ATHÉISME
et AGNOSTICISME (01 - 01 - 2003)
"
Pourquoi faudrait-il CROIRE ? Et si Dieu existait, pourquoi CROIRE en lui ? |
| | On
le sait au moins depuis Parménide "L'être est, le non-être
n'est pas ..." (1) et la question "pourquoi n'y a-t-il pas rien"
(2) est aussi idiote que de se demander "pourquoi le jaune n'est il pas noir"
? Pour l'athéiste, tout ce qui EST est du monde, et il n'y en a donc pas
"d'autre" . Il y a un monde et il n'y a que celui-là, ou
si on veut, dit autrement : "Il n'y a de monde que le monde", ce qui
nous rapproche paradoxalement des musulmans et de leurs prières (3).
Ceci qui ne signifie évidemment pas qu'il affirme que tout ce qui est (l'univers
entier) lui est connu. Ce qu'il n'a pas encore perçu fait aussi partie
du monde, mais ne se trouve en aucun cas dans un "au-delà" inexistant.
S'entendre dire "l'un est" (4) ne lui paraît pas plus étrange
que "les choses sont" (aux pommes ?) ou "les choses sont un"
(c'est à dire sont "l'être"), parce que ces formules pseudo-transcendantes
ne font jamais que le ramener à Parménide, ce qui n'est pas très
original ni très neuf, et ne cache pas grand chose si ce n'est une évidence
et même une "lapalissade". L'athée
est donc bien avant tout un "athéiste" au sens de Kojève
par exemple (le "théiste" étant celui qui admet l'existence
d'un "au-delà"), comme la plupart des agnostiques (je ne pense
pas connaître d'agnostique théiste, quoique...). L'athée
pense que la diversité infinie du monde ne lui permettra jamais de le connaître
entièrement, ni de tout expliquer définitivement. Ici encore, beaucoup
d'agnostiques tiennent un discours semblable, mais déjà un début
de décantation se dessine. Le fait d'admettre l'infinie diversité
du monde implique évidemment qu'il y aura toujours pour nous des "choses"
inconnues (heureusement !). Mais l'ambiguïté, ou l'imprécision,
du langage mène insensiblement à l'assertion "il y a donc des
choses inconnaissables". La nuance peut être de taille ! Si
pour nous, les "choses" non encore connues étant de ce monde
et donc toujours susceptibles d'être découvertes (connues, potentiellement
"découvrables"), puis éventuellement expliquées,
nous ne pouvons gratuitement affirmer qu'il existe de l'inconnaissable, de l'inconnaissable
"en soi", par nature, de l'inconnaissable éternel et asséner
l'assertion "l'inconnaissable est" (remplacez "l'inconnaissable"
par "Dieu" et on y est) sous prétexte que, puisqu'il y aura toujours
de l'inconnu, il "y a" de l'inconnaissable. Il est aussi absurde
de qualifier l'inconnu, par exemple de la qualité "inconnaissable",
que de prétendre qu'il est vert ou que le non-être est. Certains
agnostiques (5) pourtant fondent leur déisme sur cette approche (l'ultime
"inconnu"), même si, comme l'athée et la grande majorité
des agnostiques, ils affirment "ne pas croire" (l'athée ne "croit"
pas plus au monde qu'à la matière). C'est un peu comme si on
disait que certains nombres définis par une suite infinie (comme le nombre
"pi" par exemple) sont inconnaissables puisqu'on ne peut jamais calculer
toutes leurs décimales (ou, plus simplement, pourriez-vous écrire
un nombre qui vaudrait exactement 1/3 ? ceux qui ont commencé il y a 2397
ans sont encore occupés !). À ce compte, il serait plus correct
de dire qu'on ne "connaît vraiment" jamais rien
(ah ! "l'essence"
des choses
), ce qui n'est, en définitive, qu'une autre évidence
très banale. Ceux qui se disent agnostiques et affirment qu'il existera
toujours de l'inconnaissable dans l'inconnu ont une attitude contradictoire par
rapport à leur propre doctrine : ils ne laissent plus la porte ouverte
aux autres hypothèses. Et puis, on l'a vu : comment peut-on affirmer
quoi que ce soit à propos de l'inconnu (ce ne serait plus tout à
fait de l'inconnu)? Plus conformes à la doctrine, à la logique
et au bon sens, certains nous disent : "Il est possible qu'il existe de l'inconnaissable."
(on n'écarte aucune hypothèse). Le fait de ne pouvoir nier une
telle assertion (et l'athée s'en gardera bien) conforte ce type d'agnostique
dans sa position. Mais les athées indélébiles que nous
sommes répondent avec le même bon sens : "Si quoi que ce soit
existe, même qualifiée d'inconnaissable cette "chose" est
de ce monde et a de ce fait une action sur lui, une influence que nous pourrons
percevoir un jour (nous non plus, ne nions aucune hypothèse a priori) et
la "chose" ne sera plus entièrement "inconnaissable".
Si maintenant j'admets que l'on pourrait, du moins théoriquement mais à
l'encontre du bon sens, concevoir un inconnaissable existant à jamais indécelable
(qui n'aura jamais aucune interaction avec le reste du monde et aucune influence
sur lui), alors cette chose est exactement comme si elle n'était pas, elle
n'aura jamais rien à voir avec le monde, n'aura jamais aucune influence
sur lui, ce serait un existant qui aurait toutes les caractéristiques de
l'inexistant et supposer qu'elle puisse exister ou non ne change rien à
rien." Je peux bien supposer l'existence du vide absolu, ou du "
rien " sans que cela change quoi que ce soit. L'athée serait donc
encore plus agnostique que l'agnostique. Si jamais il vous arrive de discuter
avec un tel agnostique, faites comme moi, allez prendre un pot avec elle (ou avec
lui) et parlez d'autre chose, par exemple du fait que les dinosaures n'ont jamais
pu percevoir l'explosion d'une bombe à hydrogène (et pourtant elle
existe), et aussi que ceux-ci ont perçu des choses qui existaient et que
nous ne percevrons plus jamais
Mais
le clivage entre l'athée et d'autres agnostiques prend une autre forme
lorsqu'on nous annonce qu'il faut bien (ou qu'il n'est pas impossible qu'il existe)
un horloger (ou un grand architecte), un esprit ou une force (supérieure)
qui "organise" le monde pour qu'il soit tel qu'il est. On remarquera
que dans la plupart des genèses, le dieu est bien " l'ordonnateur
" d'un chaos préexistant, " l'organisateur " du monde, ce
qui lui permet de tirer des " choses " (créer) hors de la matière
du chaos. Il ne serait pas le créateur absolu de tout ce qui est, de la
" matière primordiale ", ce qui finit par être contradictoire
avec ses définitions ultérieures. Ces dieux existent dans un monde
déjà existant
Pour d'autres encore, la "beauté"
même du monde atteste de l'existence possible de ce "grand esprit",
artiste infiniment incomparable, quel que soit le nom qu'on lui donne. Si
effectivement l'athée lui non plus ne peut écarter aucune hypothèse,
même si elle paraît contraire à son savoir ou invraisemblable,
encore faut-il qu'il s'agisse vraiment d'une hypothèse, c'est à
dire d'une assertion vérifiable, contrôlable, (même seulement
sur le plan théorique), discutable et surtout réfutable, conditions
que " l'hypothèse dieu " (même au sens agnostique) ne paraît
pas remplir. En effet, l'assertion " Dieu est " n'est théoriquement
pas réfutable, et en pratique non plus : il y a encore beaucoup de pays
où il est défendu de dire des choses pareilles (parfois sous peine
de mort), et là où on ne vous punit pas (trop) pour avoir nié
cette assertion, vous passez pour " un être incomplet ", ou comme
incapable de toute notion de " transcendance " (alors que c'est précisément
une notion trop confuse ou erronée du concept " infini " qui
fait éclore des dieux dans les esprits manquant de justement de la capacité
de " transcendance "). Mais ce qui est aussi important ici, c'est
de comprendre que le "sens" de l'organisation ou de la beauté
par exemple, relèvent bien plus d'une tournure d'esprit ou d'un ensemble
d'émotions beaucoup trop humaines que d'une qualité divine.
On retrouve bien l'anthropomorphisme des "êtres supérieurs"
de toutes les religions primitives, christianisme y compris (beau, ordonné...)
Mais le monde est-il juste, bon
??? Ces esprits élevés
et soi disant agnostiques ne sont pas plus malins que le pauvre croyant qui dit
: " Dieu existe parce ce que je conçois le monde comme créé
par lui ", un peu à la manière d'Hegel : " Le monde est
rationnel parce que je le comprends avec ma raison
" Et
puis, ne pourrait-on répondre avec bien plus d'arguments, que bien au contraire
le monde n'est qu'un chaos (certains diraient un foutoir ou "un merdier")
pas du tout organisé, qui ne "sait" pas du tout "où
il va", que se contente " d'être ", qu'il y existe de tout
et n'importe quoi, tout ce qui est "possible", pourvu que ça
"sur-existe" pour un certain temps (6), même les trucs les plus
impensables, mais qu'on peut toujours finir par découvrir à un moment
donné. Et n'y a-il rien de plus subjectif que la beauté ?
Parler de "magnifique ordonnance" ou de "beauté" ne
relève donc que de rêveries futiles, ce qui n'est évidemment
pas interdit, mais ne fait pas progresser notre compréhension du monde.
Dans cette catégorie d'agnostiques (on ne peut être exhaustif, les
variétés d'agnosticisme sont aussi nombreuses que les conceptions
religieuses), la plupart aboutissent à une sorte de panthéisme inavoué
: "l'esprit" serait dans la matière, "Dieu" dans le
monde, le monde serait "Dieu". On veut bien, mais pourquoi appeler
ça "Dieu", le terme a une connotation historique beaucoup trop
précise et trop répugnante, à moins bien entendu de supposer
que ce "Dieu-monde" soit influençable et que nos petits désirs
égoïstes, nos incantations puériles ou nos rites ridicules
pourraient parfois le faire changer d'avis et qu'il a les mêmes émotions
que nous. Si ce n'est pas le cas, il ne s'occupe pas de vous, alors, ne vous
occupez pas de "lui". " Dieu " ne peut donc pas être
considéré comme une hypothèse, l'assertion de son existence
n'étant logiquement pas vérifiable et non réfutable, au même
titre que l'affirmation sans fondement aucun de son existence. Avec beaucoup
d'efforts, on peut peut-être comprendre pourquoi il y a tant de croyants,
mais pourquoi donc y a-t-il des agnostiques ? Quand un croyant primitif (un
chrétien par exemple) nous explique son dieu impensable, l'athée
peut à bon droit dire " ( Ce) dieu n'existe pas ", mais quand
un " agnostique " vient à appeler l'univers " Dieu ",
nous n'avons plus qu'à lui répondre " Ce n'est pas Dieu ".
À tout discours croyant ou agnostique, l'athée, n'a finalement pour
réponse que celle dérivée de l'assertion parménidienne
" Tout ce qui existe, est du monde, et le monde n'est pas le dieu des croyants.
On ne croit pas au monde, il existe ". Le comprendre, c'est autre chose,
mais ce ne sont pas les dieux qui vont nous l'expliquer
Les
athées rejettent l'hypothèse "dieu" en ce sens que ce
ne peut être une hypothèse au sens strict du terme (ce qui est plus
rationnel que de nier une existence invérifiable) et aussi parce que d'une
part, lorsque le terme "dieu" désigne une "chose" trop
précise, trop bien définie, l'hypothèse est inutile, absurde,
contradictoire, déresponsabilise (déshumanise) l'homme et ce "Dieu"
finit toujours par être une "chose du monde", ce qui en ôte
son caractère divin, ou par disparaître dans le " rien ".
D'autre part, lorsque sa qualification devient trop vague, ni le terme ni l'hypothèse
ne signifient plus rien, ou tout ce qu'on veut et donc aussi tout ce qui existe
et le terme n'est plus adéquat. *************** (1)
Philosophe éléate (d'Élée) du VI-Vème siècle
avant l'ère chrétienne, disciple de Xénophane de Colophon.
Son raisonnement - tout théorique - (il n'y a donc pas de vide - assimilé
au non-être - et le monde est plein) le conduit paradoxalement à
conclure à l'impossibilité du mouvement (son élève
Zénon produisit bien d'autres paradoxes, dont les mécanismes ne
furent étudiés en profondeur qu'au début du XXème
siècle, avec Russell entre autres). Ceci amena Démocrite (d'Abdère)
à en prendre le contre-pied (démarche poppérienne avant la
lettre) en développant la théorie atomiste de Leucippe, première
physique matérialiste (connue) excluant l'intervention des dieux dans une
explication du monde (mais en réintroduisant le "vide" où
ses "atomes" pouvaient se mouvoir). De son uvre détruite,
il reste quelques vers ("De la nature") traitant de l'unité et
de l'éternité de l'être. (2) Il ne peut y avoir de discours
sur le rien. Voir le livre posthume (L'athéisme) de Kojève (que
l'auteur n'a jamais voulu publier. Coll. Tel chez Gallimard, 1998) et ne pas faire
confiance aux critiques et autres commentateurs (comme l'auteur de la préface,
Laurent Bibard) qui voudraient nous faire croire qu'il "chosifie le néant",
c'est juste le contraire. (3) Remplacez "monde" par "Dieu"
(Allâh) et vous aurez le début de l'appel à la prière
des musulmans, qui commence par une négation apparente : "Il n'y a
(pas) de Dieu (autre) que Dieu". (4) Dans le bassin méditerranéen
oriental, la divinité (unique) se désignait par "El",
"Yah" ou"Lah" (encore toujours "El" ou "Io"
dans les manuscrits de la Mer Morte - de l'égyptien Iao ; voir aussi le
mot "yahada", communauté, Yahouda : la Judée), à
rapprocher de Yah-weh et de Al-lâh. Voir aussi l'étymologie du
mot "(h)allélouia(h)"...('Illel-w-yah). Ici aussi, on peut
remplacer "l'un" par "Dieu" pour retrouver une formule bien
connue. (5) Je ne veux pas être aussi sévère avec "les
agnostiques" qu'ils le sont généralement avec les athées
("nier l'existence de dieu est aussi irrationnel que d'affirmer son existence")
et les mettre "tous dans le même sac". (6) Voir Diderot dans
sa "Lettre sur les aveugles". Johannès
Robyn
SAINT-AUGUSTIN,
Contre tout fondamentalisme ? (10-02.03)
"
Des textes de Saint-Augustin qu'on ne lira pas à Notre-Dame " |
| | Depardieu,
touché par la grâce, a fait parler st Augustin, à Notre Dame
de Paris, le dimanche 9 février 2003. Le journal "Le Monde"
titre un article de Henri Tincq "Un message éternel pour des temps
incertains" . Cet article commence par la citation: "je n'aimais
pas encore et j'aimais à aimer. Je cherchais quoi aimer, aimant à
aimer." Dans un autre article Henri Tincq nous parle du spécialiste
de St Augustin 'André Mandouze et en conclusion nous dit de lui: "André
Mandouze cèlèbre dans l'auteur des Confessions, la modernité
d'un penseur pour qui, contre tout fondamentalisme, la foi ne peut jamais être
imposée, sinon comme un vérité librement confrontée
avec celle des autres." Je
ne conteste pas que St Augustin ait écrit des choses admirables mais pour
rétablir l'équilibre, je voudrais dire qu'il a aussi écrit
des choses ABOMINABLES, en soumettant aux lecteurs quelques citations de son uvre.
Il défend, contre les manichéens, les faits guerriers de l'Ancien
Testament: "On
ne s'étonnera point des guerres faites par Moïse, on n'en aura point
horreur, attendu qu'en cela, il n'a fait que suivre les ordres mêmes de
Dieu. Il n'a point cédé à la cruauté, mais à
l'obéissance. Quant à Dieu, en donnant de tels ordres, il ne se
montrait point cruel, il ne faisait que traiter ces hommes et les effrayer comme
ils le méritaient. En effet, que trouve-t-on à blâmer dans
la guerre ? Est-ce parce qu'on y tue des hommes qui doivent mourir un jour, pour
en soumettre qui doivent ensuite vivre en paix? Faire à la guerre de semblables
reproches serait le propre d'hommes pusillanimes, non point d'hommes religieux.
" (Contre Faustus) Se
fondant sur la parabole des conviés rapportée par LUC (14 : 15-24)
et où le maître de maison ordonne à son serviteur de contraindre
des non invités à rejoindre la table de Jésus afin que la
maison soit remplie, Augustin légitime la force pour faire entendre raison
aux impies : "Il y a une persécution injuste, celle que font les
impies à l'église du Christ ; et il y a une persécution juste,
celle que font les églises du Christ aux impies. (...) l'église
persécute par amour et les impies par cruauté". (lettre185
de l'année 417) L'hérésie
pour St Augustin est un crime contre l'Eglise et il considérait que les
hérétiques persécutés n'était pas des martyrs.
Il n'y a pour lui de vrais martyrs que dans la vraie Eglise, comme il n'y a de
vertu et de morale que dans la vraie Eglise. La charité de St Augustin
est très coercitive, il prône de faire le bonheur des impies, malgré
eux. A l'origine du dogme du péché originel ( dont la conciliation
avec la théorie de l'évolution pose des problèmes quasi insurmontables
aux théologiens), il est aussi le père de la théorie catholique
de la guerre juste qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours.
Et si j'osais dire qu'il est aussi le père de la théorie de la guerre
sainte on me vouerait aux gémonies alors je laisse parler un catholique
dont on ne peut pas mettre en doute la scientificité des écrits,
l'historien G. Minois: "C'est par un abus de langage que l'on parle de
la théorie de la guerre juste chez Saint Augustin. En effet, le contexte
dans lequel il se situe est plutôt celui de la guerre sainte : il s'agit
des luttes entre l'Empire romain, assimilé à la chrétienté,
et le monde barbare, assimilé au paganisme ou à l'hérésie.
Ce sont en fait des combats pour Dieu, formes de guerre légitimes par excellence
: pour quel meilleur motif pourrait-on se battre ? Ce n'est qu'une fois ce type
de guerre admis que l'on pourra chercher si d'autres justifications sont possibles.
Mais cela ne viendra que plus tard. Chez Saint Augustin, le terme de guerre juste
sous-tend en réalité la guerre sainte." (L'Eglise et la guerre) St
Augustin, s'il n'a pas été le théoricien de l'Inquisition,
en a, pour le moins, fait le lit. Et je rappelerai que le catholicisme fit appel
à St Augustin pour légitimer les dragonnades et la décision
royale de révoquer l'édit de Nantes.
Bruno ALEXANDRE alexandre.bruno@wanadoo.fr
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