Bonjour Fadasse.
Je pense que la majorité des théistes n'essayent même plus de prouver que leurs dieux existent. Dans bien des cas, cette attitude me semble malhonnête. S'ils veulent faire du prosélytisme ou influer sur la vie publique avec leurs dieux comme argument, alors il me semble obligatoire qu'ils en démontrent l'existence.
Mais ce n'est pas demain la veille.
Inversement, s'ils essayent d'exprimer leurs propositions en les justifiant par des critères laïques et rationnels (bien public, santé, etc.) alors pourquoi pas les écouter. Mais dans ce cas, je ne vois pas bien à quoi sert leur religion : appliquer ces critères sans s'empêtrer dans des croyances dogmatiques aurait abouti aux mêmes conclusions.
Cela, c'est la théorie. Dans la pratique, les propositions des hiérarchies religieuses ont une fâcheuse tendance à être systématiquement rétrogrades et obscurantistes. Et uniquement justifiées, sinon par des commandements divins, du moins par l'existence de croyants qui exigeraient leur application, ce qui revient au même.
Fadasse a écrit:
Qu'est-ce que préconise l'athéisme socialement parlant? On ne parlera pas de morale, peut-on émettre l'idée d'une déontologie?
L'athéisme est le fait de ne croire en aucun dieu, rien de plus. C'est une absence de croyance; il ne s'ensuit aucune préconisation particulière.
Par contre, il existe de nombreuses morales sans dieu; rien ne t'empêche d'en tirer les conclusions que tu désires à titre personnel. Mais ces systèmes moraux n'ont pas nécessairement de points communs, sauf de ne pas faire intervenir de dieux ou déesses.
Fadasse a écrit:
J'ai l'impression que beaucoup ici ont nourri une réflexion poussée sur le sujet, il parait clair que individuellement, ces réflexions aboutissent notamment à
- une acceptation de son corps (et l'assimilation de la femme!!!) non plus honteuse
- une liberté de penser, de s'interroger et de critiquer
- une acceptation de la mort et du néant s'ensuivant
C'est généralement le cas ici, oui. Mais il y a sûrement des athées qui n'y souscrivent pas, pour des raisons qui leurs sont propres et qui n'ont rien à voir avec l'existence supposée de divinités.
Fadasse a écrit:
Sur ce point, il faut se méfier de tout utopisme et principes reposant sur de grandes valeurs abstraites méritant un dévouement total (l'homme a l'air d'apprécier ce genre de trucs...). C'est aussi dangereux pour les libertés individuelles que les dogmes actuels.
Certainement. Il existe beaucoup de systèmes idéologiques pernicieux qui ne font pas intervenir de dieux. L'entité suprême, autour duquel se fédèrent les dogmes, sont l'Etat, la race, une future organisation sociale idyllique etc. Le fait que l'objet central ne soit pas un dieu est un détail à mon avis; on peut les qualifier de religions.
Mais inversement, une idéologie basée sur le surnaturel est à mon avis nécessairement dangereuse. Une telle idéologie interdit en effet de mettre en doute de nombreux "dogmes", qui ne sont que les décisions arbitraires des porte-parole autoproclamés d'une divinité inexistante "infaillible". Le rationnel est éliminé par construction : on peut difficilement imaginer une meilleure recette pour justifier crimes et dictatures.
Bienvenu à toi et à ton cerveau en plastique...