DOCUMENTS ANNEXES
LA TOLÉRANCE DE L'HINDOUISME - AUJOURD'HUI
Free of Copyrights.Transmettez ce message et Servez-vous de ces documents pour informer (Veuillez citer leur source)
Liste des documents annexes

700 morts au cours de massacres entre hindous et musulmans, qui ont duré trois jours et n'ont pas dépassé le cadre de l'Etat du Gujarat.

C'était à Ayodhya, sur le site controversé de la mosquée détruite en 1992 par les hindouistes que se trouvait la poudrière. Le 27 février dernier, plus de 150 000 militants hindouistes y étaient rassemblés, tous prêts à construire un temple à la divinité Rama, à partir du 15 mars, date limite pour le début des travaux. Ils étaient décidés à maintenir cette décision quels que soient les avertissements du gouvernement et quel que soit le verdict que la Cour suprême porterait concernant le véritable propriétaire du site d'Ayodhya, un verdict prévu pour le 13 mars. Face aux militants, 3 000 agents des forces de sécurité locales étaient déployés tout autour du site. 8 000 autres étaient prêts à être engagés pour le maintien de la sécurité. Beaucoup redoutaient que l'histoire ne se répète et que ne se reproduisent les troubles qui, en 1992, avaient fait 2 000 morts dans l'ensemble du pays.

Mais l'explosion n'a pas eu lieu à Ayodhya, au nord du pays, mais dans le Gujarat, à l'ouest de l'Inde, dans un Etat à majorité musulmane. C'est à la gare de Godhra à quelque 160 km. de la grande ville d'Ahmedabad que s'est produit le drame qui a servi d'étincelle. Un convoi ramenant des militants hindouistes de Ayodhya, alors qu'il quittait la gare, a été attaqué par une foule de plusieurs milliers de musulmans armés de sabres et de cocktails molotov. Des pierres ont été lancées, les assaillants ont attaqué les voyageurs à l'arme blanche, puis du kérosène a été versé dans certains compartiments qui ont commencé à flamber sans que les voyageurs puissent s'échapper, les portes ayant été verrouillées. Certains ont attribué l'attaque du train par les musulmans à une altercation entre passagers et habitants dans la gare de Godhra. Pour d'autres, comme le Premier ministre de l'Etat du Gujarat, Narendra Modri, qui a réagi immédiatement après les faits, « l'attaque ne s'est pas produite sur un coup de tête mais a été planifiée Toujours est-il qu'après l'attaque et l'incendie du train, lorsque, une heure plus tard, les pompiers et la police ont fait leur apparition sur les lieux, il y avait 58 corps sur les lieux dont quinze enfants.

Selon un communiqué des « Forces indiennes de protection des chemins de fer », les représailles ont immédiatement commencé. Le 27 février, malgré le couvre-feu décrété aussitôt, des incidents sporadiques avaient déjà éclaté ici et là dans la soirée au Gujarat. Le jeudi 28 février, des milliers de manifestants hindous envahissaient les enclaves musulmanes de Ahmedabad avec l'intention de mettre à sac et d'incendier boutiques et restaurants tenus par des musulmans. Au soir du jeudi 28, le chef du gouvernement du Gujarat faisait déjà état de vingt personnes tuées et de dix-huit autres blessées dans tout le Gujarat, presque toutes musulmanes. De son côté, un responsable de la police de Ahmedabad annonçait que dix-huit musulmans avaient été brûlés vifs par des hindous dans un quartier de la ville. De véritables batailles rangées ont eu lieu dans la ville, livrées par les hindous aux habitants musulmans et aux forces de police déployées dans la ville au nombre de 6 000.

Le lendemain, 1er mars, les affrontements entre hindous et musulmans ont été les plus meurtriers. Dans le milieu de l'après-midi, quelque 3 000 émeutiers ont fait irruption dans un village de l'Etat, Pandarwal, et massacré 30 musulmans en mettant le feu à leurs maisons. A Ahmedabad, plus de 2 000 personnes étaient impliquées dans de nouveaux affrontements à coups de barres de fer et d'armes blanches. Devant les très sévères critiques portées un peu partout dans le pays contre l'attitude de la police au cours des troubles, le gouvernement fédéral a décidé d'envoyer l'armée fédérale dans le Gujarat. Les premières patrouilles de militaires ont été aperçues dans les rues d'Ahmedabad dans l'après-midi du vendredi.

Bien que les affrontements aient continué dans la nuit du 1er au 2 mars et dans la matinée du 2 mars dans certains villages de l'Etat, faisant au moins 48 morts, c'est samedi 2 mars que les passions se sont soudainement calmées. Plusieurs interventions ont contribué à ce retour au calme, la présence sur les lieux de l'armée fédérale, le premier appel lancé par le Premier ministre Atal Behari Valpayee qui a déclaré : « Je dis à mes concitoyens, quelles que soient les provocations, je vous en prie, gardez le calme ! » et peut-être surtout le geste d'apaisement du Vishwa Hindu Parishad (Conseil hindou mondial, VHP) qui a laissé entendre, vendredi 1er mars, que la construction du temple de Ayodhya, qui devait débuter le 15 mars, pourrait être remise à plus tard.

Le dernier bilan officiel concernant les troubles du Gujarat qui ont duré trois jours fait état d'environ 700 victimes. Par ailleurs, la police a annoncé que 98 émeutiers avaient été abattus par ses agents au cours des troubles tandis que 3 895 autres étaient arrêtés.

 

 

Témoignages de massacres autour de Godhra, dans les zones rurales

Témoignage de Maqsuda Bibi.

Maqsuda, grands yeux, très mince, un bandage sur la tête, se trouve aux urgences de l'hôpital. Elle est du village d'Anjanwa, district de Panchmahal. Elle dit, << J'étais dans la maison avec mes deux fils Ifzal et Imran." Ils furent soudain effrayés et commencèrent à pleurer. Notre village a été attaqué le 5 mars. J'ai pris mes enfants et, avec quatre autres femmes, avons commencé à courir. Nous avons été attrapés un peu plus loin et avons été jetés dans un puits qui appartenait au sarpanch du village Jaisigh Dona Ghori.
J'étais sans connaissance. Mes enfants étaient immobiles. Je suis restée étendue là toute la nuit. Je fus sauvée par la police le lendemain mais mes enfants étaient morts ainsi que les quatre autres femmes qui étaient avec nous. J'aurais préféré mourir moi aussi avec eux. >>
sois mort.

Témoignages du village de Pandarava, district de Panchmahal.

Une des pires atrocités rapportées vient du village de Pandarava où, selon certaines sources, 100 personnes ont été tuées. Le chiffre officiel est cependant de 21. Il n'y a aucun moyen de confirmer le chiffre. Mais la délégation a rencontré les survivants, bon nombre d'entre eux grièvement blessés, à l'hôpital civil, Godhra. De leurs témoignages il s'avérerait qu'une foule d'adivasis ont été amenés là par le sarpanch du village. Les maisons appartenant à des musulans furent entourées et brûlées, et leurs habitants attaqués.
Sakina bibi Sayyad âgée d'environ 65 ans était là, assise sur son lit et complètement désorienté. Elle fut découverte par les attaquants quand elle essayait de protéger ses fils. Ils nous ont agressés et ont brûlé notre maison, mais où est ma famille, où ? Elle n'a rien su du destin de ses cinq fils et de ses trois filles dont certaisn craignent qu'ils ne soient morts.

Yusufbhai du même village se trouvait sur son lit d'hôpital avec ses petits enfants, incapable de parler. La foule qui a attaqué leurs maisons a enfoncé une tige de fer dans sa bouche et l'a très sévèrement blessée. Sa blessure saigne encore et provoque une douleur terrible.

Zohra Shaikh et Fatima Bibi, épouse d'Irshad, du même village, sont toutes deux à l'hôpital avec de graves blessures par des sabres. Elles aussi essayaient de sauver leur famille et maris. Le mari de Fatima fut tué. Quant à Zohra, elle a vu son mari Ayub et sa belle-mère Amina tués sous ses yeux. J'ai essayé de les sauver, explique-t-elle en larmes, agitant son bras cassé en plusieurs endroits par Thakeras et le Sarpanch Jaswant Patel. Un enfant appelé Moin, de 5 ans, a échappé de justesse à la mort, il git blessé sur son lit juste à côté.

Témoignage de Yashodaben Koshti

Nous l'avons rencontrée au camp de Shah Alam. Elle nous a indiqué qu'elle avait lu des feuillets, distribués par le VHP, qui stipulaient que les hindous ne devaient avoir aucun genre de relations avec des musulmans. Que s'ils le faisaient, ils ne seraient plus Hindous…
"Je suis hindou, dit-elle, mais j'ai honte de ce qui a été fait au nom de l'hindouisme, et c'est pourquoi je suis ici dans ce camp pour aider de quelque manière que ce soit".

Sahaspur Bathiya

Najma Ayub Quraishi, âgée d'environ 30 ans, arrivée dans le camp de Shah Alam complètement nue. Elle a raconté : " de l'acide a été jeté sur moi et un des agresseurs m'a uriné ans la bouche. Les vêtements collaient à ma peau et la sensation brûlante était insupportable, je les ai déchirés au loin et des lambeaux de peau sont restés collés sur mes vêtements. Mes deux enfants ont été tués."

Village de Haldvara

A 40 km. De distance du camp de Bapu nagar Aman Chowk où 450 de ses habitants sont venus. Ils ont été amenés ici par l'armée après que leurs maisons aient été attaquées. Roshan Bano, originaire de ce village, nous a indiqué que les hommes et les femmes du village vagabondent dans la région avec leurs enfants depuis 2 à 3 jours, sans aucune nourriture. Elle explique que même leurs animaux ont été brûlés vivants par les attaquants. Avec elle se trouvait Haneefa, un enfant physiquement défiguré, et un vieil homme aveugle, Ismael Bhai Nanabhai.

District de Mehsana.

Un des membres de la délégation a visité le camp de Vizapur (district du Mehsana), où les victimes du village de Sardarpur sont présentes. Elles lui ont dit que la nuit du 1 mars, les maisons de 84 familles musulmanes ont été attaquées et complètement brûlées. Plusieurs femmes et leurs enfants se réfugièrent alors dans une ferme. Celle-ci fut alors badigeonnée d'essence et mise à feu : 54 personnes y ont trouvé la mort.

 

 

Godhra, Inde : crois ou meurs!

De l'Inde, je garderai l'image d'un homme. Un musulman. Il avait les yeux terrorisés. Les mains jointes. Il suppliait une foule d'hindous fanatiques de lui laisser la vie sauve... Dans l'État Indien de Gujarat des centaines de musulmans sont morts, brûlés vifs dans leurs maisons ou massacrés à l'arme blanche dans la rue. Et cela s'est passé sous les yeux des policiers qui ne sont jamais intervenus pour les protéger! Le carnage a pu durer plusieurs jours avant que le gouvernement ne réagisse et n'envoie l'armée pour ramener le calme.

Ailleurs, cela aurait sans doute pris bien moins que cela pour faire tomber un gouvernement. Pas en Inde. Et tout ce que le chef de police s'est borné à nous dire, c'est qu'après tout, ses hommes aussi avaient des émotions, et qu'ils partagaient les mêmes sentiments que le reste de la population!

Ce n'est qu'en arrivant dans la petite ville de Godhra que j'ai réalisé à quel point cette violence religieuse semblait être « normale » en Inde, depuis les massacres qui ont mené à la partition en 1947. C'est à Godhra, souvenez-vous, que des musulmans ont mis le feu à un train qui transportait des extrémistes hindous, faisant 58 morts, ce qui a provoqué les représailles que l'on sait de la part des hindous.

D'un côté les musulmans…

Comme dans le reste de l'Inde, les 2 communautés vivent ici séparées. Du côté musulman, dans ce que les habitants appellent le Petit Pakistan, les rues sont jonchées de déchets. Depuis l'incendie, cette partie de la ville a été bouclée par le gouvernement, et aucun service n'est assuré. Une forme de châtiment collectif. Ce n'est pas tout. Sous prétexte de devoir élargir les routes, les autorités ont entrepris de démolir des rangées entières de maisons musulmanes! Une autre forme de châtiment collectif qui ne fait qu'ajouter au sentiment d'injustice et d'insécurité de la minorité musulmane. Tous les musulmans m'ont fait part de leur indignation, de leur impression d'être des citoyens de deuxième classe, abandonnés par les autorités en place.

... et de l'autre, les Hindous.

Dans la Petite Inde, du côté hindou, l'ambiance n'est pas aux regrets pour la mort de centaines de musulmans. Les Hindous restent intransigeants: « Il fallait leur montrer que nous sommes les plus forts », m'ont-ils dit. Ou encore : « Il fallait leur donner une leçon, car ils ne peuvent pas nous faire ça ». Et encore « C'est ce qu'ils méritaient ». Le tout abondamment ponctué de commentaires racistes, sur la propreté des musulmans ou sur leurs coutumes.

Deux communautés. Deux mondes. Et un gouvernement qui ne semble pas faire grand-chose pour contrôler les extrémistes des deux côtés qui attisent la haine. Car, bien sûr, il y a des motifs politiques derrière tous ces évènements. Reste qu'en Inde, le conflit est le même que dans tant d'autres endroits dans le monde. On brûle, on massacre, on égorge au nom de la religion. Comme si Dieu donnait le droit de tuer, encore et encore.

Céline Galipeau

 

 

L'Eglise catholique dénonce un film décrivant les bouddhistes comme des fauteurs de guerre.

Un responsable de l'Eglise catholique a récemment dénoncé un film mettant en scène des bouddhistes comme fauteurs de guerre et déclaré que toute tentative visant à semer la discorde entre les différentes composantes ethniques de la société sri-lankaise était condamnable. Le film, « Au nom de Bouddha a été réalisé par un Indien et co-produit par un Sri Lankais tamoul et un Indien catholique. Il a été projeté en avant-première au Festival international d'Oslo en novembre dernier, et un mois plus tard à Londres devant un public sélectionné. Dans un communiqué diffusé le 8 janvier dernier, le P. Cyril Gamini Fernando, secrétaire de la Commission catholique nationale pour les Communications sociale, a déclaré que l'ensemble des critiques cinématographiques avait discerné dans ce film la volonté de présenter la guerre civile au Sri Lanka comme celle des bouddhistes affrontés à une minorité Tamoul non bouddhiste.

Le communiqué de presse catholique disait : « Nous sommes conscients qu'en raison de la guerre qui a fait rage dans ce pays pendant plus de 20 ans, toutes les croyances, les communautés et les langues ont souffert cependant, juger le bouddhisme et les bouddhistes responsables de cette guerre, ne déforme pas seulement la vérité mais est aussi une tentative délibérée de susciter des conflits interreligieux qui n'ont jamais existé dans ce pays. Si c'est ce que veut démontrer ce film, l'Eglise catholique se doit de le dénoncer.

Soulignant que l'Eglise condamnait catégoriquement toute tentative de discorde par un usage abusif du cinéma, il ajoutait qu'au moment même où les entretiens pour la paix se déroulaient entre le gouvernement sri-lankais et les Tigres de Libération de l'Eelam tamoul (LTTE), l'Eglise se refusait d'entériner un film provocateur fondé sur un mensonge flagrant : « Si la vérité a été déformée, nous n'hésiterons pas à soutenir nos frères bouddhistes dans leur protestation contre la projection de ce film. »

Neville de Silva, journaliste sri-lankais de religion bouddhiste, a assisté à la projection de Londres. Il a déclaré aux médias sri-lankais que le film ne condamnait pas seulement les soldats sri-lankais pour leurs violations des droits de l'homme, mais qu'il suggérait injustement que des soldats bouddhistes avaient commis ces violations au nom même du bouddhisme. Il a illustré son propos en rapportant que le film commence par le chant des « pirith » (cantiques bouddhistes), pendant que les moines bénissaient des soldats en partance pour la guerre.

Depuis 1983, les Tigres tamouls du LTTE se battent pour obtenir un territoire indépendant au nord et à l'est de l'île. Près de 65 000 personnes ont été tuées au cours de cette guerre, l'une des plus longues guerres civiles qu'ait connu l'Asie. Depuis février 2002, le gouvernement et les rebelles observent un cessez-le feu, des négociations se déroulant entre le gouvernement de Colombo et les Tigres. Au début de 2003, le ministre des Affaires étrangères de Colombo, Tyronne Fernando, de religion chrétienne, a déclaré devant le Parlement que son gouvernement ferait pression sur les bouddhistes pour que soit dénoncé ce film controversé. Il a ajouté que l'ambassadeur du Sri Lanka à Londres s'en entretiendrait avec les chefs des missions diplomatiques de l'Inde et de pays bouddhistes comme le Japon et la Thaïlande.

 

 

LES MOUVEMENTS NATIONALISTES HINDOUS ET LEUR ATTITUDE A L'EGARD DES CHRETIENS
Le RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh)

"On croyait que les hindous étaient un peuple tolérant. C'est d'ailleurs l'image que nous avons de l'Inde à travers Gandhi et sa politique de non-violence. En fait, ce n'est pas vrai. C'est un peuple très violent". J'entends de plus en plus cette remarque de la bouche de mes amis européens. La destruction de la mosquée d'Ayodhya dans l'Etat de l'Uttar Pradesh, le 6 décembre 1992, et les violences sanglantes qui ont suivi et fait un millier de morts dans les grandes villes de l'Inde et surtout à Bombay semblent leur donner raison. Est-ce que tous les hindous seraient devenus intolérants? Je ne le pense pas. Je dirais plutôt qu'une minorité non négligeable d'hindous ont aujourd'hui une vision " communaliste". Ils se rassemblent dans les mouvements soi-disant "nationalistes hindous" et veulent bâtir en Inde une "nation hindoue" ( hindu-rashtra) sur la base de cette idéologie.

Le chef de file de ces mouvements nationalistes hindous est l'"Association des volontaires au service de la nation" ( Rashtriya Swayamsevak Sangh : RSS), qu'on appelle aussi le Sangh. Le présent article présentera d'abord brièvement l'origine et le développement de cette association, en montrant sa structure et son fonctionnement, puis son attitude à l'égard des chrétiens de l'Inde et enfin les demandes qu'elle leur adresse.

Pour bien comprendre un mouvement, il faut commencer par étudier son contexte historique. Subhas Chandra Bose, un des leaders de l'indépendance, affirme que le nationalisme hindou à l'époque moderne a émergé sous le régime colonial anglais. Selon lui, jusqu'à l'arrivée des Anglais, l'Inde malgré sa diversité ethnique ne s'est pas sentie menacée, parce que l'hindouisme pouvait, d'une part absorber de nombreuses ethnies et civilisations, et d'autre part leur imposer sa propre culture et sa propre tradition. Mais sous le régime anglais, les Indiens se sentaient dominés culturellement, politiquement et économiquement par un peuple qui n'avait rien à voir avec leur culture et leur religion. Cette peur d'être absorbés par une culture et une religion étrangères a provoqué une révolte dans le coeur des Indiens. A cette époque des leaders hindous sont apparus sur la scène politique et sociale. Ils redonnaient confiance aux Indiens, les confortaient dans leur culture hindoue ancienne et les aidaient à se battre contre la colonisation anglaise.

Le premier d'entre eux fut Raj Ram Mohan Roy, au début du dix-neuvième siècle. A la lumière du christianisme et du libéralisme européen, il a compris que quelques coutumes sociales hindoues devaient subir une réforme profonde si l'on voulait sortir le pays de l'abîme du désespoir. Dans ce but, il a fondé le Brahmo Samaj en 1828, qui a contribué à l'abolition du Sati, à l'égalité des femmes, à la liberté de la presse et à la condamnation du système des castes. L'esprit patriotique semé par Raj Ram Mohan Roy et son Brahma Samaj ont fait germer plusieurs autres organisations nationalistes.

Samaj a été fondé par Swami Dayananda Saraswati le 10 avril 1875. Dayananda a prêché un hindouisme réformé, militant et agressif. Son slogan était : "Retour aux Vedas", rétablir l'hindouisme sur une base védique. Ses militants disaient attendre le jour où ils pourraient régler leur compte aux musulmans et aux Britanniques. Les arya-samajistes ont exigé le rite de reconversion à l'hindouisme de ceux qui s'étaient convertis à d'autres religions ( shuddhi ).

La Ramakrishna Mission a été fondée en 1897 par Swami Vivekananda, disciple de Sri Ramakrishna, afin de propager l'hindouisme en Inde et à l'étranger. C'est lui qui introduit l'esprit missionnaire dans l'hindouisme.

La Hindu Maha Sabha est née sur le plan national en 1917 à Allahabad. Ses principaux objectifs étaient de promouvoir l'union et la solidarité entre toutes les sections de la communauté hindoue ; d'améliorer la condition de la communauté hindoue, y compris les basses castes ; de protéger et promouvoir les intérêts des hindous, quand et où cela serait nécessaire, etc. En toutes ses orientations le politique prédominait et son principal adversaire a été le parti du Congrès, qui soutenait également les intérêts des musulmans et le "sécularisme".

Le Hindu Sangathan a connu un grand développement avec V. Savarkar. Selon lui, les trois facteurs fondamentaux qui unifient les hindous sont des facteurs territoriaux, raciaux et religieux. Selon ces critères, les croyants de l'hindouisme, ceux du bouddhisme, du jainisme et du sikhisme peuvent être considérés comme hindous, mais pas les musulmans ni les chrétiens. Il a favorisé le droit des intouchables à entrer dans les temples et les mariages intercastes.

Ainsi le nationalisme hindou de l'époque moderne a-t-il débuté de diverses manières : réforme des pratiques hindoues incompatibles avec la culture moderne, combat politique pour l'indépendance du pays, rétablissement de l'âge d'or hindou grâce à ses textes sacrés, opposition aux religions sémitiques, etc. Chaque mouvement nationaliste a essayé de combiner ces différentes expressions du nationalisme tout en privilégiant tel ou tel aspect plus que d'autres. Le RSS est né au sein de ces organisations, déterminé en partie par elles et en s'en distinguant partiellement.
(....).
Extrait d'un article de
Vincent Kundukulangara Dayanandadassan

 

 

www.rationalisme.org
- free of copyrights -
Veuillez simplement citer la source de ces documents si vous les utilisez, Merci !!

Association FABULA

contact