LE POÈTE ET LA PAIX*

La guerre laissait un répit
Athènes négociait avec Sparte
La trêve semblait s'éloigner
Alors, de nouveau, Aristophane vint.
Avec l'arme de la poésie
Il frappa les cœurs et les esprits.

Trygée, vigneron, serait son porte parole.
Sur l'heure il lui fit escalader l'Olympe
Avec mission de s'arranger avec les dieux.
Hélas, Hermès, leur messager,
Lui apprend que tout est réglé!
La Grèce sera impitoyablement écrasée!
En effet, La Guerre, dans une caverne,
Déjà, la Paix, avait emprisonnée.

Qu'à cela ne tienne, Trygée, obstiné,
convaincrait ses concitoyens
De conjurer la fatalité du Destin.

Et la foule conduite par le vigneron,
Plus forte que les dieux en faction,
Réussit à libérer la Paix prisonnière
Au grand dépit des vendeurs spécialisés
En cuirasses, casques, javelots, épées.
Après cette victoire arrachée
Trygée épousa la déesse des moissons.

Les ceps et les blés unis,
Dans la brise fraîche, tout frémissants
Sous le bleu si pur de la campagne attique,
Quelle puissante allégorie pour tous les temps!

Merci Aristophane dont le combat est sacré,
Verbe qui comme compagnes à la Paix,
Voulut donner Vénus et les trois Grâces,
Tu mérites bien l'immortalité
Pour avoir si haut illustré
La noble fonction du poète dans la cité.

Ton aura planait sur ces foules réceptives
Qui hier partout dans le monde
S'essoufflaient pour libérer la Captive.

Poème de Bruno Alexandre

* Un hommage au poète ARISTOPHANE (445av JC - 386 av JC)
Une réponse à : "au poète qui veut la "paix" "de Charly Lellouche.
(Peu après les représentations de "La Paix", fut conclue la trêve de Nicias.
Aristophane reste l'un des plus grands poètes de la paix)

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