistence entre faune et flore sauvage luxuriante et exubérante et civilisation humaine technologique avancée pacifiée ?
Bien sûr ! On est déjà en train d'accélérer le processus de colonisation de la planète Mars: Mars sera oxygénée, biodiversifiée avec des clones d'organismes terrestres modifiés, puis une fois le pic atteint on bousillera encore Mars jusqu'au sous sol le plus profond avec les déchets. Puis on ira coloniser Jupiter, pour peu après la foutre en l'air.