Une
déesse hindoue vivante choisie à l'age de quatre ans.
Tradition
fusionnelle hindoue et bouddhiste
(Inspiré
d'un article d'AFP - Juillet 2001)
KATMANDOU. Une petite Népalaise de quatre ans a été
choisie cette semaine, au terme d'une sélection ardue, pour
incarner une déesse hindoue vivante et vierge, conformément
à une tradition qui remonte au XVIème siècle.
La
jeune élue, Preeti Shakya, sera désormais la
déesse Kumari, divinité protectrice de l'antique
royaume himalayen.
La précédente déesse avait atteint l'âge
de 12 ans. La puberté marquant la fin du règne de
Kumari, les prêtres hindous ont dû se mettre en quête
d'une nouvelle incarnation de la divinité.
Mais ne devient pas Kumari qui veut. Les candidates doivent, en
premier lieu, appartenir au clan Sakya, prêtres placés
au sommet de la hiérarchie bouddhique du royaume, et plus
particulièrement à une des familles Sakya vivant dans
un des 18 monastères bouddhistes de Katmandou.
La nouvelle Kumari, issue d'une famille sakya de Itumbahal, dans
la vallée de Katmandou, est aussi la petite-fille d'une artiste
illustre, Siddhi Ratna Shakya.
La candidate doit également être un enfant pur, à
tous les égards. La moindre égratignure sur le corps
ou la moindre dent qui manque l'élimineront d'office. La
tradition exige qu'elle réponde à quelque 32 exigences
physiques avant d'être choisie.
Enfin, avant d'être choisie, elle doit passer une nuit toute
seule plongée dans le noir total, dans un milieu terrifiant
(entourée entre autres de têtes de vaches ou de moutons),
au milieu de cris terrifiants, afin de prouver qu'elle a le courage
d'un être divin, à l'exemple de Kali, déesse
hindoue de la guerre. Bien entendu, la petite fille doit conserver
le calme le plus absolu.
La
nouvelle déesse va désormais se préparer à
mener une existence bien sérieuse pour une petite fille.
Elle vivra recluse dans son temple, le Kumari Ghar, en plein
centre de Kathmandu, et aura très peu de contacts avec la
population. Les touristes peuvent cependant facilement, moyennant
quelques roupees, aller la photographier depuis la cour de son "petit
palais en bois" ; la Kumari se prêtant assez facilment
au jeu de se pencher par la fenêtre pour se laisser photographier...
Par ailleurs, pour les Népalais, Kumari ne doit pas rire,
ni même sourire pendant son règne. Le contraire présagerait
d'un terrible désastre pour le pays.
"C'est
une déesse maintenant. Elle a été nommée
mardi matin à 11h55 (06h10 GMT), moment choisi pour ses bons
augures, après consultation des astrologues", a
triomphalement annoncé son père.
Un témoin a rapporté les propos tenus à la
petite fille : "Tu seras désormais la nouvelle déesse
et chacun viendra te voir pour recevoir tes bénédictions".
L'enfant a répondu: "Je sais. Je deviendrai une
bhabha (mot employé par les enfants pour désigner
une déesse)".
Une
apparition publique est prévue en octobre, à l'occasion
du grand festival annuel hindou, le "Dasain".
Les Hindous et les Bouddhistes viennent recevoir les bénédictions
de la déesse pendant toute la durée du festival, qui
s'étend sur dix jours. Même le roi du Népal
réclame la protection de la petite divinité.
De son côté, la précédente déesse,
montée sur le trône sacré en 1995, a rejoint
la vie ordinaire des huit autres Kumaris à la retraite.
Un petit cortège de parents et de gardiens l'ont portée
mardi dans un palanquin ouvert monté sur deux perches de
bambou, jusqu'à la maison de ses parents, en ville.
Quand
son office prend fin, l'ancienne déesse reste sacrée
aux yeux de la plupart des Népalais, et il est peu probable
qu'elle puisse un jour se marier. Une légende tenace qui
fait un peu peur aux prétendants de l'ex Kumari : l'époux
mourra dans l'année... Mais l'Etat assure aux Kumaris retirées
une sorte de pension relativement confortable.
Il reste que les Kumaris à la retraite - des ex-déesses
retraitées dès leur puberté, soit dès
l'apparition de leurs premières règles - seront marquées
à vie : une jeunesse passée comme déesse fait
des dégâts irréparables sur le psychisme d'une
petite fille, et laissera nécessairement des traces indélébiles.
Prenons comme exemple similaire et extrême, pour imaginer
les conséquences de cette déification précoce
sur un enfant, celui du Dieu du funk, du beat, l'ex chanteur du
groupe des Jackson's Five, j'ai nommé Michael Jackson, qui,
d'adulé dès l'âge de 4 ans comme une bête
de scène surdouée est devenu une monstruosité
de foire complètement débile... Bah, soyons gentil,
disons plutôt qu'il a grillé un fusible ou deux.
www.rationalisme.org
- free of copyrights -
Veuillez simplement citer la source de ces documents si vous les
utilisez, Merci !!
Association FABULA
contact
|