24 Février 2003 RETOUR INDEX COMMUNIQUÉ
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Enseignement Public et Histoire
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Non seulement les livres scolaires d’histoire de l’enseignement public trichent avec les principes de la laïcité, mais en plus, ils nous trompent sur notre passé : mensonges, extrapolations, faux documents, graves oublis ... Dès la 6e, tous les moyens sont bons pour présenter l’Eglise catholique sous un jour qu’elle n’a jamais eu. Le manuel scolaire étant le premier outil de transmission du savoir aux jeunes générations, c’est donc un obscurantisme des temps actuels qui nous menace.En voici quelques exemples :

Livre d’Histoire de 1re année – Le monde du milieu du XIXe siècle à 1939.
(Collection Jacques Marseille - programme 1997 - NATHAN)

Tout d’abord, cet article intitulé :

La condamnation du " nouveau paganisme " nazi par le pape Pie XI (p.99).

Le ton est donné. Rappelons que "l’ancien paganisme" (et donc l’ancien nazisme) , correspond, pour l’Eglise, à l’Antiquité gréco-romaine

- Dans le chapitre 16 intitulé " L’Italie fasciste ", une rubrique, Arrêt sur Images, affiche elle-même pour titre : "L’Antiquité au service du fascisme " (pp.284/285).

Le titre, qui peut lui-même prêter à confusion, est complété par un texte qui fait de l’héritage antique la principale source d’influence du fascisme. L’information, inexacte, est en plus appuyée :

«Mussolini utilise systématiquement le "mythe de Rome"»;
«Il ne manque pas une occasion d’établir la filiation entre la Rome antique et l’Italie fasciste».
«Il n’hésite pas à poser habillé à l’Antique»...

Mais où sont donc les multiples photos qui le présentent ainsi ?

[Il] cherche à " exalter dans la personne du Duce, le nouveau César ".

Dans ce cas, il se serait fait nommer Cesare et non pas Duce, qui signifie guide en Italien, comme Führer, en Allemand.

S’ajoutent 5 documents imagés, qui prétendent justifier un rapprochement entre l’Antiquité et le fascisme. (images ?)

Pour tous, on constate que l’image ne correspond pas à ce que dit le texte.

Mais voici ce que le livre ne nous dit pas au sujet du fascisme et du nazisme :

Origine du nom ghetto, (du vénitien borghetto) : nom de la première juiverie, à l’époque de l’inquisition (1516). Les juiveries sont entourées d’un mur avec une seule porte. Les juifs qui en sortent doivent porter sur leurs habits un insigne jaune, soit un chapeau, soit une rouelle. 2.000 juifs parqués dans le Transtévère : il s’agit d’une rue avec quelques passages transversaux. Chaque nuit, les portes sont fermées.


Déjà, vers 1320, on entend parler d’un complot des lépreux: les juifs sont accusés de se servir des lépreux pour contaminer les puits et les hosties des chrétiens d’Europe. 160 juifs seront brûlés vifs à Chinon et à Vitry-en-Perthois. En 1348 : peste noire. Mêmes types d’accusations. 300 communautés juives sont supprimées. Exode des juifs allemands vers la Pologne.

Par conséquent, le pacte entre l’église et le fascisme, rendu officiel par les accords de Latran de 1929, n’est-il pas la suite logique d’un passé que l’on ne veut pas tout à fait remettre en cause ?

Livre d’Histoire-Géographie de 6me année
(Collection Martin Ivernel/HATIER)

Au fil des pages, l’histoire d’une cohabitation dangereuse entre le catholicisme et son pire ennemi : l’Antiquité.

L’Antiquité qui commence en –3000 aux premières pages du livre, rétrécit comme une peau de chagrin, jusqu’à –2000, au chapitre 4, qui situe les origines chronologiques de la Grèce. Inutile de chercher dans les pages intermédiaires : 1000 ans se sont bel et bien envolés ! Tournons encore une page, et nous sommes déjà au VIIIe s. ap. JC !

Au total, deux millénaires ne sont pas enseignés, soit plus d’un tiers du temps de l’histoire. Ainsi, on ne saura rien sur les origines des religions antiques, alors que, quelques chapitres plus loin, on nous expliquera tout sur celles des religions monothéistes.

La religion grecque est présentée comme naïve, sa démocratie comme ratée. Son développement artistique ne dépasse pas le stade de l’époque néolithique et l’on ne dit rien sur ses sciences., alors qu’au – Ve s. les Grecs pratiquaient déjà la chirurgie. On invente même un système de caste, alors que la démocratie était très égalitaire et que le comique Grec Aristophane critiquait son côté " communiste ".

Au passage, on oublie de dire que la démocratie a été inventée par les Grecs, qu’elle a été provoquée par un soulèvement populaire, que les femmes avaient une place importante dans le domaine religieux, que les esclaves correspondent à nos prisonniers actuels, et enfin que les frontières étaient ouvertes aux étrangers...

Comme instigateur de la démocratie, au lieu de Solon, on met Clisthène ; et en ce qui concerne le tyran renversé, au lieu d’Hippias, on met son père Pisistrate (qui n’a pourtant jamais été renversé par quiconque !). Et ainsi, on enlève environ un siècle à l’histoire du nouveau régime

A propos des explications "scolaires" sur les origines du Christianisme:

On nous dit de Jésus qu’il est un " personnage historique " et une frise nous donne sa date de naissance à l’année près : ( - 5 / +29) !

Voici pourtant ce que nous relevons dans Le Robert II :

" Sa vie [à Jésus] pose des problèmes d’historicité controversés ; elle est connue essentiellement à travers les Évangiles, qui en donnent une image imprécise, parfois contradictoire (...)"

La page : " Jésus et son message " (p.150), ne respecte aucunement les principes de la laïcité.

Le récit biblique est présenté comme une vérité historique et on ne dit, ni qu’il s’agit d’un dogme, ni même d’une croyance religieuse.

On notera d’ailleurs qu’un certain nombre d’affirmations n’ont rien à faire dans un livre d’histoire. Exemples :

" Ils [les Hébreux] attendent avec impatience la venue du Messie qui doit les délivrer et permettre la renaissance du royaume d’Israël. "
" Jésus enseigne que... "
" Ceux qui suivent cette voie vivront éternellement au royaume de dieu après la mort. "
" Jésus choisit parmi ses disciples douze apôtres qui l’aident à répandre son message.", etc.

Dans la partie qui suit : " L’Empire devient chrétien " (p.152), nous retiendrons surtout ce propos :

" Une des raisons de son succès est qu’elle [la religion chrétienne] est douce et console les croyants en leur permettant une vie éternelle après la mort. "

Déjà, la promesse d’une vie éternelle après la mort existait déjà dans les croyances païennes. Donc, le prétexte tombe à l’eau.

Mais venons-en surtout à ce qui choque. Appelle-t-on " douceur " les persécutions des chrétiens ? Car celles-ci commencent dès l’Epoque antique !

Figure emblématique parmi les intellectuels martyrs, Hypatie. Née en 370 ap. JC à Alexandrie, elle fut la fille d’un astronome respecté avant de devenir à son tour une des plus grandes mathématiciennes de l’histoire. Son martyr nous est raconté par l’historien Edward Gibbon : " Hypatie fut arrachée à son char, déshabillée, traînée à l’église et cruellement massacrée par Pierre le Clerc et sa troupe de fanatiques sauvages et sans pitié ; sa chair fut séparée de ses os à l’aide de coquilles d’huîtres acérées et ses membres palpitants furent livrés aux flammes. " Sa vie s’acheva en mars 415.

Autres cas célèbre : Julien l’Apostat (331 / 363), qui succéda à Constantin 1er, eut presque tous les membres de sa famille assassinés par des chrétiens. Mais malgré ça, il fit part d’une très grande tolérance envers ces derniers.

Le livre ne parle pas de Julien l’Apostat, mais il parle de Théodose 1er (379-395), qui fut le premier véritable empereur chrétien.

Cependant, il oublie un détail : pour avoir exterminé 7000 insurgés en Thessalonique, Théodose fut excommunié par Saint-Ambroise. Un comble !

Ainsi, le christianisme ne s’est jamais imposé par la douceur, comme l’explique le manuel, mais par la terreur, le crime et la censure. La preuve : ses dogmes ont poussé comme des champignons dans le chaos des dictatures et n’ont, quant à eux, jamais avantagé un quelconque souffle de liberté démocratique.

 

Ne négligeons pas le fait que ces leçons entrent dans des têtes d’enfants. Or il est très difficile, voire quasi impossible de remettre en cause les certitudes de l’enfance.

N’oublions pas non plus que rien n’est jamais totalement acquis, même dans le domaine du progrès scientifique. Dans l’Antiquité et grâce à Aristarque de Samos (–310/ –230), on savait que la terre était ronde. On savait aussi pas mal sur le fonctionnement des autres planètes du système solaire (les Pléiades) et même une certaine connaissance intuitive sur les débuts de la terre. Mais 1000 ans plus tard, au Moyen-âge, on ignorait que la terre était ronde ! La transmission du savoir n’est jamais spontanée et, à toute époque, il y eut des ennemis de la connaissance qui préférèrent encourager l’ignorance pour mieux exploiter les peuples.

Enfin, ne prenons pas pour un simple détail ce côté hors-la-loi de l’Eglise actuelle. Elle ne soutient ni notre constitution ni les Droits de l’homme. Elle ne respecte pas plus l’égalité des sexes et ses mesures discriminatoires vont jusqu’à interdire aux femmes l’accès à sa hiérarchie.

Loi de séparation des Églises et de l’ État (1905)

Art. Premier – La République assure la liberté de conscience. (...)

Article L141-4 – L'enseignement religieux ne peut être donné aux enfants inscrits dans les écoles publiques qu'en dehors des heures de classe.

Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen (1789/1958)

Article 10 – Dans les collèges et les lycées, les élèves disposent dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité de la liberté d'information et de la liberté d'expression. L'exercice de ces libertés ne peut porter atteinte aux activités d'enseignement.

Emmanuelle Grün

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Enseignement Public et Histoire
(Retranscrit pour notre mailing-list)) MAIL D’INFORMATIONS LAÏQUES N° 6 - (16 février 2003)

Cher(e)s ami(e)s,

Vous lirez ci-dessous un communiqué bienvenu. La participation de représentants de confessions à des stages de formation de personnels de l’Education Nationale portant sur l’“enseignement du fait religieux”, après avoir été dénoncée par un syndicat de l’enseignement public (le Syndicat des Enseignants, SE-UNSA, à propos du prochain stage de Marseille des 19 et 20 mars 2003, voir le mail d’informations laïques n° 5 et ci-dessous), vient d’être condamnée dans les termes les plus nets par l’Union rationaliste (10 février 2003) : “La présence de représentants de religions aux séminaires ou journées d’études organisées par l’Education nationale doit être proscrite”.

Cela devrait être une évidence pour tous. Pourtant, pour les organisateurs de ce stage de Marseille consacré à “l’enseignement du fait religieux” (stage de formation continue des professeurs d’histoire géographie du second degré de l’académie, et relevant à ce titre de la responsabilité de l’Inspection d'histoire et géographie et du rectorat d’Aix-Marseille), la législation laïque n’existe déjà plus.

La présence officiellement annoncée, à l’une des “tables rondes” de ce stage, du Père Salenson, prêtre, théologien et formateur de prêtres catholiques, constitue en effet une véritable provocation. Elle est contraire à la législation de séparation des Eglises et de l’Ecole, et en rupture avec toutes les pratiques en vigueur (quel enseignant du service public a-t-il jamais vu jusqu’ici un prêtre dans un stage de formation ?). Ne soyons pas dupes : elle représente une tentative pour créer un précédent et rendre rapidement caduques les lois de séparation elles-mêmes. Venant après l’affaire de l’Institut de Théologie d’Auvergne, cette tentative insidieuse montre à l’évidence comment l’”enseignement du fait religieux” sert aujourd’hui, pour le ministère Ferry-Darcos, de bélier pour tenter de disloquer et de renverser les acquis de luttes laïques plus que séculaires. Il faut aider la mobilisation en cours (voir 2ème partie de ce mail) à se renforcer et à s’élargir. Le double langage de Régis Debray, qui dans sa récente interview publiée par l’Université Syndicaliste (SNES) a juré qu’il n’y aurait aucun religieux présent dans les stages de formation, sans dire un seul mot de Marseille, doit être jugé comme il le mérite (voir 4ème partie).

Le présent mail, écrit par un individu, n’a pas les moyens d’organiser la résistance laïque qui s’impose. Mais chaque lecteur / lectrice peut à son tour, après avoir vérifié s’il le souhaite l’exactitude des faits rapportés (sites web indiqués), donner l’alerte, réveiller les assoupis, informer largement de cette violation inadmissible des lois de séparation des Eglises et de l’Etat, et contribuer à faire en sorte que l’opinion laïque, ainsi que toutes les organisations qui se réclament en France de la laïcité, exigent du ministre Luc Ferry, à Marseille et ailleurs, le respect des lois en vigueur. Ceux qui veulent détruire, pas à pas, fait accompli après fait accompli, la séparation des Eglises (des religions) et de l’Ecole croient pouvoir agir impunément, pendant que d’autres graves préoccupations accaparent l’attention générale. Sachons leur rappeler que le monde, qui a besoin de paix, a aussi besoin de laïcité - d’autant que celle-ci est sans doute en définitive une condition nécessaire de celle-là.

Sommaire de ce mail d’informations laïques n° 6

1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’UNION RATIONALISTE (10 février 2003) à propos du stage “enseigner le fait religieux” (Marseille, 19-20 mars 2003).
2. STAGE DE MARSEILLE (19/20 mars) : LES ENJEUX, LE POINT SUR LA MOBILISATION LAÏQUE.
3. UN DÉBAT AVEC RÉGIS DEBRAY (journée de l’APRAS, Association Pour la Recherche en Anthropologie Sociale, Paris, 4 février 2002).
4 RÉUNION “L’EGLISE DANS LES MANUELS SCOLAIRES” (Paris, 8 février 2002) : BREF COMPTE-RENDU.
5 LETTRE DE BRUNO COURCELLE À LUC FERRY : signatures recueillies jusqu’au 28 février
6. ETATS GÉNÉRAUX 2 LA PHILOSOPHIE, SITES ET LIENS.

1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE L’UNION RATIONALISTE (10 février 2003) à propos du stage “enseigner le fait religieux” (Marseille, 19-20 mars 2003).

Union rationaliste
14 rue de l’École-polytechnique
75005 - Paris
Tél. : 01 46 33 03 50
Télécopie : 01 40 46 91 96
Courriel : Union.rationaliste@wanadoo.fr

Communiqué de presse

L'Union rationaliste attire l'attention du ministre de l’Éducation nationale et de l'opinion publique sur une nouvelle entorse à la laïcité, quelques mois après l'affaire de l'Institut théologique d'Auvergne, qui avait fait l'objet de notre communiqué du 12 octobre.

Sous le titre « enseigner le fait religieux », le Rectorat d'Aix-Marseille et l'Inspection pédagogique régionale d'histoire et géographie patronnent un véritable enseignement de la religion, dans le cadre des « rencontres de la Durance » qui se dérouleront les 19 et 20 mars à Marseille. Loin de se borner à l'histoire des religions, le programme indique qu'un atelier traitera de l'enseignement de l'islam, et qu'une demi-journée sera consacrée au thème : « les jeunes et la religion; la religion dans la cité, la religion à l'école ». On ne peut attendre que la religion y soit traitée comme un fait d'histoire. La qualité des participants, explicitement mentionnée dans leurs rapports au judaïsme, au protestantisme et à la théologie catholique, montre que cette table ronde est un tremplin pour que « la religion à l'école » devienne réalité, comme elle l'est dans des pays voisins. La personnalité du Père Christian Salenson, formateur de prêtres catholiques, présenté comme théologien, assure la présence de l’Église catholique dans cette table ronde. Il est bon de souligner qu'à l'exception de l'université de Strasbourg la théologie n'est plus, depuis 1885, matière d'enseignement universitaire public, et que la théologie catholique, discipline strictement confessionnelle, n'a pas sa place dans une action de formation de l'enseignement public.

L’Union rationaliste, rappelons-le, ne conteste pas aux tenants des différentes religions le droit de confronter leurs valeurs et de tenter d'en dégager des références culturelles. Mais il est inadmissible que les religions prennent place en tant que telles dans l’Éducation nationale. Une mise au point du Ministre et des organisateurs de la rencontre nous paraît s'imposer. Le principe laïque de séparation des Églises et de l’État doit être réaffirmé. La présence de représentants des religions aux séminaires ou journées d'études organisées par l’Éducation nationale doit être proscrite.

Pour le bureau de l'Union rationaliste, le 10 février 2003
Jean-Pierre Kahane, président
Guy Bruit, secrétaire général

2. STAGE DE MARSEILLE (19/20 mars) : LES ENJEUX, LE POINT SUR LA MOBILISATION LAÏQUE.

Les mercredi 19 et jeudi 20 mars 2003 est donc organisé au CRDP (Centre Régional de Documentation Pédagogique) de Marseille un stage à destination des enseignants d’histoire-géographie de l’académie d’Aix-Marseille, sur le thème “Enseigner le fait religieux”. Ces” 3èmes rencontres de la Durance” , se tiennent sous l’égide de l’Inspection Pédagogique Régionale d’histoire- géographie et du Rectorat d’Aix-Marseille (programme du stage consultable sur le site de l’académie d’Aix-Marseille :
http://pedagogie.ac-aix-marseille.fr/histgeo/durance/rencontr.htm

On peut y voir notamment l’annonce d’une table ronde, le mercredi 19 mars, de 16 h à 18 h : “Les jeunes et la religion : la religion dans la cité, la religion à l’Ecole”. S’agit-il d’une approche sociologique d’un phénomène observable (ce qui pourrait naturellement se concevoir, la principale donnée à observer étant alors le recul massif des croyances religieuses chez les jeunes, mis en lumière par plusieurs enquêtes rigoureuses), ou s’agit-il d’une valorisation indirecte des religions, et d’une incitation camouflée à retrouver le chemin de la foi, quelle qu’elle soit ? L’expression stupéfiante “la religion à l’Ecole” ne laisse guère de doute sur l’option retenue ici (le journal La Croix, le 6 novembre dernier, avait adopté exactement le même titre pour annoncer une interview “révisionniste” de Luc Ferry sur le sujet). L’examen des intervenants annoncés rend même la chose parfaitement claire.

Cette table ronde doit en effet grouper plusieurs intervenants, chacun au titre d’une confession (juive, protestante, catholique, musulmane), plusieurs d’entre eux ayant un statut mi-universitaire, mi-religieux. S’y adjoint un philosophe (sans doute parce qu’il est l’auteur d’un ouvrage intitulé “La pitié, apologie athée de la religion chrétienne” (sic ! éditions Actes Sud, janvier 2000 - il est vrai que le document académique omet de le mentionner). L’un des participants à cette table-ronde est purement et simplement ministre d’une religion : Christian Salenson, présenté sur ce site académique (à la date du 16/2) comme “théologien, directeur de l’Institut des Sciences et Théologie des Religions.”

Christian Salenson, comme ne le précise pas non plus le document académique, est prêtre catholique (ordonné en 1974 à Nîmes, il est aujourd’hui vicaire général de ce diocèse). Longtemps directeur du grand séminaire d’Avignon (à partir de 1986), comme il l’indique dans sa postface de 1999 à un livre sur les jeunes en recherche de Dieu (“En quête d’identité”, Robert Pousseur, ed. de l’atelier, 1997), il est aujourd’hui directeur de la revue Chemins de Dialogue, qui se présente comme consacrée à “cette œuvre ecclésiale qu’est le dialogue interreligieux et interculturel” ( http://istr-marseille.cef.fr/Pages/acdd.htm -”cef” signifiant “Conférence des évêques de France”). Le Père Salenson dirige également à Marseille l’Institut des Sciences et Théologie des Religions (ISTR), organisme fondé en 1992 à l’initiative du diocèse de Marseille, comme l’indique son site http://istr-marseille.cef.fr. C’est à ce titre qu’il est chargé, pour l’année 2002-2003, d’un séminaire de recherche intitulé “Contributions théologiques à l'avenir du christianisme” (http://www.catholique-marseille.org/formation/format4.htm , puis “Théologie chrétienne”). Quelques jours avant son intervention devant les enseignants d’histoire géographie de l’enseignement public au CRDP de Marseille, est annoncée sur le même site, pour le vendredi 7 mars 2003, dans le cadre du “Département Saint Luc” de cet Institut théologique, une conférence du Père Salenson intitulée : « L'Eucharistie, sacrement de la présence ».

Le Père Christian Salenson est par ailleurs engagé dans des actions d’aumônerie (catéchèse par l’audiovisuel) en direction d’élèves de l’enseignement public pour le diocèse de Marseille (voir programme 2002-2003 de l’aumônerie catholique de Marseille sur le site http://www.catholique-marseille.org/formation/format3.htm , puis “Service Diocésain de l’Audiovisuel”).

Il est clair que rien ne doit empêcher quiconque, y compris naturellement un professeur de l’enseignement public, de suivre s’il le souhaite, à titre personnel, un séminaire catholique consacré à telle ou telle question relevant des convictions personnelles de chacun.

Mais le principe de séparation des Eglises et de l’Ecole vise précisément à déclarer incompatibles le discours religieux et prosélyte, qui relève du domaine privé, et l’élaboration comme la transmission aux élèves de savoirs et de connaissances, actes pédagogiques qui relèvent du service public. Depuis mars 1882, malgré les semi-laïques de cette époque, qui voulaient permettre au curé de venir à l’école publique faire le catéchisme en dehors des heures de classe (mais qui en ont été alors pour leurs frais), la loi de laïcité en France correspond au principe “l’Eglise chez elle, et l’Ecole publique chez elle” (principe qui n’est d’ailleurs en tant que tel nullement “français”, même s’il se heurte dans de nombreux pays à de nombreux obstacles). Depuis cette date, la loi française interdit aux ministres d’une religion quelconque de se mêler de la formation des élèves dans le cadre de l’enseignement public. Idem pour la formation des enseignants en Ecoles Normales, ancêtres des IUFM.

L’enjeu de l’affaire n’est pas local, ou lié à tel individu. C’est un enjeu de principe. Il s’agit de savoir si la séparation des Eglises et de l’Ecole doit rester un principe régulateur du service public de l’Education nationale ou si elle doit être considérée comme une vieillerie bonne à jeter à la poubelle (Il est indéniable qu’un processus en ce sens est enclenché. Le promeneur curieux qui s’attardera sur le site de l’ISTR pourra ainsi remarquer que parmi les formations dispensées par cet Institut figure un ”Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en Management interculturel et médiation religieuse” (sic), préparé en partenariat avec quatre autres organismes, “l'Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence, l'Université catholique de Lyon, l'Université Aix-Marseille III et la Faculté de Droit et de Science Politiques”, dont trois sont des organismes publics, qu’on découvre étrangement associés à la préparation d’un diplôme confessionnel - au mépris, ici encore, de toute séparation laïque).

Dès l’annonce du stage du 19 mars, une mobilisation laïque s’est enclenchée à Marseille et dans la région. Le secrétaire général du Syndicat des Enseignants (SE-UNSA), Luc Berille, en a fait une question nationale, en protestant auprès de Luc Ferry (lettre du 7 janvier 2003, reproduite dans le précédent mail d’informations laïques, et consultable sur le site http://www.europe-et-laicite.org/FaitReligieux). Répondant à ce courrier de L. Berille, Jean-Louis Nembrini, qui signe en tant que “Conseiller commun des deux ministres” Luc Ferry et Xavier Darcos, s’abrite derrière une déclaration des organisateurs du stage prétendant qu’il a été fait appel à des “universitaires de sensibilités diverses”. De toute évidence, comme le rappelle le communiqué de l’Union rationaliste, le terme “universitaire” ne peut EN AUCUN CAS s’appliquer à un théologien catholique. Jean-Louis Biot (responsable du SE -UNSA et du CNAL, Comité National d’Action Laïque) a fait savoir que son syndicat ne se satisfaisait pas de cette réponse et qu’il considérait la présence de Christian Salenson le 19 mars comme inacceptable.

A Marseille, plusieurs organisations locales ont d’ores et déjà protesté auprès du recteur contre la façon inadmissible dont ce stage était conçu, et notamment contre la présence du Père Salenson. Une conférence de presse est prévue à la librairie Paidos, librairie spécialisée à Marseille dans les questions éducatives (date non encore fixée). Premiers participants annoncés :
- Alain Beitone, professeur de Sciences Economiques et Sociales (IUFM d’Aix-Marseille, lycée) ;
- Jeanne Favret-Saada, anthropologue, ancienne Directrice d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (Vème section) ;
- Samy Johsua, professeur de sciences de l’Education à l’université de Marseille ;
- Syndicat des Enseignants - UNSA (sections Académique et départementale) ;
- Ecole Emancipée (Pierre Stambul, IUFM Aix-Marseille) ;
- Observatoire de la laïcité du pays d’Aix.

Des contacts sont pris avec la FSU, le SNUIPP, le SNES, la Ligue de l'Enseignement.

La mobilisation laïque à Marseille, pour avoir des chances d’aboutir, doit maintenant se transformer en mobilisation laïque nationale. Il reste un mois pour cela. L’intervention de la direction nationale du SE-UNSA, si positive soit-elle (je l’écris d’autant plus librement que (rappel de mon mail précédent) je ne suis pas membre de ce syndicat), ne suffira pas non plus à elle seule. Il faut une mobilisation qui entraîne tous les syndicats enseignants, toutes les associations se déclarant attachées à la laïcité, et qui soit assez forte pour surmonter les évidentes réticences internes ici ou là. La responsabilité de la direction nationale de la FSU et de ses syndicats, notamment celui du second degré, le SNES, est toute entière engagée.

L’enjeu est clair : accepter que ce stage de Marseille ait lieu dans ces conditions, c’est accepter que, demain, des prêtres et des représentants d’autres religions participent de façon régulière aux stages de formation qui seront organisés dans le cadre de l’enseignement du “Fait religieux”, formation continue comme à Marseille, ou formation initiale en IUFM. C’est de plus ouvrir la porte, une fois ce premier obstacle franchi, à l’intervention de ces mêmes ministres de religions devant des élèves, but final de l’opération. La décentralisation préparée aujourd’hui, permettant aux régions de substituer leurs pratiques à la loi nationale, couvrirait opportunément cette dérive.

Lectrices et lecteurs de ce mail, si vous estimez que l’enjeu de cette “affaire de Marseille” est suffisamment sérieux et suffisamment grave pour mériter l’intérêt et la mobilisation de TOUS LES LAÏQUES, non seulement à Marseille et dans sa région, mais dans tout le pays, n’hésitez pas à reproduire ces informations, à les faire circuler, à envoyer au ministre Luc Ferry toute prise de position individuelle ou collective, notamment des sections ou instances du syndicat enseignant, ou de l’association de parents d’élèves auxquelles vous participez.

Merci d’en envoyer copie à Alain Beitone ( beitone@univ-aix.fr ) ou à Pierre Stambul (stambul.pierre@wanadoo.fr), pour transmission aux personnes mobilisées dans la région de Marseille.

3 UN DÉBAT AVEC RÉGIS DEBRAY (journée de l’APRAS, Association Pour la Recherche en Anthropologie Sociale, Paris,4 février 2002).

L’Université Syndicaliste, bulletin du SNES-FSU publie dans son dernier numéro (US-magazine, supplément au n° 581 du 23 janvier 2003) une longue interview de Régis Debray (3 pages). L’auteur du rapport sur ”L’Enseignement du fait religieux dans l’école laïque” (remis à Jack Lang en mars 2002) regrette l’”affaire de Clermont “(voir les “mails d’informations laïques” précédents), jure qu’il n’y est pour rien, qu’il n’a appris la chose que par la presse, et à la question du magazine “Dans le processus du contenu de cet enseignement, jusque dans sa transmission, il n’y a donc, pour vous, aucune interférence possible des Eglises ? ” il a cette réponse malheureuse : ”Aucune. Ni aucun intervenant d’une confession quelconque qui vienne raconter aux enfants ce qu’est la foi... La laïcité impose de distinguer”.

Il serait bon que cesse ce double langage. L’affaire de Marseille, c’est sans contestation possible une nouvelle “interférence des Eglises”, non certes “devant des enfants”, mais bien “dans le processus de transmission de cet enseignement”.

On lira donc avec intérêt le compte-rendu de la réunion de l’APRAS (Association Pour la Recherche en Anthropologie Sociale) qui m’a été transmis par un correspondant ayant participé à cette réunion.

“Le 4 février dernier, Régis Debray participait à un débat à la Maison des Sciences de L’Homme (Paris) où l’APRAS, association pour la recherche en anthropologie sociale, l’avait invité à présenter son Institut et ses idées sur “l’enseignement du fait religieux”. Il a allégué, à l’origine du projet d’une formation spécifique des enseignants sur “le fait religieux”, une demande des professeurs eux-mêmes, qui se seraient sentis gênés par leur incompétence en la matière et par les pressions qu’ils subiraient de la part de représentants de certaines religions. Une jeune femme, professeur de lycée, a émis des doutes sur l’existence d’une telle demande : il a fini par dire que la “base” enseignante à laquelle il pensait était constituée par les inspecteurs généraux ! Une autre question ­ pourquoi faut-il enseigner “le fait religieux” (et en IUFM) et non, par exemple, l’ethnologie comparative ou le droit comparé? Ses réponses, évasives, pointaient du côté de l’islam et des communautarismes à venir qu’il fallait empêcher.

“Un autre enseignant de philosophie lui a demandé pourquoi l’islam des jeunes, et surtout des banlieues, l’inquiétait à ce point : y a-t-il un objectif politique derrière cet intérêt pour l’enseignement du “fait religieux” ? Réponse de Debray : “Je suis particulièrement mal placé pour connaître les arrières-pensées des ministres.” La salle est partie d’un éclat de rire frais. L’enseignant a repris sa question : “Si l’on veut utiliser les enseignants pour calmer les élèves musulmans des banlieues, il faut au moins nous le dire clairement, et que nous sachions si nous en sommes d’accord. A la surprise générale, Debray a dit : “Mais bien sûr, c’est bien de cela qu’il s’agit.” Et il a chargé l’assemblée du fardeau de l’homme blanc : si nous voulons empêcher que, dans dix ans, il y ait autant d’écoles privées musulmanes que d’écoles catholiques, et que la France soit communautarisée, etc..., etc... Une ethnologue a objecté que le projet Debray risquait de contribuer à cette communautarisation, en prenant les cultures par le biais des religions.

“Jeanne Favret-Saada a introduit le débat par une présentation d’un travail qu’elle est en train de terminer sur un “fait religieux”. Elle est revenue sur un article qu’elle avait publié en 1999 dans les Temps Modernes, “La concorde fait rage, Sur le “nouveau pacte laïque”, où elle analyse la “nouvelle laïcité”: son langage (qui postule l’existence de “pactes”, d’accords, là où il y a eu, historiquement, des conflits aigus) ; et l’histoire de la séparation de l’École avec l’Église à la fin du XIXe siècle (qui peut se raconter de plusieurs manières, mais pas comme un “pacte”).

“Elle a ensuite parlé du rapport Debray, L’enseignement du fait religieux dans l’École laïque. “La notion de “fait religieux” est à peu près aussi facile à saisir qu’une savonnette dans un hammam, ou que l’expression de “nouvelle laïcité”. Avec le nouveau Régis Debray, on est aussi dans la “langue de glisse”, car il prend des précautions infinies pour ne pas dire que l’expression renvoie à un supposé caractère universel de la croyance religieuse, mais il ne cesse de flirter avec cette idée. Son ministre, lui, ne prend aucune précaution. De même pour les finalités d’un tel enseignement : informer les élèves sur les religions parce que les familles ne le font plus ; dompter les sauvageons en leur montrant des exemples moraux ; lutter contre leur communautarisme en les entraînant au comparatisme. Debray réserve avec élégance son opinion sur ces finalités, mais ce n’est pas le cas des gens qui mettent en acte politique l’inscription du “fait religieux” au programme des IUFM, qu’il s’agisse du ministre ou de plusieurs recteurs.

“L’idée générale du rapport Debray paraît être celle-ci : une laïcité consensuelle devrait permettre à l’École d’enseigner une histoire des religions consensuelle. Il faudrait conduire les élèves, (citation du rapport) à “examiner l’apport des différentes religions à l’instauration symbolique de l’humanité”. Si on peut dire que cette laïcité est, selon Debray, consensuelle, c’est parce qu’il écrit : “la laïcité n’est concernée que par ce qui est commun à tous”, ou parce qu’il parle de “l’école de tous”, chargée d’inculquer les valeurs universelles et de transmettre un patrimoine “symbolique” commun.” Enfin, Jeanne Favret-Saada a apporté deux arguments au débat qui avait lieu ce jour-là sur la place que pourrait prendre l’anthropologie dans l’enseignement du “fait religieux”. “L’un, purement théorique : la seule universalité que puisse reconnaître l’anthropologie, c’est celle de la fonction symbolique, du travail incessant de l’esprit humain -- et non celle d’un “croire” religieux en une quelconque transcendance”. “L’autre, historico-politique, en trois propositions :

“1. Poser l’universalité de ce “croire” religieux conduirait à réduire l’incroyance à une forme de croyance qui s’ignore et donc, à la nier comme incroyance, à la priver de consistance anthropologique. Or l’incroyance et son histoire font aussi partie de ce que Debray appelle pompeusement “l’instauration symbolique de l’humanité” : il en reste des auteurs, des événements historiques, et même des monuments dans notre paysage, que Debray déclare trop vite “judéo-chrétien”.
2. L’histoire de la laïcité a été celle d’une sortie hors de l’emprise des religions : sortie de l’école et de la morale scolaire d’abord, sortie de l’État ensuite. Cette sortie a été si conflictuelle qu’on en parle comme de la “guerre des deux France”.
3. La laïcité (et l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme) ne concerne pas d’abord les religions. Pas même, comme disait Debray autrefois, la liberté de conscience (expression qui sonne encore religieux). Elle concerne quelque chose de beaucoup plus général, la liberté d’opinion : "Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi." En conséquence, l’École ´ de tous” est celle qui forme à la liberté d’opinion. Pas seulement celle qui forme à la tolérance religieuse, car celle-ci en est un champ particulier.”

4. RÉUNION “L’EGLISE DANS LES MANUELS SCOLAIRES D’HISTOIRE” (Paris, 8 février 2002) : BREF COMPTE-RENDU.

Vous trouverez un compte rendu de la réunion qui s’est tenue le 8 février à Paris (au local de la Libre Pensée), à l’adresse web :
http://site.voila.fr/nomdedieu.index.html ( première liste d’ “errata” concernant l’histoire du christianisme et de la pensée libre relevés dans des manuels et à envoyer aux éditeurs).

Ce site (à l’initiative d’Emmanuelle Grün) présente plusieurs analyses sur la façon anormalement complaisante, et fort peu compatible avec une présentation vraiment historienne des faits, avec laquelle l’Eglise catholique est présentée en France dans nombre de manuels scolaires d'histoire de l’enseignement secondaire

Même si vous n'êtes pas parisien, vous pouvez contribuer à ce travail éminemment constructif, bien engagé par cette réunion prometteuse.

5. LETTRE DE BRUNO COURCELLE À LUC FERRY : SIGNATURES RECUEILLIES JUSQU’AU 28 FÉVRIER.

Bruno Courcelle ( professeur à l'Université Bordeaux 1) propose dans sa dernière Lettre contre la censure (14 février 2003) de cosigner la lettre qu’il a envoyée au ministre, dans le but d’en demander publication dans l’hebdomadaire Marianne comme lettre ouverte. Il ajoute :
“En cas de réponse positive, merci de préciser ce que je dois indiquer vous concernant:
Nom, prénom, fonction et/ou référence à une association ou un syndicat.
Date limite le 28 février.” Les réponses sont à envoyer à courcell@iname.com.

Cette lettre commence par ces mots :”Monsieur le Ministre, La Laïcité de la République et de l'Enseignement public est une valeur fondamentale à laquelle je suis très attaché...” et se termine par :

“Je demande (avec beaucoup d'autres enseignants et citoyens) que des directives claires émanent du ministère et des rectorats :
- pour que soit interdite, dans toute action de formation ou d'enseignement dans le cadre de l'enseignement public, la participation de ministres des cultes, de théologiens ou de représentants d'un enseignement confessionnel, en application du principe de laïcité,
- pour que l'enseignement de la laïcité, sous prétexte d'ouverture voire de tolérance ne soit pas le prétexte à des actions de prosélytisme déguisé,
- pour que soit clairement affirmé le principe que l'enseignement de l'histoire des religions passées et présentes, dont la nécessité n'est pas en cause, ne vise pas à inciter les élèves à une quelconque croyance.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, Monsieur ou Madame le Recteur, l'expression de mon dévouement à la République à son enseignement public et au maintien de la laïcité”.

Cette lettre (que j’ai signée à titre personnel, BM) a été publiée intégralement dans le “mail d’informations laïques” n° 5. Elle est consultable à l’adresse :
http://www.courcelle-bruno.nom.fr/LettreFerry.doc

6.ETATS GÉNÉRAUX 2 LA PHILOSOPHIE, SITES ET LIENS.

Des lecteurs de ce mail m’ont signalé la tenue des “Etats Généraux 2 la Philosophie” qui se tiendront à Paris, à la Sorbonne, les samedi 29 et dimanche 30 mars 2003 (le titre fait référence aux premiers “Etats Généraux de la philosophie” en 1979). L’une des questions abordées sera celle du rapport Debray et de la démarche philosophique à adopter par rapport à l’enseignement du “fait religieux” en lycée et en IUFM. La teneur laïque d’un certain nombre de contributions annoncées rend cette initiative particulièrement intéressante.
site : http://EtatsGeneraux2.ifrance.com

Les numéros précédents du mail d’informations laïques et les documents ici publiés peuvent être consultés et téléchargés à l’adresse :
http://www.europe-et-laicite.org/FaitReligieux
(ce site contient notamment l’interview de Luc Ferry à La Croix titrée “La religion à l’école” (6 novembre 2002), et la lettre de Luc Berille à Luc Ferry du 7 janvier, mentionnées plus haut).

Certaines de ces informations peuvent être également retrouvées sur le site de l’Ecole Emancipée : http://www.ecole.emancipee.org
(un lien renvoie de ce second site au premier).
ou sur le site de l’Union Rationaliste http://www.perso.wanadoo.fr/union-rationaliste/

Bien cordialement,

Benoît Mély

Ce mail, envoyé le plus largement possible, est destiné à donner les informations “brutes” sur les attaques en cours contre la laïcité de l’école, notamment sous couvert d’”enseignement du fait religieux”, et sur les initiatives prises en défense de la laïcité en ce domaine. N’hésitez pas à le faire suivre à vos correspondants, et à faire part à l’auteur de ce mail (benoit.mely@wanadoo.fr) de toutes informations susceptibles d’y figurer.
Il est à prévoir que d’autres mails d’informations suivront (sans engagement de périodicité). Si vous ne souhaitez plus en recevoir, il vous suffit de me prévenir par un courrier électronique à mon adresse.

 

Science et Dogmes
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Dis, cher voisin mécréant, tu crois qu'on descend des hommes préhistoriques ?
Non cousin muslim, je crois pas, je suis croyant dans le christ, moi. Mais c'est quoi la préhistoire ?

Ben !!! C'est tout ce qui existait avant la naissance de Jésus le prophète, en - 6 avant Jésus-Christ, hé hallouf.

Tu veux dire avant Napoléon, l'arche de Noël et tout ça ? Ben non je crois pas, c'est impossible qu'en moins de 6 jours on ait pu se transformer en chrétiens.
Je te parle pas de 6 jours, je te parle de 4'000 ans ! C'est 4000 ans avant Jésus que la création ça a commencé puis terminé en 6 jours, t'es con ou quoi ?
Non, je suis pas con, je suis chrétien. Mais c'est vrai que je suis pas fort en spéléologie. Hé con !
Hamdulillah !! La science qui traite de nos ancêtres c'est l'anthropophagie, tu entends ? A N T R O P O F A J .. Oh là là, mais tu es bête comme un néanderthal, toi alors !!
L'anthropophagie, je connais pô. Attends, je vais demander à mon tonton jésuite qui est prof de christianologie à la messe des dimanches. On verra ce qu'il pense de ton origine. Il est trop fort en histoire mon oncle.
Inch Allah, parce que moi, depuis que mon père m'a dit que je descendais du singe, j'ai peur qu'un jour Allah m'apporte des enfants et qu'ils n'héritent de mes gènes défectueux... Alors, qu'est-ce qu'il t'a répondu ?
Euhhh... Il m'a dit de pas t'en faire... Il m'a dit que ton vrai papa c'est lui.
Qui ça lui ? Allah ?
Mon oncle ! O N K L E !! T'es sourd ou quoi ?

 

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