RELIGION
Poème en prose
J’entends parler
dans ce monde
Des religions
du livre
Religions
du salut
Panacées
miraculeuses
Enfin
donatrices de sens
Garantes
d’amour et de paix
Or n’est-ce
pas Mahomet et les siens
Qui par
le fer et le sang
Dans la
transe du djihad
Veulent
convertir toute la terre ?
Les hébreux
ne se sont-ils pas proclamés
Peuple
bon parmi les mauvais ?
N’ont-ils
pas découvert
La conception
insensée
Des guerres
divines et saintes
D’un Jéhovah
des armées
Fossoyeur
terrifiant des nations idolâtres ?
D’astucieux
catholiques
N’ont-ils
pas imaginé
Au nom
de l’évangélique charité
La bonne
guerre juste
Qui depuis
Constantin
Tue l’enfant
chaque matin ?
N’ont
–ils pas encore inventé
Le tribunal
de l’Inquisition
Et soumis
le pauvre bougre à la question
Au nom
de l’éternelle félicité ?
N’ont-ils
pas encore fanatisé
Les croisés
tuant par amour du Christ
Le musulman
étonné
Au service
du même père adoré ?
Que me dis-tu
Saint Augustin :
Que l’Eglise
persécute par amour
Et les
impies, eux, par cruauté !
Et que
dire de toi saint Bernard
Cistercienne
incarnation ?
Oui ta
spiritualité fut grande
Mais ta
folie bien davantage !
Tu as
aimé les hérétiques et les infidèles
Comme
des chiens et des pourceaux.
Tu as
traité les cathares
Comme
des rustres imbéciles et méprisables
De l’espèce
de l’immonde.
Quant
aux disciples d’Allah
Tu en
as fait des vases d’iniquité.
Alors,
dis-tu, tuer un ennemi pour le Christ
C’est
le gagner à Lui,
C’est
être non homicide, mais malicide ;
Et mourir
en le combattant
C’est
gagner Christ pour soi
Avec le
royaume des cieux
O saint Bernard,
Saint ?
Les temps
excuseraient cette sainteté volée ?
C’était
le Moyen Age….
Las, aujourd’hui,
toujours juste est la guerre !
Contre
l’allemand, son ennemi,
Un chanoine
français (1) remercie Dieu, son ami,
D’avoir
allumé en son cœur des vertus guerrières.
Un autre
chanoine (2) dira aussi
Que le
canon est bon prédicateur !
Quant
au cardinal, (3)
Il rend
hommage à son Stratège suprême
D’avoir
fait d’un destructeur fléau
Un agent
d’expiation et de purification,
Un levier
haussant au désintéressement chrétien !
Et que
diront, plus tard, des prélats espagnols :
Qu’il
ne peut y avoir en la circonstance (4)
D’autre
purification que par les armes
Et que
les canons sont à bénir,
Qui, dans
les brèches qu’ils ouvrent
Font fleurir
l’Evangile.
Pauvre
d’esprit du Sermon sur la montagne,
J’attends
toujours, des vicaires du Christ,
Repentances
et excommunications…
Je médite
en cette heure d’affliction
Sur les
innocents qui fument encore
Au pied
de la statue de la liberté :
Ah, Ben
Laden, Saint Bernard d’Allah,
Héros
serein au visage lisse de bonté,
Tu n’as
vraiment rien inventé,
Toi aussi
tu as promis le paradis à perpétuité
A qui
meurtritait le grand Satan
Coupable
d’avoir construit Babel à Manhattan.
- Guerre
14-18, Chanoine B. Gaudeau
- Chanoine
G. Ardant
- Cardinal
Mercier
- Guerre
d’Espagne – 1936/1939 (Cl Goma y Toma et Mgr Diaz Gomara)
Les propos
de ce " poème " ne sont pas caricaturaux.
Je tiens à la disposition du lecteur qui en fera la demande
, les textes sur lesquels je me suis fondé.
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