LES PREUVES DE LA FABLE DU CHRIST
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Synthèse des Preuves de l'inexistence de Jésus
Présentées au tribunal de Viterbo le 13 Septembre 2002

CHAPITRE III

RÉPONSE AUX OBJECTIONS

Même s'il n'y avait pas eu les preuves précédemment apportées pour démontrer que Jésus est une construction de contrefacteurs, il aurait suffi de considérer le silence que lui ont réservé les auteurs de l'époque pour nous convaincre de son inexistence.

Pline le Vieux

Pline le Vieux, mort en 79, témoin des faits Palestiniens qui suivirent la présumée crucifixion de Jésus, ayant passé en Palestine une période de cinq ans comprise entre l'an 65 et 70, ne fait pas la moindre mention de quelqu'un ayant porté le nom de Jésus.

Célèbre pour son ergoterie à rédiger les faits minutieusement détaillés, ergoterie qui le porta à mourir sur le cratère du Vésuve duquel il s'était trop approché pour se rendre compte personnellement du phénomène éruptif, s'il se tait sur Jésus et les chrétiens ce n'est certainement pas pour négligence ou indifférence.

De la période passée en Palestine il parle de beaucoup de choses, y compris celle concernant la communauté essénienne qui s’était installée dans le désert de l'Engaddi et de laquelle il fait une description correspondant exactement à tout ce que nous avons appris sur elle par les rouleaux de Qumran ; mais il ne dit rien de cette nouvelle religion formée par les chrétiens qui, selon les Actes des Apôtres, allait s’imposer de plus en plus par l'afflux continu de dizaines et de dizaines de milliers de convertis.

Sénèque

Philosophe et écrivain contemporain aux faits évangéliques, il ignore de la manière la plus totale Jésus, les chrétiens et les persécutions qui selon l'Église furent exécutées contre eux par Néron.

Saint Jérôme (347-420), dans sa recherche de preuves qui puissent remplir ce vide extrêmement significatif qui venait du silence de Sénèque qui, en tant que précepteur de Néron, ne pouvait pas ignorer les chrétiens - si vraiment ils avaient existé - dans les années 50-60, prenant comme point de départ le stoïcisme que ce philosophe avait pratiqué, dans le comble de l'arrogance, arriva à affirmer qu'il avait été si près des chrétiens pour la conformité de ses convictions avec leur théologie, qu’il en fit un père de l'Église. Et comme si cela ne suffisait pas, pour montrer l'existence de cette prétendue relation avec les chrétiens, l'Église n'hésita pas à produire une correspondance fraternelle entre lui et Paul de Tarse, correspondance qui s'est montrée si absurde et banale que personne, pas même l'Église, n’ose plus la défendre comme véridique.

Suétone

Secrétaire de l'empereur Domitien dans les ans 90-95, c'est-à-dire en plein durant les présumées persécutions. Lui aussi, comme Pline le Vieux et Sénèque, ne dit rien de Jésus et des chrétiens.

Dans la "Vie des Douze Césars", en parlant de Claude, Suétone dit qu'en 41 il chassa les Juifs de Rome parce qu'ils causaient des désordres continus derrière l'incitation d'un certain Crestos*, et si l'Église n'a plus insisté à le faire passer pour son Christ, tout en ayant essayé, cela ne fut pas pour une retenue due au bon sens, mais pour bien d’autres motifs, tels que celui, historique, par le fait que Jésus mort en 33 ne pouvait pas être le Crestos de l’an 41, et celui, conceptuel, qui lui empêchait de transférer le fondateur du christianisme en la personne d'un agitateur révolutionnaire.

<< Les Juifs furent chassés de Rome en 41 avec un édit de l'Empereur Claudio parce qu'ils causaient des désordres continus sous l'incitation d'un certain Crestos (impulsore Cresto) >>. (Vie des 12 Césars - Biographie de Claude).

Cette affirmation de Suétone concernant l'expulsion des juifs agitateurs n'est qu'une autre confirmation de la présence à Rome d'une communauté esséno-zélote, et pas chrétienne comme soutient l'Église, à laquelle appartenaient les conjoints Priscille et Aquila qui reçurent Paul chez eux . Manifestement lui aussi un Nazir. ( At 17-18). (Voir " La Fable de Christ ".)

  • Crestos, qui signifie "le meilleur ", fut un des chefs organisateurs des désordres qui se révélèrent à Rome avec une particulière fréquence dans les années 39-40 sous Caligula, désordres que Claude se prodigua à éliminer avec un édit qui ordonnait l'expulsion des juifs agitateurs lorsqu'en 41 il devint Empereur. Le fait que Priscille et Aquila fussent entre ceux-ci et qu'ils eussent reçu Paul en qualité de Nazir est une autre preuve confirmant que ceux que l’Église veut faire passer pour premiers chrétiens étaient en réalité des esséniens-zélotes.

Pline le Jeune

Pendant la période durant laquelle il était gouverneur en Bithynie (112-113), Pline le Jeune écrivit une lettre à l'empereur Trajan pour lui demander des instructions sur comment il devait se conduire envers les composants d'une communauté qui pratiquaient des rites propitiatoires au lever du soleil en l'honneur d'un certain Khristo qu'ils considèrent presque comme une divinité (Khristo quasi deo)*, et qui se réunissaient pour consommer des repas innocents.

Il suffit de lire le passage suivant de Joseph Flavius concernant les esséniens, pour se rendre compte tout de suite que ceux auxquels Pline le Jeune se réfère n'étaient pas du tout des chrétiens comme l'Église voudrait soutenir:

<< Leur piété envers la divinité a une forme spéciale : avant le lever du soleil ils récitent certaines prières vers lui, comme pour le supplier de se lever.

Ils n'entrent pas en réfectoire sans s'être au préalable purifiés en se lavant avec de l’eau froide. Après s'être assis en silence, le prêtre fait précéder le repas d'une prière, et personne ne peut rien goûter avant la prière; après qu’ils ont mangé il ajoute une nouvelle prière; de façon à ce que, du début jusqu’à la fin, ils vénèrent Dieu comme dispensateur de vie >>. (La Guerre Juive VII).

* Le "Christ presque dieu" dont Pline le Jeune parle est le Messie religieux que les communautés esséniennes spirituelles, après s’être séparées du courant guerrier-révolutionnaire, avaient commencé à attendre après la défaite en 70 de l'armée juive.

Les repas communautaires reportés sur les Lettres de Paul de Tarse (Agapes), semblables aux rites décrits par Joseph Flavius et confirmés par les documents retrouvés à Qumran (" Rouleau des Règles "), ne sont qu'une autre preuve que ceux que l’Église veut faire passer pour les premiers chrétiens n'étaient rien d’autre que les composants des communautés esséniennes.

 

Tacite

Tacite est l'auteur latin qui selon l'Église offre une des preuves parmi les plus valides pour démontrer l'existence des chrétiens à Rome dans les années 50-60, c'est-à-dire sous Néron. Je me réfère à ce passage de Tacite contenu dans le XV livre des "Annales" dans lequel il y est écrit que Néron, après avoir accusé les Chrétiens de l'incendie de Rome, s'acharna contre eux par des persécutions durant lesquelles, parmi les nombreux martyrs, périrent aussi Pierre et Paul.

Ces nouvelles concernant l'incendie de Rome et la mort de Pierre et Paul reportées sur les Annales, ignorées de tous les historiens de l'époque et de ceux qui suivirent, y compris les chrétiens tel Origène, l'évêque Clément, Eusèbe de Césarée et le même St. Augustin (celui-ci ne fait d'elles aucun commentaire dans son livre "De Civitate Dei", dédié en partie à raconter les calamités subies par Rome précédemment au "sac de Rome" par Alaric en 410), apparurent seulement au XV siècle par oeuvre d'un certain Pogge, secrétaire pontifical qui dit les avoir reçues en 1429, sous forme d'un manuscrit du XI siècle, par un moine anonyme qui était venu à Rome en pèlerinage. Ce secrétaire pontifical, déjà connu pour avoir opéré de nombreuses contrefactions, s’il s’inventa ce document ce ne fut pas tellement pour montrer une existence des chrétiens au temps de Néron qui, au XIV siècle était tenue pour sûre, mais plutôt pour résoudre les contestations qui étaient mues par les différents courants chrétiens et par le même " Concile des Cardinaux ", contre la primauté sur le monde chrétien de l'évêque de Rome. Lire les conciles de Pise (1409) et de Constance (1414)).

Ce fut la période de désordre hiérarchique ecclésial dans lequel Papes et antipapes, tels Jean XXIII, Benoît VIII et Alexandre V, voulaient imposer l'un à l'autre leur propre résidence comme siège du trône pontifical.

Pogge, avec le témoignage qu’il aurait reçu par un fait reporté dans les Annales de Tacite, entendait montrer, à travers le martyre de Pierre, que la primauté sur la chrétienté appartenait ainsi à Rome comme siège, et donc à son évêque, comme successeur de Pierre, pour un droit historique.

Que ce document présenté par Pogge en l’an 1429 soit un faux nous est démontré, en plus du bon sens, par le fait que Simon Pierre n'a pu subir aucun martyre de la part de Néron puisqu'il fut été exécuté avec son frère Jacques en 46, à Jérusalem, sous Cuspius Fadus, et parce que Tacite n'aurait jamais écrit qu'un incendie eut lieu à Rome car, selon tout ce qui a historiquement été montré, il n'eut jamais lieu.

La démonstration que le document présenté par Pogge est un faux nous vient aussi de l'historien de l'Église Duchesne (1843-1922) qui, après d’approfondies études sur l'histoire du christianisme, arriva à la conclusion et proposition de supprimer de l'histoire de l'Église les premiers neuf papes, y compris Pierre, qui selon lui n’a jamais été évêque de Rome. (Histoire Ancienne de l'Église).

Pour conclure sur ce faux, je veux faire présent, bien que cela puisse sembler absurde, que l’unique document sur lequel s'est basée l'histoire concernant l'incendie de Rome est représenté par ce passage présenté au XV siècle par le secrétaire pontifical Pogge considéré un des plus grands contrefacteurs du christianisme, passage qui a été ensuite imposé par l'Église comme vrai représentant pour elle une preuve de l'existence des chrétiens au temps de Néron... et il y a qui soutient encore que l'Église, cette institution destructrice de documents validement scientifiques et philosophiques et constructrice de faux, doit être considérée comme le sauveur de la civilisation occidentale!

De grande importance pour démontrer que le pas concernant la persécution des chrétiens soit un faux, est l’observation que m’a envoyée le Professeur Conférencier Gaspard Angeleri :

" C’est extrêmement surprenant remarquer que l’auteur des Annales qui ne prouve aucun attendrissement envers les atrocités du cirque où l’on massacrait des milliers de prisonniers de guerre, qui n’exprime aucune pitié envers les quatre cents esclaves tués à la suite du meurtre du Préfet de Rome en l’an 61, qui réserve une extrême froideur lorsqu’il reporte les massacres de Sylla (Ann. III-27), qui démontre une joie sauvage au spectacle de 60.000 Germains s’égorgeant entre eux dans une guerre civile, prouve puis tellement de commotion envers les martyrs chrétiens. "

 

Plutarque

Rien de rien de la part de Plutarque qui ne se réfère pas le moins du monde à Jésus ou aux chrétiens. Et comme avec lui, aucune mention de la part de Juvénal, Pausanias et Cassius Dion qui aurait eu matière à en parler, (s’ils avaient vraiment existé), dans son livre "Histoire Romaine" qui traite des événements de Rome qui vont de l’an 67 av.C. à l’an 47 ap.C.

Seulement Lucien de Samosate (125-192), fait référence à un magicien mort sur la croix pour avoir introduit un nouveau Culte des Mystères qui, étant d'inspiration syrienne, ne peuvent être qu’une ultérieure confirmation de quelqu’un qui, s’il avait vraiment existé, n’aurait pu être qu’un disciple de l'idéologie essénienne qui s'était développée en Syrie selon les idées de la religion Mitraïque.

Celse

Antichrétien critique acharné, il vécut dans la période pendant laquelle les premiers chrétiens construisaient les évangiles et les Actes des Apôtres à la suite du schisme déterminé par l'introduction du Sacrement Eucharistique au sein des communautés esséniennes, (voir la Fable du Christ), Celse* écrivit à la fin du II siècle un livre au titre "Contre les Chrétiens" dans lequel il faisait le point sur toutes les embrouilles qu'ils étaient en train de faire "pour construire la figure d'un magicien qui, s'il eût vraiment existé, pouvait tout au plus être celle d'un des nombreux charlatans qui avaient parcouru la Palestine en embrouillant les gens."

Et c’est justement dans cette période, c'est-à-dire à la fin du II siècle, que pour la première fois le nom "Jésus" est nommé par Origène dans son livre "Contra Celsum", écrit par lui pour répondre aux accusations que Celse adressait à l'Église à propos de ce nom qu'ils avaient donné à leur héros qui, jusqu'à ce moment, avait été nommé par les appellatifs génériques de Seigneur, Christ, Messie et Sauveur.

Le nom de Jésus que nous trouvons dans les textes précédents fut ajouté par la suite dans la période des grands remaniement évangéliques, c'est-à-dire au III, IV et V siècles. Que les évangiles soient soumis à des modifications continues d'ajournement nous est confirmé par la dernière transformation qu'on est en train d'opérer en eux dans les éditions modernes sur le nom de Nazaréen, qui est remplacé avec celui de Nazaretain, depuis que l’on a fait remarquer que celui-ci est le véritable appellatif subordonné de la ville de Nazareth.

*Du livre de Celse "Contre les Chrétiens" (détruit par l'Église), restent seulement les phrases qui furent reportées par Origène dans son "Contra Celsum" comme celle qui dit: <<La vérité est que tous ces faits reportés par vous sur votre héros auquel vous avez donné le nom de Jésus, ne sont que des inventions que vous et vos maîtres avez fabriqués sans réussir même pas à lui donner une moindre apparence de crédibilité >>. (De " Contre les Chrétiens " de Celse.)

Philon d’Alexandrie

Philon (mort en 50) vécut en plein à l’époque messianique, et en tant que philosophe néoplatonicien, parle du Logos que les communautés esséniennes attendaient comme Messie réalisateur d'une justice sur la Terre, mais il ne dit rien de Jésus ni des chrétiens.

Est-il vraiment possible que s'il y avait vraiment eu en Alexandrie, la ville dans laquelle il vivait, cette nouvelle religion chrétienne vers laquelle affluaient tant d’officiers romains, de nobles et d'hommes politiques et des dizaines de milliers de citoyens, d’après ce que racontent les textes sacrés, il n'aurait rien dit à propos d’elle? est-il possible qu’il aurait ignoré Paul de Tarse dont tous parlaient pour ses sermons et pour ses miracles, si les choses s'étaient passées vraiment comme elles sont racontées dans les Actes et dans les Lettres?

Juste de Tibériade

Que Juste de Tibériade, historique contemporain et rival de Joseph Flavius ne parle ni de Jésus, ni des chrétiens dans son livre perdu "Histoire de la Guerre Judaïque" nous le savons de Photius, Patriarche de Constantinople, qui au IX siècle, après avoir inutilement cherché quelque référence à Jésus dans une copie du livre qu’il possédait encore, en exprimant tout son émerveillement, conclut ainsi: << Juste de Tibériade ne fait aucune mention de la naissance, des événements et des miracles qui ont été attribués à Jésus >>.

 

Flavius Joseph

J'ai laissé Flavius Joseph en dernier car que c’est de lui que l'Église, du moins le prétend-elle, tire ce qui représente la preuve irréfutable de l'historicité de Jésus.

Joseph Flavius, d'origine et de religion juive, fut prisonnier des Romains durant la guerre de 70 dans laquelle il avait combattu comme officier de l'armée juive. A la suite de la nomination qu’il eut de Rome, pour ses qualités morales et culturelles, comme historien officiel de l'empire, il écrivit l'histoire hébraïque en deux livres: "Antiquités Judaïques" et "Guerre Judaïques".

Dans le premier livre, en se référant à la Bible de Septante, il raconta les événements du peuple hébraïque de la Genèse au début de la Guerre Juive (66), dans le deuxième il reporta l'histoire de la Palestine comprise entre le royaume d'Antiochos Epiphane (164) et la guerre de Masada (74) dans laquelle mourut Eléazar, dernier fils de Judas le Galiléen, promoteur de la guerre du Recensement.

Ayant les deux livres traités de la période messianique qui va pratiquement depuis l’an 1 (guerre du recensement) à l’an 70 (début de la diaspora), comme nous ne trouvons rien qui se réfère à Jésus et aux chrétiens dans la "Guerre Judaïque", de même nous ne trouverions rien dans " Antiquités Judaïques" s’il n’y avait pas eu un certain pas qui s'exprime ainsi: << Au même temps, environ, vécut Jésus, homme sage, même si l’on peut l'appeler homme; car il réalisa des oeuvres surprenantes, et il fut maître de gens qui accueillaient avec plaisir la vérité. Il conquit beaucoup de Juifs et beaucoup de Grecs. C'était le Christ. Quand Pilate entendit qu’il était accusé par nos autorités, il le condamna à la croix.

Ceux qui dès le début l'avaient aimé ne cessèrent pas d'adhérer à lui. Dans le troisième jour, il leur apparut de nouveau vivant; parce que les prophètes de Dieu avaient prophétisé celles-ci et d’autres innombrables choses merveilleuses de lui. Et jusqu’à aujourd'hui existe encore la tribu de ceux qui par lui ont été appelés chrétiens >>. (Ant Jud. XVIII-63).

Les motifs qui nous permettent d'affirmer que ce passage est un faux sont:

1) Un juif orthodoxe comme Joseph Flavius, qui resta fidèle au judaïsme jusqu'à la mort, qui éduqua ses fils à cette religion, un Juif qui considère comme son plus grand orgueil celui d'être le descendant d'une souche sacerdotale hébraïque, un Juif qui écrit, comme lui même le dit dans la présentation de "Antiquités Judaïques", pour montrer la supériorité de la religion mosaïque sur toutes les autres, ne peut absolument pas avoir reconnu comme vrais les concepts de base de la catéchèse chrétienne, il ne peut avoir affirmé que Jésus était le vrai Christ, c'est-à-dire la réalisation du Messie dont lui-même, en tant que Juif, attendait encore la venue.

Voltaire écrit ainsi dans son dictionnaire philosophique (chap.V): << Si Joseph Flavius avait l'avait cru être le Christ, alors il aurait été un chrétien >>.

2) Le passage est mis entre deux faits qui l'excluent rhétoriquement.

Il suffit d'examiner les deux événements - reportés dans leur position originale - pour nous rendre compte de comment le passage concernant Jésus est une évidente introduction (maladroite) qui interrompt la relation séquentielle que Joseph Flavius voulait donner à deux disgrâces qui arrivent aux Juifs à cette époque.

Après avoir terminé le récit d'un massacre d'habitants de la Judée, effectué par les soldats romains à cause d'une émeute qui s’était levée parce que Pilate s'était servi de l’argent du Trésor Sacré pour réaliser un aqueduc, par la phrase : << Ainsi termina l'émeute >>, Joseph Flavius passe à raconter une autre disgrâce qui frappe les Juifs en commençant ainsi : " Dans la même période un autre événement terrible jeta le désordre parmi les habitants de la Judée et simultanément eurent lieu des actions de nature scandaleuse en connexion avec le temple d'Isis à Rome... ".

Il suffit de mettre entre les deux phrases, que l'auteur a réuni comme les anneaux d'une chaîne, le passage concernant Jésus qui commence: << Au même temps, environ, vécut Jésus, un homme sage... >> pour nous rendre compte de comment cette phrase est une interpolation grossière entre deux faits qui l'excluent.

Ce passage, inconnu précédemment, apparut pour la première fois dans "Antiquités Judaïques" au IV siècle par l'oeuvre d' Eusèbe de Césarée (le faussaire), fut ensuite confirmé dans l'édition qui sortit au VI siècle, c'est-à-dire environ après deux siècles pendant lesquels le livre de Joseph Flavius disparut pour être remplacé par un autre "Antiquités Judaïques" qui portait la signature d’un certain Egesippus et qui, en réalité, était Ambroise de Milan qui signait avec ce pseudonyme.

Nous pouvons imaginer combien subit de contrefactions, additions et soustractions le livre de Joseph Flavius dans les mains d’Ambroise de Milan qui avait tout intérêt à cacher les vérités qui auraient démoli la construction de la Grande Imposture. (Lire Egesippo sur les encyclopédies).

Libre de faire ce qu’il voulait, puisque toutes les copies de "Antiquités Judaïques" avaient été détruites, Ambroise de Milan supprima les noms compromettants en les remplaçant par des faux ou des anonymes, comme dans le cas de la révolution tentée par Jean de Gamala qui, attribuée à un Égyptien anonyme, fut portée des années 30 aux années 50 sous le procurateur Felice.

Obligée que fut l'Église de retirer les Antiquités Judaïques d'Egesippe vu les critiques que faisaient les adversaires aux trop évidentes falsifications de cette version, elle remit en circulation, après environ deux siècles de séquestre, le livre sous le nom de Joseph Flavius, mais en le laissant comme il avait été altéré par Ambroise de Milan. En pratique, "Les Antiquité Judaïques" dont nous disposons aujourd'hui, sont une copie de celles qui sortirent sous le nom d'Egesippo. Puis ne parlons même pas de la " Guerre Judaïque " qui est devenu, par les manipulations qu’il a subi de la part des contrefacteurs de l'Église, un livre incohérent et dépourvu de logique.

Si j'ai affirmé que l'épisode concernant l'Égyptien reporté sur Antiquité Judaïques est un faux, c'est non seulement pour l’évidence qui nous vient en constatant l’égalité entre ce fait et celui reporté dans les évangiles, comme le Jardin des Oliviers : une tentative de révolte contre le Romains pendant les fêtes de Pâques qui, comme cela est répété continuellement par Joseph Flavius, étaient souvent choisies par les révolutionnaires pour réaliser leurs plans de guerre, mais aussi pour ce qui nous vient d’une analyse des faits reportés par les mêmes actes des Apôtres.

Nous sommes en Judée en 58, sous le procureur Felice, lorsque Paul de Tarse, après avoir voyagé d'un extrême à l'autre de l'Asie Mineure, Grèce, Turquie et toutes les îles de la Méditerranée orientale y compris, avec une vitesse de déplacement comme s'il disposât d'un hélicoptère personnel, lors de l’une de ces étapes, et précisément à Jérusalem, accusé par les habitants de la Judée d'avoir profané le Temple en y introduisant à l’intérieur des Grecs, fut attaqué par la population qui voulait le tuer en tant qu’agitateur appartenant à la secte des Nazirs. Sauvé par l'intervention d'une garnison, il fut emmené prisonnier près de la forteresse romaine.

Au premier échange de mots, le tribun, en entendant que Paul parlait le Grec, lui demanda: << Alors tu n'es pas l'Égyptien qui lors de ces derniers temps a incité à la subornation quatre mille rebelles? >>. (Actes 21:38).

Du moment que l'Église reconnaît que cet égyptien auquel se réfèrent les Actes des Apôtres est le même égyptien qui est reporté par Joseph Flavius sous Felice, nous pouvons continuer dans notre raisonnement.

Paul resta en prison pendant deux ans avant de sortir pour être interrogé par le nouveau procureur Festus qui avait succédé depuis quelques jours à Felice. (an 60).

Festus, tétrarque de la Golanite, présent à l'interrogatoire, exposa à Aggripas les motifs pour lesquels Paul avait été arrêté: << Il y a un homme, laissé ici prisonnier par Felice… Mais les accusateurs n'ont porté contre lui aucune des accusations que j’imaginais; ils avaient contre lui seulement quelques griefs inhérents à leur étrange religion et concernant un certain Jésus, mort, que Paul soutient être encore en vie >>.( Actes 25:19)

Étant donné que nous sommes en l'an 60, étant donné que Jésus est mort en 33, tout du moins d’après ce qu’affirment les évangiles, comment est-il possible que Paul, qui avait déjà été dans les années 50 à Jérusalem, qui avait prêché sa doctrine et sa crucifixion, puisse méconnaître la mort de Jésus arrivée 27 ans auparavant? L'incohérence entre l'affirmation du tribun qui parle d'un Égyptien qui avait organisé la révolte en 58 sous Felice, qui est le même procureur que nous trouvons reporté dans le passage de Joseph Flavius, et la méconnaissance de la part de Paul de la mort de Jésus survenue en 33, montre que nous sommes devant une autre duperie qui nous porte à formuler deux questions: Ou la mort de Jésus n'a pas eu lieu en 33 mais peu avant les années 60, c'est-à-dire durant la période pendant laquelle Paul, en restant en prison, ne pouvait l’avoir apprise, ou les faits qui sont reportés par les Actes en 58-60 n’ont pas eu lieu à cette date mais seulement peu après la mort de Jésus.

En récapitulant : si Jésus a été crucifié en 33, il est impossible que Paul ignore sa mort en 60 ? Si Paul ignore la mort de Jésus cela signifie alors que les faits concernant la révolte organisée par l'égyptien ne sont pas arrivés en 56 comme cela est reporté dans les Antiquités Judaïques, mais à l'époque de la mort du Christ.

Voilà, ainsi, que les comptes correspondent pour montrer que de la même façon que faux est le passage reporté sur les actes des Apôtres concernant l'égyptien, d’autant est faux le passage reporté sur Antiquité Judaïques.

Le tout pour faire disparaître toute trace historique de la vraie révolte, c'est-à-dire de cette révolte des années trente qui coïncide avec l'arrêt de Jésus, qui aurait empêché de construire la figure du Christ tellement serait apparu évident que celui qui fut arrêté dans le Jardin des Oliviers dans les jours de Pâques n'était pas Jésus, dit le Nazaréen, fils de Marie et de Joseph, mais Jean de Gamala, dit le Naziré, fils de Judas le Galiléen, prétendant au trône de Jérusalem.

Ainsi démontrée, à travers l’absolu silence historique et les falsifications opérées pour le remplir, l’inexistence historique de Jésus, que peut-il donc rester à l'Église pour soutenir le fondateur du christianisme sinon la déraisonnable justification qui s'appelle la foi, cet aveugle sentiment souteneur d'utopies et d'illusions capables uniquement de produire obscurantisme et régression, comme les faits, à mesure que le progrès avance, le démontrent toujours plus?

 

Luigi Cascioli

 

Luigi Cascioli

LA FABLE DU CHRIST
LIVRE - DÉNONCIATION
Irréfutable démonstration
de la non-existence
de Jésus
La fable de Christ

Les chapitres du livre

1. La Bible
2. Seconde entrée en Égypte
3. La période des Rois
4. Le Dieu de la Bible
5. Les Hébreux après l'invasion de la Palestine du Nord
6. Le Culte des Mystères
7. La révolte des Maccabées
8. La Palestine pendant l'occupation romaine
9. Les Esséniens, fils de la lumière
10. Révolutions et guerres esséniennes-zélotes
11. Les Esséniens après l'an 70
12. Les Évangiles canoniques
13. Jean le Nazaréen
14. La crucifixion

 

 

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COMMUNICATION DE L'ASSOCIATION FABULA